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CRASH LANDING

 

CRASH LANDING

 

Année : 1958
Pays : Etats-Unis
Genre : catastrophe
Durée : 1 h 16 min.
Couleur

Réalisateur : Fred F. SEARS
Scénario : Fred FREIBERGER

Acteurs principaux :
Gary MERRILL (Capitaine Steve Williams), Nancy DAVIS (Helen Williams), Irene HERVEY (Bernice Willouby), Roger SMITH (John Smithback), Bek NELSON (Nancy Arthur), Jewell LAIN (Ann Thatcher).

Photographie : Benjamin H. KLINE
Producteur : Sam KATZMAN
Compagnies productrices : Clover Productions, Columbia Pictures

Avions :

  • Douglas DC-7C, XA-LOD


 Notre avis :

Ce film appartient au sous-genre catastrophe, qui, à la fin des années 50, revenait à l'écran notamment avec "A l'heure zéro" (1957). 1960 verra "Alerte en plein ciel", avec Dana Andrews, dans un personnage très proche de celui du commandant Williams. Les autres films catastrophes des années 70 ne feront que reprendre les ficelles du genre, ridiculisées par "Airplane" en 1980.

"Crash landing" fut un des derniers films du prolifique réalisateur Fred F. Sears, l'homme à tout faire de la Columbia, sautant de la musique rock à la science fiction, ou du  film de guerre au western, sans parler des films d'aviation, comme "Mission over Korea" (1953), "Commando du ciel" (1953)…Il se tua à la tâche et mourut en 1957, non sans avoir laissé derrière lui plusieurs films achevés, prêts à être projetés, dont "Crash landing". La plupart de ses productions furent médiocres, réalisées, il est vrai, avec de très faibles budgets et souvent avec des acteurs de second rang, comme ici, Gary Merrill (Cf. La furie des tropiques en 1949) et Nancy Davis, alias Nancy Reagan, qui sera plus connue comme première dame des Etats-Unis, après que son mari, et acteur, ait été nommé président…

A mi parcours entre Lisbonne et New-York, le vol Trans Atlantic 627 a de graves problèmes quand deux de ses moteurs tombent en panne. Alors que le commandant Steve Williams se bat aux commandes pour maintenir en vol l'appareil, il revoit, en pensée, ses difficiles relations avec sa femme Helen et son jeune fils Barrie. Lors de son dernier temps de repos, entre deux vols, chez eux à Lisbonne, il avait constaté que Barrie s'était débarrassé du vélo qu'il lui avait acheté, parce qu'il avait peur de monter dessus ! Barrie préfère en effet écouter de la musique, plutôt que d'avoir des activités physiques propres aux garçons de son âge. Helen, qui n'approuve pas l'attitude de son mari, l'accuse d'avoir un comportement trop dominateur envers tout le monde, y compris elle même. A l'aéroport, l'équipage de Steve, le copilote, John Smithback, et le mécanicien, Jed Sutton, ne sont pas loin de partager le même avis. Parmi les 33 passagers de l'avion, on compte un pope, un jeune garçon, Teddy, accompagné de ses parents et de son chien, Wilbur, une jeune institutrice célibataire, Bernice Wollouby, un veuf, Laurice Stanley, une grand-mère portugaise qui va voir son petit fils aux USA, deux hommes d'affaires, Arthur White et Calvin Havelick... Alors que l'avion a atteint le point de non retour, Steve se rend compte que deux moteurs ne tournent pas rond. Ses pensées reviennent alors au présent. Il contacte par radio un destroyer américain qui est dans les parages, pour lui demander de l'aide. Après avoir reçu la réponse du navire, il fait préparer les passagers à un amerrissage immédiat, de nuit, car, s'il attend trop longtemps, il craint que les passagers ne soient pris de panique et déstabilisent l'avion, en ne restant pas à leurs places. Mais pour augmenter les chances de survie, il se ravise et décide d'attendre l'aube pour se poser. L'avion touche alors l'eau sans trop de mal, et les passagers s'entassent dans les radeaux gonflables. Ils sont aussitôt secourus par les marins qui les attendaient. De retour à Lisbonne, Steve embrasse son fils et lui remet un paquet de disques, tout en s'excusant auprès de sa femme pour sa rudesse d'esprit…

On aurait tendance à dire : "C'était bien la peine, pour en arriver là !". Ce film catastrophe, classique, avec le flirt entre une hôtesse et le copilote, ses passagers bien typés, regroupés dans une espace confiné où la tension va monter progressivement, est dans la lignée de "Ecrit dans le ciel", paru trois ans plus tôt. Le cas de l'officier pilote, psycho rigide, qui ne tolère pas la faiblesse humaine et qui tyrannise sa femme et son fils, se retrouvera, plus tard, dans "The great Santini" (1979).

