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LE JOUR LE PLUS LONG

 

LE JOUR LE PLUS LONG

Vo. The longest day

 

Année : 1962

Pays : Etats-Unis

Genre : guerre

Durée : 2 h 58 min.

Noir et blanc

Réalisateurs : Ken ANNAKIN, Andrew MARTON, Bernhard WICKI
Scénario : Cornelius RYAN, Romain GARY, James JONES, David PURSALL, Jack SEDDON

Acteurs principaux :

John WAYNE (Colonel Vandervoort), Robert MITCHUM (General Cota), Henry FONDA (General Roosevelt), Robert RYAN (General Gavin),  Rod STEIGER (un commandant),  Robert WAGNER (un ranger), Richard BEYMER (Schultz), Mel Ferrer (General Haines), Jeffrey HUNTER (sergent Fuller), Paul ANKA (un ranger), Sal MINEO (soldat Martini), BOURVIL (maire de Coleville).

Musique : Maurice JARRE

Photographie : Jean BOURGOIN, Walter WOTTITZ

Producteur : Darryl F. ZANUCK

Compagnie productrice : 20th Century Fox


Avions :

  • Airspeed Horsa, réplique
  • Douglas A-1 Skyraider, document.
  • Nord 1002 Pingouin 
  • Supermarine Spitfire Mk.IX
  • Waco CG4A, réplique

 

Notre avis :

Le producteur Darryl Zanuck voulait au départ fournir un compte rendu détaillé du débarquement de Normandie et en faire un film différent des habituels film de guerre hollywoodien qui devait montrer aux spectateurs le vrai visage de la guerre. Mais il réalisa très vite qu'une tâche de cette envergure était pour le moins risquée, aussi, pour mettre toutes les chances de son coté, fit-il appel à une cohorte de stars confirmées et d'acteurs plein d'avenir, pour recréer les différentes phases significatives de cette vaste opération qui fut une des plus belles prouesses de l'histoire militaire du XX° siècle.

En 1944, le général Eisenhower décide que le débarquement en Europe aura lieu le 6 juin. C'est un choix judicieux. Le haut commandement allemand pense en effet que le mauvais temps régnant à cette date, empêchera toute opération militaire d'envergure. Les divisons blindées attendent l'attaque bien plus au Nord, à Douvres, la Luftwaffe est dispersée, quant à Hitler, il a pris, le 5 au soir, des pilules pour dormir et a demandé qu'on ne le dérange pas ! Les alliés ont averti la résistance française qui commence à couper les lignes téléphoniques et à faire sauter les voies de chemin de fer. Des mannequins sont parachutés pour ajouter à la confusion. Des planeurs, chargés d'hommes, atterrissent à proximité d'un pont stratégique sur l'Orne. A l'aube, cinq mille bateaux déversent cent cinquante mille hommes sur les trois plages normandes appelées Juno, Omaha et Utah. Bien qu'une division de parachutistes soit quasiment anéantie après avoir atterri à plusieurs kilomètres de son objectif, des commandos français capturent la ville côtière d'Ouistreham et des rangers américains parviennent à escalader la falaise de la Pointe du Hoc. A Omaha, la situation n'est pas bonne et les troupes sont bloquées sur la plage par des tirs nourris venus d'une ligne de fortifications. Le général Cota envoie alors le sergent Fuller placer des charges de dynamite sous certains blockhaus, ce qui permet de dégager un chemin vers l'intérieur des terres. Alors que le soir tombe, les Alliés ont crée sur le sol européen plusieurs têtes de pont qu'ils tiennent fermement.

Ce film qui fit appel à quarante deux vedettes de cinéma et à des milliers de figurants, bénéficia de l'aide des armées américaine, anglaise et française. Il obtint un grand succès auprès du public et permit à la Fox de renflouer ses caisses.

Malgré un budget de dix millions de dollars, une somme astronomique à l'époque, la partie aviation semble avoir été sacrifiée et l'aérocinéphile reste sur sa faim. Moins de deux minutes de scènes aériennes pour trois heures de film…Certes il était impossible de reproduire à l'écran, les 3 500 bombardiers lourds, les 1645 bombardiers moyens, les 5 400 chasseurs et les 2 300 appareils de transport réunis par les 8th et 9th Army Air Forces, et les 1 000 bombardiers de la RAF ayant participé au jour "J"…Mais dans le film, seuls, deux avions allemands interviennent sur les plages de débarquement, c'est vraiment peu ! Si la Luftwaffe mit effectivement du temps à intervenir et ne réagit vraiment qu'en milieu d'après-midi, elle effectua le 6 juin, 319 sorties, abattit 37 avions alliés et attaqua plusieurs navires. Les pilotes allemands se battirent à 1 contre 50. On l'aura compris, "Le jour le plus long" est un film sur l'infanterie.

