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I QUATTRO DEL GETTO TONANTE

 

I QUATTRO DEL GETTO TONANTE

(Les quatre du Thunderjet)

 

 

 

Année : 1955
Pays : Italie
Genre : Action
Durée : 1 h 38 min.
Couleur

Réalisateur : Fernando CERCHIO
Scénario : Marcello MARCHESI, Vittorio METZ

Acteurs principaux :
Dawn ADDAMS (Mme Rosi), Emma BARON (la mère de Montanari), Tino CARRARO (le colonel), Andrea CHECCHI (Capitaine Rosi), Antonio CIFARIELLO (Lieutenant Zanchi), Massimo GIROTTI (Major Montanari), José JASPE (Maréchal Alberti).

Musique : Giovanni FUSCO
Photographie : Giovanni VENTIMIGLIA
Producteur : Fulvio LUCISANO
Compagnie productrice : Ente Nazionale Industrie Cinematografiche (ENIC)

 

Avions :

  • -AVIA-Lombardi FL.3, F-AIAF
  • -Beechcraft C-45 Expeditor
  • -Fiat G.59-4B
  • -Fiat G-82
  • -Lockheed C-121A
  • -Piaggio P-148, en arrière-plan
  • -Republic F-84G


 

Notre avis :

Les "Getti Tonanti" étaient la patrouille de voltige de la 5° Aerobrigata de l'Aeronautica Militare basée à Villafranca (Vérone), en 1953. Leur nom étaient la traduction de la dénomination américaine des jets sur lesquels ils volaient, le "Thunderjet" F-84. Avant, cette patrouille était connue sous le nom de "Guizzo", un nom dérivé du code radio du 103° Groupe de la 5° Brigade et inspiré par l'éclair figurant sur les réservoirs de bout d'ailes de leurs appareils. Mais ses pilotes venaient aussi des 101° et 102° groupes de la même Brigade. La patrouille "Guizzo" s'inspirait des figures mises au point par la patrouille américaine des "Sky Blazers" et fut officiellement constituée le 14 avril 1953, à Villafranca. Elle était conduite par le major Luigi Degiovanni et se composait d'Alessandro Bladelli, Narcisio Pillepich, Antonio Tomeucci et Gianpietro Zambon. Elle se produisit la même année à Lucques, Sienne, Turin, et, le 4 novembre, à Centocello, où elle évolua avec les Vampires des "Cavallino Rampante" (cheval cabré) du 4° Stormo qui furent la première patrouille italienne de l'après guerre. De 1953 à 1956, les quatre jets des "Guizzo" apparurent aux meetings d'Utrecht, Madrid, Cologne et Nuremberg, avec une formation en losange de quatre appareils ( la mieux adaptée au F-84); ils effectuaient une série de figures et de tonneaux, avant de conclure par une "bombe" qu'ils répétèrent trois fois de suite lors des présentations ultérieures. Après avoir participé au tournage du film, ils prirent le nouveau nom, de "Getti Tonanti". Ils n'étaient pas les seuls à être équipés de F-84, l'autre patrouille de la 51° Aerobrigata des "Tigri blanche" volaient sur le même avion. En 1956, l'Etat major de l'Aeronautica Militare décida de confier, par rotation annuelle, à chacune de ces deux brigades, la charge de représenter l'Italie dans les manifestations internationales.

Quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, l'armée de l'air italienne entreprend sa reconstruction dans le cadre de l'OTAN. Sur les bases aériennes, les jeunes pilotes se mêlent aux anciens. Sur un de ces terrains, quelques aviateurs sont en cours de transformation sur un nouvel appareil américain, le chasseur-bombardier américain F-84. Le major Montanari qui participe à cette formation a l'idée de constituer une patrouille acrobatique susceptible de se mesurer avec les autres patrouilles étrangères. Il soumet cette idée à ses camarades, le capitaine Rosi, le lieutenant Zanchi, le maréchal Alberti et le sergent major Chiarelli, qui acceptent avec enthousiasme. Jour après jour, les cinq pilotes se soumettent à un entraînement intensif, en secret. Tout se passe de la meilleure façon, quand le maréchal Alberti est victime d'un incident qui manque de faire découvrir toute l'affaire. Le capitaine Rosi n'apprécie guère l'attitude de sa femme qui ne peut cacher son angoisse à chacun de ses vols. C'est la mère du major Montanari, habituée à attendre avec confiance son fils, qui la tranquillisera. Le sergent major Chiarelli, par contre, épouse la jeune femme dont il est amoureux et qui arrive à surpasser sa peur des avions. Ayant atteint un degré d'entraînement suffisant, les cinq pilotes peuvent révéler leur projet à leur colonel. Mais avant de participer à une compétition internationale, ils doivent montrer ce dont ils sont capables. Le lieutenant Zanchi étant arrivé en retard, c'est le maréchal Alberti qui le remplace; mais, mal remis de son accident précédent, il doit faire un atterrissage d'urgence qui se termine mal et il est tué. Cet accident semble signifier la fin de la patrouille, mais l'épouse du maréchal redonnera à ses coéquipiers le courage de continuer.

