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Dragonfly squadron

 

DRAGONFLY SQUADRON

 

Année : 1954
Pays : Etats-Unis
Durée : 1 h 22 min.
Genre : guerre
Noir et blanc

Réalisateur : Lesley Selander
Scénario : John C. Champion

Principaux acteurs :
John Hodiak (Major Matthew Brady), Barbara Britton (Donna Cottrell), Bruce Bennett (Docteur Cottrell), Jess Barker Dixon, Gerald Mohr (Capitaine MacIntyre), Chuck Connors (Capitaine Warnowski), Harry Lauter (Capitaine Vedders), Pamela Duncan (Anne Taylor), Adam Williams (Capitaine Wyler), John Lupton (Capitaine Taylor), Benson Fong (Capitaine Liehtse), John Hedloe (Capitaine Wycoff)

Musique :  Paul Dunlap
Photographie : Harry Neumann
Producteur :John C. Champion
Compagnie : Allied Artists

Avions :

  • Curtiss C-46A Commando
  • North American P-51D Mustang
  • Republic P-47D Razorback
  • Vultee BT-13, en arrière-plan

 

Notre avis :

Ce film est d’abord une occasion manquée. Son script, écrit par le producteur, John Champion, colle d’assez près aux faits en montrant l’état de l’aviation sud-coréenne juste avant l’invasion du pays par le nord. Le conseiller technique du film, le colonel Dean Hess, était l’homme chargé de la transformation des premiers pilotes coréens sur F-51, et plusieurs acteurs comme John Hodiak, avaient déjà tourné dans des films sur la guerre de Corée. Avec de tels atouts « Dragonfly squadron » aurait dû être un film bien meilleur.

En mai 1950, le major Matt Brady est chargé d’entraîner des pilotes sud-coréens, juste au cas où les troupes amassées à la frontière par la Corée du nord décideraient de franchir le 38° parallèle. Brady et son adjoint, le capitaine Mc Intyre, arrivent à Konju pour trouver une petite base très désorganisée. Brady informe les pilotes coréens qu’ils devront être formés sur F-51, en vingt cinq jours, soit la moitié du temps normal ! Brady a un autre problème. En arrivant en Corée, il a retrouvé Donna, une veuve avec laquelle il devait se marier six mois plus tôt, jusqu'au moment où son mari, le docteur Cottrell, était réapparu, s’étant échappé d’un camp de prisonniers en Indochine ! Deux jours avant la fin de l’entraînement, la Corée du sud est envahie. Les pilotes coréens partent pour Kimpo, alors que les Américains restent en arrière pour assurer l’évacuation de leurs ressortissants. Brady maintient le terrain ouvert aux avions américains. Les rescapés d’un bataillon d’infanterie, conduits par le capitaine Warnowski, arrive pour sécuriser la base. Il ramène avec lui le docteur Cottrell mourant. La nuit, le terrain est attaqué par des appareils nord-coréens qui détruisent tous les avions au sol. Incapable d’arrêter les chars communistes, Brady et Warnoski, évacuent leur personnel vers la mer. A un hôpital de campagne, Brady retrouve Donna qui apprend la mort de son mari. Il faut maintenant évacuer l’hôpital, les tanks approchant, mais l’aviation américaine intervient juste à temps pour les stopper. Les Etats-Unis sont officiellement entrés en guerre.

Une des premières erreurs du film réside dans son titre « Dragonfly squadron » (escadrille Libellule). En Corée, « dragonfly » était le surnom donné aux petits avions L-5 qui servaient au réglage d’artillerie et à la reconnaissance photo. Ces avions voltigeaient au dessus des zones de combat, mais n’étaient pas armés, d’où leur nom. Un film  de la Columbia « Mission over Korea » (1953) avec John Hodiak au générique, leur avait été consacré, un an auparavant. L’éternel triangle amoureux entre Donna, son mari et son amant, n’était absolument pas nécessaire. Mais l’intrigue sentimentale ne prend, heureusement, jamais le pas sur l’action.

