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HONG YING ZHAN CHI

HONG YING ZHAN CHI

红鹰展翅

(L'aigle rouge déploie ses ailes)
 
 
Année : 1960
Pays : Chine populaire
Genre : drame
Durée : 1 h 23 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Shen WEI
Scénario : QUNZHI

Acteurs principaux :
Ren WANG (
Liu Kai), Wei ZHANG (Cai Jiefei), Yuping ZHAO (Ma Yongkui), Ping SANG (Han Yushan), Huanguang HUANG (Lin Xiaogang), Lei LIU (Huang Ping)

Musique : Zhiwei GONG
Photographie : Erkang LI

Avions :

  • -Polikarpov Po-2
  • -Tachikawa Ki-55, au sol
  • -Yak-11
  • -Yak-18, en arrière plan

 

Notre avis :

Ce film traite de la construction de la force aérienne de l'Armée populaire de Libération, peu après la fin de l'occupation japonaise. L'action se déroule en Mandchourie, une province occupée par les Japonais dès 1931, qui en furent chassés en 1945 par l'armée soviétique, au moment où les combats avaient repris entre Chinois nationalistes et communistes, soit après septembre 1945. La Mandchourie fut un des principaux fronts de cette guerre civile. Il faut souligner qu'à l'époque, les impérialistes américains sympathisaient avec Mao Zedong, ce qui ne devait pas durer...

Afin d'établir la Force aérienne du peuple, le Comité central du parti communiste envoie un groupe de cadres de Yan'an, la base du parti, vers le nord-est du pays. Arrivés à Mudanjiang, ils ont immédiatement entrepris de créer une école d'aviation.. Cai Jiefei, un instructeur, transfuge du Kuomintang, constate la destruction des infrastructures de la base et le faible niveau d'instruction des volontaires qui avaient quitté l'armée. Sous la direction énergique du commissaire politique, Huang Ping, un groupe de cadres, dirigé par le capitaine Liu Kai, est néanmoins déterminé à construire la première école d’aviation sur les ruines. Malgré le froid, des bâtiments sont reconstruits, les pistes dégagées, des équipements et les avions japonais récupérés sont réparés. Après avoir acquis le niveau théorique, les cadets doivent faire leur premier vol, mais il n'y a qu'un instructeur et le stock d'essence est très faible. Il faut alors trouver un moyen de fabriquer un carburant utilisant de l'alcool. Certains cadets, devant les difficultés rencontrées, ont demandé à quitter l'école pour rejoindre l'armée. Cependant cela n'entache en rien la détermination des cadres à persévérer dans la création de plusieurs écoles. Cette construction se fait sous les bombardements des nationalistes. Cela n'empêche pas que les stagiaires ont reçu une bonne formation et pourront contribuer à la création officielle d'une  armée de l'air digne de ce nom.

Après 1945, l'Armée rouge chinoise disposaient d'une petite aviation, équipée d'un petit nombre d'avions japonais capturés, parmi lesquels des chasseurs (quatre Nakajima Ki-43 Hayabusa/Oscar, trois Nakajima Ki-44 Shoki/Tojo des 22ème et 85ème Sentïi, qui s'étaient rendus aux Russes en Corée, un Kawasaki Ki.61 Hien/Tony, des Nakajima Ki.84 Hayate/Frank), des avions d'attaque au sol (trois Mitsubishi Ki.30 Ann, des Mitsubishi Ki.51 Sonia), des bombardiers moyens (Kawasaki Ki.48 Lily) et divers avions d'entraînement (dont trente Tachikawa Ki.55 Ida, quatre Mansyu Ki.79) et de reconnaissance. Ces avions japonais furent fournis par les Soviétiques ou capturés par les communistes eux-mêmes sur les terrains d'aviation conquis. Ce matériel japonais fut également utilisé par les pilotes nationalistes.

La formation des personnels de l'armée de l'air chinoise communiste ne se fit pas de façon autonome, et le film y fait allusion avec le personnage de Cai Jiefei. En 1948, les Soviétiques avaient créé une école d'aviation à Harbin, en Mandchourie, alors que la ville était passée sous contrôle chinois. Les équipages communistes étaient entraînés à l'école de pilotage de Yenan et furent rejoints par des pilotes "volontaires" japonais. Un major japonais créa même une école de formation de pilotes et de mécaniciens qui devint le premier institut aéronautique de l'Armée communiste. Il y eut également de nombreuses défections de pilotes nationalistes qui se joignirent, avec leurs avions, aux forces communistes. En 1949, les communistes capturèrent près de mille quatre cent techniciens nationalistes à Shanghai, qui furent employés pour crées une école pour l'armée de Libération.

