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GLORIA

 
GLORIA

 

Année : 1931
Pays : Allemagne
Durée :1 h 25
Genre : aventure
Noir et blanc

Réalisateurs : Hans BEHRENDT, Yvan NOE
Scénario : Hans Szekely, Georg C. Klaren, Franz Schulz

Acteurs principaux :
Gustav Fröhlich (Georg Köhler), Brigitte Helm (Maria), Rolf Drucker (Felix), Fritz Kampers (Jonny Belling), Hugo Fischer-Köppe (Jakopp Spindler)
 

Musique : Hans J. SALTER Hans
Photo : Roy HUNT
Producteur : Marcel Hellmann
Compagnie distributrice : Matador-Films Gmbh. Berlin
 

Avions :

  • -Caspar C 32, D-1143
  • -Fokker Grulich F.III, D-503  
  • -Junkers W33f , D-2009
  • -Messerschmitt M.23b
  • -Rohrbach Roland II, D-1729


Notre avis :

« Gloria » fut également tourné en version française par le réalisateur Yvan Noé dont c’était le second film, toujours avec Brigitte HELM, mais aussi avec Jean Gabin, André Luguet, Mady Berry. A une époque où on ignorait le sous titrage ou le doublage de la bande sonore, ce procédé était courant à Hollywood, mais moins en Europe. Cependant, l'année suivante, sortira un autre film allemand « F.P.1 nicht antwortet », avec une version anglaise et française.

Georg Köhler est un pilote commercial qui fait également de la voltige lors des meetings. Sa femme Maria lui demande, au nom de leur fils, de ne plus risquer sa vie de la sorte et de ne pas participer à la prochaine compétition. C’est un de ses amis, Jonny Belling, aussi bon pilote que fieffé cavaleur, qui remportera la coupe. Le soir, lors du banquet de remise des prix, Georg doit se retirer de bonne heure car il vole tôt le matin. Jonny et Maria restent à danser et à boire. Ils poursuivent la soirée dans une fête foraine, puis dans un petit bal populaire. Au matin, Jonny emmène Maria, qui a un peu trop bu, faire un tour en avion où il essaie de l’embrasser, mais en vain. Son fils l’a vu atterrir et le dit à son père qui prend très mal la chose. Il décide alors sur le champ d’entreprendre un raid à longue distance, la traversée Berlin-New York, même si l’avion, le « Gloria », n’est pas parfaitement au point. Après des heures d’angoisse, Maria apprend que son mari à réussi. A son retour au pays, Georg est accueilli en vainqueur, par sa femme accompagnée de leur fils et de Jonny. Tout est oublié...

Le « Gloria » rappelle inévitablement le Junkers W33L « Bremen » qui décolla le 26 mars 1928 de Berlin pour New York, avec une escale à Dublin où le copilote Spinder céda sa place à l’Irlandais, le major Fitzmaurice. Le vol se déroula sans ennui technique (contrairement au film où le moteur a une fuite d’huile) mais le « Bremen » fut pris dans un tempête de neige qui l’obligea à atterrir sur l’ île de Greenly, au large de la pointe nord du Labrador. Les noms des pilotes Koehl et Spinder, évoquent ceux des personnages du film, Koelher et son mécanicien Spindler.

Ce petit drame conjugal est aussi un film d’aviation avec tous les poncifs du genre (une femme, deux hommes ; l’épouse angoissée ; le face à face avec la mort..). Comme beaucoup d’autres, il tire son principal intérêt des scènes aériennes. Ce film offre aussi un large aperçu des avions commerciaux allemands, au début des années trente.

 

Les avions du film :

L’avion qui donne son nom au film est un Junkers W33f (Wnr. 2580, D-2009) avec « Gloria » peint en grandes lettres sur ses ailes. Cet appareil venait d’entrer en service avec la Luft Hansa. Il fut réimmatriculé D-OTAQ, en 1934, quand le registre allemand passa des chiffres aux lettres. Cet avion est remplacé par un autre W33, pour certaines vues au sol. Vers la fin du film, on voit ainsi le mécanicien de Georg s'affairer autour d'un Junkers immatriculé "D-AOUC" ! Cela pose problème pour un film tourné en 1931…

Le Junkers W33 était sans doute un avion très robuste mais aussi très bruyant, les pilotes assis côte à côte communiquant par petits papiers; c’était aussi un avion très haut (3m50) et on lançait son hélice à la main, mais avec une longue perche !

Jonny gagne la coupe sur un Messerschmitt M.23b, que l’on voit effectuer quelques figures de voltige. Il emmène Maria faire son baptême de l’air dans un grand biplan à double stabilo, un Caspar C 32 (D-1143) dénommé « Wismar ». A la fin du film, Georg revient au pays dans un trimoteur Rohrbach Roland II (D-1729) baptisé « Drachenfels ». Mais c’est avec le Fokker Grulich F.III (D-503) « Leine » qu’il distribue le courrier de façon expéditive, en balançant les sacs par dessus bord. Ce procédé permettait de gagner du temps, et surtout, d'avoir accès à des localités où on ne pouvait atterrir. Ces trois derniers avions appartenaient tous à la Luft Hansa A.G.

Bien d’autres appareils apparaissent en arrière plan, sur l’aéroport de Berlin-Tempelhof : un Dietrich Gobiet DPIIa (D-1009), qui était une réduction de Fokker D.VII, équipée d’un moteur en étoile ; un Messerscmitt M.23b (D-1849); le Junkers G-24ce (D-1088) « Cupido » ; un Junkers Ju.52; un Dornier Merkur; le Junkers Ju G-38 (D-2000) « Deutschland »; un Udet 12a (D-1229). On remarquera aussi le Heinkel He-22 de l'attaché militaire américain, en poste à Berlin, portant les marques de l'US Army.

Pour la scène du meeting international, on utilisa des extraits de films d’actualité montrant de très nombreux avions parmi lesquels, plusieurs appareils français : un Breguet 270, un Morane-Saulnier MS.225 et un Farman 231.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur YouTube

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