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Ladies courageous

 
Ladies courageouS


Année : 1944
Durée : 1 h 28 min.
Genre : drame
Pays : USA
Noir et blanc

Réalisateur : John RAWLINGS
Scénario : Norman REILLY RAINE et Doris GILBERT
Histoire originale : Virginia COWLES

Acteurs principaux :

Loretta YOUNG (Roberta Harper), Geraldine FITZGERALD (Virgie Alford), Richard FRASER (Colonel Brennan), Anne GWYNNE (Jerry Vail), Dianna BARRYMORE (Nadine Shannon), Evelyn ANKERS (Wilhelmina van Kronk), David BRUCE (Frank Garrison), June VINCENT (Mary Frances) 

Photo : Hal MOHR
Prise de vues aériennes : John P. FULTON
Musique : Dimitri TIOMKIN
Conseiller technique : Marjorie KUMLER et Capitaine Charlton FINCHER
Producteur : Walter WANGER
Distribution : Universal pictures

 

Notre avis :

Ce film sorti en avril 1944 peut être considéré comme un des films « patriotiques » tournés pendant la guerre par Hollywood. Celui ci est un hommage aux femmes pilotes chargées du convoyage des avions, des usines vers les unités combattantes. Ce devait même être le film officiel de l’histoire des WAFS (Women’s Auxiliary Ferry Squadron). En fait, les principales intéressées furent plutôt déçues. A part quelques scènes aériennes intéressantes, la production ne réussit pas à traduire la réalité et donne la navrante impression que les WAFS étaient plutôt les vedettes d’une sorte de feuilleton télé ! Le producteur fut accusé par la critique d’avoir fait un film plein de clichés alors qu’il était lui même un pilote vétéran de la première guerre mondiale, basé à Foggia en Italie. Il est vrai qu’après avoir détruit son cinquième avion, ses camarades l’appelèrent « l’as autrichien » ! Il fut par la suite affecté à un poste administratif…Quant au réalisateur, John RAWLING, il avait commis l’année précédente, toujours pour Universal, un autre film patriotique tout aussi médiocre : « We’ve never been licked », avec un scénario absurde.

Le film nous montre donc Roberta Harper luttant pour constituer une unité féminine de convoyage afin de permettre aux hommes de se consacrer entièrement aux missions de combat, outre mer. Ses souhaits se réalisent finalement et elle prend le commandement de vingt cinq aviatrices. Cherchant à faire la preuve de leurs qualités, les WAFS font de vols de convoyages à travers tout le pays, sur tous les types d’appareils, du chasseur au bombardier lourd. Des rivalités personnelles et des conflits passagers retardent la progression du groupe, mais à la fin, les femmes reçoivent la reconnaissance et le respect qu’elles méritent si justement.

Le scénario comprend plusieurs scènes ineptes. On voit ainsi une ancienne pilote de meeting avoir une crise nerveuse parce qu’elle croit que son heure est arrivée; le crash délibéré d’un P-38 à l’atterrissage pour attirer l’attention des journalistes; un décollage sans autorisation, alors qu’un autre avion est en courte finale, sans compter, une histoire de rivalité amoureuse autour d’un beau pilote mâle. A la fin du film, la tour de contrôle interrompt le décollage de toute une formation d’avions pour que madame le commandant puisse embrasser son mari !

