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NIMITZ, RETOUR VERS L'ENFER

 

NIMITZ, RETOUR VERS L'ENFER

Vo. The Final countdown

 

Année : 1980
Pays : Etats-Unis
Genre : science –fiction
Durée : 1 h 48 min.
Couleur

Réalisateur : Don TAYLOR
Scénario : Thomas HUNTER, Peter POWELL, David AMBROSE, Gerry DAVISAND

Acteurs principaux :
Kirk DOUGLAS (Commandant Matthew Yelland), Martin SHEEN ( Warren Lasky), Katharine ROSS (Laurel Scott), James FARENTINO (Wing Commander Richard T. Owens), Ron O'NEAL (Commandant Dan Thurman), Charles DURNING (Senateur Samuel Chapman), Victor MOHICA (Black Cloud), James COLEMAN (Ltieutenant Perry).

Musique : Alan HOWARTH, John SCOTT
Photographie : Victor J. KEMPER
Producteur :  Peter DOUGLAS
Compagnie productrice : The Bryna Company

Avions :

  • Grumman F-14A Tomcat
  • Grumman KA-6D /E Intruder
  • Grumman E-2B Hawkeye
  • Lockheed S-3A Viking
  • North American T-6, pour des Zero
  • Sikorsky SH-3H Sea King 
  • Vultee BT-13, extr. de film
  • Vought A-7E Corsair II

 

Notre avis :

L'idée du film est assez étonnante, du moins pour un cartésien, un porte-avions nucléaire avec son effectif complet d'avions à réaction de tout type, se retrouve transporté dans le passé, à la veille de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor (7 décembre 1941)…Le scénario, basé sur le concept de l'espace temps, pose un problème insoluble : si un homme qui revient quarante ans en arrière et vit dans un autre espace pendant quarante années, peut-il se rencontrer lui-même ? C'est ce qui manque d'arriver ici. Une mysterieuse limousine arrive juste avant le depart en mission du porte avions USS "Nimitz", en 1980; à l'intérieur, un vieil homme qui, étant jeune, avait participé à cette même mission lors de laquelle il avait été transporté dans le passé et débarqué sur une île déserte. Quarante ans plus tard, il arrive pour voir son bateau partir…Mais nous sommes ici dans une film de science fiction et rien ne sert de faire preuve d'esprit logique.

L'histoire du Nimitz rappelle celle d'un autre porte-avions, le Clémenceau, mis en scène par Yves Ciampi dans le "Le ciel sur la tête" (1965), et qui était confronté à un immense OVNI.

En décembre 1980, à Pearl Harbor, le porte avions USS "Nimitz" prend à son bord un observateur civil, Warren Lasky, alors qu'il vient de partir en exercice dans le Pacifique. En route, il entre dans une sorte de tornade très étrange qui disparaît peu après qu'il l'ait traversée. La radio du bord, incapable de contacter Pearl Harbor, capte alors des émissions radiophoniques datant de près de quarante ans... Un avion de reconnaissance, envoyé vers la base, revient avec des photos montrant des cuirassés anciens dans le port, tels qu'ils étaient la veille de l'attaque de Pearl Harbor par les Japonais, le 7 décembre1941! Plus tard, deux chasseurs sont envoyés identifier un écho radar. Ils trouvent un yacht américain qui est bientôt attaqué par deux avions japonais. Ces derniers coulent le yacht et quand ils mitraillent les rescapés, le commandant du navire, Yelland, donne l'ordre de les abattre. Puis, un hélicoptère repêche les survivants du yacht, un homme prétendant être le sénateur Chapman, et sa secrétaire, Laurel Scott. Yelland se retrouve désormais face à un grave problème; doit-il utiliser toute la force de frappe du Nimitz pour contrer l'attaque japonaise, ou laisser l'histoire suivre son cour avec toutes ses conséquences…Le sénateur exige d'être emmené à Pearl Harbor; mais, suivant les ordres de Yelland, l'hélicoptère le dépose plutôt sur une île déserte, à proximité. Voulant forcer l'équipage à le déposer à Pearl Harbor, Chapman s'empare d'un pistolet d'alarme et quand un des hommes de l'équipage veut le désarmer, le coup part et fait exploser l'appareil ! La secrétaire de Chapman se retrouve ainsi seule à terre avec le commandant Owen qui l'avait aidée à décharger des vivres…Après des débats agités avec les autres officiers et Lasky, Yelland décide finalement d'attaquer la flotte japonaise et lance ses avions contre elle. Mais peu avant la rencontre, il les rappelle. Une autre tornade spatio temporelle est en train de rattraper le porte-avions. Revenu en 1980, le Nimitz peut recueillir ses avions. A quai, à Pearl Harbor, une limousine apparaît et Lasky y retrouve Owen et Laurel avec quarante ans de plus…

