Vo. The Glenn Miller story
Année : 1954
Pays : Etats-Unis
Genre : biographie
Durée : 1 h 55 min.
Couleur
Réalisateur : Anthony MANN
Scénario : Valentine DAVIES, Oscar BRODNEY
Acteurs principaux :
James STEWART (Glenn Miller), June ALLYSON (Helen Berger Miller), Harry
MORGAN (Chummy MacGregor), Charles DRAKE (Don Haynes), George TOBIAS (Si
Schribman), Barton MacLANE (Général Hap Arnold), Sig RUMAN (W. Kranz), Irving
BACON (Mr. Miller).
Photographie : William H. DANIELS
Producteur : Aaron ROSENBERG
Compagnie productrice : Universal pictures
Avions :
- Boeing RB-29
- Douglas C-54
- Noorduyn Norseman C-64
Notre avis :
Ceux qui sont nés, avant ou peu après la guerre, se rappellent tous de ce célèbre tromboniste américain, Glenn Miller, et de son grand orchestre de jazz. Leur jeunesse fut bercée par des mélodies inoubliables, à la sonorité incomparable, tels que "Moonlight Serenade", "In the Mood", "Chattanooga Choo Choo", qui ont traversé les années, tout en conservant leur charme et leur puissance émotionnelle. Pendant la guerre, la musique de Glenn Miller fit partie de l"'identité" de l'armée américaine, au même titre que le Coca-Cola, le chewing-gum, et les pin-ups girls. Pour résumer, le général Doolittle dira, qu'après la lettre de ses parents, l'orchestre de Glenn Miller était, pour le GI, le meilleur moyen d'entretenir son moral, sur le théâtre d'opération européen. Le 15 décembre 1944, le musicien disparut au milieu de la Manche, alors qu'il allait organiser son premier concert à Paris, à l'Olympia.
Parmi les acteurs du film on trouve, aux côtés de Louis Armstrong, Ben Pollack, Gene Krupa, Frances Langford, dont ce fut la dernière apparition à l'écran (Cf. "The bamboo blonde"-1946). Rappelons qu'elle était une chanteuse célèbre dans les années 30 et 40, et une des principales vedettes à se produire devant les troupes, souvent en compagnie de Bob Hope, lors des tournées de l'USO (United Service Organizations).
A Los Angeles, dans les années 20, un musicien, Alton Glenn Miller, ne roule pas sur l'or et il est parfois obligé de mettre en gage son saxophone, pour survivre. Jusqu'au jour où, un chef d'orchestre, Ben Pollack, séduit par son talent l'engage. Avec son premier cachet, il s'empresse d'acheter un petit bijou à sa petite amie Helen, une ancienne camarade de collège. Mais il doit partir en tournée et il ne l'appelle que rarement... L'orchestre de Ben gagne en popularité, cependant Glenn n'est pas satisfait et désire jouer ses propres arrangements. Pour vivre, il doit accepter de jouer dans une comédie musicale, à New York. Un soir, une chanson lui rappelle Helen; il lui téléphone et lui demande sa main ! D'abord réservée, Helen finit par accepter car elle l'a toujours aimé. A ses côtés, elle l'encourage a créer sa propre musique et c'est ainsi qu'il compose "Moonlight serenade", un morceau joué dans les night-clubs; elle l'incite alors a créer son propre orchestre. Avec ses économies et l'argent de deux collègues, Glenn forme son propre orchestre, mais les débuts sont difficiles. Pour aggraver la situation, Helen fait une fausse couche et apprend qu'elle ne pourra plus jamais avoir d'enfant. Enfin embauché par Si Schribman, le propriétaire du Boston's State Ballroom, Glenn insiste pour diriger une grande formation. La veille de sa représentation, le trompettiste doit être remplacé et Glenn choisit le clarinettiste, pour jouer "Moonlight serenade". Çà y est ! il a enfin trouvé la sonorité qu'il cherchait depuis des années,! Le succès du "Glenn Miller sound" est immédiat. Les années suivantes, Glenn va de succès en succès et gagne beaucoup d'argent. Glenn et Helen adoptent un fils, puis une fille. Hollywood fait appel à lui, mais aussi l'Armée, qui lui donne le grade de capitaine. Helen l'encourage à se rendre en Europe pour jouer devant les troupes. Mais une fois enrôlé, il se charge de dépoussiérer les marches militaires traditionnelles, ce qui choque certains officiers, mais plaît beaucoup au général d'aviation Hap Arnold, qui lui donne la direction d'un orchestre de cinquante musiciens, l'"Army Air Force Band". Affecté à Londres, Glenn dit au revoir à sa famille en promettant de revenir bientôt. Les soldats apprécient son courage quand il dirige son orchestre sous les bombes et au milieu des alertes aériennes. Après le débarquement et la libération de Paris, Glenn téléphone à Helen et lui demande d'écouter à la radio son concert de Noël, donné à Paris. Le 15 décembre, il s'embarque pour Paris, où il n'arrivera jamais. Helen est effondrée, mais écoute, avec les enfants, le concert donné à Paris et l'orchestre qui joue un arrangement de sa chanson favorite, " Little Brown Jug".
