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MOONRAKER

 

MOONRAKER

 

Année : 1979
Pays : Grande-Bretagne
Durée : 2 h 01 min.
Genre : espionnage
Couleur

Réalisateur : Lewis GILBERT
Scénario: Christopher WOOD

Acteurs principaux :
Roger MOORE (James Bond), Lois CHILES (Dr. Holly Goodhead), Michael LONSDALE (Hugo Drax), Richard KIEL (Requin), Corinne CLERY (Corinne Dufour), Bernard LEE (M), Geoffrey KEEN (Sir Frederick Gray), Desmond LLEWELYN (Q), Lois MAXWELL (Miss Moneypenny).

Musique : John BARRY
Photographie : Jean TOURNIER
Producteur : Albert R. BROCCOLI, Michael G. WILSON
Compagnie productrice : Danjaq, Eon Productions, Les Artistes Associés

Aéronefs :

  • -Aerospatiale Concorde, F-BVFA, au sol
  • -Bell 206B JetRanger II, N59642
  • -Boeing B.727-27C, PT-TYU, au sol
  • -Boeing 707-345C, PY-VJY, en arrière-plan
  • -Handley Page HP.137 Jetstream Mk.1, N5VH
  • -Lockheed L-188 Electra, en arrière-plan

 

Notre avis :

Ce film fut, à l'évidence, influencé par "Star War" (1977), comme beaucoup d'autres de la fin de la décennie et "Moonraker" ressemble par certains côtés à ce vaste "space opera". Le clou du spectacle est ici une station orbitale avec plusieurs navettes spatiales que le producteur envoie dans l'espace, deux ans avant la vraie navette Columbia (premier vol orbital le 12 avril 1981). Mais le sujet du film, l'eugénisme, ce concept, né aux Etats-Unis avant la guerre et repris par les nazis, consistant à débarrasser l'humanité des individus dits "inférieurs" pour favoriser l'apparition d'une race pure "supérieure", est bien loin des préoccupations des Jedi…Bref, Hugo Drax, le méchant du film, est le fils spirituel d'Alexis Carrel. Ce thème n'a pas grand chose à voir avec le roman de Fleming qui traitait surtout de la guerre froide avec un nazi voulant se venger, avec l'aide des Soviétiques, des Anglais qui avaient vaincu son pays.

C'est juste après un vol de repérage des extérieurs du film, en compagnie du producteur Michael Wilson, que Frank Tallman se tua, en se rendant à Phoenix (AZ) par mauvais temps.

Une navette spatiale appelée "Moonraker", construite par Drax Industries et prêtée au gouvernement britannique, a disparu. James Bond est rappelé d'Afrique pour enquêter. Dans l'avion qui l'amène, il est attaqué par un vieille connaissance, Requin, un géant aux dents d'acier, qui le pousse dans le vide ! Il se tire de ce mauvais pas en rattrapant le pilote qui les avait laissés seuls à bord, et en lui prenant son parachute... A Londres, Bond est mis au courant de l'affaire. Il se rend en Californie au siège de Drax Industries, dirigé par un personnage mystérieux, le richissime Hugo Drax. Il fait la connaissance du Dr Holly Goodhead, une astronaute de la NASA. Après avoir échappé à un tentative de meurtre dans une centrifugeuse, il est amené à se rendre à Venise, où Drax a commandé des flacons en verre spéciaux. Il découvre que ces flacons sont destinés à renfermer une substance mortelle qui ne tue que les humains. Toujours poursuivis par les tueurs de Drax, il échappe plusieurs fois à la mort. Il constate que Drax déploie ses activités à Rio de Janeiro et que le Dr Goodhead, qui l'a suivi à Venise, est un agent de la CIA. Goodhead et Bond décident d'unir leurs efforts (entre autres…) pour mettre à jour le plan de Drax. A Rio, ils sont de nouveau attaqués par Requin qui tente de les précipiter dans le vide, alors qu'ils descendent du Pain de Sucre en téléphérique. Les hommes de main de Drax parviennent cependant à enlever Goodhead. Bond apprend du bureau local du MI6 que la toxine contenue dans les flacons provient d'une plante très rare poussant dans la forêt amazonienne. Après s'être rendu sur place, il découvre la base secrète de Drax. Il y retrouve le Dr Goodhead et tous les deux assistent au départ de quatre navettes spatiales. C'est Drax qui a subtilisé la navette anglaise pour en remplacer une qui avait des défauts. Bond et Goodhead s'échappent et embarquent à bord d'une sixième navette pour rejoindre la station orbitale de Drax, qui est invisible aux radars, grâce à un système de brouillage. Le plan de ce dernier est de détruire toute vie humaine sur terre en lançant cinquante flacons de toxines. Il a embarqué au préalable plusieurs dizaines de jeunes hommes et femmes, de toutes les races, des individus génétiquement parfaits. Il seront chargés de repeupler la planète avec des êtres supérieurs entièrement à sa dévotion. Mais Requin, vu ses caractéristiques, comprend qu'il a toute les chances d'être éliminé… Bond et Goodhead déconnectent le système de brouillage de la station. Les Etats-Unis sont alors en mesure d'y envoyer un bataillon de Marines. La station spatiale devient un vrai champ de bataille et Drax finit, éjecté dans l'espace. Alors que la station endommagée commence à se désintégrer, Requin aide Bond et Goodhead à embarquer dans une navette. Ils détruisent au moyen d'un laser les trois flacons que Drax avait eu le temps de lancer vers la Terre, puis, le devoir accompli,  ils font l'amour en apesanteur…

