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PROJET ARROW

 

PROJET ARROW

Vo. THE ARROW

 

Année : 1997
Pays : Canada
Genre : Drame
Durée : 3 h.
Couleur

Réalisateur : Don McBREARTY 
Scénario : Keith Ross LECKIE

Acteurs principaux :

Dan AYKROYD (Crawford Gordon), Sara BOTSFORD (Kate O'Hara), Ron WHITE (Jack Woodman), Aidan DEVINE (Jim Chamberlin), Nigel BENNETT (James « Jim » Floyd), Jonathan WHITTAKER (Fred Smye), Ian D. CLARK (Edward Critchley), David BROWN (Joe Paloffski)

Producteurs : Aaron Kim JOHNSTON, Eric JORDAN
Musique :Christopher DEDRICK
Photographie : Rene OHASHI
Compagnie productrice : Film Works, The Tapestry Pictures, Téléfilm Canada, Victor Solnicki Productions

Avions :

  • -Avro CF-100 Canuck
  • -Avro CF-102 Jetliner, document.
  • -Avro CF-105 Arrow, maquette éch. 1/1
  • -Beechcraft D-18S Mk.3N Expeditor


Notre avis :

Le 12 et le 13 janvier 1997, la chaîne canadienne CBC diffusa une série de trois heures, en deux parties, intitulé « The Arrow » qui provoqua de fortes réactions parmi les spectateurs. C’est que le sujet était fort polémique. Il s’agissait de la construction par le Canada de son premier (et dernier) chasseur supersonique « Arrow » qui, à la fin des années cinquante, était la fierté de la jeune industrie aéronautique nationale. Cet appareil est présenté comme le meilleur du monde, en avance de plusieurs années sur les matériels équivalents anglais et américains, pouvant même atteindre l’espace…La décision du gouvernement conservateur de mettre brutalement fin à ce programme budgétivore, lancé par les Libéraux, provoqua la consternation. Le problème devint politique. Pour une fois que l’ancienne colonie du Canada s’émancipait en montrant son savoir faire… On accusa le voisin américain de trahison, d’avoir fait pression sur le gouvernement canadien pour arrêter un programme qui, soit disant, menaçait son hégémonie technologique. Ce film, tourné vingt huit ans plus tard, montrait que la plaie n’était pas encore refermée.

 Tout commence en 1953. Le biréacteur d’interception CF-100 construit par Avro Canada ne répond plus aux nouvelles menaces auxquelles doit faire face le pays. La Royal Canadian Air Force émet alors un cahier des charges pour un intercepteur moderne, armé de missiles, pouvant atteindre Mach 2 et plus et 25.000 mètres d’altitude. Le nouveau PDG d’Avro, Crawford Gordon relève le défi en s’entourant de jeunes ingénieurs compétents comme Jim Chamberlin. Ce dernier propose, un avion à aile delta, biréacteur, biplace. Le projet est accepté sur le papier, par la RCAF. Le Canada ne possédant pas de soufflerie bi-sonique, la maquette de l’appareil est essayé dans celle de la NACA à Langley Field, en Virginie. D’autres essais à grande vitesse sont effectués en fixant des maquettes au bout de fusées. Peu à peu, l’avion trouve sa forme définitive. De très nombreux problèmes doivent être résolues : le dessin de l’aile s’avère très ardu ; elle doit garder toute sa portance à Mach 2, elle doit être aussi peu épaisse tout en permettant d’y loger le train d’atterrissage. Celui-ci est raccourci en inclinant l’aile vers le bas de quelques degrés. Il faut aussi trouver de nouveaux alliages à base de titane pour que la structure puisse supporter un fort échauffement, ce qui fait augmenter le coût de l’appareil. Vu sa vitesse, le pilotage de l’avion nécessite l’emploi d’ordinateurs de bord couplés aux commandes et restituant les efforts. Il n’y a aucun moteur convenable disponible sur le marché. Il y aura donc deux avions, un Mark 1 à moteur américain P&W J-75 et un Mark 2, avec un moteur canadien Orenda Iroquois. En 1957, l’avion devient le CF-105 « Arrow ». Le 4 octobre 1957, le premier prototype fait sa sortie publique. Le même jour, les Soviétiques lancent leur satellite Spoutnik. Cet événement laisse présager que l’avenir appartient aux missiles intercontinentaux... La mise au point du CF-105 Arrow prend du temps et le CL-20l ne fait son premier vol que le 25 mars 1958 aux mains de Jan Zurakowski, dit « Zura ». On a dû construire un simulateur de vol couplé à l’ordinateur le plus puissant disponible au Canada. Cinq avions sont construits et les essais se poursuivent ; le CL-204 atteint mach 1.96 en novembre 1958. Mais les jours de l’appareil sont comptés. Les coûts du programme ont explosé et, après plus deux cent millions de dollars dépensés, l’avion n’est pas prêt et son réacteur Iroquois en est encore aux essais. Le nouveau gouvernement conservateur de John Diefenbaker a d’autres priorités que ce programme militaire, alors que les Etats-Unis se proposent d’incorporer le Canada dans leur système défense où le CF-105 sera remplacé par des fusées Bomarck. En outre, les débouchés de l’avion apparaissent peu évidents, les USA ne désirant pas s’équiper de matériel étranger. Il est donc décidé d’arrêter brutalement le programme Arrow au grand dam des 13.000 employés de l’entreprise. Le comportement du directeur d’Avro qui s’oppose violemment à Diefenbacker ne fait rien pour sauver la situation. La destruction de tous les plans, films, pièces et prototypes est aussitôt ordonnée. Des « chasseurs de têtes » des entreprises américaines commencent à recruter les ingénieurs les plus compétents. Ce 20 février 1959 est appelé le « vendredi noir ». Le lendemain, l’ingénieur chargé des essais et le pilote, montent secrètement à bord du dernier prototype, le RL-106, qui n’est pas encore démantelé ; ils décollent après avoir reçu du Air Marshall Curtis un plan de vol vers une destination top secret…La légende commence.

Le film indique dans le générique de fin le devenir des principaux personnages de l’histoire Le pilote d'essai, le lieutenant (appelé capitaine dans le film) Jack Woodman, démissionna de la R.C.A.F. Le concepteur de l'Arrow, Jim Chamberlin fut engagé par la NASA. Il fut suivi par des milliers de confrères (dont John Hodge, Fred Matthews, Tex Roberts..). Avro Canada fut racheté en 1962 par Hawker Siddeley. Son président, Crawford Gordon, licencié, mourut alcoolique quelques années plus tard, oublié de tous.

Aucun Arrow n’échappa au chalumeau du ferrailleur, mais effectivement le RL-206 survécut, ou du moins sa partie avant, qui fut dérobée à temps par les employés d’Avro et soigneusement cachée avant de réapparaître des années plus tard, plus tard au Canada Aviation Museum d’Ottawa qui conserve également le bout des ailes, la dérive et une jambe du train principal. Beaucoup de documents et de films échappèrent à la destruction. Une cassette VHS « Avro Arrow CF-105..A short story » fut tirée d’un film publicitaire « Supersonic sentinel », tourné à l’époque par Avro et distribué aux chaînes de télévision.

L’annulation du programme porta, certes, un coup mortel à l’industrie aéronautique canadienne qui avait voulu jouer dans la cour des « grands ». Il est vrai aussi que le pari d’Avro était colossal, à la mesure des demandes exorbitantes de la RCAF qui dépassaient tous les cahiers des charges émis dans le monde occidental. La RCAF avait décidé de s’équiper de matériel national, alors que pendant la guerre, le Canada avait été équipé d’avions dépassés que l’Angleterre et les USA avaient bien voulu lui céder. Mais passer du classique Avro CF-100, tout à fait conventionnel, à l'intercepteur bisonique CF-105 Arrow, représentait un bond technologique énorme. Il fallut non seulement construire une cellule capable de vitesses très élevées, mais aussi mettre au point un système de vol électronique perfectionné (système fly by wire) et un système d’arme, l’Astra 1, malgré un expertise canadienne fort limitée en la matière…Quant au réacteur, au lieu de s’allier à des constructeurs étrangers (comme le fit la SNECMA, en France), les Canadiens préférèrent développer seuls un moteur très évolué, l’Iroquois, et tout cela, simultanément. C’était pousser le bouchon un peu loin. On ne devient pas une puissance aéronautique de premier plan en six ans (Cf. la Chine qui dispose de bien d’autres ressources que le Canada). Et puis, il ne s’agit pas de fabriquer un avion bourré de technologie, encore faut-il le vendre, et en France, on est bien placé pour le savoir…Le Canada n’était pas un marché suffisant pour absorber la production. Les besoins de la RCAF furent d’abord estimés à 5 ou 600 appareils, mais en 1957, la commande fut réduite à 100, puis à 37 exemplaires de pré-série…

Le film caricature l’opposition entre Libéraux, pro Arrow, et les Conservateurs, anti Arrow. Il y avait en fait des pro et des anti dans les deux camps, beaucoup de politiques ayant des doutes sur l’avion. Il était évident que ni les USA, ni l’Angleterre n’achèteraient le Arrow. Les coûts de développement de l’avion et de ses systèmes, devenaient astronomiques et amenaient à sacrifier les budgets de la Marine et de l’Armée de Terre. En mai 1958, le programme avait coûté au contribuable 233 millions de dollars et devait atteindre 387 millions, en mars 1959…

Le système d’arme dont le coût dépassait celui de la mise au point de l’avion, était le point faible du projet. Il fallut se tourner vers les Etats-Unis et reprendre un système qu’eux-mêmes avaient abandonné, car trop dispendieux. Or, un chasseur n’est rien sans système d‘armes et aujourd’hui un chasseur est construit « autour » de celui-ci et non l’inverse. Il y avait enfin un changement radical dans les données de la défense de l’Amérique du Nord, dont le Canada faisait partie bon gré mal gré. Le danger venait maintenant de l’espace.

