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AVEUX SPONTANES


AVEUX SPONTANES

Vo. Assignment-Paris !

 

 

Année : 1952
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame
Durée : 1 h 25 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Robert PARRISH
Scénario : William BOWERS, Walter GOETZ

Acteurs principaux :

Dana ANDREWS (Jimmy Race), Märta TORÉN (Jeanne Moray), George SANDERS (Nicholas Strang), Audrey TOTTER (Sandy Tate), Sandro GIGLIO (Gabor Czeki), Donald RANDOLPH (Anton Borvitch), Herbert BERGHOF (Premier ministre Andreas Ordy).

Musique : George DUNING
Photographie : Ray CORY, Burnett GUFFEY
Producteur : Jerry BRESLER, Samuel MARX
Compagnie productrice : Columbia Pictures Corporation

Avions : 

  • -Douglas DC-4-1009  Skymaster, F-BBDD 
  • -S.N.C.A.S.E. SE.161/P7 Languedoc, F-BCUB, document.


  Notre avis :

Ce film, tourné en pleine guerre froide, a pour sujet les procédés des pays satellites de l'URSS, obsédés par l'espionnage en provenance des pays capitalistes. Il dénonce les "aveux spontanés" obtenus sous la torture, les témoins stipendiés, les procès publics organisés comme des spectacles...Le scenario s'inspire directement de l'affaire Vogeler, un citoyen américain, cadre chez International Telephone and Telegraph Corp., responsable de l'Europe de l'Est. Il fut arrêté en Hongrie et accusé d'espionnage après des aveux forcés, qui lui valurent 15 ans d'emprisonnement. Il fut sauvé par son épouse qui fit de la cause de son mari, une cause internationale qui obligea le Département d'Etat à intervenir. Robert Vogeler fut libéré après 527 jours de prison. Il devint un spécialiste écouté, sur les pays situés au delà du "rideau de fer", et leurs gouvernements, totalement inféodés de Moscou.

Dans les années 50, la guerre fait rage entre les USA et l'URSS et ses pays satellites. Les Hongrois a arrêté un Américain, nommé Anderson, accusé d'espionnage. Il a fait des aveux qui sont diffusés à la radio. Le rédacteur du New-York Herald Tribune, à Paris, Nick Strang, assigne Jeanne Moray, une journaliste française de retour de Budapest, et son collègue, Jimmy Race, pour connaitre la réalité sur cette affaire. Jeanne, avait aussi enquêté à Budapest, sur une éventuelle rencontre entre le premier ministre hongrois et le président yougoslave Tito, un homme qui a pris ses distances avec Moscou...Jimmy Race est envoyé à Budapest pour remplacer le correspondent du journal, mort, soit disant d'une crise cardiaque. Après être entré en possession d'un microfilm susceptible de menacer les partisans de cette contestation, au sein du gouvernement hongrois, Jimmy est arrêté et jeté en prison. Torturé, il est forcé à avouer qu'il est un espion et condamné. Jeanne et Nick vont l'échanger contre un nationaliste hongrois, recherché par les autorités communistes. Jeanne retrouve son ami, Nick, mais celui-ci a l'air très fortement marqué par son épreuve...

 Le film ne comporte, au début, qu'une seule scène d'aéroport, tournée à Paris-Orly, quand Jeanne arrive de Budapest. On voit ainsi l'ancien aérogare d'Orly, un bâtiment de plein pied, recouvert de tôle ondulée, construit en 1946 par les Américains, et utilisé, en 1952, conjointement avec la nouvelle aérogare provisoire d'Orly-Nord, un bâtiment à un étage, mise en service en 1948. L'intérêt du film réside aussi dans l'apparition (trop rapide) d'un avion de ligne français, très rare sur les écrans.

 

 Les avions du film :

Jeanne Moray arrive à Orly dans un S.N.C.A.S.E. SE.161/P7 Languedoc (F-BCUB, c/n 28), d'Air France, un avion qui, en 1952, ne  desservait en Europe que Prague et Londres. Mis en service en 1946, il fut cédé en 1957, à la compagnie espagnole Aviaco (Aviación y Comercia SA) (EC-ANR) qui exploita plusieurs anciens Languedoc d'Air France, entre 1952 et 1961. Aviaco fut ainsi la dernière compagnie à utiliser commercialement ce type d'avion. Mais le 4 décembre 1958, l'EC-ANR. percuta une montagne, par mauvais temps, alors qu'il reliait Vigo à Madrid-Barajas, faisant 21 victimes. Les Languedoc d'Aviaco apparaitront dans le film "Los Angeles del volante" (1957).

 Chez Air France, le Languedoc avait été remplacé dès 1954, par le Douglas DC-4, autrement plus fiable. C'est d'ailleurs ce qui arrive dans le film, où le F-BCUB est remplacé, quand il s'arrête, par un DC-4 (à train tricycle) ! Cela laisse à penser que les images du Languedoc sont extraites d'un bout de documentaire, et n'a pas participé réellement au tournage.

 Le DC-4-1009  Skymaster est le F-BBDD Ciel de Bourgogne (c/n 42936), livré à Air France le 25 mai 1946. Il eut lui aussi un destin tragique. Le 12 septembre 1951, sur la ligne Paris Dakar, il avait perdu deux moteurs peu après le décollage de Casablanca et avait dû se poser, train rentré, près de la route de Mazagran, passagers et équipages étant indemnes. Il pourra être réparé. En 1952, il avait été endommagé par un Languedoc, au Bourget; son avant avait été remplacé par celui du DC-4 F-BBDB, brûlé dans un hangar d'Orly, le 22 janvier 1950. En juin 1967, il fut affecté au Centre d'Exploitation Postale Métropolitain, autrement dit, à la Postale. Il faut croire que ses vols ne se limitèrent pas à la métropole, puisqu'en novembre 1968, il fut photographié sur l'aéroport de Puerto Rico. Le 24 janvier 1969, il fut cédé à la compagnie Affretair, une compagnie charter, basée au Gabon, à Libreville, et participant au pont aérien destiné à ravitailler le Biafra, lors de la guerre du même nom. Il sera vendu à la force aérienne tchadienne (AA-936). Mais le 28 janvier 1978, il est descendu par un missile sol-air, SAM-7, alors qu'il volait à 2700 m d'altitude, au-dessus du désert, en route pour Faya-Largeau. Une fois de plus, il parvint à se poser en plein désert, sans faire de victimes, mais sa carrière (32 ans) était terminée, car, chargé de fûts de carburant, il fut entièrement détruit par le feu.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

 

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