Vo. Hopscotch
Année : 1980
Pays : Etats-Unis
Genre : comédie
Durée: 1 h 46 min.
Couleur
Réalisateur : Ronald NEAME
Scénario : Brian GARFIELD, Brian GARFIELD
Walter MATTHAU (Miles Kendig), Glenda JACKSON (Isobel von Schönenberg),
Sam WATERSTON (Joe Cutter), Ned BEATTY (G.P. Myerson), Herbert LOM (Mikhail
Yaskov), David MATTHAU (Leonard Ross).
Cinematographie : Arthur IBBETSON, Brian W. ROY
Producteurs : Edie LANDAU, Ely A. LANDAU
Compagnie productrice : Edie & Ely Landau Inc., A Ronald Neame Film
Aéronefs :
- -Aérospatiale-BAC Concorde, document
- -Auster J-1N Alpha, G-AJIW, en arrière plan
- -Bell 206B JetRanger II, G-BGYF
- -Bellanca 7GCBC Citabria, G-BGGB, au sol
- -Boeing 727-200, en arrière plan
- -De Havilland DHC-1 Chipmunk, en arrière plan
- -Hughes 369HS, N5FC
- -Lake LA-4-200 Buccaneer
- -Stampe SV4B, G-AZSA, au sol
Notre avis :
Aux USA, à la suite du scandale du Watergate (1972-1974) et de la découverte que les présidents américains avaient employé la CIA pour promouvoir leurs propres objectifs politiques, les films d'espionnage avaient pris une tournure, moins humoristique. Le scénario du film, centré sur un ancien agent de la CIA, publiant ses mémoires, suite à une mise au rancart, n'était pas une idée originale. Des livres écrits par d'anciens espions, parmi lesquels "The CIA and the Cult of Intelligence" (1974) de Victor Marchetti et "Decent Interval" (1977) de Frank Snepp, avaient été publiés, paniquant à la fois la CIA et le gouvernement, et déclenchant plusieurs affaires judiciaires interminables, allant jusqu'à la Cour suprême des États-Unis. Ainsi, au lieu d'être un film de pure fiction, "Hopscotch" a soudainement semblé développer un sujet d'actualité…
A l'Oktoberfest de Munich, l'agent de la CIA, Miles Kendig et son équipe peuvent intercepter un transfert de microfilm à destination des Soviétiques. De retour aux USA, son chef, Myerson le mute au service des archives, puisqu'il n'a pas arrêté Yaskov, le chef du KGB, en Europe. Kendig lui explique que cela ne sert à rien ; il connait parfaitement Yaskov et son remplaçant serait long et difficile à identifier et à comprendre. C'est l'agent qu'il a formé, Joe Cutter, qui va le remplacer. Kendig décide de se venger; il détruit son dossier personnel et se rend en Autriche revoir son ancienne amie, Isobel von Schönenberg. Kendig décide donc d'écrire ses "mémoires" et de publier tous les sales coups perpétrés par l'incompétent Myerson. Il va en envoyer plusieurs copies non seulement à la CIA, mais aussi aux chefs des services secrets de la Chine, de la France, de l'Union soviétique, de la Grande Bretagne…Myerson ordonne à Cutter d'arrêter Kendig, à tout prix, ne voulant pas que ses folies soient exposées au grand jour. Quittant l'Europe, Kendig retourne aux USA et loue la maison de famille de Myerson, où il écrit plusieurs chapitres ! Puis, il part pour les Bermudes, avant de se rendre à Londres pour présenter à son éditeur le dernier chapitre de ses mémoires, rempli de faits explosifs. Il achète un petit avion qu'il fait transformer en avion radiocommandé. Il informe ensuite Cutter qu'il va quitter l'Angleterre à partir d'un petit terrain situé près de Beachy Head; Myerson et son équipe s'y rendent aussitôt, juste au moment où Kendig décolle. Myerson poursuit Kendig en hélicoptère et abat son avion qui explose au dessus de la mer ! Myerson est enfin satisfait, alors que Cutter pense que Kendig ferait mieux de rester mort… Peu après, Kendig rejoint Isobel et ils partent tous les deux dans le sud de la France. Des mois plus tard, alors que son livre "Hopscotch" est devenu un best-seller international, Kendig, déguisé en sikh, achète son livre dans une librairie locale, à la grande exaspération d'Isobel qui lui demande d'arrêter, enfin, ses petits jeux.
Ce film n'est pas contre la CIA, mais contre sa bureaucratisation, aux mains de fonctionnaires comme Myerson, montant des opérations débiles (comme l'envoi de cigares empoisonnés à Fidel Castro…), juste pour se faire valoir et faire avancer leur carrière.
Ici par une goutte de sang, pas de mort, peu de coups de feu (excepté contre la maison de Myerson !), pas de bagarre, pas de sexe. Les amoureux, Miles et Isobel, n'enlèvent pas une seule pièce de leurs vêtements. Cette partie de cache-cache, à l'échelle de la planète, entre membres d'une même agence d'espionnage, est réalisée de façon originale. Kendig est un homme plein d'imagination. C'est un film plaisant, infiniment plus que la moyenne, en matière de film d'espionnage.
Les avions ne sont ici que des moyens de transport, des éléments clés pour les va et vient de Kendig. La production employa deux hélicoptères et deux petits avions, trouvés aux USA et en Angleterre.
