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LORD OF WAR

 

 
LORD OF WAR

 

Année : 2005
Pays : USA, Allemagne, France
Genre : Aventures
Durée : 2h 02
Couleur

Réalisateur : Andrew NICCOL
Scénario : Andrew NICCOL

Acteurs principaux :
Nicolas CAGE (Yuri Orlov), Bridget MOYNAHAN (Ava Fontaine), Jared LETO (Vitaly Orlov), Shake TUKHMANYAN (Irina Orlov), Jean-Pierre NSHANIAN (Anatoly Orlov), Ethan HAWKE (Jack Valentine). 

Musique : Antonio PINTO, A.R. RAHMAN
Photographie: Amir M. MOKRI
Producteur : Nicolas Cage, Norman Golightly, Andreas Grosch, Andrew Niccol, Chris Roberts, Teri-Lin Robertson et Philippe Rousselet
Production : Saturn Films

Aéronefs :

  • Aero L-39C, ZU-KIM
  • Antonov An-12BP
  • Learjet 25D  
  • Mil Mi-24A "Hind" 

 

Notre avis :

Ce film traite des marchand d'armes qui, aujourd'hui comme hier, mènent leurs trafics tout azimut avec bien souvent la bénédiction des Etats, démocratiques ou non, pour servir des causes insoutenables publiquement…Faut il préciser que ce métier est un des plus vieux métiers du monde et qu'il ne s'éteindra que le jour où l'homme aura cessé de concevoir la force comme le seul moyen de régler ses problèmes avec ses voisins. Autrement dit, il a un bel avenir devant lui. On se rappelle du marchand d'armes Basil Mazaroff de "L'oreille cassée" (1933) d'Hergé, qui s'inspirait du vrai Basil Zaharoff qui fit beaucoup pour la diffusion des mitrailleuses Maxim. Ici, le réalisateur Andrew Nicoll met en scène un "marchand de mort" appelé Yuri Orlov, dont le personnage est un condensé de plusieurs trafiquants contemporains bien connus, notamment des tristement célèbres Viktor Bout et Leonid Mimin qui exploitèrent les énormes arsenaux des pays de l'ex-Union soviétique pour alimenter en armes les conflits dits régionaux.

L'auteur et réalisateur s'est inspiré de faits bien réels, de conflits ayant lieu en Colombie, en Asie du sud-est, comme en Afrique (Libéria, Sierra Leone..). Il a interviewé de vrais trafiquants qui lui ont loué des tanks et des armes destinés au tournage.

En 1982, un émigré d'origine ukrainienne, Yuri Orlov, raconte les débuts de sa carrière de marchand d'armes. Il fait d'abord équipe avec son frère Vitaly pour démarrer son commerce. C'est avec la guerre au Liban, où ils vendent des armes à tous les camps, que ses affaires décollent. Yuri parle également de ses différents avec Jack Valentine, un agent d'Interpol qui refuse tout compromis. Une fois, Yuri échappe à l'arrestation en changeant au dernier moment le nom et le pavillon du bateau qui transporte une de ses cargaisons d'armes à destination de la Colombie. Lors d'une transaction avec un trafiquant de drogue en Colombie, Yuri est payé en cocaïne, son client ne pouvant lui donner du cash. Vitaly en profite pour en consommer. Devenu accro, Yuri l'emmène se faire soigner dans un centre de désintoxication. Peu après Yuri se marie avec un mannequin, Ava Fontaine, et ils ont un fils nommé Nikolaï. Le négoce de Yuri prend un nouveau départ après la dissolution de l'Union soviétique. En 1991, il se précipite en Ukraine pour acheter des tanks et diverses armes, en grande quantité avec la complicité d'un général. Valentine révèle alors à Ava la nature du négoce de son mari. Yuri accepte d'abandonner et de se reconvertir, mais les gains ne sont pas les mêmes…Il renoue avec le commerce des armes quand son ancien client, André Baptiste, le président du Libéria, lui propose un juteux marché. Lors de la transaction, au Liberia, Vitaly est tué après avoir assisté au massacre de villageois. Yuri est arrêté aux USA quand le cercueil de son frère passe la douanes. Valentine croit avoir un bon motif pour mettre fin à ses activités, mais Yuri lui avoue que ses chefs, ainsi que le gouvernement, sont parfaitement au courant de ses trafics et qu'ils les couvrent ! Yuri est relâché peu après. Il pourra continuer son commerce tant que cela arrangera les honorables dirigeants du pays.

Le personnage d'André Baptiste est basé en partie sur celui de l'ex président élu du Liberia (1997-2003), Charles Taylor, impliqué dans des crimes contre l'humanité, commis, entre autres, par le Revolutionary United Front (RUF) de la Sierra Leone, qu'il soutenait, et dans un vaste trafic de diamants et d'armes ayant pour intermédiaires le Burkina Faso et la Libye. Mais le personnage de l'agent d'Interpol perpétuellement sur les traces d'Orlov, est entièrement fictif.