La production commença en août 1978, principalement dans des studios français où furent réalisées les scènes se passant dans l'espace. Le château de Drax est celui de Vaux -le-Vicomte. Les autres scènes furent filmées à Venise, Rio de Janeiro, Tikal (Guatemala). Les vues extérieures de l'usine de montage du Moonraker furent filmées, sur place, à l'usine Rockwell International de Palmdale (CA), ainsi que le hall de montage de Cap Canaveral (FL). Ce film fit appel à de nombreux techniciens des effets spéciaux. La scène où James Bond, Requin et le pilote se bagarrent dans le vide, demanda quatre vingt huit sauts à trois spécialistes de la chute libre, équipés de parachutes ultra plats, destinés à être dissimulés sous des vestes.

Bien que le film fusse salué pour la qualité de ses effets spéciaux, le travail des cascadeurs et la réalisation des séquences spatiales (qui comportent néanmoins de grosses erreurs, comme le fait de ralentir les gestes de personnages en apesanteur…), il passe auprès des amateurs des "James Bond" pour le plus mauvais de la série. Ils lui reprochèrent une action se déroulant dans trop d'endroits différents, répartis sur deux continents, et des situations comiques frisant souvent le ridicule. Cela n'empêcha pas le film de battre de nouveaux records d'entrées. Côté avions, c'est très moyen.

 

Les avions du film :

La navette "Moonraker" (une copie conforme de la vraie navette spatiale de Rockwell) décolle du dos d'un Boeing 747 qui est détruit dans l'opération. La scène qui se passe la nuit, est réalisée, naturellement, avec des maquettes. L'avion est décoré avec une bande de fuselage bleu blanc rouge et le numéro "905" sur la dérive, comme le B747-123 de la NASA (N905NA); c'était un ancien avion d'American Airlines. L'avion est appelé dans la version française "Fox Roméo Papa Juliet" (FRPJ), un matricule (anglais ou français) bidon.

Le B.747 ne pouvait par emporter sur son dos une navette sans son carénage caudal, qui avait pour effet de diminuer notablement les énormes remous créés par son sillage qui auraient rendu inefficace la gouverne de direction. Même avec cet appendice aérodynamique, il fallut rajouter deux petites dérives aux extrémités du plan horizontal. Donc, l'équipage de la RAF, n'aurait pu, ni décoller, ni tenir l'avion en vol, avec cette navette. Quant à mettre en route les moteurs fusées, il aurait d'abord fallu emporter, en plus, l'énorme réservoir ventral (743 tonnes, plein !) qui les alimente, ce qui est impossible. La navette ne dispose pas de réservoirs de carburant dans le fuselage (à part les réservoirs pour les petits moteurs d'attitude, utilisés dans l'espace)…On remarquera aussi un des mythes cinématographiques tenaces qui veut, qu'à l'écran, on démarre un jet ou un avion-fusée, comme une vulgaire voiture; après avoir mis la ceinture, contact, et on démarre ! C'est malheureusement, un peu plus compliqué, même pour mettre en route un Cessna…On est là en plein délire cinématographique ! Rappelons que la navette est un appareil très complexe, très fragile et donc, potentiellement dangereux (7 morts au décollage, 7 morts lors de la réentrée dans l'atmosphère, jusqu'ici); son départ est l'œuvre d'une équipe au sol importante. Le décollage est souvent reporté pour des raisons techniques ou météorologiques. Ce n'est donc pas un engin dont la disponibilité peut être garantie et qui est utilisable à volonté, comme un avion.

