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CHOC EN PLEIN CIEL

 

CHOC EN PLEIN CIEL

Vo. Final descent

 

Année : 1997
Pays : Etats-Unis
Genre : catastrophe
Durée : 1 h 40 min.
Couleur

Réalisateur : Mike Robe
Scénario : Robert P. Davis , Roger Young

Acteurs principaux :
Robert Urich  (commandant Glen "Lucky" Singer), Annette O'Toole (Connie Phipps), John de Lancie (commandant George W. Bouchard), Jim Byrnes (Duke Houston), Ken Pogue (Ian Pryce), Blu Mankuma (Jack Eberly), Tom McBeath (Pilote de l'avion privé), Kevin McNulty (Henry Gibbons)

Musique : David Benoit
Photographie : Alan Caso
Producteur : Michael O. Gallant
Compagnie productrice : Mandalay Television and Columbia TriStar

Avions :

  • McDonnell AH-64 Apache, images
  • Boeing KC-135 Stratotanker, images 
  • Boeing 767 
  • Cessna 310, "N9748C"

 

Notre avis :

Ce téléfilm raconte l'histoire d'un avion de ligne heurté par un avion privé qui n'était pas à sa place dans le ciel. Le scénario s'inspira du livre de Robert P. Davis "The Glass Cockpit" (1991). Cela rappelle inévitablement "747 en péril", mais cette fois, ce n'est pas le cockpit qui a été touché, mais la gouverne de profondeur. "Choc en plein ciel" est un film catastrophe classique : passagers très typés, intrigue amoureuse parmi les membres de l'équipage, invraisemblances en série… Mais, pour une fois, l'hôtesse ne devra pas prendre le manche, et le copilote est la copine du commandant de bord !

Il fait beau à Seattle, et le commandant Glen "Lucky" Singer se prépare, en compagnie de son copilote et petite amie, Connie Phipps, pour un vol de routine en direction de Dallas, à bord du tout nouvel appareil des Quest Airlines, le "Gallant 270". Il y a également à bord un inspecteur de la compagnie, le commandant George Bouchard, un ancien amant de Connie, pour évaluer Singer sur ce type d'avion. Le vol Quest 19 comprend 220 passagers, parmi lesquels, un femme enceinte accompagnée de son mari, un homme d'affaire suffisant, un femme voyageant avec un orchestre de jeunes, trois employés d'une plateforme pétrolière, un femme divorcée assise à coté d'un ancien combattant plutôt bourru… Un autre avion se prépare à décoller. C'est un petit Cessna piloté par un homme d'affaires très distrait et peu expérimenté. Les deux avions doivent partir à la même heure, mais le Cessna décolle de la mauvaise piste (09R), momentanément indisponible. Quelque secondes plus tard, le vol Quest 19 est autorisé à décoller d'une piste parallèle à celle du Cessna (09L). Peu après le décollage, l'alarme de collision aérienne se déclenche dans la tour de contrôle, et on ordonne aux deux avions de changer rapidement de cap. Le Quest 19 réagit promptement, mais le petit avion met un peu plus de temps à obtempérer. Son aile heurte le stabilisateur gauche de l'avion de ligne. Dans la cabine, les passagers reçoivent sur la tête le contenu des coffres à bagages, et les hôtesses, les plateaux repas sur les genoux ! Alors que le Cessna a explosé à l'impact, le Gallant 270 vole encore, mais sa gouverne de profondeur est bloquée, et l'avion ne peut que monter. La gouverne de direction est également bloquée, mais l'avion peut tourner avec els ailerons. L'ingénieur principal de Gallant Aviation est convoqué pour trouver une solution. Singer fait déplacer les passagers dans la cabine pour essayer de rééquilibrer l'avion. En attendant, il demande à un hélicoptère de l'armée qui le suit, de tirer sur la gouverne de profondeur pour faire des trous dedans, et diminuer ainsi son effet ! Mais l'hélicoptère tire aussi par inadvertance, sur l'arrière du fuselage où il déclenche un incendie. Cependant le taux de montée a été réduit, ce qui permet de diminuer le régime des moteurs. Chez Gallant, on a toujours aucune solution à proposer. Singer pense alors faire transférer de l'eau par un avion ravitailleur de l'USAF, dans le logement de la roue avant qui est étanche, à travers la trappe d'évacuation du cockpit ! L'opération se déroule sans trop de problèmes, mais il a fallu dépressurisé à 8000 mètres et combattre le froid polaire qui a envahi la cabine. L'avion commence à descendre, mais il faut piquer vers 4000 m dans un minimum de temps car les réserves d'oxygène ne durent que quelques minutes. Lors de l'atterrissage, Singer sort le train au dernier moment, l'eau s'échappant de la trappe du train avant, faisant relever le nez de l'appareil. Malgré un atterrissage plutôt rude, qui fauche le train avant, l'avion finit par s'immobiliser sur la piste. Les passagers applaudissent Connie et Singer que cette épreuve a rapproché encore un peu plus….

