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LE CIEL BRÛLE

 

LE CIEL BRÛLE

Vo. Il cielo brucia

 

Année : 1957
Pays : Italie/Espagne
Durée : 1 h 31 min.
Genre : guerre
Noir et blanc

Réalisateur : Giuseppe MASINI
Scénario : Siro ANGELI, Mario GUERRA  

Acteurs principaux :
Amedeo NAZZARI (Carlo Casati), Antonella LUALDI (Laura Sandri, la chanteuse), Folco LULLI (Tazzoli), Franco INTERLENGH (Ferri), Faith DOMERGUE (Anna), Fausto TOZZI (Marchi), Walter SANTESSO (Damonte), Santiago RIVERO (le médecin), Luigi TOSI (Maselli), Lída BAAROVA (la mère de la petite malade).

Musique : Angelo Francesco LAVAGNINO
Photographie : Anchise BRIZZI, Riccardo PALLOTTINI
Compagnie productrice : CTC, Planeda Films

Avions :

  • CANT Z.506S 
  • Savoia Marchetti SM.79 Sparviero, document.
  • Savoia Marchetti SM.82, en arrière-plan

 

Notre avis :

Ce film raconte l'histoire d'un bombardier et de son équipage appartenant à la Regia Aeronautica, qui traversent la seconde guerre mondiale pratiquement indemnes. Le principal acteur de ce film est Amedeo Nazzari (le sosie italien d'Errol Flynn), qui avait déjà tourné dans deux films d'aviation, "Cavalleria" (1936) et "Luciano Sera pilota" (1938). Curieusement, on trouve dans la distribution deux actrices qui connurent des jours meilleurs et étaient désormais réduites à tourner des films de série B, Faith Domergue, l'ancienne protégée du milliardaire Howard Hughes et Lida Baarova, l'ancienne maîtresse du Dr Goebbels et une grande vedette entre 1935 et 1945 (Cf. "Verräter"-1936, "Patrioten"-1937). "Il Cielo brucia", où elle tient un petit rôle, fut son avant dernier film.

 Le film commence en 1940, alors que la guerre fait rage en Libye, sur terre comme dans les airs. Deux aviateurs de la Regia Aeronautica, le capitaine Casati et son mécanicien Tazzoli, enchaînent mission sur mission, avec leur bombardier-torpilleur trimoteur. Mais leur appareil est touché et n'a plus qu'un seul moteur en marche. Casati fait sauter son équipage quand ils survolent un oasis, mais Tazzoli choisit  de rester à bord. Néanmoins, Casati parvient à se poser sans encombre à proximité d'une petite localité peuplée d'Italiens. Casati, qui est blessé, reçoit les premiers soins d'Anna. Celle ci va également chercher un médecin; un peu plus tard, elle cache les deux aviateurs, car l'armée britannique contrôle la zone et les recherche. Cependant l'avion n'a pas été découvert, et Casati peut faire réparer les moteurs, avec l'aide des villageois. Quand il repart, il emmène Anna. Le front se déplace et l'escadrille doit rejoindre l'Italie. Casati est nommé commandant et a pour tâche d'organiser les attaques contre les convois anglais destinés à ravitailler Malte et escortés par le porte avions HMS "Eagle". Lors de l'attaque, un des bombardiers italiens est touché à mort et son pilote choisit de se précipiter sur le porte-avions. Les combats se poursuivent après le débarquement des Alliés sur le territoire national. L'escadrille subit de nouvelles pertes et un des coéquipiers de Casati est descendu au-dessus de la mer. Deux membres de l'équipage peuvent utiliser leur canot pneumatique. A son retour à la base, Casati coordonne les secours, mais un des aviateurs mourra en mer. Puis, on passe à l'après guerre. Le matériel a radicalement changé avec l'arrivée des avions à réaction. Tazzoli doit penser à dire adieu à son vieux trimoteur avec lequel il a vécu tant d'aventures et qui l'a toujours ramené au bercail. C'est alors qu'à l'hôpital de la base, une mère amène sa petite fille malade qui doit être impérativement évacuée vers un autre centre hospitalier, mieux équipé pour traiter son cas. Or, la météo est très mauvaise, et aucun vol n'est autorisé. Malgré cela, Casati et Tazzoli se portent volontaire pour évacuer l'enfant. Peu après le décollage, ils entrent dans la crasse et pendant de longues heures, Casati doit piloter sans visibilité au-dessus d'un relief montagneux. Mais l'avion finit par sortir du mauvais temps et parvient à destination, au grand soulagement de la mère et des camarades de Casati et Tazzoli.