 

On ne sait pas pourquoi le commandant Yelland renvoie son escorte, composée du croiseur lance missiles  USS "Biddle" (CG34), du croiseur nucléaire USS "Californie" (CG36) et d'une frégate (classe Knox), alors que ces bâtiments sont là, entre autres, pour protéger le bâtiment des sous-marins, une arme peu sensible aux perturbations atmosphériques ?

Un jour avant l'attaque japonaise, les chasseurs du Nimitz n'auraient pas pu rencontrer des Zéro, aucun avion japonais n'ayant été lancé avant le lever du soleil, le 7 décembre 1941, de peur de faire repérer les porte-avions.

Une photo prise par l'avion de reconnaissance du Nimitz, le 6 décembre, est en réalité une photo prise le lendemain, par un avion japonais, vers 8 heures du matin, pendant l'attaque; on voit en effet, dans l'eau, les gerbes d'écume et le sillage des torpilles venant d'être lancées, les ondes de choc provoquées par les torpilles percutant les cuirassés américains, les nappes de mazout s'échappant de leurs flancs, et, dans le lointain, la fumée s'élevant de Hickam Field.

Enfin, si le Nimitz était rentré à Pearl Harbor en 1941, on imagine la tête du vice-amiral Chester Nimitz, qui était alors le chef du bureau de la Navigation, en voyant un tel porte-avions porter son nom ! A l'époque, les porte-avions ne portaient pas des noms de personnalités (si l'on excepte le premier, le USS "Langley"- CV-1).

Ce film ressemble donc un peu à une épisode de "La quatrième dimension", mais réalisé comme un film de recrutement de l'US Navy. La Marine participa activement au film. tourné dans le premier semestre de 1979, à bord de l'USS Nimitz (CVN68), entre deux croisières en Méditerranée, mais aussi sur les bases aériennes de Norfolk (VA) et de Key West (FL), ainsi qu'à Smathers Beach (FL) Le Nimitz appartenait, au moment du tournage, à la flotte de l'Atlantique et ne fut transféré dans le Pacifique qu'en 1987. Quand, à la fin du film, il rentre à Pearl Harbor et passe devant le mémorial de l'"Arizona", c'est le USS "Kitty Hawk" (CV63) qui est filmé à sa place.

"Nimitz, retour vers l'enfer" est un excellent reportage sur l'USS "Nimitz", cet immense navire de 100.000 tonnes (trois fois le Charles de Gaulle…), qui est une véritable base aérienne flottante (90 aéronefs) et une communauté de 5600 marins et aviateurs (sans aucune femme à bord en 1980) qui y vivent et travaillent ensemble. Le film passe beaucoup de temps à nous montrer le ballet des avions appontant ou étant catapultés. On voit aussi un avion arrêté par une barrière de sécurité, un sauvetage en mer, l'équipage se précipitant à ses postes de combat ou se reposant dans ses quartiers…Du pont à l'entrepont, en passant par la passerelle, l'ops room ou le carré des officiers, on a un aperçu assez complet du bâtiment. Par contre, la production n'a pas beaucoup investi dans les effets spéciaux qui sont très sommaires et du même niveau que ceux du film français "Le ciel sur la tête", tourné quinze ans plus tôt.

Le film sortit en pleine crise des otages en Iran et le Nimitz participera en avril 1980 à l' Operation Eagle Claw destinée à libérer les membres de l'ambassade américaine de Téhéran. Mais toute la puissance du Nimitz ne servit à rien et la mission fut un échec complet, preuve que la technologie la plus raffinée ne peut rien contre des "étudiants" (en Afghanistan, ils s'appellent taliban…) fanatisés par des religieux sortis tout droit du passé...

