Rechercher dans ce blog

ALERTE AUX MARINES


ALERTE AUX MARINES

Vo. The fighting seabees

 

 

Année : 1944

Pays : Etats-Unis

Genre : guerre

Durée : 1 h 40 min.

Noir et blanc

 

Réalisateur : Edward LUDWIG

Scénario : Borden CHASE, Æneas MacKENZIE

Acteurs principaux :

John WAYNE (commandant Wedge Donovan), Susan HAYWARD (Constance Chesley), Dennis O'KEEFE (commandant Robert Yarrow), William FRAWLEY (Eddie Powers) Leonid KINSKEY (Johnny Novasky), J.M. KERRIGAN (Sawyer Collins), Grant WITHERS (Whanger Spreckles), Paul FIX (Ding Jacobs), Ben WELDEN (Yump Lumkin), William FORREST (lieutenant Tom Kerrick)

Musique : Walter SCHARF

Photographie : William BRADFORD

Producteur : Albert J. COHEN

Compagnie productrice : Republic pictures

 

Avions :

  • Brewster F2A-3 "Buffalo, document.
  • Douglas TBD  Devastator, document.
  • Douglas SBD  Dauntless, document.
  • Grumman Wildcat F4F-3

 

Notre avis:

Ce film est dédié au Corps des ingénieurs civils et aux bataillons du Génie de l’US Navy, créés en janvier 1942, constitués d’ouvriers et de techniciens des travaux publics, ayant reçu une formation militaire, chargés de construire des pistes d’atterrissages, des casernements, des centres de ravitaillement, etc.. sur tous les théâtres d’opérations. Leur devise était "We build, we fight" (Nous construisons, nous combattons) ou plus simplement "Can do" (je peux le faire). On les  appelait les "Seabees" (les abeilles de la mer), par référence aux initiales de leur unité "CB" pour "Construction Battalions".

Le tournage se fit en collaboration avec l’US Navy et le Corps des Marines, et se déroula dans plusieurs bases, en Californie (Camp Hueneme et Camp Pendleton), en Virginie (Camp Peary), mais aussi à Rhode Island (Camp Endicott), où l’on voit défiler de vrais " Seabees " devant le Secrétaire d’Etat à la Marine. A l’Iverson Ranch de Chatsworth (CA), au nord-ouest d‘Hollywood, on reconstitua un chantier de construction d’un terrain d’aviation censé se situer sur une île du Pacifique.

L’histoire commence quand Wedge Donovan, le directeur d’une entreprise de travaux publics réputée, vient accueillir des membres de son équipe, de retour d’une île du Pacifique où ils ont travaillé pour la Marine. Il est rendu furieux par le fait que plusieurs d’entre eux ont été blessés par les Japonais, et qu’en tant que civils, on leur a refusé de prendre les armes pour se défendre. Il se plaint auprès de l’officier responsable, le commandant Bob Yarrow, qui reconnaît qu’il conviendrait de faire évoluer la situation. Il lui donne rendez vous à Washington, pour envisager la constitution d’un bataillon d’hommes du génie. Mais, là-bas, le capitaine Joyce leur signale qu’il va falloir des mois d’entraînement avant qu’on puisse armer ces nouvelles recrues…Découragé, Wedge part avec son équipe sur un autre chantier dans le Pacifique, la construction d’un terrain d’aviation. Sur le bateau, il constate que Bob et sa fiancée Constance Chesley, qui est reporter de guerre, font partie du voyage. Pendant la traversée, Connie a du mal à cacher son attirance pour Wedge. Arrivés à destination, les travaux progressent rapidement, quand ils ne sont pas ralentis par une réglementation militaire que Wedge juge trop tatillonne. Lors d’un raid aérien Japonais, suivi d‘une tentative de débarquement, trois de ses hommes sont blessés. Wedge et son équipe s’emparent des armes qu’ils avaient amenées avec eux et partent combattre les Japonais. Ce faisant, ils compromettent le piège dans lequel Bob avaient attiré l’ennemi. De nombreux travailleurs sont tués, même si les Japonais sont repoussés. Connie est blessée et avoue son amour à Wedge, avant de s’évanouir. Son fiancé a tout entendu...Wedge, effondré, est conscient de son erreur et accepte enfin de travailler avec Bob à la formation d’unités militaires spécialisées. Il est nommé commandant, et, à l’issue de sa formation, il est envoyé de nouveau dans le Pacifique pour construire un important dépôt pétrolier. Le travail commence sous le feu des snipers japonais cachés dans les palmiers. Quand Eddie Powers, un des plus anciens contremaîtres de Wedge est tué, Wedge ordonne à ses hommes de cesser le travail et d’aller à la recherche des tireurs embusqués. C’est alors que les Japonais s’apprêtent à débarquer en force. Bob s’aperçoit que Wedge a abandonné son poste. Blessé, il a néanmoins la force d’avertir Wedge qu’il est passible de la cour martiale. Alors que ses hommes défendent les réservoirs de pétrole, Wedge met le feu à l’un d’entre eux, dont le contenu enflammé se répand sur la colonne ennemie qui reflue; mais il est mortellement blessé. Plus tard, aux USA, Bob a le plaisir d’annoncer aux "Seabees" qu’ils ont été cités à l’ordre de la nation pour leur courage. Connie confie alors à Bob que c’est lui qu’elle a toujours aimé, bien que Wedge ait pour toujours une place dans son cœur...