Ce drame à caractère documentaire (et passionnel) fut généralement bien reçu par la critique, mais certains trouvèrent qu’il avait pris trop de liberté avec la vérité historique. Bien que cette mini série soit basée sur des faits réels, elle reste un œuvre de fiction, avec des personnages qui n’ont pas existé, comme Kate O’Hara, une femme ingénieur qui est un des principaux personnages du film et personnifie toutes les femmes qui participèrent au programme Arrow. Elle introduit aussi l’indispensable élément romantique dans ce film très technique.

Ce téléfilm masque ou déforme certains faits. Ce programme censé être canado-canadien a dû faire appel plusieurs fois aux Etats-Unis : à la NACA, pour la soufflerie supersonique (ce qui est signalé dans le film), à l’USAF pour obtenir un B-47 devant servir de banc d’essai en vol du moteur Iroquois (le film n’en parle pas), aux compagnies américaines RCA et Minneapolis Honeywell pour le système d’armes Astra 1 (dérivé du Sparrow 2) qui fit ses essais à Point Mugu (Californie)…Avro Canada n’ayant pas les connaissances nécessaires à la conception d’un avion supersonique, dut faire appel à des ingénieurs étrangers. L’équipe n’était pas formé du seul Jim Chamberlin, comme dans le film. Elle était composée en réalité d’une majorité de Britanniques (Jim Floyd, Ej Silling, John Frost..), de Canadiens, d’Américains et de Polonais, et pas seulement du seul Zura, le pilote d’essai d’Avro. Les Canadiens, en fait, occupaient surtout les postes administratifs …

On a l’impression que Jim Chamberlin trouve tout seul le principe de l’aile delta, alors que le Convair F-102 vola en 1953 et l’Avro Vulcan dès 1949…Plus tard, c’est encore lui qui réinvente la loi des aires, découverte en 1952 par Richard T. Whitcomb. Les problèmes concernant l’aile delta et le vol transsonique avaient déjà été étudiés et défrichés par les Allemands, pendant la guerre.

Le moteur Iroquois qui équipa le CL-206 (qui ne vola jamais) ne fut pas commandé à des centaines d’exemplaires par la France pour le Mirage IV, comme prétendu dans le film. Le moteur de la SNECMA n‘étant pas prêt à temps, l’Iroquois fut seulement « envisagé » avec trois autres moteurs anglais et américains. Ce fut le Pratt & Whitney J75 qui fut finalement retenu et pas le moteur canadien.

Le programme de la soucoupe AZ-9 Avrocar, mentionné comme un projet d’avenir intéressant l’US Army, fut en réalité un échec (l’Avrocar fut surnommé par un magazine spécialisé « la meilleure tondeuse à gazon de l’année » !)..

Le programme Arrow est devenu, au Canada, la source de nombreuses publications centrées sur la théorie du complot et s’étendant sur le mystère entourant la fin précipitée du programme ; l’acharnement des autorités à faire disparaitre toute trace du projet paraît extrêmement suspect; qu’est-ce que cela cachait ?.. Le mythe s’est installé et des générations se berceront du rêve brisé du super chasseur canadien, le meilleur au monde, condamné par un gouvernement médiocre, à la botte des USA. Rappelons aussi que le programme Arrow fut stoppé trois jours avant le cinquantième anniversaire du premier vol effectué au Canada par A.D. McCurdy sur son Silver Dart, le 23 février 1909. Coté communication, le gouvernement Diefenbaker n’était pas très au point, et cela passa sans doute pour de la provocation…

Enfin, s’il est facile de se rappeler d’un bel avion (Cf. le Concorde en France..), on a oublié au Canada, bien d’autres projets, certes, plus terre à terre, moins glorieux, mais tout aussi dispendieux (Pickering airport, Spadina Expressway, le blindé Bobcat...). En Angleterre, qui se rappelle aujourd’hui du bombardier BAC TSR2, envoyé à la casse en 1965, après avoir coûté des centaines de millions de livres ? A propos de ce dernier avion, un ingénieur anglais dit, avec raison, qu’un avion militaire moderne a quatre dimensions : l’envergure, la longueur, la hauteur et la…Politique. Le Arrow n’avait eu que les trois premières de bonnes.