La disparition de Glenn Miller ne fut annoncée qu'à la veille de Noël. Il disparut au-dessus de la Manche, le 15 décembre 1944, avec un autre passager (le lieutenant-colonel Baessell). Son Noorduyn Norseman (c/n 550, s/n 44-70285), piloté par le flight officer John Morgan, avait décollé de Twinwood Farm à 13 h55, à destination de Villacoublay. L'explication officielle fut que son avion avait probablement été victime du mauvais temps (givrage), sans parler des multiples rumeurs toutes aussi folles les unes que les autres (retrouvé mort dans l'épave de l'avion échouée sur une plage française, mort par cancer, mort dans une maison de passes à Paris…). Les légendes "urbaines" ne datent pas d'aujourd'hui... Des années plus tard, en 1984, un ancien navigateur de la RAF affirma qu'il avait assisté, ce jour là, à la chute d'un Norseman dans la mer, alors que son groupe de Lancaster revenait d'un raid avorté sur l'Allemagne. Deux autres membres de l'équipage du bombardier auraient également vu l'avion tomber. Le Norseman de Glenn Miller se serait trouvé dans une zone interdite où les bombardiers pouvaient se délester de leurs bombes et plaquettes incendiaires, en cas d'annulation de leur mission, ayant interdiction de se poser avec un chargement aussi dangereux. D'après le témoin, l'avion du musicien, qui volait à très faible altitude, aurait été déstabilisé par le souffle des bombes et aurait percuté les flots. C'est là, une des explications les plus plausibles, avec celle des mauvaises conditions météo ou d'un ennui moteur.
Les avions du film :
Sur la base de Lowry (Denver, Colorado), où Glenn Miller doit interpréter des marches militaires ringardes, on aperçoit, en arrière plan, un Boeing B-29 (s/n 45-21812, BF-812) transformé en RB-29 de reconnaissance et utilisé pendant la guerre de Corée. L'avion qui a gardé son camouflage pour les opérations de nuit, porte le code ("Y" dans un losange) du 307th Bomb Group, qui participa effectivement à la guerre. Mais il n'y eut pas de B-29 livrés à l'USAAF, en décembre 1942, date de l'incorporation de Glenn Miller, alors que le prototype venait de faire son premier vol, seulement trois mois auparavant …
Glenn Miller part en Europe dans un Douglas C-54 au serial invisible et sans aucune marque. Il s'envole pour son dernier voyage dans un Noorduyn Norseman C-64, également sans marque visible (le vrai avait le serial 44-70285). Il est peint en deux couleurs : olive drab dessus et gris clair en-dessous, avec une étoile sans ailes, plus employée depuis juin 1943… A la fin de 1944, la plupart des avions de l'USAAF n'étaient plus camouflés et étaient couleur argent avec un panneau noir anti reflet devant le pare brise.
Le Norseman n'était plus en service dans l'USAF, au moment du tournage. Notons que le C-64 était un avion robuste, construit au Canada, pour résister aux dures conditions du pays. Il était en outre équipé pour le vol sans visibilité.
Sur le tarmac de la base de Lowry, on aperçoit en arrière plan, plusieurs avions à hélice, principalement des avions de transport : deux Curtiss C-46 Commando, appartenant vraisemblablement à une unité basée en Alaska, vu leurs dérives peintes en rouge, un Douglas C-47, deux Beech C-45, un Noorduyn Norseman, un Boeing B-17 et un Grumman SA-16 Albatross du MATS Air Rescue Service, un type d'avion qui fit son premier vol en 1947…
On voit un peu plus tard, un autre B-17 dans un hangar, où l'orchestre de Glenn Miller joue, ainsi qu'un Consolidated B-24 Liberator. Les B-17 resta en service dans l'USAF jusqu'en 1955 avec l'Air Rescue Service, puis ils furent convertis en drones télécommandés ou en avions cibles. Le B-24 resta en service jusqu'en 1951, comme transport ou pour effectuer divers essais.
Christian Santoir
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