Ce film est aussi à replacer dans le contexte de la guerre froide. Le commandant Williams est un ancien pilote de l'USAAF, pendant la guerre; il y a des militaires parmi les passagers et ceux-ci sont secourus par un bateau de guerre américain, qui patrouille dans l'Atlantique.

Steve a eu raison de se poser de jour, un amerrissage de nuit, dans l'océan, aurait été suicidaire. Même de jour, l'affaire est risquée; il faut que la mer soit assez calme, et que l'avion arrive bien droit, à vitesse minimale, parallèlement aux vagues, les hélices étant mises en drapeau peu avant l'impact. Plusieurs amerrissages furent effectivement réussis dans les années 50/60, par des quadrimoteurs qui étaient des avions relativement légers (autour de 50 tonnes pour un DC-7) et atterrissant lentement (entre 150 et 170 km/h pour un DC-7). Mais le film s'inspire d'un événement réel qui se passa le 16 octobre 1956, quand un Boeing 377 de la Pan Am (le N90943, "Sovereign of the sky") dut se poser en mer, suite à un ennui moteur, entre Honolulu et San Francisco; il attendit l'aube en orbitant autour d'un cutter des Garde-côtes, le Pontchartrain, auprès duquel il se posa à 6 h 30 du matin. Bien que la queue de l'appareil se soit séparée du fuselage, au moment de l'impact, les 24 passagers, qui avaient été massés à l'avant de la cabine, et les 7 membres d'équipage, purent être tous sauvés. L'appareil continua à flotter pendant vingt minutes (voir ci-dessous), mais 3 000 canaris, qui voyageaient en soute, périrent…

Cependant il y eut des cas d'amerrissages réussis qui entrainèrent de nombreuses pertes humaines…Le principal risque est de voir la cabine se briser en plusieurs morceaux, quand l'avion prend contact avec la mer, comme cela est arrivé à l'ATR 72 de Tuninter, en août 2005, au large de la Sicile (16 morts, sur 35 personnes).

Sinon, la réalisation du film laisse plutôt à désirer. Lors de l'amerrissage, on voit les bords de la piscine où a été filmée la scène, en studio. L'intérieur de la cabine de l'avion, ainsi que le cockpit, de même que le décollage de nuit du vol 627, semblent être sortis tout droit du film "A l'heure zéro" (1957), de la Paramount. Quant au "destroyer D 347" qui va au secours des naufragés, il ressemble plutôt à un cutter (côtre) de la classe Treasury…

 

Les avions du film :

Au début du film, sur l'aéroport de "Lisbonne" (en réalité, celui d'United, à Burbank), on aperçoit plusieurs avions de transport de l'époque, un Convair CV 240 d'United Airlines et un Douglas DC-6 de la même compagnie. Plus tard, derrière Teddy qui discute avec le copilote, on voit un DC-6 d'American Airlines. Peu avant l'embarquement, un DC-6 de Western Airlines passe derrière l'équipage.

L'avion du film est un Douglas DC-7C. On voit le logo "7 Seas" ("sept mers" selon la prononciation anglaise de "7C") sur la dérive. Les vues rapprochées des moteurs montrent des hélices quadripales avec cônes, comme sur les moteurs turbocompressés Wright R-3350 du DC-7C. Mais les passagers embarquent à bord d'un DC-7C de la Compania Mexicana de Aviacion dont le nom a simplement été recouvert par "Transatlantic Airways", sans changer la décoration de l'appareil, très inspirée de celle de Pan American. Cette avion porte sur la dérive, en plus du drapeau mexicain, le matricule "XA-LOD; c'est un des quatre DC-7C (c/n 45129) acquis par Mexicana, le premier étant pris en charge en février 1957. En 1958, il sera cédé à Northwest Airlines (N2283) qui l'exploitera jusqu'en 1961. Importé en 1964 au Canada (CF-NAI) par Nordair à Montréal, il sera exploité entre 1965 et 1967, par Pacific Western sur la ligne de l'Angleterre. Il sera ferraillé par la suite.

En vol, il est remplacé par une maquette qui ressemble plus à un DC-6 (fuselage moins long avec moins de hublots, fuseaux moteur plus proches de ceux des Pratt & Whitney R-2800-Double Wasp, mais avec des hélices quadripales au lieu des tripales)…De plus cet avion porte un (faux) matricule américain "N738TA"…On note que le moteur numéro "1", arrêté, a son hélice bloquée; elle n'est pas en drapeau et elle devrait tourner comme celle du moteur "4", (et donc freiner fortement l'avion). Précisons que le déplacement des passagers dans la cabine ne suffit pas à faire pencher un avion de la taille du DC-7, comme on le voit dans le film…

Quand l'avion amerrit, le DC-7 fait place à une maquette de Lockheed R-60 Constitution ! Ce gros quadrimoteurs à deux ponts ne fut construit qu'à deux exemplaires qui furent employés comme avions de transport par l'US Navy.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.com

 

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