Rechercher dans ce blog

ESCALE A TOKYO

 

ESCALE A TOKYO

Vo. The lady takes a flyer

 

Année : 1958
Pays: Etats-Unis
Durée : 1 h 34 min.
Genre : comédie
Technicolor

Réalisateur; Jack Arnold
Scénario : Danny Arnold, Edmund H. North

Acteurs principaux :
Lana Turner (Maggie Colby), Jeff Chandler (Mike Dandridge), Richard Denning (Al Reynolds), Andra Martin (Nikki Taylor), Chuck Connors (Phil Donahoe), Reta Shaw (Nurse Kennedy), Alan Hale Jr. (Frank Henshaw), Jerry Paris (Willie Ridgely), Dee J. Thompson (Collie Minor)
.

Musique ; Henry Mancini, Heinz Roemheld, Herman Stein
Photographie : Irving Glassberg
Conseiller technique : Jack FORD
Producteur :  William Alland
Compagnie productrice :  Universal-International Films

Avions :

  • Boeing VB-17G
  • Cessna 140
  • Consolidated PB4Y-2 Privateer
  • Douglas C-47A
  • North American CB-25J
  • North American P-51D

 

Notre avis :

Le film ouvre sur un avertissement :"Universal-International Films désire faire savoir que la compagnie aérienne décrite dans le film est totalement fictive et qu'elle ne doit pas être confondue avec la célèbre compagnie anglaise, de réputation mondiale, "Skyways Limited" de Londres." Cette compagnie anglaise fonctionna de 1946 à 1962, mais il y en avait une autre du même nom, aux USA, qui n'était pas du tout fictive, contrairement à ce qui est indiqué. Le scénario du film est basé sur la vie de Jack Ford qui était le conseiller technique du film. Il possédait alors une compagnie de convoyage d'avions appelée "Fleetways Inc.", puis  "Skyways Inc.", basée en Californie. Ford était un pilote de bombardier pendant la guerre. Son épouse Mary, s'était engagée comme pilote dans l'Air Transport Auxiliary britannique en 1942. Ils livrèrent en vol des centaines d'avions des surplus de l'Armée américaine aux forces aériennes du Pérou, du Paraguay, de la Chine nationaliste, de la Corée, du Brésil, ainsi que des avions neufs, partout dans le monde. Ces vols se poursuivirent jusqu'à la mort de Jack Ford en août 1959, au large de l'île de Wake. Notons que le réalisateur et le producteur du film étaient tous deux des pilotes privés.

Le pilote Mike Dandridge est seul à bord d'un vieux B-17 quand deux moteurs expirent alors qu'il approche de l'aéroport de Burbank. Il parvient à poser l'avion malgré le feu qui s'est déclaré dans un des moteurs. Après s'être fait payé par le propriétaire de l'avion, Mike se rend chez un ancien camarade de l'USAF, Al Reynolds, qui tient une petite école de pilotage sur l'aéroport. Celui ci lui présente son associée, la ravissante Maggie Colby. Invité à dîner, Mike expose à Al son projet de constituer un service de convoyage pour les nombreux avions vendus comme surplus par l'Armée et achetés par des clients, partout dans le monde. Cela n'arrange pas Maggie qui désirait qu'Al se stabilise, ayant des projets communs avec lui. Lors d'une vente d'avions par la Marine, Al, Maggie et Mike se retrouvent néanmoins à la recherche de leur premier client. Ils finissent par le trouver dans la personne d'un pétrolier qui vient d'acheter un quadrimoteur. Maggie est une ancienne pilote des WASP et connaît très bien ce type d'avions, aussi Mike lui laisse-t'il les commandes pour le décollage. Leur affaire se développe et ils embauchent une secrétaire de direction, Collie Minor et deux autres pilotes. Maggie et Mike font un convoyage vers le Japon. A Tokyo, ils sortent ensemble et leurs relations deviennent plus étroites. Quand ils retournent vers les USA, chacun dans son avion, Mike la demande en mariage par radio ! Elle refuse d'abord, mais peu après leur arrivée, ils se retrouvent mariés ! Ils profitent d'un convoyage en Europe pour faire leur lune de miel. Entre-temps Al a abandonné l'affaire et s'est rengagé dans l'USAF, laissant Connie , seule, à la direction. Un jour, après avoir remarqué que Mike à engagé une jolie jeune femme pilote, Nikki Taylor, Magie conduit son mari voir la maison qu'elle a louée pour eux. Il exprime d'abord  sa surprise, ne désirant pas se sédentariser, mais comprend tout quand il réalise que Maggie est enceinte ! Quand Maggie accouche, Mike est à Tokyo avec Nikki, qui lui fait des avances. Il revient au pays pour voir sa fille Julia. Il annonce alors à Magie que la famille ira passer Noël à Paris, mais Maggie désapprouve ce projet estimant qu'il est irresponsable d'emmener un bébé dans des avions plutôt fatigués. Mike part cependant pour Paris avec Nikki. Quand il revient, il avoue son aventure à Maggie qui s'en doutait. Elle lui demande de cesser de voler, mais en vain. Le lendemain, Maggie se présente au terrain pour convoyer des chasseurs en Angleterre ! Exaspéré Mike ne peut l'en empêcher. Mike se retrouve seul avec le bébé dont il ne parvient pas à s'occuper. Il l'emmène donc avec lui quand il doit convoyer un avion en Angleterre. Quand il atterrit, un brouillard dense règne sur l'aéroport et rend les atterrissages délicats. A la tour de contrôle, on attend l'avion de Maggie, mais sa radio fonctionne mal et elle rate son approche. Mike dans la tour, lui ordonne de sauter en parachute, mais sa verrière reste coincée ! Peu après, il voit avec horreur l'avion percuter le sol, en bout de piste. Peu après, Mike a la surprise de voir Maggie sortir du brouillard avec son parachute dans les bras. Elle a pu se libérer au dernier moment. Quand elle apprend qu'il a emmené Julia avec lui, elle laisse éclater sa colère, mais l'émotion reprend le dessus, et ils s'embrassent.