Les avions du film :
Kendig arrive à l'aéroport de Washington Dulles, et quand il descend de l'avion, on aperçoit en arrière plan, un Boeing 727-200 de Delta Airlines qui passe devant l'ancienne tour de contrôle de l'aéroport international Hartsfield Jackson d'Atlanta (GA)…
Kendig embarque aussitôt dans un hélicoptère Hughes 369HS (N5FC, c/n 1250787S). En 1976, son premier propriétaire fut la police du Fulton County d'Atlanta (GA) dont il porte encore la décoration. En 1979, on ne sait qu'elle était son nouveau propriétaire. Entre 2005 et 2019, il était inscrit au nom d'Aeroatun U S A Inc. de Lehigh Acres (FL). Depuis, il est toujours en état de vol, exploité par Helixrotors Llc de Wilmington (DE). On le revoit, plus tard, quand les agents de la CIA on retrouvé Kendig dans la maison de Myerson.
Kendig rejoint les USA, à partir de Londres, à bord d'un Aérospatiale-BAC Concorde, extrait d'un document filmé.
Kendig part aux Bermudes avec un amphibie Lake LA-4-200 Buccaneer, au matricule illisible et dont le nom du pilote, Richard Moore, ne permet pas de l'identifier. Selon sa pilote, aller à la Martinique ou aux Bermudes, ne pose aucun problème avec un Lake Buccaneer…Mais son autonomie ne dépasse pas 1328 km, ce qui est plutôt juste pour faire les 1535 km séparant Tybee Island (que survole le Lake) des Bermudes. Il aurait fallu installer un réservoir supplémentaire à la place des sièges arrière, sans aucune possibilité de faire escale. En outre, le vol, dont la durée est évaluée à sept heures (à juste titre) par la pilote, est un peu long dans une cabine étroite et en volant à une altitude peu élevée au milieu des turbulences.
En Angleterre, Kendig se rend sur un petit terrain d'aviation non identifié, pour y voir l'avion qu'il veut acquérir. En arrière plan, il y a un De Havilland Canada DHC-1 Chipmunk au matricule invisible. Dans un hangar, un mécanicien travaille sur le moteur d'un Auster J-1N Alpha (G-AJIW, c/n 2340) appartenant en 1979, à B.M. Baker Ltd. de Londres. Construit en 1947, il eut une douzaine de propriétaires et il est toujours en état de vol (1948 : W.H. Rogers Ltd de Bedford; 1950 : Reville Ashley Rogers de Renhord; juin 1953 : Sylvanus Anderton de Bolton; 1955 : Light Planes Ltd de Barton; mai 1960 : Grantchester Garage Ltd; novembre 1960, Exeter aeroclub Ltd/Plymouth aeroclub Ltd; juillet 1967, B.M. Baker Ltd. de Londres; 1983, Neville Ashley Rogers de Bedford; 1993, Millair Services Ltd de Bedford; 1997, Truman Aviation Ltd de Nottingham; 2008, William Campbell Walters de Stamford et en 2015, Raymond John Guess de Stamford).
L'avion qu'achète Kendig est un Stampe SV4B ayant le faux serial "MX457", et dont le matricule (G-AZSA, c/n 64) est inscrit sur le tableau de bord. Il est décoré comme un avion de la RAF, une décoration qu'il portait depuis le début des années 70, et son cockpit est recouvert d'une verrière (pour qu'on ne puisse voir que Kendig n'avait pas embarqué à bord). Construit en 1962, il fut d'abord utilisé par la Force aérienne belge avec le code "V-61". En avril 1972, il fut acquis par le Sportair Flying Club de Biggin Hill, puis changea souvent de propriétaires (mars 1973 : Richard Walter Millvard de Caterham; novembre 1974 : Cedar Farms Ltd de Seven Oaks; septembre 1974, Richard Saxem, Richard Pickin et Devert House de Biggin Hill; octobre 1981, John Keith Faulkner de Biggin Hill; mai 2005, Michael Robert Dolman de Newton Abbot). Quand Kendig décolle à ses (télé)commandes, l'avion se comporte bien comme un avion radiocommandé. Il se peut même que l'avion vu en vol, ne soit qu'un modèle réduit, aucun nom de pilote n'étant cité dans le générique, contrairement à ceux des hélicoptères et de l'hydravion. Il explose au-dessus d'une falaise de Beachy Head, près du phare.
Myerson poursuit le Stampe avec un Bell 206B JetRanger II (G-BGYF, c/n 1703) qui a atterri auparavant sur un aéroport non identifiable (Southend Airport ?). Construit en 1975 et livré à Air Logistics /Offshore Logistics Inc. de Lafayette (LA) avec le matricule "N152AL", il fut loué en juillet 1979, à Helicopter Hires Ltd. basé sur l'aéroport de Southend on Sea, dont il porte le nom sur le côté du fuselage. En août 1981, il fut réexporté aux USA et rejoignit Offshore Logistics Inc. de Lafayette (LA). En mai 1997, il fut vendu à S Tec Corporation de Mineral Walles (TX) et sera détruit par accident en janvier 2001.
En plus d'un Cessna 172, vu de loin en arrière plan, un autre avion est présent sur ce terrain, un Bellanca 7GCBC (G-BGGB, c/n 1105-79). Il était tout neuf, car construit en 1979 et exporté en Grande-Bretagne, en février de la même année, il avait été livré à l'Hendon Air Services basé sur l'aéroport de Southend, une société éphémère chargée de distribuer le Bellanca en Angleterre. Dès 1981, il changea de propriétaires : en mai 1981, Reginald Joseph William Wood de Mirfield; en avril 1987 : Norma Anne Cowburn de Stockport; en août 1989, Martin David Cowburn de Alderley Edge; en juin 1994, George Humfrey Neville Chamberlain de Halstead,; en avril 2005, Citabria Syndicate wash Farm de Haverhill et enfin, en 2013, Alister Payne de Londonerry, son actuel utilisateur.
Christian Santoir
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