L'interprétation de ce film est bien meilleure que la réalisation, bourrée d'invraisemblances, comme l'atterrissage et le redécollage dans les lignes anglaises, en Libye. Le film emploie quelques repères historiques comme l'opération "Pedestal" (Cf. Tonnerre sur Malte-1952), lancée en août 1942 pour ravitailler Malte. Le porte avions anglais HMS "Eagle" fut effectivement coulé lors des combats avec l'aviation et la marine italiennes, appuyées par les Allemands, mais il fut torpillé par un sous-marin allemand, pas par un avion. Lors des scènes de combat, on a fait appel à des extraits de films d'actualité d'époque, pas toujours en rapport avec le secteur d'opération concerné. On voit ainsi, en Libye, les fortifications de la ligne Maginot, ou, lors de l'attaque des convois anglais, des porte-avions américains, dont l' USS "Lexington", subissant l'attaque de l'aviation japonaise…

On retrouve ici, comme dans plusieurs autres films d'aviation italiens, la scène classique de l'avion abattu en mer et de son équipage empilé dans un canot pneumatique ("I tre aquilotti" -1942, "Gente dell'aria" -1943).

 

Les avions du film :

Un des principaux héros du film est un avion, le Savoia Marchetti SM.79 Sparviero, qui fut sans doute le modèle le plus construit et le plus utilisé par la Regia Aeronautica. Mais l'avion apparaît surtout sur des bouts de films documentaires, en vol comme au sol. Quand Casati rejoint sa base, après s'être posé dans le désert, on voit un SM.79 Silurante (torpilleur) en Libye, avec le code "284-6" (284° Squadriglia, 131 Gruppo Autonomo Aerosiluranti, 3 Squadra Aerea). Mais on utilisa également des maquettes pour figurer l'avion de Casati et de Tazzoli, en vol.

Ce n'est qu'à la fin du film, quand Tazzoli parle à son vieux "taxi", que l'on voit un véritable appareil (encore que l'empennage semble avoir été restauré succinctement). Il porte à coté de la cocarde de fuselage, le code "58 Z-1", de la 1ere ZAT (Zona Aerea Territoriale, Milan). Bien que le cockpit soit reconstitué en studio, certaines images montrent la vraie planche de bord d'un SM.79, avec son énorme compas magnétique au centre.

Le Sparviero servait dans les années 50, comme remorqueur de cibles ou de transport.  Jusqu'en 1960, les parcs à ferraille italiens étaient pleins de cellules, plus ou moins complètes, de SM.79. Mais, quelques années plus tard, les deux SM.79 exposés dans le musée de l'armée de l'Air italienne de Vigna di Valle (Rome) et le musée Capron de Trento, durent être récupérés auprès du Liban qui en avait reçu quatre (Cf. Commando sur Rhodes-1954)…

Dans un hangar, en arrière plan, un grand SM.82 est en cours de révision. Ce type d'appareil resta en service pendant plus de vingt ans et ne sera rayé des effectifs qu'en 1960, remplacé par le Fairchild C-119 Flying Boxcar.

Sur des extraits de films, on remarque d'autres avions italiens. Au début du film, un Fiat CR.42 règle son compte à un Bristol Blenheim Mk.IV, il est remplacé, peu après, par un autre chasseur biplan, un IMAM Ro.41. C'est un hydravion CANT Z.506S (Soccorso) la version de secours en mer du Airone (avec hublots dans le fuselage), qui vient chercher les aviateurs naufragés; ce type d'avion resta en service jusqu'en 1960. On voit les pilotes, installés en tandem, devant le radio. L'ère des jets est représenté par des Republic F-84G Thunderjet, livrès à l'Italie, en 1952, dans le cadre de son adhésion à l'OTAN (Cf. Il quattro del getto tonante -1955).

Mais sur ces extraits de films on remarque aussi des avions allemands, notamment lors des combats en Méditerranée. On a ainsi une vue prise dans le nez vitré d'un Heinkel He.115, et une autre de l'aile gauche d'un Focke-Wulf Fw. 200 Condor, prise de l'intérieur de l'avion..

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur YouTube

 

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