LA DAME SANS PASSEPORT

 

LA DAME SANS PASSEPORT

Vo. A lady without passport

 

Année : 1950
Pays : Etats-Unis
Genre : policier
Durée: 1 h 14 min.
Noir et blanc 

Réalisateur : Joseph H. LEWIS
Scénario: Howard DIMSDALE, Cyril HUME

Acteurs principaux :
Hedy LAMARR (Marianne Lorress), John HODIAK (Peter Karczag), James CRAIG (Frank Westlake), George MACREADY (Palinov), Bruce COWLING (le Pilote), Nedrick YOUNG (Harry Nordell), Steven HILL (Jack)  

Musique : David RAKSIN
Photographie : Paul VOGEL
Producteur : Samuel MARX
Compagnie productrice : MGM

Avions :

• Cessna T-50 Bobcat
• Vultee BT-13, document.
  
• Luscombe 8, NC71112, en arrière-plan

 

Notre avis :

Peu après la guerre, de nombreuses personnes habitant des pays dévastés par les combats, ne rêvaient que d'une chose, aller vivre aux Etats-Unis, un pays intact où il faisait bon vivre…Les visas étant délivrés au cas par cas, cette augmentation de la demande fut une véritable aubaine pour des passeurs sans scrupules. L'immigration illégale avec ses passeurs a été un thème hollywoodien traité depuis l'ère du muet. Ici, il ne s'agit pas de la frontière mexicaine, mais de clandestins essayant d'entrer aux USA, via Cuba. Le film fut réalisé avec l'aide des Services d'Immigration fédéraux. Le personnage principal, John Hodiak, était comme dans le film, de descendance européenne (ukrainienne et polonaise), quant à Hedy Lamarr, alias Hedwig Kiesler, elle était, comme son personnage Marianne, née à Vienne et de descendance juive. Le tournage eut lieu dans le parc des Everglades en Floride, mais aussi à Cuba.

Suite à la mort d'un Cubain dans un accident de la circulation, l'inspecteur Frank Westlake, le chef du Département de l'Immigration US, découvre que cet homme était en rapport avec un certain Palinov, soupçonné d'être à la tête d'un gang de passeurs d'émigrés clandestins. Le détective Pete Karczag est envoyé à Cuba pour arrêter Palinov. Il se fait passer pour un Hongrois auquel l'ambassade américaine a refusé un visa. Palinov le contacte alors et lui propose de le faire passer aux USA moyennant une forte somme. Pete fait aussi la connaissance de Marianne Lorress, une autrichienne désireuse d'aller aux USA retrouver son père. Mais les hommes de Palinov découvrent la vraie identité de Pete. Ce dernier reste néanmoins déterminé à accumuler les preuves contre Palinov. Tombé amoureux de Marianne, il veut démissionner pour rester avec elle à Cuba, mais Palinov révèle à Marianne que Pete est un policier qui se sert d'elle pour infiltrer son réseau de trafiquants. Palinov ordonne à un des hommes de tuer Pete, mais celui-ci parvient à retourner la situation et à lui faire avouer le nom du pilote qui doit transporter les émigrés aux USA. Il revient alors aux Etats-Unis pour faire intercepter l'avion. L'avion a décollé avec Marianne à son bord. Lors d'une escale de ravitaillement en Floride, il est repéré par un mécanicien qui donne l'alerte. Il est bientôt intercepté par un avion de la Marine. Le pilote se pose dans une clairière, dans une zone marécageuse. Après avoir tué un passager, le pilote et Palinov s'enfuient dans un canot gonflable en emmenant Marianne. Pete part à leur poursuite. Il les rejoint à proximité d'un bateau à moteur où s'apprête à embarquer Palinov. Pete échange Marianne contre le bateau, en ayant pris soin au préalable d'actionner la vidange du réservoir…Palinov n'ira pas bien loin. Marianne se réfugie dans les bras de Pete en acceptant son inculpation, tout en envisageant son avenir avec lui…

Le film nous montre que les motifs de refus de visa par les services d'immigration US, en 1950, étaient variés : Marianne, parce qu'elle est autrichienne, bien qu'ayant été déportée à Buchenwald (elle a fort bien récupéré, en quelques années…), un homme, parce qu'il a été déchu de sa nationalité américaine, un autre, parce qu'il a une maladie contagieuse (la tuberculose), une femme, parce qu'elle a eu des problèmes avec les douanes américaines…

Ce petit film de série B vaut surtout pour son exotisme et la beauté fascinante d'Hedy Lamarr qui n'a pas ici un rôle à sa hauteur. La touche authentique est fournie par  quelques vues de La Havane, peu avant le retour de Battista au pouvoir; on a ainsi droit à une petite visite touristique des vieux quartiers de la Havane, avec leurs tramways, ainsi que des principaux monuments de la ville (le Castillo de la Real Fuerza, la cathédrale, le monument de Maximo Gomez, el Malecon, le Castillo del Moro...). On nous donne aussi un aperçu de l'ambiance nocturne des cabarets, avec une dance typique de la fausse cubaine, mais vraie américaine, Nita Bieber.

Bien que les passeurs utilisent des avions pour amener les immigrés clandestins aux USA, on en voit très peu à cause d'un budget restreint.

 

Les avions du film :

Le seul véritable avion du film est un Cessna T-50 Bobcat. Le problème est que son immatriculation (N80356) correspond à celle du Beech 18 payé par la MGM à Robert Taylor en 1946-1947; il s'agirait donc d'un faux numéro. On ne voit l'avion qu'au sol, rouler sur le tarmac de l'aéroport de Jacksonville (FL). Dans le film, on le décrit comme un avion jaune avec une bande verte sur le fuselage.

Trois Vultee BT-13 de la "Navy", vus sur un extrait de documentaire, sont envoyés à la recherche de l'avion des passeurs, mais c'est une maquette qui le retrouve…Pour les vues rapprochées en studio, une cellule du véritable avion fut utilisée.

Sur le parking de Jacksonville, on aperçoit un Luscombe 8 (NC71112) en train de ravitailler et, au début du film, plusieurs DC-3 sur le nouvel aéroport de Washington National (DC).

 

 Christian Santoir

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