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BATAILLON DU CIEL


 

 


BATAILLON DU CIEL
1re époque : Ce ne sont pas des anges
2e époque : Terre de France.
 
 
 
Année: 1947
Pays : France
Genre : guerre
Durée : 3 h 20 min.
Noir et blanc

Réalisateur: Alexandre ESWAY
Scénario : Joseph KESSEL 

Acteurs principaux :
Pierre BLANCHAR (Ferans), René LEFEVRE (Baptiste), Janine CRISPIN (Berthe Servais), Jean WALL (Ben Sassein), Daniel MENDAILLE (Baron de Brandoz), Marcel MOULOUDJI (Le Canaque), Christian BERTOLA (Lieutenant de Carrizy), Raymond BUSSIERES
(Paname)

Photographie: Nicolas HAYER
Musique : Manuel ROSENTHAL Maurice THIRIET
Producteur: Raymond BORDERIE
Compagnie Productrice : Pathé cinéma

Avions :

  • Douglas C-47 Dakota, document.
  • Handley Page Halifax, document 
  • Hawker Typhon Mk.1b, document.
  • Hawker Tempest Mk.V, document
  • Short Stirling Mk. III/IV

 

 Notre avis :

Ce film a été tourné en France et en Angleterre en 1945, mais n’est sorti que le 5 mars 1947 à Paris. Le scénario est inspiré du livre de Joseph Kessel « Le bataillon du ciel » (1947) écrit d'après des témoignages recueillis par lui-même, au sein du 2ème RCP (Régiment de Chasseurs Parachutistes) en novembre 1944, alors que le bataillon était au repos prés d'Epernay, avant l'opération des Ardennes (Noël 1944). Ces Free French faisaient partie du SAS (Special Air Service) anglais, destiné à opérer derrière les lignes ennemies. Ce film relate donc, quoique de façon très romancée, des faits réels.

Les premiers SAS français (trois sticks de huit hommes) sont parachutés en Bretagne dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Leur mission est de prendre contact avec la Résistance afin de définir les combats à mener avec elle. Les premiers renforts en hommes et en matériel sautent sur la Bretagne dans la nuit du 9 au 10 juin, suivis bientôt par l'ensemble des effectifs du 4e BIA (Bataillon d’Infanterie de l’Air). Après de nombreux accrochages et combats avec l'ennemi, notamment au maquis de Saint-Marcel (Morbihan), les SAS et les Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) parviennent à faire la jonction avec l'armée du général Patton. Mais les pertes sont sévères : quatre vingt un parachutistes SAS ont été tués et cent quatre vingt quinze furent blessés lors de la libération de la Bretagne, du 6 juin à août 1944.

L’histoire en deux parties commence en juin 1944, quelque part en Angleterre, où s’entraîne un bataillon de parachutistes SAS de la France libre. Malgré une formation éprouvante, les hommes sont impatients d’en découdre et le moral s’en ressent. Les flirts et les amourettes avec les plieuses de parachute ne suffisent pas à occuper ces gaillards venus d’horizons très divers qui se disputent entre eux, ou se bagarrent dans les bars avec les soldats d’autres pays. Mais le jour J finit par arriver et le colonel Bouvier leur lit les ordres. Il seront les premiers à poser le pied sur le sol français, en sautant sur la Bretagne, pour aider la Résistance à entraver le déploiement des troupes allemandes en Normandie.

Dans la seconde partie du film, les SAS sont enfin en Bretagne et se mettent aussitôt au travail. Il leur faut recueillir des informations sur les forces et les déplacements de l'ennemi, organiser des embuscades et des sabotages. Le capitaine Férans installe son quartier général à St-Vallier et prend contact avec les FFI dirigés par le baron de Brandoz. Les premières accrochages ont lieu avec les premières pertes aussi. Quérec retrouve sa femme Berthe, qui est dans la résistance. Ils sont tous les deux faits prisonniers en compagnie de Véron et de Drobel. Sous la torture, Véron craque et donne l'emplacement du QG de leur unité : ils sont tous fusillés, avec plusieurs civils. Seul, Quérec parvient à s'enfuir, mais ne réussit pas à prévenir Férans qui est abattu avec ses hommes. Mortellement blessé, Quérec trouve la force de tuer l'officier SS qui commandait le détachement allemand. Les hommes de Férans auront tenu deux mois, retardant la division (fictive) Oder et permettant ainsi au général Patton d'implanter ses forces en Normandie. Il ne restera que deux survivants, François et Le gorille; tous leurs camarades seront décorés, à titre posthume.