Comme d'habitude, l'avion de ligne est en béton, et après avoir été heurté par un bimoteur de 2,5 tonnes environ, il reste entier et continue à voler. Le plan arrière gauche a juste sa gouverne bloquée, l'avion de tourisme qui explose, n' a pas réussi à l'arracher. Notons qu'en montée, la profondeur est au neutre, et pas braquée à fond. A partir de là, tout est possible ! Le 31 août 1986, au dessus de Los Angeles, un monomoteur Piper avait heurté le stabilisateur d'un DC-9 méxicain, ce qui avait eu pour effet de le sectionner. Le DC-9 avait effectué un demi tonneau, puis avait plongé vers le sol. Il n'y eut aucun survivant et c'est ce qui aurait dû arriver au vol Quest 19…

On ne comprend bien pourquoi deux avions décollant sur des pistes parallèles (et situées à quelques distances l'une de l'autre) finissent par se heurter en montée. En fait, c'est la faute du contrôleur, et que le Cessna décolle de la 09 Droite, plutôt que de la 09 Gauche, ne change rien au problème. Il ordonne au Cessna, qui vient de décoller d'une piste orientée au 090, de faire un virage "par la droite" pour prendre un cap 040 ! Pourquoi ? Le petit avion doit ainsi faire un 360° presque complet, par la droite, et sa trajectoire finit ainsi par recouper l'axe de la piste 09L (en venant de la droite), environ deux minutes après son décollage (au taux de virage standard), et à une altitude autour de 1200 pieds. Mais, il aurait dû "rater" le Gallant 270, qui venait de décoller une minute plus tôt, avec une vitesse et un taux de montée bien supérieurs au Cessna, en passant en-dessous et derrière (mais attention au sillage du jet !). Le choc a lieu vers 3000 pieds (selon l'altimètre du Gallant), un peu plus d'une minute après le lâcher des freins du Gallant, soit un taux de montée très rapide de 2570 pieds/minute. Peu après la collision, le copilote annonce 2900 pieds/minute avec une vitesse de 150 nœuds, et une assiette positive de 17° (ce qui est proche du maximum autorisé). Or, dans le film on voit bien le Cessna arriver par le dessous, mais à gauche du Gallant 270 ! D'où vient-il, et que fait t'il sur un cap supérieur à 90°, alors qu'il devait faire route au 040 ? Peu après la collision, on constate sur le Navigation Display, que le Quest 19 est au cap 095, et a donc peu dévié de sa trajectoire. C'est à n'y rien comprendre (il n'y a sans doute rien à comprendre, d'ailleurs…). Les données de vol ne correspondent pas à ce qui se passe sur l'écran ! On ne connaît pas le nom du conseiller technique qui n'apparaît pas dans le générique…

L'épisode où l'hélicoptère (on ne nous dit pas ce qu'il faisait là, la nuit) tire sur la profondeur est aussi assez délirant, et on ne pense pas que le canon d'un Apache soit aussi précis; d'ailleurs il met le feu à l'arrière de l'appareil car il a aussi touché le fuselage…On est étonné que les gens de Gallant, qui disposent d'un simulateur de vol n'est donné aucun conseil au pilote. Quand à la solution du problème, elle n'est possible que grâce à la configuration particulière du Gallant 270 : trappe d'évacuation du cockpit (par le haut !), logement de la roue avant étanche…Dans un 767, il aurait fallu trouver autre chose. Le réalisateur a eu recours à un avion fictif, comme le "Reindeer" du "Voyage fantastique" (1951) ou l'avion inconnu du "Crash mystérieux" (1964). Ce qui permet de faire n'importe quoi avec l'appareil, sans froisser la susceptibilité des constructeurs…

Ce énième film catastrophe, réalisé avec de petits moyens, n'est guère très original et n'apporte rien de nouveau au genre. Le pilote qui impose son pilotage "à l'ancienne", face a l'inspecteur fervent partisan du tout automatique, rappelle un peu John Wayne dans "The high and the mighty" (1954). "Choc en plein ciel" aurait pu poser le problème de l'envahissement des cockpits par les ordinateurs et le systèmes électroniques, sur lesquels les pilotes se reposent parfois, un peu trop. Piloter un jet, consiste de plus en plus à pianoter sur un clavier, ou à appuyer sur des boutons. Une grande partie du vol se déroule avec le pilote automatique enclenché. En cas de pépin, les pilotes manquent souvent de réactivité, et se laissent piéger par des fausses informations fournies par les PFD, ND et autre ECAM (les écrans du Primary Flight Display, Navigation Display, et Electronic Centralised Aircraft Monitor). Mais ce thème n'est qu'évoqué, au début, et n'est pas au centre du film. Dommage !

 

Les avions du film :

Le film fut tourné en partie sur l'aéroport de Vancouver qui remplace celui de Seattle, d'où est censé décoller le vol Quest 19. Il n'y a pas de pistes 9L ou 9R à Seattle. Quand l'avion revient se poser à "Seattle", les camions des pompiers sont marqués "Dulles Municipal Airport". Cette séquence a été empruntée à "Executive decision" (1996) de la Warner…

Le Gallant 270 (qui porte le nom du producteur du film ) ressemble fort à un Boeing 767. Sa livrée est identique à celle de Canadian Airlines, la flèche rouge ayant été remplacée par un "Q" de la même couleur. Quand l'avion décolle, on voit assez nettement sur l'écran un 767 des Canadian Airlines, dont le nom n'a pas été effacé. La planche de bord ressemble beaucoup à celle d'un Boeing 777, ou plus exactement, à celle d'un 747-400.

L'avion de tourisme percuteur est un Cessna 310. Son immatriculation "N9748C" est un numéro fictif réservé par la FAA pour les avions paraissant dans des films, comme le James Bond "Casino royal" (2006) ou des séries télévisées, comme "Dallas".

L'hélicoptère qui tire sur le Gallant est un McDonnell AH-64 Apache en image de synthèse, de même que le Boeing KC-135 Stratotanker. Sur le parking des avions privés, au début du film, on remarque plusieurs petits bimoteurs privés, dont un Cessna 320A et un Cessna 425 Corsair.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

 

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