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THE 1000 PLANE RAID

THE 1000 PLANE RAID  

 
 
Année : 1969
Pays :Etats-Unis
Genre: guerre
Durée :1 h 53 min.
Couleur
 
Réalisateur: Boris SAGAL
Scénario : Ralph BARKER , Donald S. SANFORD
 
Principaux acteurs :
Christopher GEORGE (Colonel Greg Brandon), Laraine STEPHENS (Gabrielle), J.D. CANNON (Général Palmer), Gary MARSHAL (Wing Commander Taffy Howard), Michael EVANS (Commandant du groupe), Gavin MacLEOD (Sergent Kruger), Noam PITLIK (Lieutenant Jacoby), Ben MURPHY (Lieutenant Archer), Bo HOPKINS (Capitaine Douglass), Tim McINTIRE (Lieutenant Quimby), Barry ATWATER (Général Conway), Scott THOMAS (Lieutenant Richman).

Musique : James HASKELL
Photographie : William W. SPENCER
Producteur : Lewis J. RACHMIL
Compagnie productrice : United Artists

Avions :

  • Boeing B-17G, N83525, N3713G, N17W

 

Notre avis :

 Hollywood produisait toujours des films sur la seconde guerre mondiale, à la fin des années 1960. Malheureusement, la qualité n'était pas toujours au rendez vous. Le film d'United Artists "The thousand plane raid" est l'exemple typique des films de guerre à petit budget produits pendant cette période.

 Vaguement inspiré du livre de Ralph Barker "The thousand plane raid" (1966), le scénario est centré sur le chef du 103rd Bomb group, le colonel George Brandon, qui a imaginé de rayer de la carte une des principales usines d'aviation allemandes par un raid massif, de jour, constitué d'un millier d'avions. Malgré ses nombreux efforts pour convaincre ses supérieurs, ces derniers pensent qu'il s'agirait d'une mission suicidaire. Seule son amie, et confidente, le lieutenant Gabrielle Ames, trouve que son plan est valable. En attendant la décision du quartier général, Brandon a beaucoup de mal avec ses pilotes dont certains sur le point de craquer. Il faut resserrer la discipline de vol, revoir les procédures, et reprendre l'entraînement. On lui adjoint un officier anglais, le wing commander Taffy Howard, un pilote de chasse, qui va apprendre à ses hommes à mieux se protéger contre la Luftwaffe. A la surprise de Brandon, son plan est finalement accepté ! En dépit de quelques problèmes initiaux, Brandon mène enfin son groupe dans ce qui est la plus grande opération de bombardement de la guerre. Mais il s'écrase au décollage ! Sorti indemne du brasier, il réussit à trouver un autre bombardier où embarque également Howard, bien qu'il désapprouve ce raid. Brandon reprend la tête de l'armada aérienne. Lors du bombardement, son avion est atteint par les chasseurs et il est blessé à la jambe. Il réussit néanmoins à ramener son B-17 endommagé à la base où l'avion atterrit sur le ventre. Il y a beaucoup de pertes, mais l'objectif est anéanti.

 Il faut d'abord préciser que ce qui est présenté dans le film comme le premier raid aérien comportant mille bombardiers, est inexact. Un tel raid avec le nom de code "Millenium",  avait déjà été lancé sur Cologne par la RAF dans la nuit du 30 au 31 mai 1942, avec 1047 appareils exactement. C'est d'ailleurs de ce raid que le livre de Ralph Barker parle. Des tracts lancés sur l'Allemagne les jours suivants avertissaient la population que ce n'était que le commencement, et que d'autres villes allemandes allaient bientôt recevoir la visite d'une telle nuée de bombardiers…Ce genre de raid massif fut décidé par le chef du Bomber Command anglais, Arthur "Bomber" Harris, pour atteindre le moral des Allemands, mais surtout, pour montrer au gouvernement anglais que le rôle du Bomber Command était absolument indispensable dans l'obtention de la victoire. En 1944, la 8th Air Force surnommée la "Mighty Height", avec ses deux cent mille hommes, sera en mesure de réunir plus de deux mille bombardiers et mille chasseurs en une seule mission, contre les objectifs en Europe.

 Un des rares faits notables de ce film est qu'il est la seule production d'Hollywood décrivant les opérations d'un groupe de bombardiers de la 8th Air Force, qui est entièrement en couleur. En dehors de çà, le film n'a pas grand mérite. Les limites du budget ont obligé de recourir à des emprunts à des films comme "Twelve o'clock high", et au documentaire de William Wyler, "Memphis Belle". Le scénario est bourré de clichés qui parfois confinent au comique. Pourtant, bien que cela apparaisse peu dans le film, beaucoup de temps et d'efforts ont été dépensés pour réaliser les scènes aériennes. Tous les extérieurs furent filmés pendant l'hiver 1968 dans le nord de la Californie, à Santa Maria (une scène se déroule dans une allée d'Eucalyptus, une espèce qui doit être rare dans les paysages, du nord de Londres..). L'aéroport local avait été entièrement camouflé pour ressembler à une base de la 8th Air Force en 1943, y compris les ateliers d'entretien et la tour de contrôle dans la style de l'époque. Notons que le nom de la base du 103rd Bomb Group, Steeple Bassington, est fictif; c'est peut être la réunion des noms de deux bases américaines, Steeple Morden, et Bassingbourn, située à proximité, dans le Cambridgeshire