Le film fit sa première au Camp Rousseau (CA) le 14 janvier 1944. Cinq cents copies furent distribuées dans les bases américaines à travers le monde. Ce film est aussi une sorte d’hommage aux 1.221 travailleurs civils qui se trouvèrent bloqués à Wake island lors de l’attaque japonaise du 8 décembre 1941 ; 70 d’entre eux furent tués lors de l’attaque, le reste étant expédiés dans des camps de prisonniers en Asie. 98 furent retenus sur l’île pour y travailler aux fortifications. Après un raid de bombardement américain, le 5 octobre 1943, le commandant japonais de l’île, l’amiral Shigematsu Sakaibara, les fit exécuter à la mitrailleuse, lui même participant au massacre en décapitant l’un d’entre eux ! Ces faits ne seront connus qu’après la reprise de Wake, le 7 septembre 1945, par l’US Navy, qui ne s’était vraiment pas pressée pour la reconquérir…

Ce film est, certes, une œuvre de propagande, mais ce n’est pas un grand film de guerre. C’est un des rares films où John Wayne meurt à l’écran. Les scénaristes se sont crus obligés d’ajouter une intrigue amoureuse à trois (pour plaire aux spectatrices ?) entre John Wayne, Susan Hayward et Dennis O’Keefe, comme dans un film d’aviation classique. L’un des scénaristes, Borden Chase, écrira l’année suivante, le script de "This man’s Navy", qui traite des dirigeables (blimps) de la Navy.

 

Les avions du film :

Ce film sur une unité de Marines ne comporte que trois minutes vingt cinq secondes de scènes aériennes. Disposant d’un faible budget, on tourna de nombreuses scènes en studios, en utilisant des rétroprojections sur écrans transparents. Pour la partie aérienne, on fit appel à des documents filmés, déjà en réserve (stock shots). On assiste ainsi au décollage d’un Brewster F2A-3 "Buffalo" de la VF-2, puis d’un Douglas TBD " Devastator ",  du porte-avions USS "Lexington". Puis, on voit  une formation de Douglas SBD " Dauntless ", le successeur du "Devastator". Les avions japonais sont des bombardiers Mitsubishi Ki-21 issus d’un documentaire japonais, qui apparaît dans plusieurs films de guerre américains.

Peu avant le débarquement japonais, on voit quatre Grumman "Wildcat" en train d’effectuer un break. Au moins deux Wildcat F4F-3 ont participé au tournage des scènes d’atterrissage, de ravitaillement et de décollage sur le terrain construit par Wedge. Ces appareils n’ont aucune marque, à part leurs étoiles. Bien qu’ils aient des gouvernails sans rayures, les étoiles ont été modifiées avec un (trop) grand rond rouge au milieu, comme avant juin 1942, le film se passant lors du premier semestre 1942. Ces avions, d’un type ancien, sont vraisemblablement ceux d’une unité d'entraînement, nombreuses autour de San Diego, fin 1943. On remarquera le chargement rapide des deux casiers à munitions (deux mitrailleuses par aile, sur le F4F-3) qui se fait par l’intrados.

Les Wildcat ne pouvaient atterrir sur la piste très sommaire construite sur le ranch Iverson. Aussi, un avion faisait son approche, puis remettait les gaz juste avant que les roues ne touchent le sol. Le plan suivant, on filmait l’avion qui roulait, puis s’arrêtait, pour être parqué sous un filet de camouflage ; ce dernier plan a été filmé ailleurs (peut-être au Camp Pendleton, où sera tourné " Les diables de Guadalcanal" en 1951 ). Pour les scènes de décollage, le procédé inverse était utilisé.

On peut se demander comment un "petit" studio comme Republic, a pu, en pleine guerre, obtenir des avions de chasse pour filmer cette séquence, à une époque où le recours à des maquettes était la règle à Hollywood. Le gouvernement estimait donc que ce film était important pour l’effort de guerre…

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

Enregistrer un commentaire

Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes