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BABETTE S'EN VA-T-EN GUERRE

 

BABETTE S'EN VA-T-EN GUERRE

 

Année : 1959

Pays : France

Durée : 1 h 46 min.

Genre : comédie

Couleur

 

Réalisateur : CHRISTIAN-JAQUE

Scénario :Michel AUDIARD, Jacques EMMANUEL

Acteurs principaux :

Brigitte BARDOT (Babette), Jacques CHARRIER (Gérard de Crécy), Ronald HOWARD (Fitzpatrick), Michael CRAMER (Heinrich), René HAVARD (Louis), Mona GOYA (Mme Fernande).

Musique : Gilbert BECAUD

Photo : Armand THIRARD

Producteur : Raoul LEVY

Compagnie productrice : Iéna Productions

 

Avions :

  • De Havilland DH-89A Domini, F-BGON
  • Nord 1002M
  • Stinson Reliant SR 10C

 

Notre avis :

La seconde guerre mondiale est finie depuis quatorze ans, et après plusieurs films de guerre qui reprenaient les faits avec un certain recul, Christian Jaque réalise une comédie sur cette période sombre de l'histoire de France, ayant sans doute estimé qu'il était temps de "décompresser" et que le rire était enfin libéré. La guerre en France prêtera donc, désormais, à sourire et ce film annonçait les comédies qui apparurent dans les années 70, comme la série de la "7° compagnie" de Robert Lamoureux.

En juin 1940, Babette, une jeune serveuse à la recherche d'un emploi, est dirigée par un ami facétieux vers une maison close du Tréport…Elle y parvient quand la maison est en pleine évacuation. Babette suit les filles qui embarquent à bord d'un petit bateau en partance pour l'Angleterre. Mais Babette désire retourner en France. Elle se rend alors au QG de la France Libre où elle retrouve son ami, Gérard de Crécy-Lozère, un jeune officier qui la fait engager comme femme de ménage. Un jour, le major Fitzpatrick, un officier de renseignement britannique découvre qu'elle ressemble de façon frappante à Hilda, l'ex petite amie du général allemand von Arenberg qui doit commander les troupes de débarquement en Angleterre. Un peu à contre cœur, et par amour pour le beau Gérard, elle accepte de subir un entraînement intensif (parachute, tir, radio…) au bout duquel elle est parachutée avec Gérard, en France, avec pour objectif de kidnapper le général ! Après de multiples péripéties, elle parvient à Paris, mais les choses ne tournent pas comme prévu. Elle est recrutée, par hasard, par un officier SS, le commandant Schultz, un homme rusé, entièrement dévoué à son "Führer", qui lui aussi, à remarqué sa troublante ressemblance avec Hilda. Elle se trouve ainsi logée à l'hôtel Continental, le Q.G. allemand, avec pour mission de renouer avec von Arenberg, afin de mieux le surveiller. Von Arenberg tombe dans le piège, heureux de retrouver son ancien amour. Babette l'invite un soir dans une petite auberge, en campagne; c'est là que la résistance a prévu d'enlever von Arenberg. Mais Schultz veille et intervient, alors que l'avion, venu d'Angleterre chercher l'officier et Babette, a atterri dans un champ. Ils sont sauvés quand Schultz fait involontairement exploser la voiture des nazis en allumant un cigare piégé ! Babette, Gérard et Arenberg peuvent s'envoler vers Londres. Quelque temps plus tard, alors que leurs supérieurs sont décorés devant les troupes au garde à vous, Gérard et Babette sont récompensés d'un cordial shake hand par les Britanniques. Mais la vie est belle, ils sont fiancés…

52 ans plus tard, ce film, sans arrière pensée, est toujours distrayant. C'est aussi un plaisir d'apprécier les formes de la jeune et belle BiBi, qui était déjà une actrice confirmée, donnant la réplique à un éblouissant Francis Blanche, dans le rôle d'un officier teuton délirant, sa composition la plus populaire.

 

Les avions du film :

Deux scènes aériennes sur trois se passent la nuit (nuit "américaine"..), ce qui ne facilite pas l'observation des avions…

C'est un De Havilland DH-89A Dominie qui va parachuter (de nuit) Babette au dessus de la France. On aperçoit (après traitement de l'image) l'immatriculation de cet avion sur son aile droite, quand il est en vol : "F-BGON". Cet appareil construit en 1940 (c/n 6541) servit d'abord dans la RAF, comme "Dominie", avec le serial "X7381". Après la guerre, il fut vendu et exploité par des aéroclubs (G-ALZF), avant d'être acquis en, août 1952, par la société française Francair (F-BGON) de Paris, qui le revendit très rapidement au Service de l’Exploitation de la Formation Aéronautique, basé sur le terrain de Muret l'Hermitage, près de Toulouse. Ce service, dépendant de la Direction Générale de l'Aviation Civile, formait des pilotes, notamment pour Air France. Puis, il aurait servi d'avion largueur au Centre de parachutisme de Gisy-les­Nobles (89). En juin 1976, l'avion fut revendu à un particulier alors qu'il n'était plus en état de vol. En 1980, il fut restauré par L'AJBS et immatriculé "F-AZCA" en janvier 1981, au nom de Jean Salis. Depuis mars 1996, il appartient à l'AJBS, ayant retrouvé sa décoration d'origine, celle d'un Dominie de la RAF.

Sur la base RAF d'Abingdon, d'où il est censé décoller, on aperçoit en arrière plan, deux quadrimoteurs Blackburn Beverley qui n'ont rien à faire ici, puisque le premier ne vola qu'en juin 1950...En fait, le Dominie décolle du petit terrain de Meaux-Esbly (77) dont on reconnait les locaux (aéroclub, hangars…). L'avion fut légèrement accidenté à deux reprises, au décollage, pendant le tournage avec Brigitte Bardot.

L'avion qui ramène Babette (de nuit) vers l'Angleterre est un Stinson Reliant SR 10C portant les cocardes britanniques. La RAF utilisa effectivement onze Reliant civils qui avaient été réquisitionnés. En 1958/1959, il n'y en avait qu'un seul en France, immatriculé au nom de Jean Salis et il y a de fortes chances pour que ce soit cet appareil. Ce Stinson (c/n 3-5846, F-BBCS, puis F-GPJS) est toujours à la Ferté-Alais et participe à de nombreux meetings. La récupération d'agents, en France occupée, se faisait d'habitude avec des Westland Lysander, un avion aux qualités STOL, mieux adapté. Equipé d'un moteur de 870 chevaux, le Lysander III avait une autonomie de plus de 2 000 km, autre chose que les 275 chevaux du Lycoming du Reliant, dont l'autonomie maximale de 1 280 kilomètres, permettait néanmoins d'atteindre la région parisienne.

Au début du film, les deux pilotes français atterrissent en Angleterre dans un avion volé à la Luftwaffe, en l'occurrence un Nord 1002M qui passe facilement pour un Messerschmitt Bf.108, vu sa proche parenté.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

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