Vo. Final approach
Année : 2007
Pays : Etats-Unis
Genre : thriller
Durée : 4 h.
Couleur
Réalisateur :Armand MASTROIANNI
Scénario : Adam ARMUS, Nora Kay FOSTER
Acteurs
principaux :
Dean CAIN (Jack
Bender), Anthony Michael HALL (Greg Gilliard), Ernie HUDSON (agent Lorenzo
Dawson), Sunny MABREY (Sela Jameson), Lea THOMPSON (Alicia Bender), William
FORSYTHE (Silas Jansen), Barry LIVINGSTON
(Brian Fields)
Producteurs : James WILBERGER, Kyle A. CLARK
Compagnie productrice : Larry Levinson Productions, RHI Entertainment
Aéronefs :
- -Aerospatiale AS.355 F2 Ecureuil, N80KK
- -Bell 206B JetRanger II, N546SA
- -Lockheed L-1011 Tristar, N140SC
- -De Havilland DHC-6 Twin Otter, N121PM
Notre avis :
Ce téléfilm est un concentré de tous les films catastrophes précédents, avec détournement, bombe à bord, demande de rançon et de libération de complices emprisonnés, présence d’un policier parmi les passagers, fuite des terroristes en parachute, avion sans pilote et bagarre finale dans un cimetière d’avions, le tout agrémenté de violence gratuite avec des gens, hommes ou femmes, qui se prennent des coups dans la figure. On a déjà vu tout ça ailleurs et ce film en rajoute une couche sans rien apporter de nouveau. Bref, pour le prix d’un film, on en a au moins six ou sept, mais il faut avoir de la patience pour supporter quatre heures de prise d’otage ! Ce téléfilm parut en France sous la forme d’une mini série en quatre épisodes (un peu) plus digestes
Le vol 732 est détourné par des pirates de l'air, commandé par un certain Greg Gilliard, qui réclame la libération de leur chef, un extrémiste d’extrême droite que Jack Bender, vient de mettre sous les verrous...Renvoyé de son poste de négociateur au FBI, suite à un désaccord avec son chef, Dawson, Jack est cherche un nouvel emploi dans le privé. Après avoir passé un entretien d'embauche à New York, il prend le vol 732 pour rentrer en Californie. A bord de l’avion, les terroristes ont mis à l'écart deux dirigeants de la Global Bank et exigent une rançon d'un milliard de dollars... Pour s’assurer de leur bonne coopération, ils ont fait enlever leurs femmes par des complices restés au sol...Ils menacent en outre, de faire exploser une bombe atomique en plein vol, au dessus de Los Angeles, si la rançon n'est pas versée. Jack grâce à l’aide de Brian, un passager ingénieur en aéronautique, parvient à désamorcer discrètement l’engin qui se révèle être une bombe conventionnelle. La rançon versée, les pirates prennent la fuite en parachute en emmenant une hôtesse en otage. Au sol, le gouvernement a décidé de faire abattre l’avion par des chasseurs, mais quand ceux ci interviennent, Jack réussit à joindre sa femme, une employée de la FAA, avec un téléphone portable; elle avertit les autorités que la bombe est désamorcée. Les terroristes ayant tué le pilote et assommé le copilote, c’est Brian, qui n’a fait que du simulateur, qui prend les commandes pour poser l’avion à bout de carburant, sur un petit aérodrome. A peine atterri, Jack se lance à la poursuite des terroristes qui sont dans un vaste cimetière d’avion où ils ont rendez vous avec un complice qui doit venir les prendre avec leur magot, en avion. Mais le chef du FBI, Dawson, devance Jack et fait cerner les bandits. Une fusillade éclate. Jack peut néanmoins délivrer l’hôtesse et retrouver enfin son épouse.
Ce film souffre d’un script bourré d’invraisemblances. Le chef du FBI, Dawson, se comporte comme un cow-boy et ne rêve que d’en découdre au mépris de le vie de ses hommes ou des otages. Les malfaiteurs font croire qu’ils se sont procurer une bombe atomique, en vente partout sur le net, comme chacun sait...Comment depuis le 11 septembre, ont-ils pu introduire à bord un véritable arsenal ? C’est simple, il s’agit d’avoir un complice chez les bagagistes qui vous ouvre, sur le tarmac, un container devant être chargé à bord ! Il peut même vous fournir la photo de l’agent de sécurité présent à bord. Mais quand on est enfermé dans un container comme un des terroristes, on ne peut en sortir dans la soute, les container étant serrés les uns contre les autres, avec très peu d’espace autour. La soute de l’avion du film ressemble plutôt à celle d’un bateau, avec des colis empilés et même un charriot à roulettes ! En outre, on oublie toujours, au cinéma, que la soute d’un avion est compartimentée et qu’on ne peut passer d’une soute à l’autre. Bender n’arrête pas de circuler entre sa place et la soute, en passant par les toilettes (ce qui n’est pas possible, les toilettes étant situées tout à fait à l’avant, derrière le cockpit et à l’arrière, dans la queue de l’appareil) et aucun malfrat ne s’aperçoit de ses absences. Il faudra qu’un passager le dénonce…C’est la jeune hôtesse, Sela, qui vidange les réservoirs, le copilote préférant ne rien faire, etc., etc.…
Coté technique, les inexactitudes sont aussi légion. Brian pose le jet sur un petit aéroport municipal, au milieu du désert, mais celui-ci dispose d’une tour de contrôle et d’un radar d’approche. On y trouve également une échelle qui ne pourrait servir à un DC-3, mais convient parfaitement à un gros porteur (les toboggans gonflables auraient fait l’affaire) !
