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X-15

  X-15

 
Année : 1961
Pays : USA
Durée : 1 h 46 min.
Genre : Drame
Couleur

Réalisateur : Richard DONNER
Scénario : James Warner BELLAH
Histoire originale : Tony LAZZARINO 

Acteurs principaux :
David MCLEAN (Matt Powell), Charles BRONSON (Lieutenant colonel Lee Brandon), Ralph TAEGER (Major Ernest Wilde), Brad DEXTER (Major Anthony Rinaldi), Kenneth TOBEY  (Colonel Craig Brewster), James GREGORY (Tom Deparma), Mary Tyler MOORE (Pamela Stewart), Patricia OWENS (Margaret Brandon), Lisabeth HUSH (Diane Wilde).

 

Musique : Nathan SCOTT
Photographie : Carl E. GUTHRIE
Prise de vues aériennes : Jack FREEMAN
Conseillers techniques : Capitaine Jay HANKS (USAF), Milton Thompson (NASA)
Producteur : Edward W. KOCH
Compagnie productrice : Essex Productions

Avions ;

  • -Boeing, NB-52A
  • -North American X-15

             

Notre avis :

 Le réalisateur de ce film eut un accès privilégié à la base de l’USAF d’Edwards (Ca.) ainsi qu’au centre de recherche Dryden de la NASA. La recherche de financement était pour la NASA et pour l’USAF une condition sine qua non pour la poursuite de leurs programmes concernant les vitesses hypersoniques et le vol dans la haute atmosphère. 1961 est la grande année de l’avion fusée X-15, muni désormais d’un gros moteur (XLR 99) qui lui permet d’atteindre les confins de l’espace. On fit donc appel au mass media pour présenter aux contribuables américains une image héroïque du programme X-15. Ce film est surtout une sorte de reportage sur les essais, les difficultés rencontrés, mais aussi sur la vie des pilotes et de leurs familles sur la base d’Edwards. Il ne faut pas trop y chercher une quelconque valeur artistique, si ce n’est de très belles et très saisissantes vues aériennes filmées par une équipe spécialisée de l’USAF. Rappelons que cinq auparavant, un autre film, « Je  reviens de l’enfer », montrait tous les essais du Bell X-2, sur la même base d’Edwards.

 Le film commence par un commentaire introductif en voix off, présentant tous les protagonistes de l’histoire qui va suivre. Il n’y a pas à proprement parler de scénario. Le film s’étend sur le stress des épouses qui parfois ne pouvant en subir d’avantage préfèrent partir, quitte à revenir plus tard. Elles vivent au rythme des sirènes qui annoncent à chaque fois un malheur ; certaines développent des maladies psycho somatiques. Le stress n’est pas moins fort chez les pilotes qui explorent un domaine entièrement nouveau, et donc plein d’imprévus. Des officiers de l’USAF se demandent s’ils doivent continuer à exposer la vie de leurs pilotes conscients des énormes risques auxquels il les exposent. Vols interrompus, pannes du moteur fusée, explosions en l’air ou au sol, atterrissages d’urgence sont monnaie courante et la mort est parfois au rendez vous. Mais le programme se poursuit jusqu’aux frontières de l’espace.

 X-15 est un hommage justifié à une poignée d’hommes courageux. même les pilotes accompagnateurs n’étaient pas l’abri du danger, comme le montre le film. Il s’agit certes d’une œuvre de propagande, mais d’une grande honnêteté, termes souvent antinomiques. On ne cache pas les multiples accidents au spectateur, et on en rajoute même! Plusieurs fois, dans le programme on frôla effectivement la catastrophe. Le film montre ainsi l’accident survenu au sol, le 8 juin 1960 au troisième X-15 (56-6672), lors de l’essai du moteur XLR 99 qui faillit coûter la vie à Scott Crossfield. Dans le film, le lieutenant colonel Brandon, alias Bronson, se tue lors de la vidange de ses réservoirs de carburants avant l’atterrissage. En fait, le premier et seul accident mortel ne survint qu’en novembre 1967, quand Michael Adams se tua, suite à une panne du système de contrôle de stabilisation balistique.