 

Les avions du film :

Le film devait être tourné au départ sur l’ancienne base de la RCAF de Downsview, fermée en 1996, et dont les vieux hangars convenaient parfaitement à l’époque du film. Suite à une suppression des crédits alloués par la province d’Ontario, l’équipe dut se transporter sur une partie désaffectée de l’aéroport de Winnipeg (Manitoba).

N’ayant aucun CF-105 sous la main (ou des morceaux.. ), les studios utilisèrent une réplique grandeur réelle du RL-201, construite par Allan Jackson de Wetaskiwin (Alberta). Ce passionné d’aviation avait commencé cette réplique en 1989. En 1996, elle était achevée à 70% et la production offrit de financer son achèvement pour le tournage. Après le film, elle parut dans plusieurs meetings, puis fut donnée au Reynolds-Alberta Museum à Wetaskiwin où elle est exposée, à l’extérieur.

Dans le film, les vues de la maquette sont mélangées avec des films d’époque en noir et blanc et parfois en couleur. Pour les vues aériennes on a utilisé deux maquettes radiocommandées au 1/8° construites par la société R/C Hangar, avec train rentrant et propulsion par jet, qui furent filmées à partir d’un hélicoptère. Sur un document à l’usine Avro de Malton, on voit trois CF-105 alignés, dont le RL-203. A coté d’eux, est parqué le Boeing B-47E (devenu CL-52, serial X-059) prêté par l’USAF pour les essais du réacteur Iroquois. Le RL-203 fut le seul appareil a amené un passager le 19 fevrier1959; ce n’était pas un femme, comme dans le téléfilm, mais un technicien chargé de l’AFCS (Automatic Flight Control System) qui donna beaucoup de fil à retordre aux ingénieurs.

Pour les autres avions du film, vus uniquement au sol, la production utilisa les ressources locales, en se tournant vers le « Western Canada Aviation Museum » situé à proximité de l’aéroport de Winnipeg.

Le film ne montre qu’un seul vrai Avro CF-100 Canuck, tout alu sans marques avec des bidons de bout d’aile rouge orangé. Cet avion robuste resta en service jusqu’en fin 1981. Dans le film, on voit un Canuck piloté par Jack Woodman dépassant en piqué le mur du son, malgré ses ailes droites. Il s’agit d’un fait réel, survenu le 18 décembre 1952, mais l’avion, un CF-100 Mk.IV, atteignit Mach 1.08 aux mains du pilote d’essais d’Avro, Jan Zurakowski, qui n’eut pas à s’éjecter et put atterrir normalement. Sur un documentaire, on voit un Canuck Mk.5M lancer des Sparrow 2 devant équiper le CF-105. Comme pour le Arrow, les studios firent construire deux maquettes de Canuck radiocommandées. Elles furent toutes les deux détruites lors du tournage de la scène du crash, au début du film.

Le premier ministre sortant utilise pour ses déplacements un Beechcraft D-18S Mk.3N Expeditor de la RCAF portant le vrai serial « 1477 » (c/n C-52). Lors de la soirée donnée par Avro, on remarque, en arrière plan, un Harvard Mk.4 tout jaune, comme celui que l’on peut voir aujourd’hui à l’ « Air Force Heritage Park » situé à proximité de l’aéroport de Winnipeg. Il y a également un DC-3 aux couleurs de la RCAF. Enfin sur la « base de l’USAF de Niagara Falls », on observe une rangée de sept ou huit F-86 ou Canadair CL-13, au nez jaune, tous identiques, sans doute une image de synthèse réalisée à partir d’un seul appareil.

Sur un documentaire d’Avro, on voit le Avro C-102 Jetliner construit à un seul exemplaire. Cette sorte de DC-4 avec quatre réacteurs sous les ailes, fit son premier vol en 1949, treize jours après le Comet ! Son programme fut annulé en faveur de la production du CF-100, alors que le Canada était impliqué dans la guerre de Corée.

Au début du film, l’Air Marshal Curtis montre à Jack Woodman les derniers bombardiers stratégiques soviétiques, le Tupolev Tu-20 Bear D et l’Ilyushin Il.22 d’ «une toute nouvelle génération», selon ses drs !!! Le Marshall ferait mieux de revoir ses fiches. Si l’Ilyushin Il.22 a bien existé, c’était une sorte de gros Arado 234 quadrimoteur dont le programme fut arrêté deux mois après son premier vol, en juillet 1947. C’était un avion raté... Par contre, l’avion que le général nomme faussement Il.22, est un Tupolev Tu-16 Badger, un ennemi autrement plus sérieux.

Enfin, on relèvera un petit anachronisme. Quand les militaires déménagent le bureau de Jim, ils ôtent d’une étagère une maquette du Lunar Module de Grumman, tel qu’il apparaîtra en 1963... Sans doute pour rappeler que Jim finira à la NASA et participera au programme Apollo.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur https://ok.ru/video/

 

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