 En fait, ce film ne montre que le début de l’histoire des WAFS crées en septembre 1942 par Nancy Love, l’épouse du commandant Love, chef d’état major adjoint de la division de convoyage de l’Air Transport Command, dont on voit l’insigne dans le générique. Elle fut la première femme à piloter un P-51 et un B-17 . Le recrutement initial ne fut que de vingt cinq jeunes femmes, la plupart étant des pilotes expérimentées avec une moyenne de mille deux cents heures de vol dans leurs carnets. La majorité possédait une licence de transport commercial. Par la suite, ce fut la célèbre pilote de compétition Jacqueline Cochran qui organisa une unité d’entraînement pour perfectionner les aviatrices devant incorporer en grand nombre les WAFS. Les WAFS et l’unité mise sur pied par J. Cochran fusionnèrent pour former les WASP (Women Airforce Service Pilots) en août 1943. Leur mascotte « Fifinella » fut dessinée par Walt Disney. Elles convoyèrent toutes sortes d’avions mais remorquèrent aussi des cibles, et, en général, acceptèrent toutes les missions remplies avant, par les hommes. Aucun avion ne fut perdu pendant la première année d’opération. Elles livrèrent 12 650 avions de 77 types différents. La moitié des chasseurs produits furent convoyés par elles. Certaines WASP avaient plus d’heures sur B-17 que beaucoup d’hommes, ces derniers n’ayant pas toujours une durée de vie suffisante pour enrichir leur carnet de vol..

Sur 1 830 femmes admises dans le programme WASP, 1 074 obtinrent leur diplôme et 38 furent tuées en service commandé. Le 20 décembre 1944, le programme fut arrêté. Les pertes au combat en Europe avaient été moins fortes que prévu et les pilotes de retour au pays pouvaient effectuer les missions attribuées aux aviatrices dont on n’avait plus besoin. Certaines partirent en Angleterre où elles joignirent la section féminine de l’Air Transport Auxiliary jusqu’à sa dissolution en novembre 1945. Alors qu ‘avant la guerre, les femmes étaient jugées psychiquement et physiquement inaptes à piloter des avions à hautes performances, le rapport détaillé de leur expérience conclut qu’elles eurent le même taux de disponibilité que les hommes et qu’elles ne pilotaient pas plus mal, souvent mieux, car elles étaient soucieuses de bien faire et de relever le défi qui leur était lancé. Elles ne furent jamais considérées comme des militaires, le Sénat leur ayant refusé ce statut. Ce n’est qu’en 1977, que le Congrés des Etats-Unis décida de les militariser à titre rétrospectif, et de leur accorder une pension.

Universal reçut pour le tournage du film l’appui de l’Army Air Force même si cela n’apparaît pas beaucoup. Toutes les scènes aériennes furent filmées à la base de Long Beach en Californie. Le réalisateur John Rawlings et une armée de cent quinze acteurs et techniciens passèrent trois semaines à filmer les scènes aériennes au 6° Ferry Group de l’Air Transport Command. Le commandant des WASP, Barbara « BJ » London et cinq de ses pilotes fournirent l’assistance technique et volèrent dans plusieurs séquences du film quand elles n’étaient pas en service.

 

Les avions du film :

Pour les amateurs d’avions, ce film a l’énorme avantage de présenter de nombreux avions en service dans l’USAAF en 1944. On peut essayer de les trier par genre.

Il y a d’abord des chasseurs : Curtiss P-40N (mais la vue du cockpit est celle d’un P-36), North American P-51B/C, Lockheed P-38 et un Republic P-47 en arrière plan.

Les bombardiers sont des North American B-25C, des Boeing B-17F/G et des Consolidated B-24D dont on peut voir des vues de l’intérieur. Tous ces avions portent des noms peints sur le nez : « Eastern basket » (B-25), « Miss behavin honey », « The Duchess » (B-24) et « Suzy Q » (B-17). Ces noms sont été rajoutés pour rappeler certains appareils célèbres comme le B-17E « Suzy Q », un vétéran qui accumula plusieurs milliers d'heures de combat et couvrit une distance de 56 000 Km dans le Pacifique sud.

Les avions d’attaque sont des Lockheed A-29 Hudson, Douglas A-24 . Le seul type d’avion de transport est un Douglas C-47  alors que les avions d’entraînement sont représentés par des  Vultee BT-13, et des North American AT-6. Enfin, lors d’un flash back, on aperçoit dans un hangar un racer Brown B3 (NC266Y) déjà vu dans « Flight for freedom » (1943) et la série « Junior G men of the air »  (1942).

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.com

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