 Quand le film sortit en décembre 1961, le X-15 avait déjà atteint mach 6 et une altitude maximale de 66 000 mètres. Dans le film on voit le X-15 en vol suborbital ; c’était devancer l’événement. Ce n’est que le 17 juillet 1962, que Bob White emmena l’avion à 95 935 m et devint ainsi le premier aviateur-astronaute, après avoir flotté dans l’espace « officiel »selon l’ USAF, c’est à dire à plus de 80 km d’altitude. S’il est vrai que le projet X-15 faisait parti de la course à l’espace engagée avec l’URSS après le lancement de leur Spoutnik (4 octobre 1957), il n’était pas conçu comme avion orbital.

 Dans ce film, tout est vrai et les vues aériennes sont meilleures que dans certains documentaires filmés sur le sujet. Au niveau technique tout est d’une grande exactitude. Le script fut revu dans ses moindres détails par les ingénieurs de la NASA et de l’USAF. Même dans les scènes tournées par les acteurs dans le cockpit, tout est exact, (planche de bord, manœuvres) y compris les communications radios. Ici, rien de faussement sensationnel, pas d’invraisemblances pour corser l’histoire. Hollywood est resté à la porte de la base d’Edwards ; l’intensité dramatique réside dans les seuls faits. Ceci est particulièrement remarquable quand on connaît le niveau des films de science-fiction ou d’aviation, tournés à la même époque. Les cinéphiles n’aimeront pas, mais les aérocinéphiles apprécieront que le X-15 n’ait pas été traité à la sauce hollywoodienne.

 

 Les avions du film :

 Les quarante huit minutes de scènes aériennes, presque la moitié du film, ont été tournées à la base d’Edwards (Colorado). Tous les avions vus dans ce film sont les acteurs réels de l’histoire.

 Le film montre les North American X-15 n° 2 et 3 (66671, 66672), équipés du moteur fusée XLR99. Rien, ou presque, ne nous est caché de ces appareils : entrée du pilote dans le cockpit, procédure de démarrage du moteur fusée, largage du NB-52, séquence d’atterrissage avec largage de la moitié de la dérive inférieure, sortie des patins et des roues avant, au tout dernier moment. On a de superbes vues à très haute altitude prises par des caméras de l’avion dirigées vers l’arrière. Ici, comme à l’atterrissage, on a une incroyable impression de vitesse. Mais quand le X-15 se retrouve dans l’espace, on a eu recours à deux maquettes représentant le premier (6670) et le troisème (6672) appareils. Lors de la réentrée dans l’atmopshère, les points chauds (bords d’attaque de la dérive, des empennage, des ailes, le nez sont bien montrés..

 On voit les deux Boeing, NB-52A (52003) et NB-52B (52008) sélectionnés pour larguer le X-15, et arrivés à Edwards en février et juillet 1959. Un des deux avions d‘accompagnement est un North American F-100C-20 NA (63963) biplace. Quand il se crashe, on utilise le film d’un accident survenu à un F-100C (54-1907) le 10 janvier 1956, sur la même base d’Edwards ; l’on y voit l’appareil cabré effectuer à quelques mètres au dessus de la piste, une sorte de danse,sustenté uniquement par son réacteur, PC allumé. Cette danse était macabre car l’avion finit par s’écraser dans un torrent de flammes en tuant le pilote. Cette séquence sera utilisée par de nombreux films dont « The hunters » (1958). L’autre avion d’accompagnement est un Lockheed YF-104A (52964). A coté de ces aéronefs, le Piasecki H-21 Workhorse fait figure de coléoptère préhistorique. !

 Devant le quartier général de la NASA, à la base d’Edwards, trône le Bell X-1E (6063) dont le moteur fusée permit de mettre au point celui du X-15.

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

 

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