Vo. : The McConnell story
Année : 1955
Pays : USA
Durée : 1 h 46 min.
Genre : Drame
Couleur
Réalisateur :
Gordon Douglas
Scénario : Sam Rolfe, Ted Sherdeman
Histoire originale : Ted Sherdeman
Acteurs principaux :
Alan Ladd (Joseph C.'Mac' McConnell,
Jr), June Allyson (Pearl 'Butch'
Brown), James Whitmore
(Sergent/Major/Colonel Ty 'Dad' Whitman), Frank Faylen (Sykes), Robert Ellis
(Bob Brown), Willis Bouchey (Newton Bass), Sarah Selby (Mrs. Brown),
(Gregory Walcott (premier MP),
Frank Ferguson (Mike), Perry Lopez
(Red), John Pickard (deuxième
MP), Dabbs Greer (le moniteur
d’aéroclub.
Musique : Max STEINER
Producteur : Henry BLANKE
Compagnie Productrice : Warner Bros.
Aéronefs :
- Douglas C-47
- Lockheed F-80C
- Messerschmitt Me.163 AV4, document
- North American F-86F Sabre
- Piper Cub J3
- Republic F-84F Thunderstreak
- Sikorsky H-19A / B Chickasaw.
Notre avis :
Ce film tourné un an après la fin de la guerre de Corée, est la biographie romancée de Joseph Christopher McConnell Jr. qui fut le grand as de ce conflit, avec 16 victoires, juste devant le major J. Jabara. Il commence par une introduction du général Weyland de l’USAF qui dédie ce film aux pilotes de chasse, garants de la liberté et de la tranquillité du citoyen américain…Si la guerre de Corée est terminée (ou presque), la guerre froide bat son plein.
McConnell est un simple soldat qui ne rêve que de piloter et se paie des cours privés. Il tombe amoureux de Butch qu’il rencontre par hasard et très vite, ils se marient. Entre-temps, il est désigné pour suivre une formation d’infirmier, fonction pour laquelle il ne montre aucun goût. En 1942, il arrive à intégrer une école de l’USAAF pour devenir pilote. Pour les vacances de Noël, il décide d’aller voir son épouse qui attend un deuxième enfant, à l’autre bout des Etats-Unis. Mais il ne peut revenir à temps, et il est porté absent sans permission. Au lieu d’être renvoyé, il écope d’une punition. Il ne réussit pas ses examens de pilote et doit suivre un entraînement de navigateur. Il part en Europe dans une unité de B-17. Après la guerre, il reste dans l’armée de l’air où il est affecté à des tâches administratives pendant que l’aviation évolue, et que les premiers jets arrivent en unités. Son ami, qui est pilote, le convainc de reprendre les cours de pilotage ; il finit par obtenir ses ailes de pilotes. Mais la guerre de Corée éclate et McConnell rejoint le 39th Fighter Interceptor Squadron. Il abat seize MiG et devient un as adulé par la presse. A Washington, on décide de le retirer des combats et il est reçu à la Maison blanche. Les habitants de sa ville, Apple Valley (CA) lui offrent une maison en hommage à son courage. Il se consacre désormais aux essais de nouveaux jets, mais il se tue sur un nouveau F-86.
Si l’histoire est grosso modo exacte, on relève néanmoins plusieurs inexactitudes. Mc Connell fut navigateur sur B-24 et non sur B-17. Il devint pilote en février 1948, et se porta volontaire pour combattre en Corée quand la guerre éclata. Mais à 28 ans, il était considéré comme trop âgé pour piloter un jet. Néanmoins, a force de persévérance, il décrocha une affectation au 39th Fifhter Interceptor Squadron (51st FW) en août 1952. Il ne descendit son premier Mig-15 que le 14 janvier 1953. Mais son score augmenta rapidement dans les derniers mois de la guerre. Le 12 avril 1953, son avion est touché par un MiG piloté par un soviétique (Semen Alexeievich Fedorets ) qu’il réussit à descendre ! Il parvient à atteindre la mer Jaune et à s’éjecter. Il est rapidement recueilli par un hélicoptère. Le 18 mai, il abat trois MiG. Ce fut ses dernières victoires car le général Barcus, chef des forces aériennes du corps expéditionnaire, lui ordonna de rentrer au pays. Pour ses exploits, il reçut la Distinguished Service Cross. De retour au pays, comme beaucoup de pilote s renommés, il se consacra aux essais en vol. Il fut affecté à George AFB (CA). Il se tua lors du vol de réception du dernier modèle du F-86, le F-86H, sur la base d’Edwards, suite à une panne complète du système hydraulique. Il essaya de regagner la base avec un avion désemparé, comme il l’avait fait souvent en Corée, mais il dut s’éjecter à cause des turbulences ; malheureusement, il était trop bas. Chuck Yeager fut chargé de l’enquête.
