ACT OF VALOR
Année : 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : action
Durée : 1 h 42 min.
Couleur
Réalisateurs : Mike McCOY, Scott WAUGH
Scénario : Kurt JOHNSTAD
Acteurs principaux :
Jason COTTLE (Abu Shabal), Nestor SERRANO (Walter Ross), Alex VAEDOV (Christo),
Gonzalo MENENDEZ (Commandant Pedros), Emilio RIVERA (Sanchez), Roselyn SANCHEZ
(Lisa Morales)
Musique : Nathan FURST
Photographie : Shane HURLBUT
Producteurs : Mike McCOY, Scott WAUGH
Compagnie productrice : Bandito Brothers
Aéronefs :
- -Bell AH-1W Super Cobra.
- -Boeing MH-47G Chinook
- -Boeing UH-46D Sea Knight
- -Douglas DC-3-201C, N20TW
- -Grumman SA-16B, N44HQ
- -Lockheed C-130 Hercules
- -McDonnell Douglas AV-8B Harrier II
- -Sikorsky SH-60S Seahawk
- -Sikorsky CH-53 Sea Stallion
Notre avis :
La première version du film était destinée à être un film d'entrainement ou de recrutement pour la Marine américaine. En 2007, les producteurs avaient réalisé une vidéo sur les forces spéciales de l'US Navy, avec de vrais membres des SEAL (Sea, Air, and Land) . C'est ainsi qu'ils eurent l'idée d'en faire un film d'action, mais ils s'aperçurent qu'aucun acteur ne pouvait jouer de façon vraiment réaliste les personnages qu'ils avaient imaginés, et ce sont de vrais militaires, ayant déjà participé à des missions spéciales, partout dans le monde, qui furent employés par le tournage, leurs noms n'apparaissant pas dans le générique…Le budget fut confortable, pour un film sans aucun acteur connu…
Le film commence aux Philippines où l'ambassadeur des Etats-Unis et son fils sont tués dans un attentat perpétré par un terroriste tchéchène, Abu Shabal. Au Costa Rica, un agent de la CIA, Lisa Morales, est sur les traces d'un narcotrafiquant, Mikhaïl "Christo" Trokovich. Mais elle capturée par ses hommes et torturée pour savoir ce qu'elle sait. En Californie, les SEAL reçoivent l'ordre d'aller libérer Morales. Sept commandos sont parachutés, de nuit, sur le camp des trafiquants. Ils parviennent à exfiltrer Morales, dans un piteux état, mais un des leurs est blessé. Ils ont aussi trouvé un téléphone qui livrera des informations précieuses. Les commandos sont tous récupérés par des bateaux rapides. En Ukraine, Christo avertit son ami Shabal qu'il est surveillé par la CIA et qu'il ne pourra donc pas l'aider personnellement. Il ira se mettre au vert sur son yacht, dans le Pacifique sud. Shabal va alors rendre visite à l'atelier qui lui fabrique des gilets explosifs indétectables. Deux SEAL sont envoyés en Somalie où doit s'effectuer le transfert des gilets explosifs qui seront convoyés sur l'île de Cedros, au large de la côte ouest du Mexique. Pendant que l'ile est attaquée par les SEAL, leurs camarades prennent d'assaut le bateau de Christo. Ce dernier veut bien avouer que Shabal projette d'infiltrer aux USA seize terroristes devant se faire exploser dans de grandes villes, pour créer un chaos économique. Les SEAL apprennent aussi que les terroristes seront introduits aux USA par un tunnel traversant la frontière mexicaine. En coordination avec les forces spéciales mexicaines, des SEAL investissent l'usine où a été creusé le tunnel. Mais cela ne se fait pas sans mal; le lieutenant Rorke se jette sur une grenade, pour éviter que ses hommes soient tués. Le chef Dave, parvient à tuer huit terroristes, mais est gravement blessé par Shabal, qui est tué au moment où il s'apprêtait à l'achever. De retour au pays, Dave qui a récupéré de ses blessures, assiste à l'enterrement de Rorke. Il a laissé à son tout jeune fils, une lettre expliquant la bravoure de son père qu'il ne connaitra jamais. Le film se termine sur les noms des US Navy SEALs morts au combat, depuis le 11 septembre.
"Act of valor" reçut des critiques plutôt négatives. Si les scènes d'action sont très bien rendues, le scenario, les personnages (un terroriste tchéchène en forme de Ben Laden, aidé par son copain narcotrafiquant, genre Pablo Escobar) sont très schématiques et tiennent peu compte de la complexité de la lutte contre le terrorisme. L'histoire est digne d'un film de Stallone ou de Schwarzenegger, dont on regrette d'ailleurs, parfois, la présence, les militaires ayant trop tendance à réciter des textes, se distinguant par leur platitude. En outre, le film se concentre plus sur les événements et pas assez sur les personnages, dont on ne connait à peu près rien. Malgré tout, l'accueil du public américain fut très favorable, mais on sait que derrière chaque Américain, quelque soit son origine, il y a un nationaliste, qui soutient ses soldats, respecte son drapeau et écoute l'hymne national, au garde à vous, avec la main sur le cœur… Chez nous, ce genre de film est impossible à réaliser; nos soldats combattent dans la solitude, alors que le bon peuple ne se soucie guère de leur mission et de leur sacrifice, quand il ne désapprouve pas franchement leur intervention. Nous sommes allés en Afghanistan à reculons, et on en est sorti en courant ! Vérité en deçà de l'Atlantique, erreur au-delà, comme aurait dit Pascal...