Le film fut tourné en grande partie en Afrique du sud dont les paysages ne correspondent pas toujours à ceux de l'Afrique subtropicale humide. Ainsi, entre le Liberia et la Sierra Leone, il n'y pas de zone désertique, mais un pays de plateaux et de montagnes couvert de palmeraies et de forêts plus ou moins dégradées.

Ce film qui reçut l'aval d'Amnesty International pour sa dénonciation du trafic des armes, fait paradoxalement de la publicité pour la création du camarade Kalachnikov, l'AK47 (en réalité une adaptation du Sturmgewehr 44 allemand), dont le bloc soviétique a littéralement inondé les pays du Tiers-monde, soit disant pour les aider à se libérer du joug colonial et néo colonial…

"Lord of war" s'apparente aux films d'action contemporains avec beaucoup de rafales de 7,62 mm (le calibre du AK47), d'explosions de grenades, de sang et de violence. Le bruit est tel que son message moralisateur est parfois dur à entendre. Comme certains médias informatiques récents, il enfonce nombre de portes ouvertes, comme quand il nous "apprend", tout à la fin, que les cinq membres du conseil de sécurité de l'ONU, sont les plus gros exportateurs d'armes. "Sans blague !" comme aurait dit Coluche…

 

Les avions du film :

Certains scènes, notamment celle montrant le stock d'armes de l'armée soviétique en "Ukraine", ont été filmées sur l'ancienne base de Bozi-Dar, en République tchèque. Les armes sont stockées dans les abris individuels des chasseurs. On y voit également un hélicoptère Mil Mi.24A "Hind" que l'on retrouve, plus tard, sur la plateforme d'un camion, dans un port, avec le numéro "34", comme celui exposé au musée des forces aériennes sud-africaines de Pretoria.

L'avion cargo d'Orlov est un Antonov An-12BP. Quand il est intercepté au-dessus de la Sierra Leone par InterPol, il est appelé "Charlie Echo India", soit "CEI", alors que son matricule apparent est "9Q-CIH" (Charlie India Hotel). L'avion du film (s/n 4 34 18 03) appartenait à Evgeniy Zakharov, un pilote russe, ayant eu des rapports avec la mafia de Volgograd, et vivant en Afrique du Sud, où était basée sa compagnie charter Aerolift qui fermera en 2009. Cet ancien avion de l'Armée soviétique est un véritable "caméléon" et il a eu plusieurs identités pour mieux poursuivre des activités des plus louches…En 1991, il est exploité par la compagnie kazakh Avia Pusk (UN-11003), puis, en 1995, il est acquis par Zakharov qui le fait voler sous le nom de Trans Air Congo, une compagnie basée au Congo Brazza, mais l'avion est immatriculé en Guinée Equatoriale (3C-QQL). En 2003, il effectue plusieurs vols entre Goma, Kisangani and Kinshasa. Au milieu de 2004, immatriculé en Sierra Leone (9L-LEC), il est loué à la compagnie Skylink des Emirats arabes unis et à Uhuru Airlines du Congo démocratique (ex Zaïre) qui avait son siège en Ukraine. Alors qu'il n'est plus certifié, faute d'entretien, depuis février 1999, il est réimmatriculé au Congo démocratique (9Q-CIH) en septembre 2004 et c'est sous cette immatriculation qu'il apparait dans le film (tourrné d'août à octobre 2004). Il vole alors pour la compagnie Services Air, fondée par le général Baramoto, ancien bras droit de Mobutu, et qui est une filiale d'Aerolift. Le 8 janvier 2005, après une panne moteur, et en état de surcharge, il s'écrase à Bukalava, entre Entebbe et Kinshasa, avec une cargaison humanitaire (?). C'était donc un avion tout indiqué pour son rôle dans le film.

L'avion d'Interpol qui arraisonne l'Antonov est un Aero L-39C (c/n 330210, ZU-KIM) appartenant à un pilote d'Afrique du sud. Cet avion qui se produit dans les meetings est décoré comme un avion d'entraînement des forces aériennes russes avec étoiles rouges, une décoration totalement inappropriée pour son rôle !

Le "salon de l'armement de Berlin" de 1983, a été filmé à l'intérieur du hangar de la société Thunder City, située à Cape Town, et qui a cessé ses activités en 2010. On y voit deux avions de sa collection de jets anciens : le Blackburn Buccaneer (ZU-BCR, ancien code XW987) et le Hawker Hunter T.7 (ZU-LEE, XL603).

Sur l'aéroport de "Monrovia" (Liberia), en fait celui de Cape Town international, un Boeing 727-200F cargo des Nations Unies, est parqué à côté de l'Antonov 12 d'Orlov.

Enfin, Orlov drague Ava avec un Learjet 25D tout blanc, avec "ORLOV", peint par-dessus le matricule.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

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