 

Les avions du film :

Comme lors d' une journée "portes ouvertes", on a l'occasion de voir tous les avions du CAG-8 (Carrier Air Group 8, tail code "AJ") embarqué sur le Nimitz.

Il y a d'abord les intercepteurs, avec les quatorze Grumman F-14A Tomcat de la VF-41 "Black Aces" et de la VF-84 "Jolly Rogers", dont les numéros 202 et 203 qui abattent les Zéro. Cette dernière scène a été filmée avec le North American B-25N (N1042B) de la société Tallmantz. Les F-14, leurs ailes déployées, ont du mal à suivre les avions japonais et doivent zigzaguer pour se maintenir à leur niveau. Les uns sont "à fond la manette", les autres sont à la limite du décrochage; on voit d'ailleurs un Tomcat se récupérer de justesse, au ras des vagues…

Le fait de tirer au canon Vulcan M61 (6 000 coups de 20 mm par minute..) n'aurait pas eu pour effet de provoquer chez le Zéro, une simple trainée de fumée. Cet avion, réputé pour sa fragilité, encaissant mal les tirs de 12.7 mm, voire de 7.7 mm, aurait dû littéralement exploser ! Quant à abattre un Zéro avec un missile Sidewinder, c'est du vrai gâchis.

Les "avions japonais" interceptés au large de Boca Chica (FL), étaient deux North American T-6 de la Confederate Air Force modifiés et décorés pour ressembler à des Mitsubishi A6M2b du groupe aérien du porte-avions Akagi (code AI-113 et 114, 2 Chutaï, 1 Shotaï) ayant participé à la première vague d'assaut sur Pearl Harbor. Un des appareils était piloté par un as de la seconde guerre mondiale, du Corps des Marines, Archie Donahue.

La flotte aérienne japonaise qui se dirige vers Pearl Harbor le 7 décembre, vue vers la fin du film, est composée de North American AT-6 et de Vultee BT-13 modifiés pour figurer des Zéro, des Aichi D3A2 "Val" et des Nakajima B5N Type 97 "Kate". Ces images semblent extraites du film "Tora ! Tora ! Tora !" (1970).

Les avions d'attaque tout temps du Nimitz sont les douze Grumman A-6E Intruder de la VA-35 "Black Panthers" (dont le BuN. 155615, n° 500 et le BuN. 155629, n°507) . On voit également un Grumman KA-6D de la même unité, ravitailler deux F-14. Un avion de ce type servit à prendre certaines vues aériennes.

Il y a aussi les Vought A-7E Corsair II des Light Attack Squadrons VA-82 "Marauders" et 86 "Sidewinders" (entre 12 et 14 appareils) , dont les n° 400, 402 et le 412 qui est arrêté par le filet, suite à un problème de crosse d'appontage.

Les dix Lockheed S-3A Viking, dont le n° 712, de la VS-24 "Scouts" sont chargés de la lutte anti-sous marine.

Les Grumman EA-6B Prowler (quatre à six avions) de l'Electronic Attack Squadron VAQ-134 "Barudas", sont spécialisés dans les contre mesures électroniques et le brouillage des radars adverses.

Un Vought RF-8G Crusader de la VFP-63, le n° 60, en détachement, est chargé de la reconnaissance photo. Les Grumman E-2B Hawkeye (quatre à six avions) de la VAW-112 "The Golden Hawks" (dont le n° 012) assurent la surveillance aérienne.

Le Nimitz emmène aussi six hélicoptères Sikorsky SH-3H Sea King (dont les n° 733, BuN.149010, au sol à "Pearl Harbor", et BuN. 9717 sur le Nimitz , et le n° 736, BuN 148995) de la HS-9 "Sea Griffins", assurent les missions de lutte anti sous-marine, comme de secours en mer.

Au début du film, sur la base navale de "Pearl Harbor" (NAS Key West, en réalité), quand Lasky embarque à bord d'un Sea King pour se rendre sur le Nimitz, on aperçoit à coté, un North American A-5 Vigilante, un type d'appareil qui sera retiré du service en janvier 1980, et, dans un hangar, un Grumman S-2 Tracker (n° 534) qui, lui, était à la retraite depuis 1976. En arrière plan, on voit deux Lockheed C-141A du MATS.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

 

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