Ce film séduira au moins les amateurs de militaria, car il a le mérite de montrer le matériel récent mis en ouvre par les SEAL. On remarquera, entre autres, le SDV (SEAL Delivery Vehicle), un petit sous-marin ("humide") emporté sur le pont d'un sous marin nucléaire (classe Ohio) et la vedette rapide Mark V SOC (Special Operations Craft), lors de l'intervention contre le yacht de Christo. Coté aviation, ce n'est pas mal non plus, la production utilisa plusieurs hélicoptères et avions de transport militaires et même deux avions civils.
Les avions du film :
Un des deux SEAL, cachés sur une colline, observent deux avions à hélices, vierges de toute marque ou immatriculation (absence qui aurait suffi à les faire repérer; même les avions de la CIA ont un matricule…). Ce sont les seuls avions loués par la production, les autres aéronefs étant des hélicoptères de la société Hélinet Aviation Services de Van Nuys (CA), servant à filmer les scènes aériennes, ou des appareils militaires. Par contre, les propriétaires et les pilotes des avions ne sont pas cités dans le générique (comme souvent).
L'amphibie qui atterrit en plein désert "somalien" (plus exactement, le désert Mojave) est un Grumman SA-16B (UH-16B) Albatross (c/n G-99, N44HQ) qui appartenait depuis septembre 2008 à la société "Row 44", spécialisée dans l'informatique embarquée, et qui s'en servait pour des essais de connexion internet aérienne, par satellite. Construit en 1950, cet ancien avion de l'USAF (s/n 51-025) fut d'abord immatriculé "N7141S". Il fut utilisé par la NASA, pour l'entraînement des cosmonautes de la navette spatiale. Entre 1999 et 2004, il appartint à Dennis Buehn, un pilote collectionneur, président de l'American Warbirds Inc. de Carson City (NV). On voit un homme compléter les pleins des réservoirs (780 litres) situés dans les ballonnets d'aile et qui équipaient tous les Albatross. Mais celui-ci n'emporte pas de bidons Mk-8 (1150 litres), sous les ailes. Cela n'aurait pas été de trop pour rallier l'ile de Cedros dans le Pacifique, située à plus de 15 500 km de la Somalie ! Rappelons toutefois que le HU-16B avait une autonomie maximale de 5 500 km, ce qui n'était pas si mal.
L'autre avion, qui atterrit dans le désert, est un rutilant Douglas DC-3, tout métal. Il s'agit du DC-3-201C (c/n 2236, N20TW) de Paralift Incorporated, basé à Perris Valley Airport (CA). L'avion est piloté par Skip Evans qui fait une approche très "personnalisée" du terrain d'atterrissage : survol d'une crête à basse altitude, plongée dans le fond de la vallée et PTU (prise de terrain en U) sur l'aile. Les connaisseurs apprécieront ! Paralift utilisait l'avion pour larguer des parachutistes, mais le louait également pour le tournage de films. Il apparut ainsi dans le clip vidéo "Runaway", de la chanteuse Janet Jackson (un clip qui rappelle d'ailleurs, une scène de "Carioca"-1933). Ce très vieil avion, construit en 1940, fut d'abord livré, en juin 1940, à Eastern Airlines (NC25648), puis, il fut exploité par Mackey Airlines, North Central en 1957, Galaxy Airlines en 1968 et Paralift en février 1988. En 2012, il doit changer de propriétaire.
Tous les autres appareils vus dans le film sont des avions ou des hélicoptères de l'US Navy ou des Marines.
Ainsi les Navy SEAL sautent à deux reprises, de jour et de nuit, à partir d'un Lockheed C-130 Hercules en effectuant un High-Altitude Low Opening (HALO).
L'opération d'exfiltration de l'agent de la CIA utilise deux Boeing MH-47G Chinook (un modèle ravi taillable en vol, sorti en 2007) du 160th SOAR (Special Operations Aviation Regiment). Ils emportent, sous élingue, deux SOC-R (Special Operations Craft–Riverine), des bateaux rapides pour des opérations d'infiltration/exfiltration et d'appui feu, dans un environnement fluvial, faiblement à moyennement hostile.
Pour attaquer le yacht de Christo, les SEAL emploient un Sikorsky SH-60S Seahawk et descendent à bord avec le Fast Rope Insertion Extraction System (FRIES). Plus tard, deux Seahawk (numérotés "07" et "06") les débarquent dans le désert mexicain.
Sur le pont de l'USS "Bonhomme Richard" (LHD 6), croisant dans le Pacifique, on observe une partie de son groupe aérien : cinq McDonnell Douglas AV-8B Harrier II (dont on ne peut voir les insignes d'unités, mais seulement les numéros individuels "01", "10", "11", "51"), deux Sikorsky CH-53 Sea Stallion (avec perche de ravitaillement), quatre Boeing UH-46D Sea Knight et quatre Bell AH-1W Super Cobra. On assiste au décollage d'un Harrier (filmé à contre jour…) qui décolle de façon conventionnelle, en utilisant toute la longueur du pont, dépourvu de tremplin. Cette méthode STOVL (Short Take Off and Vertical Landing). permet à l'AV-8B d'emporter une plus forte charge.
Enfin, aucune intervention des SEAL ne peut plus se faire sans des moyens de reconnaissance adaptés, ayant la forme d'avions sans pilote, comme le GAAS RQ-1 Predator, un drone mis en service par l'USAF et employé lors de l'attaque de la base de Christo, au Costa Rica. Ce drone est utilisé, dans le film, pour intercepter les communications de l'ennemi, mais aussi les sons sortant des maisons, ce que ses senseurs ne peuvent pas faire actuellement.
Il y aussi un AeroVironment RQ-11 Raven, un petit avion (1.9 kg) tout droit sorti d'un club d'aéromodélisme, qui équipe normalement les Marines. Télécommandé du sol, ou autonome, il est capable de suivre automatiquement une cible mobile, sélectionnée simplement en touchant l'écran de sa station au sol.
Christian Santoir
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