A part ça, on ne voit pas très bien ce que faisait le 747 au dessus du Yukon, où on retrouve son épave; il y a là un problème de navigation. Cette province canadienne, voisine de l'Alaska, est très éloignée de la route (orthodromique) entre la Californie et l'Angleterre…Juste avant le crash, le copilote signale au commandant de bord qu'ils vont atteindre les côtes anglaises avec quinze minutes d'avance et qu'il "faut faire confiance à la RAF"…Cet équipage militaire devait fonctionner au Scotch depuis le décollage !

On aperçoit plus tard un autre 747 dépourvu de toute marque (sans doute juste avant la peinture) dans le hangar des usines Drax, une scène filmée dans un hangar de l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle.

007 est expulsé en plein vol d'un Handley Page Jetstream HP.137 Mk.1 (c/n 209, N5VH), de la vraie compagnie américaine "Apollo Airways". Enregistré à l'usine comme " G-8-7", l'avion fut transféré, avec le matricule G-AXEP, à International Jetstream Corporation, le 24 mai 1969. Il fut ensuite livré aux Etats-Unis à la Hoover Company en juin 1969 (N5V). Puis, il fut exploité par diverses compagnies : Omni Aircraft Incorporated en 1972 (N74169), La Costa Country Club en 1973 (N5VP), Cessna Aircraft Corporation et Apollo Airways en 1977. L'avion fut immatriculé N5VH en mars 1978, puis N2209 en juin 1979. Apollo Airways fut rebaptisé Pacific Coast Airlines en mars 1982, mais cette petite compagnie régionale, basée à Santa Barbara, ne pouvant supporter la concurrence, cessa ses activités en 1986. L'avion fut d'abord stocké à Burbank, puis racheté par Bank of America avant d'être vendu en avril 1986 à la compagnie danoise Newair Airservice (OY-CRP). Stocké en 1988 à Esbjerg, il fut ferraillé en 1999.

A l'aéroport de Los Angeles, 007 est transporté chez Drax dans un  Bell 206B JetRanger II de Drax Airlines (s/n 1557, N59642) . Mais il perd son immatriculation (visible sous le cockpit) en cours de route... Il y aurait donc eu un autre JetRanger. Cet hélicoptère (auquel fut attribuée une autre immatriculation, N444H, non utilisée) a été rayé depuis des registres de la FAA et son sort est inconnu.

Le Concorde d'Air France atterrit à Rio-Galeão, alors qu'un Boeing B.727-27C orange et noir de Transbrasil) attend pour pénétrer sur la piste. Bien qu'il soit trop loin pour que son immatriculation soit visible, sa livrée colorée, digne d'un perroquet amazonien, parle pour lui. Les 727 de Transbrasil étaient tous de couleurs différentes. L'orange et noir était le 727 "PT-TYU" (s/n 19109), un ancien avion de Braniff International (N7270) entre 1966 et 1975. Il fut vendu en 1984 par la Varig à Evergreen (N724EV) qui le céda à Fedex (N145FE) en septembre 1987. Stocké à Mojave entre 2001 et 2002, il fut envoyé à Greenwood (MI) pour y être ferraillé.

Le Concorde du film (c/n 205, F-BVFA) fit son premier vol le 25 octobre 1975 et inaugura la ligne Paris-Rio le 21 janvier 1976  (deux rotations hebdomadaires entre Paris et Rio, avec escale technique à Dakar - vol AF085 à l'aller, AF086 au retour). Il est aujourd'hui exposé au National Air and Space Museum de Washington, une place que les Américains auraient aimé lui voir occuper beaucoup plus tôt…

Il se gare à coté d'un Boeing 707-345C de la Varig (c/n 19840/679, PY-VJY), un ancien avion de Seabord World Airlines (N7321S) en 1968-1969. Vendu à la Varig, il fut transféré aux forces aériennes brésiliennes en juillet 1986 et transformé en tanker (KC137- FAB 2401).

Bond observe, du haut du Pain de Sucre, un Lockheed L-188 Electra de "Drax Air Freight", en fait un Electra de la VARIG qui décolle de la piste 020 Gauche de l'aéroport de Rio-Santos-Dumont.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

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