Ce film est axé pas tant sur les combats aériens que sur l’abnégation de son épouse qui passe son temps à trembler et à attendre son mari volant, tout en s’occupant des enfants. Après des années de nomadisme de bases en base où elle vit souvent dans une caravane, ce n’est que peu avant la mort de son mari qu’elle peut goûter au confort d’une vraie maison à elle. June Allyson avait joué pratiquement le même rôle quelques mois auparavant dans « Strategic command », aux cotés de James Stewart, pilote de B-36. La mort de Mc Connell survint en mai 1954, avant la fin du film et on dut réécrire en hâte le script. Ce qui aurait pu être une histoire d’amour sur fond d’aviation, devint alors un drame.
Le grand intérêt de ce film en plus du couple June Alyson Alan Ladd, qui semblent entretenir ici une grande complicité, réside dans de magnifiques vues de F-80 et surtout de F-86, au sol et en l’air. Le TIGRE DU CIEL est aussi un hommage à ce brillant chasseur que les Russes cherchèrent à obtenir par tous les moyens.
Les avions du film:
Le tournage eut lieu sur la base de George à Victorville (CA) et au Grand Central airport (ex Grand Central Air Terminal) de Glendale, avec les avions des 366 th Figter Bomber squadron et 479 th Fighter Day squadron.
Les vedettes sont les North American F-86F Sabre que l’on peut admirer au sol ou dans le ciel. McConnell eut en Corée au moins trois Sabres :
-F-86E-10 (s/n 51-2753, buzz number FU-753)
-F-86F-15 (s/n 51-12971, buzz number FU-971) abattu en avril 1953
-F-86F-1 (s/n 51-2910, buzz number FU-910)
Tous ses avions s’appelaient « Beautious Butch » en hommage à sa femme Pearl « Butch » Brown. Le dernier avion fut repeint après sa dernière mission pour les photos de presse. On remplaça les victoires figurées par de petits profils de MiG-15, par des étoiles rouges, mais le nom fut incorrectement orthographié et devint « Beauteous Butch II ». C’est ainsi qu’il figure dans le film !. McConnell se tua sur un F-86H (s/n 52-1981). Dans le film, on voit un avion similaire, le F-86H-1 (s/n 52-2003) avec six mitrailleuses (au lieu de quatre canons de 20 mm), comme les cent seize premiers exemplaires de la série.
L’« adversaire » du Sabre est un Republic F-84F Thunderstreak qui n’est pas si ridicule que çà en MiG-15, avec ses ailes en flèche, sa prise d’air frontale et sa profondeur haut placée sur la dérive. On le retrouvera dans un autre film sur la guerre de Corée, « The hunters » (1958) de la Fox.. Mais sa décoration en gris uniforme avec étoiles rouges, ne correspond à rien.
McConnell est lâché sur un Lockheed F-80C vu au roulage et au décollage. Le Douglas C-47 qui atterrit sur le Grand Central Air airport de Glendale (marqué Hondo) porte les marques de l’USAF et la livrée du MATS, alors que la scène est censé se passer en 1943, soit quatre ans avant la création de l’USAF et cinq ans avant celle du Military Air Transport Service. Un hommage est rendu aux services de secours qui allaient récupérer les pilotes descendus comme McConnell, sous la forme de deux hélicoptères Sikorsky H-19A et B Chickasaw.
Le film s’ouvre sur un Piper Cub J3 effectivement très répandu dans les aéroclubs américains au début des années quarante. En arrière plan, on aperçoit des Stearman PT-17 encore très présents dans les années cinquante.
Le film utilise des extraits du film « Memphis Belle »(1944) de Wyler, ainsi qu’un documentaire allemand montrant les essais du Messerschmitt Me.163 AV4 (KS+EW) qui fut le premier avion de ce modèle. Ce type d’appareil dont la première attaque sur des bombardiers se situe en août 1944, eut un effet plus psychologique que tactique.
Christian Santoir
* Film disponible sur amazon;com
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