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SOUS LE MASQUE

 

SOUS LE MASQUE

Vo. Crack-up

 

Année : 1936
Pays : Etats-Unis
Durée :1 h 05 min.
Genre : Drame
Noir et blanc

Réalisateur :Malcolm St. Clair
Scénario : John F. Goodrich , Charles Kenyon

Acteurs principaux :
Peter Lorre (Colonel Gimpy), Brian Donlevy (Ace Martin), Helen Wood (Ruth Franklin), Ralph Morgan (John R. Fleming), Thomas Beck (Joe Randall), Kay Linaker (Mme. Fleming), Lester Matthews (Sidney Grant), Earle Foxe (agent 30), J. Carrol Naish (agent 77), Gloria Roy (agent 16), Oscar Apfel (Alfred Knuxton)

Musique : Samuel Kaylin
Photographie : Barney McGill
Producteur : Samuel G. Engel
Compagnie productrice : 20th Century Fox

Avions :

  • -Lockheed 10B Electra, NC14958, au sol

 

Notre avis :

Le scénario de "Sous le masque" a été très vraisemblablement influencé par l'actualité. Tout tourne autour d'une liaison aérienne transatlantique, du vol des plans d'un bombardier et d'un réseau d'espionnage allemand. Au début du tournage, en septembre 1936, Beryl Markham venait de traverser l'Atlantique d'est en ouest (d'Abingdon, Berkshire, à Cape Breton) sur un monomoteur Percival Vega Gull. Dick Merrill le même mois, avait fait la traversée ouest-est en 18 heures 35 minutes, établissant un record. Mais en 1936, la seule liaison aérienne commerciale entre les USA et l'Allemagne, était effectuée par le dirigeable Hindenburg qui fit dix traversées cette année là. Il y avait aussi le début de la guerre d'Espagne, commencée en juillet 1936, et la montée en puissance de la machine de guerre allemande, depuis l'avènement du régime nazi, trois ans plus tôt. Enfin, chez Boeing, on venait de faire voler un bombardier révolutionnaire qualifié de "forteresse volante", le B-299 (XB-17), et on en préparait un second, encore plus gros, le XBLR-1 (XB-15).

Lors du baptême d'un nouvel avion appelé "Wild goose", destiné à assurer la première liaison aérienne entre les USA et Berlin, un excentrique connu sous le nom de "colonel Gimby" et qui a l'habitude de traîner dans les hangars de la Fleming-Grant Airways Corporation, interrompt les célébrations en soufflant dans une petite trompette…Mais ce demi-fou qui fait rire tout le monde, n'est autre le baron Rudolp Maximilien Tagger, le chef d'un réseau d'espionnage allemand, un homme sans pitié qui n'hésite pas à tuer un de ses agents imprudent ! Le baron cherche à obtenir les plans du bombardier "DOX", avec l'aide d'Ace Martin, qui doit piloter le "Wild Goose" lors de son vol inaugural. Mais Tagger n'a pas confiance en Martin. Pour le mettre à l'épreuve, il envoie auprès de lui l'agent 77 qui, se faisant passer pour une espion d'un autre pays lui propose trois fois plus pour les plans. Ace mord à l'hameçon, mais quand l'agent 77 doit lui remettre la somme, Tagger est présent. Croyant avoir été trompé, Ace tue l'agent 77 et s 'enfuit avec les plans et l'argent. Au terrain d'aviation, Ace et son copilote Joe, rencontrent le constructeur de l'avion John Fleming qui a décidé au dernier moment de partir avec lui, pour aller voir son épouse qui vient de lui annoncer qu'elle le quittait et qu'elle partait en France ! L'avion décolle, et au-dessus de l'Atlantique, le colonel Gimpy sort de sa cachette ! Pendant ce temps, les agents du War department enquêtent sur la disparition des plans du bombardier. Ils sont convaincus que Joe dont la fiancée, Ruth, travaille chez le constructeur, a été impliqué involontairement dans ce vol perpétré par Ace. Joe apprend la nouvelle en plein vol. Joe et Ace en viennent aux mains, mais lors de la bagarre, ils brisent un instrument d'où sort un jet d'essence qui aveugle Ace. L'avion parvient néanmoins à amerrir. Alors que l'avion flotte encore, le "colonel Gimpy" avoue sa véritable identité, alors que Fleming constate qu'il est inutile de poursuivre sa femme, et que Ace dit avoir volé les plans par jeu ! Mais Joe aperçoit un bateau à l'horizon et tire une fusée. Mais l'avion est sur le point de sombrer et il n'y a qu'un seul gilet de sauvetage à bord. Taggar veut le prendre sous la menace d'une arme, mais Ace s'en empare et l'abat. Il donne les plans et l'argent à Joe, ainsi que le gilet de sauvetage. Joe sera le seul rescapé.

Si l'Allemagne n'est jamais nommée en tant que telle dans le film, Taggar, alias le "colonel Gimpy", joué par l'excellent Peter Lorre, spécialiste des rôles d'espions et de personnages inquiétants en tous genres, parle de Berlin, comme de "son pays"…On remarquera qu'il est appelé "Baron" par ses agents. Depuis "Wings", tous les méchants germaniques des films d'aviation américains, portaient le titre de baron. La dénomination du bombardier américain "D.O.X" rappellerait plutôt le gros hydravion allemand de Dornier, qui relia New-York à Berlin, en 1932, (avec escales), la liaison que le "Wild Goose" doit effectuer. L'avion qui flotte après son amerrissage a sans douté été inspiré par l'avion de Dick Merrill qui, sur la suggestion de son coéquipier, le chanteur millionnaire Harry Richman, avait bourré les ailes et le fuselage de son Vultee avec des balles de ping-pong, pour augmenter la flottabilité de l'appareil en cas d'amerrissage. Ce vol fut alors appelé le "ping-pong flight" par les journaux !

 

Les avions du film :

On utilisa qu'un seul avion filmé au sol à l'arrêt ou au roulage. Il s'agit d'un Lockheed 10B Electra, équipé de moteurs Wright R-975-E3, au lieu des habituels Pratt & Whitney. L'avion du film (c/n 1036, NC14958) était le premier de la série, et fut livré en septembre 1935 à Eastern Air Lines qui en avaient commandé cinq autres pour compléter sa flotte de DC-3. Ils étaient utilisés sur la ligne côtière de Richmond (VA) à Jacksonville (FL). En juin 1942, il fut réquisitionné par l'USAAF où il devint un Lockheed C-36C (s/n 42-57222) qui le céda aux Forces Aériennes Brésiliennes (s/n FAB1325). En 1946, l'avion fut vendu à la Varig (PP-VAU). Il fut réformé en octobre 1952, à Lajes, Santa Catarina.

Le cockpit reproduit en studio n'est guère conforme à l'original, les volants du Lockheed n'étaient pas ronds, entre autres. On ne voit pas bien comment, le fait de briser la jauge à carburant aurait put générer un jet d'essence dans le cockpit. Les scénaristes semblent ignorer qu'il s'agissait d'une jauge électrique, comme dans une voiture, et non pas d'une jauge mécanique comme certains vieux indicateurs de pression d'huile…

Enfin, Joe examine avec Ruth une maquette du Hall-Springfiled "Bulldog", un joli racer qui participa aux National Air Races de 1932, sans grand succès.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

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