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LE GOÛT DU RIZ AU THE VERT

 

 
LE GOÛT DU RIZ AU THE VERT

Vo. Ochazuke no aji / お茶漬の

 

 

Année : 1952
Pays : Japon
Durée ; 1 h 55 min.
Genre : drame
Noir et blanc

Réalisateur : Yasujirō OZU
Scénario : Ozu YASUJIRO, Noda KOGO

Acteurs principaux :
Saburi SHIN (Satake Mokichi), Kogure MICHIYO (Taeko), Tsuruta KOJI (Noboru), Ry CHISHU (Hirayama Sadao), Awajima CHIKAGE (Amamiya Aya), Tsujima KEIKO (Setsuko).

Photographie : Atsuta YUHARU
Musique : Saito ICHIRO
Producteur : Takeshi YAMAMOTO
Compagnie productrice : Shochiku Ofuna Studio

Avions :

  • Boeing 377, N1022V, N90946
  • Boeing B-17G Flying Fortress, en arrière-plan
  • Douglas DC-4, N88881

 

Notre avis :

Taeko et Mokichi forment un couple sans enfant, vivant à Tokyo. Le mari que son épouse trouve plutôt terne, est un cadre d'une compagnie d'ingénierie. L'amie de Taeko, Aya, la persuade de déclarer à son mari que sa nièce Setsuko est malade, ce qui est faux, mais ce qui lui fournira un prétexte pour sortir de la maison et se décontracter avec une bande d'amis ! Le plan échoue quand Setsuko débarque à la maison, sans crier gare. Taeko doit donc trouver une autre amie, soit disant malade. Elle obtient enfin le consentement de son mari pour partir. Setsuko doit se marier, mais voyant que le mariage arrangé entre Taeko et Mokichi n'est guère heureux, elle est décidée à trouver son époux, par elle-même. Taeko veut également lui trouver un conjoint, mais elle préfère se tourner vers Mochiki, ce qui enrage Taeko. Elle part en voyage au cours duquel Mochiki lui apprend qu'il doit partir en mission en Uruguay. Il lui demande de revenir à la maison. Mais quand elle revient, Mochiki est déjà parti. Quelques heures plus tard, il est de retour à la maison, son avion ayant dû rebrousser chemin, suite à un ennui moteur. Le couple se retrouve autour d'un plat de riz au thé vert. Taeko comprend alors l'attitude de son mari et promet de ne jamais plus quitter la maison sans dire un mot. Quant à Setsuko, elle se retrouve avec son nouveau petit ami que lui a présenté Mochiki...

Ce film est une sorte de dissertation sur la société japonaise de l'après guerre, encore très traditionnelle, et où la femme peine à prendre son indépendance. Taeko et Mokichi ont été mariés par leurs parents, ces mariages arrangés unissant des gens parfois très différents, comme dans le film.

Comme beaucoup de films de cette époque, au Japon, ou ailleurs dans le monde, il était de bon ton d'y faire figurer une scène d'aéroport. Ici il s'agit de l'aéroport de Tokyo-Haneda qui était, encore à l'époque, une base de l'USAF. En 1952, l'armée américaine restitua une partie de l'aéroport au Japon et il fut alors fréquenté par les compagnies européennes et américaines, dont la Pan Am.

 

Les avions du film :

Mokichi part à Montevideo (un voyage de plusieurs jours, via Los Angeles, comportant, au moins, une quinzaine d'escales) à bord d'un Boeing 377 (N1022V, c/n 15922) de la Pan Am, dont on ne voit que la queue. Il s'agissait en fait du prototype du Boeing 377-10-19, d'abord immatriculé NX-90700 qui vola en juillet 1947. Il fut acheté en octobre 1950, par la Pan Am qui le mit au standard B 377-10-26 (avec de nouveaux moteurs), comme les autres B 377 qu'elle avait déjà acquis. Il volait sous le nom de Clipper Nightingale. La Pan Am s'en sépara en 1960, quand il fut acquis par la compagnie vénézuélienne de transport de fret RANSA/Rutas Aereas Nacionales S.A. (YV-C-ERI) et baptisé Carlos. Transformé en cargo, il desservit les lignes vers Miami, la Jamaïque et les Antilles. Il fut retiré du service en 1969 et ferraillé.

On aperçoit en arrière plan, deux Boeing B-17G Flying Fortress qui rappellent la présence de l'USAF sur l'aéroport. L'un d'eux a ses portes de soute à bombes ouvertes. Ils portent sur la dérive le drapeau américain et sont dépourvus de tourelles de mitrailleuses; ce pourrait être des SB-17G du MATS (mais sans bateau largable), dédiés aux missions de secours.

Avant de rouler, le "N1022V" devient le Boeing 377 "N90946", puis le Douglas DC-4  "N88881" (dont on ne voit que l'empennage), et de nouveau le N90946", qui décolle...

Le Boeing 377-10-29  "N90946" (c/n 15962) fut d'abord acquis par la compagnie American Overseas Airlines en novembre 1949, avec le nom de Sweden. C'est en septembre 1950, qu'il fit partie de la flotte de la Pan Am, baptisé Queen of the Skies. Il fut vendu en 1961, en Israël (4X-AOG, puis 4X-FPZ) et transformé en cargo, avec une rampe de chargement, à l'arrière.

Le Douglas DC-4 "N88881" était un ancien C-54E de l'USAAF (s/n 44-9088, c/n 27314) acquis par la Pan Am, en décembre 1945. Il reçut plusieurs noms : Clipper Kit Karson, Clipper Golden West, Clipper Red Rover 2, avant d'être cédé à Japan Air Lines (JA 6015) en février 1958. En mars 1965, il fut vendu à la compagnie australienne Ansett-Ana (VH-INM) et converti en 1968, en ATL-98 Carvair (s/n 21). En mars 1978, il fut acquis par A. Cunningham (N54596), et loué à Nationwide Air et immatriculé en Nouvelle-Zélande "ZK-NWB". En décembre 1982, il fut exploité par Turner Aviation, puis par  Pacific Aerolift Cargo et Hawaii Pacific Air Inc. en 1983, reimmatriculé aux USA "N5459M". Il connu d'autres propriétaires,  Air Cargo Hawaii Ltd Partnership DBA, d'Honolulu (HA), Roberts Hawai Inc. en 1993, Airline Marketing Consultant Inc, de Miami (FL), en juillet 1996, et Phoebus Apollo Investments de Johannesburg, en mars 2002, avec une immatriculation zambienne (9J-PAA). En 2017, il était toujours parqué dans un coin de l'aéroport de Johannesburg-Rand, rouillant lentement...

 

Christian Santoir

*Film disponible sur YouTube

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