Ce film est un quasi-documentaire, filmé sur la base de Villafranca, sur la mise en service du F-84 dans l'armée de l'air italienne (avec explication des systèmes du F-84, démonstration de la combinaison anti-G type G-4, du siège éjectable…). Ces appareils qui remplaçaient les Vampire, furent remis officiellement à l'Aeronautica Militare, à Brindisi, en mai 1952, pour équiper trois escadres, la première étant le 5° Stormo. La cérémonie de remise des F-84 fut close par une exhibition des "Sky Blazers", volant sur le même type d'avion. Mais les pilotes italiens n'avaient pas attendu de réceptionner les avions pour commencer leur transformation qui avait déjà débuté sur des bases américaines, aux USA et en Allemagne.

La constitution de la patrouille acrobatique italienne ne fut pas due à l'initiative de quelques hommes, comme insinué dans le film, mais issue de la volonté du commandement d'avoir une patrouille équipée d'un jet plus moderne que le Vampire, qui sera retiré du service en 1958/59. Ce dernier avion fut la vedette du film (introuvable) "Un po' di cielo" de Giorgo Moser (1955). En 1971, sortira "Forza G", sur la même patrouille italienne qui s'appelait, depuis 1961, les Frecce Tricolori et volait sur F-86E Sabre.

Le film donne un bon aperçu du matériel volant de l'armée de l'air italienne, dix ans après la fin de la guerre, alors que l'Italie bénéficiait de l'aide intensive des Etats-Unis et que l'industrie nationale commençait à se redresser.

 

Les avions du film :

Le film ouvre sur une rangée de trois Fiat G.59-4B alignés au bord d 'une piste à Villafranca. Le G.59 qui dérivait du G.55, fit son premier vol en 1951, propulsé par un moteur Rolls Royce Merlin. Il fut produit en petit nombre et servit au sein de l'Aeronautica Militare comme avion d'entraînement. Le G.59-4B était la version biplace finale, équipée d'une canopée en bulle. Le G-59 a marqué la renaissance du constructeur aéronautique FIAT dans l'immédiat après-guerre. Il resta en service jusqu'en 1960.

Derrière un G.59, on voit un Piaggio P-148, un petit biplace côte à côte d'entraînement qui fut utilisé jusqu'en 1979.

Les futurs pilotes de jet arrivent dans deux Beechcraft C-45 Expeditor portant l'insigne du 3° Stormo.

Mais la vedette du film est le Republic F-84G, filmé sous tous les angles au sol comme en l'air (un mine de détails pour le maquettiste). On en voit de nombreux exemplaires appartenant à la 5° Aerobrigata avec les codes suivants : 5-6, 8, 12, 20, 22, 25, 28, 35, 47, 53, 58, 59, 63, 65…dont les serials: 51-10059, 10077, 1029*, 10077, 10237,10272 (F-84G-11RE); 52-8408, 8464 (F-84G-31RE)…On voit également une rangée de F-84G appartenant au 3° Stormo basé à Villafranca avec les codes 3-071, 987, 601 et 3-464 (s/n 29464). Ces appareils, équipés sous l'aile gauche d'un bidon modifié pour recevoir des caméras, pouvaient effectuer des missions de reconnaissance.

La décoration des "getto tonante" est discrète, tout alu avec des éclairs jaune, bleu, rouge, sur la dérive et un éclair rouge (ou jaune) sur les réservoirs en bout d'ailes. Le tableau de bord et la console droite, montrés un instant dans le film,  ne correspondent pas à ceux d 'un F-84G. Il en est de même du siège éjectable monté sur un rail vertical et qui sert de simulateur. Ce siège dont l'éjection est commandée par un rideau rabattable sur le tête, est du type Martin Baker (comme le Mark GT.5 équipant les RF-84F), alors que le siège du F-84G était commandé par une poignée située sur les accoudoirs et en dessous de celle commandant l'éjection de la verrière, comme montré lors de l'éjection d'un pilote (mais il s'agit alors d'un siège appartenant à un modèle antérieur au F-84G, avec la commande d'éjection située uniquement sur l'accoudoir droit…). Rappelons que le Republic F-84 fut le premier jet américain à être équipé en série d'un siège éjectable construit par la firme.

On entraperçoit les dérives de deux Republic RF-84F Thunderflash (s/n 51-17035, 52-7328). L'AMI reçut 78 RF-84F de reconnaissance dans le cadre du Mutual Defence Air Programme, qui furent assignés à la 3°Aerobrigata de Villafranca et restèrent en service jusqu'à 1974.

Le capitaine Rosi rejoint la base dans son avion personnel, un AVIA-Lombardi FL.3 (F-AIAF). Ce petit avion, construit avant guerre, servit d'avion de formation initiale et sa production fut relancée après la fin du conflit. On remarque sa verrière d'un seul tenant qui bascule vers la droite; sur d'autres exemplaires, elle basculait vers l'arrière.

La délégation américaine arrive à Villafranca dans un Lockheed C-121A (s/n 48-61*) pour assister à la démonstration des nouveaux Fiat G-82 ayant les codes "ST-11" et "ST-12" (s/n MM53885). Cette sorte de copie du Lockheed T-33, fut construite à cinq exemplaires en 1954 pour participer au concours de l'avion d'entraînement de l'OTAN, mais elle ne fut pas sélectionnée. Les avions rejoignirent alors une unité d'entraînement avant d'être ferraillés en 1959.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.com

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