 Le réalisateur Boris Segal et son équipe passèrent deux semaines sur l'aéroport de Santa Maria à filmer toutes les scènes, en l'air comme au sol. De nombreuses vues furent prises en vol, à partir du North American B-25 (N1203) de Frank Tallman. Les six semaines de tournage s'achevèrent aux studios Samuel Goldwynn d'Hollywood, et à la Greystone Mansion de Beverly Hills, qui avait été reconvertie en quartier général de la 8th Air Force, pour le film.

 "The thousand raid" sortit le 18 juin 1969 à Portland (Oregon). Les critiques furent des plus tièdes. Comme souvent, seules les scènes aériennes valaient vraiment la peine d'être vues.

 

Les avions du film :

 Le tournage employa trois Boeing B-17, loués à des particuliers. Deux étaient des DB-17P, c'est à dire des B-17 modifiés pour diriger par radio un B-17 sans pilote (QB-17) qui servait de cible pour des missiles. Ces B-17 furent rééquipées avec leur armement, notamment les tourelles ventrales et dorsales, ces dernières apparaissant toutefois, un peu "vides". Les tourelles de menton ne furent pas installées, car il s'agissait d'imiter les B-17F en service en 1943 qui en étaient dépourvus.

 L'ancien B-17 G-85-DL S/N (s/n 44-83525) immatriculé N83525, de Frank Tallman apparaît dans le film comme le "25053", code KY-L, avec le nom "Balls of fire". Il était piloté par Jim Appleby et Skip Marsh. On l'avait recouvert d'un camouflage ressemblant vaguement à celui du B-17F "Memphis Belle" du documentaire de Wyler. Cet avion provenait du parc de Davis-Monthan et était en 1959, le dernier B-17 de l'USAF. Il vola aussi pour le film "McArthur" (1977) sous le nom de "Suzy Q", avec le même code. En 1983, il fut acquis par le Weeks Museum de Polk City (Floride), et exposé en plein air. En août 1992, il fut endommagé par l'ouragan Andrew. Il a été restauré depuis, en conditions de vol.

 Son "sister-ship", provenant également de Davis Monthan, le B-17G (s/n 44-83684) immatriculé N3713G, fut loué à Ed Maloney. Il était piloté par Don Lykins et Bob Gride. Dans le film, c'est le "124485" (le serial du vrai "Memphis Belle") appelé "Bucking Branco", avec le code A-DF. C'est l'avion dans lequel Brandon se crashe au décollage. Il avait reçu un camouflage plus conforme que le "Balls of fire". Cet avion venait de tourner dans la série TV "Twelve o'clock high", filmée à Ontario, entre 1964 et 1967. Actuellement, ce B-17 est toujours au Air Museum de Chino (ex Ontario). Il doit être restauré pour voler de nouveau, grâce au financement de la chaîne de restaurants Ruby's Diner.

 Le troisième B-17 était un rare B-17F/TB-17F (s/n 42-29782) immatriculé N17W, appartenant à Aircraft Specialities Inc., une société de lutte contre les incendies de forêt, basée à Phoenix (Arizona). Cet avion fut le premier B-17 à être transformé en avion citerne. Dans le film il reçut le nom de "Can Do" que porta réellement un B-17 du 309th Bomber Group (mais avec un autre nose-art). Il tournera dans "Tora, Tora, Tora" et dans "Memphis Belle ". Il fit son dernier vol en décembre 2003, et il appartient maintenant au Museum of Flight Foundation de Boeing Field, à Seattle. L'avion est actuellement stocké à Renton (Washington) pour des travaux d'entretien.

 Lors des scènes de combat, le film utilise plusieurs extraits du documentaire "Memphis Belle" et aussi d'autres films, où on reconnaît un Messerschmitt Me 108. Les avions allemands au début du film, sont représentées par des maquettes de Bf. 109 pas très exactes. En gros plan, on voit un cockpit de Me 109G-6 dotés d'une verrière à montants simplifiés, de type Erla. L'avion de Taffy Howard qui vient au secours du B-17 du colonel Brandon, est une maquette de Supermarine Spitfire F.XXII avec le code AE-G (402nd Fighter Squadron) mis en service à la fin de la guerre. Pour les gros plans du cockpit de ce Spit muni d'une canopée en goutte d'eau, on utilise un (vrai) cockpit de Vought F4U-4 Corsair!

 

 Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

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