Le film souligne les difficultés rencontrées par les Américains pour former les pilotes coréens, des aviateurs confirmés pour la plupart, mais habitués aux procédures et aux avions japonais ; or un Hayabusa n’était pas un Mustang, deux fois plus lourd. Certains Coréens comptaient même plusieurs victoires, et estimaient qu’on n’avait rien à leur apprendre. Comme on le voit dans le film, les Américains avaient anticipé quelque peu l’invasion communiste en mettant hâtivement sur pied un programme permettant, à terme, la constitution d’une petite force aérienne autonome. Mais ce programme était fort limité en moyens, et ne reçut que dix F-51 Mustang. Bien que ces avions fussent tout à fait capables de se mesurer aux Yak-9 nord-coréens, leur nombre était dérisoire. La République de Corée n’avait qu’une vingtaine d’avions d’entraînement, dont une dizaine de T-6, au début de la guerre. Le film détaille certaines procédures de formation comme le repérage, yeux bandés, des instruments du cockpit. Mais le travail d’équipe, entre Américains et Coréens, n’est pas développé, et le film ne parle jamais des pilotes coréens qui auraient dû être au centre du scénario.

Le film montre cependant l’incertitude des militaires américains au moment de l’invasion (25 juin 1950). Ils ont d’abord tendance à croire qu’il s’agit d’une guerre civile et ne sentent pas partie prenante du conflit qui se développe sous leurs yeux. Le président Truman préféra se tourner vers les Nations Unies, plutôt que d’en faire une affaire entre les USA et la Corée du Nord. On remarquera aussi l’impuissance des Américains face aux infiltrations d’espions et de saboteurs se mêlant à l’énorme masse des réfugiés. La scène de l’exécution de la saboteuse nord-coréenne par les Sud-coréens est un des moments les plus dramatiques du film. On retrouvera une scène presque identique, dans « Battle hymn » (1957).

« Dragonfly squadron » reçut un accueil tiède de la part de la critique qui salua néanmoins le réalisme des scènes de guerre. C’est un film passable, sans plus, qui fournit un aperçu de la situation miliaire de la Corée juste avant, et immédiatement après, l’invasion. Les scènes aériennes de « Dragonfly squadron » ne sont pas de grande qualité, et on leur préfèrera celles de « Battle hymn »(1957).

 

Les avions du film :

Les principaux appareils sont des North American P-51D Mustang portant les numéros 539, 640 et 935, ce dernier étant l’appareil du major Brady (P-51D-25-NT, s/n 44-84935A). De son buzz number, seul subsiste le numéro, les lettres FF ayant été occultées. Ces appareils provenant sans doute des unités de réserve ou de la Garde Nationale, sont marqués « USAF » sur les ailes, et ont reçu des marques de nationalité sud-coréennes hâtivement peintes par dessus les cocardes américaines, dont subsistent les ailes de temps de paix.

Les Yak nord-coréens sont remplacés par des Mustang, mais les vues rapprochées du cockpit sont celles d’un Republic P-47D Razorback. On voit, de dessous, quatre P-47 effectuant un break au-dessus de la base de Konju (en réalité l’Iverson Ranch, à Chatsworth, près de Los Angeles). La base des premiers F-51 sud-coréens était plutôt Taegu, et non « Konju » (Kyongju, code K-43).

Le tournage fit également appel à un Curtiss C-46A Commando, un type d’appareil qui servit en Corée de 1950 à 1952. En vol, il est remplacé par un C-54. Derrière, on peut voir une rangée de Vultee BT-13.

A la fin du film, lors de l’attaque des tanks nord-coréens, des documents filmés montrent furtivement plusieurs types d’avions : un North American A35 (qui devient un P-80), quatre Republic F-84 Thunderjet (qui n’intervinrent qu’à partir de décembre 1950), plusieurs Lockheed P-80 (qui remplacent des Mustangs !), cinq Grumman F9F Panther et un Douglas Skyraider larguant un réservoir de napalm. Le film montrant le strafing d’un terrain d’aviation date de la seconde guerre mondiale, et on peut y reconnaître plusieurs Focke-Wulf Fw.190… Il en est de même des films de ciné-mitrailleuses.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

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