Certes, on est au cinéma, ou plus exactement, à la télévision, où la fiction dépasse la réalité, et où la recherche du sensationnel prime tout, mais vu l’accumulation des erreurs et des invraisemblances, on pourrait penser que ce téléfilm a été réalisé par une bande de collégiens accros des jeux vidéo. Le budget, sans doute limité, fait qu’on a du avoir recours aux images de synthèse (de qualité moyenne) pour les scènes aériennes.
Les avions du film :
Le principal avion du film est un Lockheed L-1011 Tristar de la compagnie fictive « Infinity Air ». Quand il, ou plus exactement son image (avec un nez trop pointu), décolle de l’aéroport international de Newark, il passe devant la tour de contrôle et la rotonde du restaurant de l’aéroport international de Los Angeles…Quand l’avion se pose, on a enfin affaire à un vrai Tristar qui est légèrement différent de son image ; il a un drapeau américain sur la dérive et on remarque sous l’avant du fuselage un carénage bizarre. Ce Tristar est le Lockheed L-1011-385-1 (c/n 193E-1067, N140SC) « Stargazer » de la société Orbital Sciences Corporation. Cet ancien avion d’Air Canada (C-FTNJ), loué à Air Lanka (4R-TNJ) en 1982, fut stocké à Marana (Az) en novembre 1990. C’est là qu’il fut acquis en 1992 par Orbital Sciences Co. Le carénage sous le fuselage est un pylône de fixation de la fusée Pegasus XL destinée à placer des satellites en orbite basse. Le premier lancement eut lieu en avril 1995.
Le cockpit de l’avion est reconstitué en studio, comme la cabine; c’est tout sauf un cockpit de Tristar. Le tableau de bord avec écrans, les quatre manettes de gaz, les montants du pare-brise, font plutôt penser à un Boeing 747-400. En 2007, le Lockheed L-1011 était un avion ancien dont le dernier fut fabriqué en 1983 et qui fut retiré progressivement du service, aux USA, dans les années 1990 ; il avait un cockpit sans écran. Rappelons aussi que c’était un avion qui se pilotait à trois (pilote, copilote, mécanicien). Quant à la cabine, elle n’est pas plus exacte, avec des galley et des toilettes mal placés.
Il y aussi des inexactitudes dans la pratique de l’appareil. Quand l’avion atterrit, Brian tire frénétiquement le levier du speed brake (aérofreins), ce qu’il n’aurait pas eu à faire dans la mesure où il descend tout seul dès que les gaz sont réduits à fond, ce qui déploie automatiquement les spoilers. Par contre, il aurait dû appuyer fortement sur les freins situés sur les pédales du palonnier. On ne le voit pas actionner, non plus, les inverseurs de poussée.
Les bandits sautent par la porte de la soute (avant ?), sans dépressuriser l’appareil, ce qui est impossible. Ouvrir en plein vol une porte qui s’ouvre vers l’extérieur (les soutes avant et centrale ont des portes qui s’ouvrent vers l’extérieur, et la soute de queue, une porte qui s’ouvre vers l’intérieur), aurait eu pour effet de l’arracher aussitôt.
Le petit aéroport du désert où atterrit le Vol 732 n’est pas celui de Tehachapi (CA) comme un policier l’indique sur la carte à Jack Bender, mais l’aéroport de Mojave, situé bien plus à l’est. Brian manque d’emboutir le hangar de la « National Test Pilot School » de Mojave, dont on voit deux anciens Macchi MB-326M Impala, garés devant. Mais lors de l’approche de Tehachapi/Mojave, c’est le petit terrain municipal de California City qui apparaît devant le pare brise... Le Lockheed y atterrit sur la piste 6, mais on voit le numéro de la piste inverse (la 24) défiler à toute vitesse, ce qui indiquerait que l’avion va effacer la piste et dépasser le seuil… California City, comme Tehachapi, ne sont pas des terrains contrôlés et leurs pistes, bien qu’en dur, ne sont pas suffisamment solides pour supporter l’impact d'un avion de plus de 105 tonnes à vide…C’était l’accident à tous les coups.
Les terroristes sautent à la verticale du California City airport où était basé le De Havilland DHC-6 Twin Otter (c/n 14, N121PM) « Desert Express » qui vient les chercher. Ce très ancien Twin Otter a gardé les couleurs de la compagnie « Pilgrim Airlines » à laquelle il appartenait avant 1986. Au moment du tournage, il servait à larguer les parachutistes du club « Skydive California City ». La zone de saut ayant été fermée en novembre 2007, il vole maintenant avec «Skydive Pepperell », dans le Massachusetts.
Le FBI emploie deux hélicoptères. Le premier est un Aerospatiale AS.355 F2 Ecureuil (c/n 5488, N80KK) d’une société d’hélicoptère de Los Angeles ; il apparaît dans plusieurs séries télévisées et dans le film « Knight rider ». Le second est un Bell 206B JetRanger II (c/n 1939, N546SA) d’une société de San Diego, un autre familier des tournages.
Enfin, il ne faut pas oublier deux Boeing F-18 Hornet, aperçus rapidement par un hublot, qui interceptent le Tristar...Que viennent faire ces avions de l’US Navy au dessus du désert Mojave, à quelques dizaines de kilomètres de la base de l’USAF d’Edwards ?
L’explication finale a lieu dans le cimetière d’avions de Mojave (CA). On y voit de nombreuses épaves de Douglas DC-9, DC-10, Boeing 707, 747, Convair CV-990A Coronado, Lockheed L-1011…
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.fr
Enregistrer un commentaire