La Force aérienne de l'armée populaire de Libération fut crée le 11 novembre 1949, peu après la déclaration de la libération de la Chine (1er octobre). Ses premiers matériels étaient alors d'origine américaine, abandonnés par les forces nationalistes en déroute. Mais bientôt, l'URSS allait devenir le principal fournisseur des Chinois, en avions comme en instructeurs.

 

Les avions du film :

Au début du film, la colonne des communistes est mitraillée par ce qui ressemble à des North American P-51 Mustang, vus très furtivement. Ils reviennent, plus tard mitrailler et bombarder la base aérienne de Mudanjiang.

Le convoi transporte plusieurs types d'avions, démontés et plutôt en piteux état. On voit ainsi un biplan Polikarpov Po-2, portant le numéro "108" sur la dérive, un Lavoshkin La-9 qui est tiré sur son train d'atterrissage et curieusement, le fuselage d'un Ryan PT-22/STM-2. Ce dernier avion n'a jamais figuré dans les effectifs de l'armée de l'air communiste, mais dans ceux de la Chine nationaliste, qui compta jusqu'à soixante dix PT-22 et cinquante ST-M2. Il pourrait donc s'agir d'un appareil capturé. Son fuselage, comprenant les deux cockpits et un moignon d'aile, est aperçu de temps en temps, mais on ne voit jamais l'avion en entier, contrairement aux deux autres appareils.

Le Polikarpov Po-2 retrouve ses ailes plus tard, dans le film  et il est le premier avion à voler, du moins à décoller, car, une fois en l'air, les avions sont remplacés par des maquettes très approximatives. Ce solide et célèbre biplan fourni par les Soviétiques, n'arriva pas avant 1949, en Chine, où il restera en service jusqu'en 1968.

L'épave de Lavoshkin La-9 apparaît à plusieurs reprises dans le film; vers la fin, en arrière plan; il y en a un qui a l'air d'être complet. Ce chasseur soviétique fourni à de nombreux exemplaires, resta en service de 1949 à 1959.

Un avion qui n'arrive pas sur les chariots est le Yak-11 qui équipa l'armée de Libération, dès 1949, certain restant en activité jusqu'en 1973. De nombreux exemplaires apparaissent dans le film, filmés au sol ou au décollage.

Un Yak-11, en vol (on ne voit que son cockpit, filmé en studio), se transforme après l'atterrissage, en Tachikawa Ki-55 (la version d'entrainement du Tachikawa Ki.36). La partie du fuselage sous le gouvernail a été enlevée. L'avion est entièrement de couleur sombre sans aucune marque. A moment du tournage, les Ki.55 étaient réformés depuis 1953. Cet excellent petit avion de l'armée japonaise fut surtout employé sur le territoire chinois. Il fut également utilisé par les Nationalistes, comme avion d'entraînement. C'est le seul avion contemporain des événements relatés dans le film. Deux exemplaires sont préservés en Chine, l'un (Ki.36, code "102" blanc) au musée de l'Aviation de Pékin, l'autre (Ki.55, code "103" blanc, celui du film ?) au musée Militaire de Pékin. Ces avions portent tous les deux les marques que l'avion du film aurait dû avoir en dehors de son camouflage trois tons : une étoile rouge, avec en son centre le caractère "" (centre) sur un grand rond blanc, le tout cerclé de rouge. Le gouvernail recevait quatre barres horizontales rouges et trois blanches. Ces marques de nationalité furent surtout utilisées par l'Ecole d'aviation communiste de Manchourie, entre 1946 et 1949. Il y eut également une étoile simplifiée, à bord rouge, pointes arrondies  et fond blanc, le tout cerclée de rouge, avec au milieu les caractères chinois " " (1/08), de la date de la création de l'Armée rouge chinoise (01/08/1923), qui figure toujours sur les marques actuelles.

Quand le Ki.55 décolle, il est remplacé par un Yak-11, filmé du sol...Il redevient un Tachikawa une fois atterri. Ce tour de passe-passe se reproduira à a fin du film. En arrière plan, on aperçoit alors un Lavoshkin La-9, un Yak-18 / Nanchang CJ-5 et un autre Yak-11, garés côte à côte.

A la fin du film, les pilotes défilent devant un Yak-18, puis, tout un groupe de Yak-11 prend l'air. Ils ne portent que leurs marques de nationalité modernes, postérieures à 1949. Ensuite, sur des extraits de documentaires, on voit la scène classique où des pilotes courent vers leurs appareils, des MiG-17/Shenyang J-5 (dont les codes 963, 1070, 1055, 1067...). A partir de la tour de contrôle, on distingue un Ilyushin Il-14M. Huit MiG-15 précédent un bombardier Ilyushin Il-28 (code 0438), suivi, peu après, par cinq autres (dont l'avion avec le code 1104). Enfin, des parachutistes sautent de trois Lisunov Li-2. Mais ce sont des MiG-15 qui clôturent ce défilé.

 

 Christian Santoir

 *Film à visionner sur YouTube 

 

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