 

Les avions du film

C'est un des conseillers du film, le capitaine John Crewdson, directeur de Film Aviation Services Ltd qui fut chargé de trouver les rares avions et leurs pilotes.

Pour la séquence où la voiture du major Pluskat est attaquée sur une route de campagne (comme celle de Rommel un mois plus tard...), il trouva ainsi quatre Supermarine Spitfire Mk.IX en Belgique auprès de la compagnie COGEA Nouvelle qui les employait comme remorqueurs de cibles pour l'armée; ces avions portaient les serials : MH415 (HF IXB), MH434 (LF IXB), MK297 (LF IXC) et MK923 (LF IXC). Ils furent révisés, certains équipés de nouveaux moteurs; ils volèrent sous la direction de Pierre Laureys, un ancien du squadron 340 (Ile de France) de la RAF; ils portèrent par conséquent le code de ce groupe (GW). Mais on n'en voit que deux dans cette scène (qui ne dure que trente quatre secondes), passant à toute vitesse ou filmés de loin. On devait retrouver ces quatre avions, plus tard, ensemble ou individuellement, dans plusieurs films comme "Le train" (1964), "La bataille d'Angleterre" (1969)…

L'autre séquence aérienne du film, réalisée avec de vrais avions, est celle du mitraillage des plages par Josef «Pips» Priller, le Geschwaderkommodore du JG 26, accompagné de son coéquipier Wodarczyk. Comme c'est souvent le cas, le film travestit la réalité historique, en exagérant les faits. Priller ne partit pas seul avec son ailier parce qu'il ne disposait que de deux avions ! Basé dans le Nord de la France, à Lille (et non en Normandie), il décida de se rendre compte par lui-même de ce qui se passait en Normandie, les informations reçues n'étant pas très claires. Les deux pilotes mitraillèrent la partie orientale des cinq plages de débarquement, avant de s'éclipser pour aller atterrir à Creil. Cette incursion n'eut pas lieu à 6 h 49, comme indiqué dans le film, mais deux heures plus tard, Priller ayant décollé à 8 heures de Lille. Priller et Wodarczyk étaient alors aux commandes de Focke Wulf Fw.190, mais pour les remplacer, Crewdson ne trouva que deux Nord 1002 Pingouin, la copie française du Messerschmitt Bf-108, qui avait quelques traits communs avec le chasseur Bf-109.

A l'époque, l'Armée de l'Air, comme la Marine, se débarrassaient de ses Nord 1002 et certains acquéreurs français en avaient acheté de nombreux exemplaires. Ainsi entre 1960 et 1963, douze Nord 1002 étaient immatriculés au nom d'un seul pilote, qui figure d'ailleurs dans le générique. Bien que la documentation sur le sujet soit quasiment inexistante, les deux avions du film pourraient être le Nord 1002 (c/n 188, F-BFYX) et le Nord 1002M (c/n 264 F-BGVU). Dans le film, ce dernier porte un camouflage bizarre à base de taches de couleur foncée sur un fond plus clair; c'est ainsi qu'il apparaît quand "Priller" est filmé en gros plan dans son cockpit. Les avions étant filmés du sol, de face ou vers l'arrière, on ne les voit pas très bien.

Les autres "vrais" avions sont quatre Douglas A-1 Skyraider jouant les Hawker Typhoon, passant au dessus d'un croiseur américain (classe Little Rock CLG 4), lors d'une nuit avec un beau clair de lune (ce qui n'était pas le cas de la nuit du 5 au 6 juin 1944..). Cette scène fut filmée avec des bâtiments de la 6° Flotte de l'US Navy qui étaient en manœuvre au large de la Corse, entre le 21 et 30 juin 1961.

Film Aviation construisit également deux planeurs à l'échelle 1, un Waco CG4A et un Airspeed Horsa, pour les vues rapprochées. Dans le film, les planeurs (maquettes à petite échelle) sont remorqués par des Avro Lancaster, un rôle que ce bombardier ne remplit jamais. Ils étaient remorqués par des Douglas C-47, des Short Stirling IV ou des Handley Page Halifax .

Sinon, tous les autres avions ont été produits par les ateliers des effets spéciaux sous forme de maquettes à petite échelle, pour reconstituer les vagues d'avions qui envahirent le ciel de la Normandie le 6 juin 1944.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

 

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