Ce film ayant été réalisé avec un budget assez étriqué, la première période, montrant l’entraînement des parachutistes, est la plus intéressante, d’autant que c’est elle où on trouve le plus d’avions. Ce film de parachutistes, réalisé de façon un peu terne, manque de souffle épique et nous lui préférons « Un pont trop loin ».

Ce qui est bien avec ces films produits entre 1945 et 1950 (« Jéricho », « Le grand cirque »…), c’est que tout, armes, véhicules, blindés, uniformes, est authentique et exact. On voit ainsi deux vrais Schützenpanzerwagen Sd.Kfz.251 Hanomag attaquer une des Jeeps des commandos français. Plus tard, leur PC est encerclé par des troupes acheminées en camions Opel Blitz et semi chenillés Sd.Kfz.6/1 Büssing NAG BN9, escortés par des Sd.Kfz.251 Hanomag et un Sturmgeschütz (canon d’assaut) III Ausf. G. Il est vrai qu’en 1945, en Bretagne comme en Normandie, le matériel allemand jonchait littéralement les routes et les champs. Sur des documentaires, on voit un radar Freya (antenne rectangulaire) et un Würzburg (antenne ronde), censés être la cible des commandos.

Ce film de circonstance fit plus de huit millions d’entrées, ce qui le classe aujourd’hui parmi les treize premiers films français les plus vus en France ! Après cinq ans d’occupation allemande, pendant lesquelles les soldats français avaient défendu « notre honneur militaire » (dixit le Maréchal) en combattant contre les Alliés, en Afrique, au Moyen Orient ou en Russie (Division Charlemagne, LVF…), le public semblait apprécier les exploits des « first of the few », des trop rares Français qui avaient su, dès le début, identifier le véritable ennemi de leur pays et qui n’avaient pas accepté (avec soulagement) l’Armistice de Pétain, comme beaucoup…

Certes, ce film est plus sur le bataillon, que sur le ciel, mais on peut y observer quelques avions intéressants, plutôt rares au cinéma.

 

Les avions du film:

Les avions qui transportent les «Free French » sont des Short Stirling Mk. III (comme le LK502) et Mk.IV (comme le LK254), dont on voit une bonne douzaine alignés sur un terrain anglais. A partir de 1944, le principal rôle de ces bombardiers était de remorquer les planeurs et d’assurer des missions de transport ou de parachutage. Le Mk.IV était un Mk.III débarrassé de ses tourelles supérieure et frontale et muni d’une trappe située dans le plancher, derrière la soute à bombe. La tourelle arrière était toutefois conservée, mais munie de deux mitrailleuses au lieu des quatre habituelles. On remarque, sous cette tourelle, la grosse ferrure en U destinée au remorquage d’un ou plusieurs planeurs, selon la taille. Lors du parachutage des commandos, on voit également le cadre mobile, abaissé derrière la trappe, pour recevoir les static lines et les empêcher de se prendre dans le stabilo.

Ces avions appartiennent au Transport Command de la RAF et portent leurs codes de temps de guerre : « ZO » (dont les A-ZO, B-ZO, K-ZO) et « 7T » (dont les J/R/S/-7T) pour le squadron 196, « 5G » pour le squadron 299 (dont le C-5G). Un avion d’une unité d’entraînement, la 1654 Heavy Conversion Unit (code JF) apparaît rapidement au milieu de ces avions

Le film utilise des documents d’époque montrant des parachutages d’hommes et de matériel à partir de Stirling, mais aussi de Douglas C-47 Dakota (dont on voit un exemplaire au sol, derrière les parachutistes qui s’entraînent dans un hangar) et de Handley Page Halifax qui parachutent des Jeeps suspendus au bout de quatre coupoles de 42 pieds, une scène spécialement tournée pour le film. Ce type de largage était effectué uniquement au bénéfice des hommes du SAS qui n’emmenaient pas de cameramen dans leurs opérations...Un Halifax pouvait emporter une Jeep et sa remorque, ou deux Jeeps, prenant place dans la soute à bombe.

Sur d’autres documentaires, on voit des Hawker Typhon Mk.1b (dont les XP-M/C) du squadron 174 et des Hawker Tempest Mk.V (dont le W2-E) du squadron 80, dans leurs œuvres, autrement dit, en train d’harceler des convois allemands à la roquette et au canon.

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

 

 

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