Cette comédie sur le thème, "qui va garder les enfants ? ", est agréable à regarder et bénéficie d'un rythme allègre. Le scénario renouvelle le genre : l'éternel triangle amoureux n'est pas au centre de l'histoire et la femme du pilote n'est pas une quelconque femme au foyer, mais une aviatrice aussi expérimentée que son mari. Ce film nous offre aussi douze minutes de scènes aériennes, ce qui ne gâte rien. Jeff Chandler est crédible en pilote chevronné et Lana Turner ne l'est pas moins, en ex-Wasp, pilotant PB4Y, B-25 ou P-51. A la ville, Lana Turner n'était pas qualifié sur quadrimoteur, pas même sur monomoteur, mais pendant la guerre, une Forteresse volante du 493 BG (8th AF) fut baptisée en son honneur, "The Tempest Turner"…

 

Les avions du film :

Des sources citent James Womack comme un des pilotes du film, mais son nom n'apparaît pas dans le générique, et on ne sait pas quels types d'appareils il pilota réellement.

Maggie donne des leçons de pilotage sur un Cessna 140. A proximité des bureaux de l'école de pilotage d'Al Reynolds, on peut observer plusieurs petits avions de tourisme de l'époque : un Beechcraft G35 Bonanza, trois Cessna 172.

La première scène du film montre Dandridge atterrissant avec un B-17 sans volet, avec deux hélices en drapeau et un moteur en feu, sur la piste 15 de l'aéroport de Burbank, cette piste (15/33) étant la plus longue. Quand il roule (sans frein..), suivi par les voitures de pompiers, il est bien sur cette piste (montagnes à gauche), mais quand on le voit franchir le seuil d'une piste 31, il n'est plus à Burbank (même en 1958), mais peut être, à Whiteman, un petit terrain de secours situé juste au nord de Burbank, dont la seule piste était à l'époque la 13/31 (12/30 en 2008). On peut supposer que pour filmer une approche sur deux moteurs, on préféra choisir un terrain moins entouré par les habitations, d'autant qu'on demanda au pilote de faire au moins deux atterrissages dans cette configuration…

Le B-17G utilisé pour le tournage était un appareil emprunté à l'USAF, un VB-17G autrement dit, un B-17 transformé pour transporter des VIP, on voit d'ailleurs les hublots carrés aménagées dans le fuselage. Ce modèle fut le dernier B-17 à rester en service, jusqu'au début des années cinquante. Le numéro de série (s/n 43-39356) a été transformé en fausse immatriculation civile (N39356). Il est recouvert d'une peinture "olive drab" avec des étoiles sur le fuselage et "USAF" sur l'aile droite. Vers le milieu du film, quand il vole de conserve avec un Privateer, en route vers le Japon, il apparaît sans aucune peinture.

Lors de cette approche, filmée également à partir de la vraie tour de contrôle de l'aéroport de Burbank, on remarquera l'exactitude des échanges radio entre Mike et la tour, dont la fréquence est bien 118.7. Mike emprunte le bon cheminement d'approche par le nord, en vol à vue, et se signale à la verticale de Newhall, puis en franchissant le "Wash" (le canal de Tujunga Wash) à 4 500 pieds. A la fin du film, on a aussi une démonstration tout aussi précise du Ground Control Approach, quand Maggie se pose en plein brouillard londonien. Le conseiller technique du film a fait du bon travail.

Maggie et Mike convoient du Japon aux USA, deux North American CB-25J, des appareils du MATS (Military Air Transport Service) ayant le dos du fuselage peint en blanc, et dont l'un porte un serial peu visible et qui pourrait être le 0-430324 (en 1957 on mettait un zéro devant le numéro de série, pour indiquer un avion de plus de dix ans d'âge). On revoit un de ces avions plus tard avec "USAF" barré sur une aile. Plus tard, Maggie et Mike partent en voyage de noces avec un Douglas C-47A (s/n 03-15238)

Au début du film, une longue scène fut filmée au parc de stockage de la base de la Marine de Lichtfield, à Phoenix (AZ). Elle offre une belle vue des surplus de l'US Navy : Grumman F7F-3N Tigercat, Consolidated PB4Y-1, PB4Y-2 Privateer, Fairchild R4Q et des PB-1W (B-17) alignés en arrière plan. Al, Maggie et Mike décollent avec le Privateer "Bouncing Betty". On a alors une vue du tableau de bord filmée à l'intérieur du vrai cockpit.

Deux North American P-51D recouverts seulement de cocardes vaguement anglaises et avec un gouvernail bleu blanc rouge (vaguement français), sont livrés en Angleterre par Nikki et Maggie. Rappelons que le Mustang servit dans la RAF jusqu'en novembre 1946 seulement.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

 

Enregistrer un commentaire

Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes