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WEEK-END A ZUYDCOOTE

WEEK-END A ZUYDCOOTE

 

 

Année : 1964
Pays : France
Durée: 1 h 59 min.
Genre : guerre

Couleur

Réalisateur : Henri VERNEUIL
Scénario : Robert MERLE, François BOYER

Acteurs principaux :
Jean-Paul BELMONDO (Julien Maillat), Catherine SPAAK (Jeanne), Georges GERET (Pinot), Jean-Pierre MARIELLE (Pierson), Pierre MONDY (Dhéry), Marie DUBOIS (Hélène)

Musique : Maurice JARRE
Photographie : Henri DECAË
Producteurs : Raymond HAKIM, Robert HAKIM
Compagnies productrices ; Paris Film Productions, Interopa Film

 Avions :

  • -Fieseler Fi.156 Storch / Morane Saulnier 500 Criquet
  • -SNCAN Nord 1002 Pingouin II

 

Notre avis :

Ce film ne se passe que dans les deux derniers jours, 1er et 2 juin 1940, de la bataille de Dunkerque, qui se déroula du 20 mai au 3 juin 1940. La majorité des films de guerre français parus après 1945, mettaient l'accent sur un pays résistant et vainqueur. Pas question de faire allusion à la collaboration, il s'agissait plutôt de montrer une France héroïque, comme dans "La bataille du rail" (1946) ou de privilégier le côté victorieux, comme dans Paris brûle-t-il ?".(1966). Néanmoins, certaines productions osèrent montrer la France sous l'angle de la défaite, en évoquant le quotidien des Français sous l'occupation comme "La Traversée de Paris" (1956)ou "Week-end à Zuydcoote" (1964), se passant lors de la bataille de Dunkerque qui consacra la débâcle de l'armée française.

Le film commence donc le samedi 1er juin 1940, quand le soldat Julien Maillât et ses compagnons d'armes se retrouvent coincés sur la plage de Zuydcoote, isolés de leur garnison et commandement. Il ne reste plus qu'à survivre au milieu du chaos et des bombardements continuels, tout en cherchant à passer en Angleterre. Maillat est un "trouffion" bien français, un bon copain, écœuré par les horreurs de la guerre. Autour de lui et de sa « popote », il y a l'abbé Pierson, le jovial  Alexandre ou le roublard Dhery. La bataille est vue à travers le point de vue de Maillat et le scenario se développe selon plusieurs séquences : les bombardements et les mitraillages en rase-mottes, l'hôpital de fortune, les manœuvres d'embarquement, l'avion allemand descendu par le FM d'un copain, puis l'embarquement aussitôt suivi du bombardement et de l'incendie du cargo, etc… Julien Maillat fait la connaissance d'une jeune femme, restée seule dans la bataille, attachée à sa maison familiale. Une idylle s'ébauche entre eux, et il lui donne rendez-vous pour fuir ensemble, mais le dimanche 2 juin, alors que les dernières troupes ont embarquées, il est tué par une bombe alors que la jeune fille arrive sur la plage, valises à la main…

Ce film est particulièrement bien réalisé avec de vraies scènes à grand spectacle (les bombardements, le naufrage). La logistique fut énorme, malgré un budget non hollywoodien.

Le conseiller technique aéronautique du film, Alexandre Renault, cité dans le générique, était un pilote mais aussi un marchand d'avions, basé à Paris, et dont les avions apparurent dans au moins huit films, entre 1957 et 1972. A partir de 1946, il acheta une douzaine de Nord 1002, vendus par l'Armée de l'Air et la Marine. C'est lui qui fournit les "chasseurs" allemands employés par la production et qui, lors du tournage en juin 1964, étaient basés sur l'aérodrome de Dunkerque-Mardyck.

 

Les avions du film :

Dès le début du film, apparait un Fieseler Fi 156 Storch de la Luftwaffe, jetant des tracts, en volant au niveau des toits; une scène quelque peu invraisemblable (il aurait été abattu rapidement)…Ce pourrait être un Morane Saulnier MS.500 Criquet, à moteur Argus As 10 C-3, construit en France. Vu de trop loin, on ne peut en distinguer aucun détail et cet avion n'est pas identifiable. On ne sait où Verneuil l'a trouvé. Plusieurs Fieseler Storch / M.S. 500 étaient enregistrés en France, au début des années 60.

Mais les principaux avions du film sont supposés être des Messerschmitt Bf.109E qui font des passages de strafing sur les plages (scènes déjà vues en 1962, dans le "Jour le plus long" ) et coulent même un cargo. Ce sont en fait des Messerschmitt quadriplaces, des Messerschmitt Bf.108 Taifun, ou plutôt sa version française construite après la guerre, par la Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Nord (SNCAN), et désignée comme SNCAN N.1002 Pingouin II, propulsé par un moteur Renault 6Q10, dont la prise d'air est située à gauche de leur capot moteur (vu de face).

Les N.1002 servirent en tant qu'avions de liaison et d'entraînement dans l'Armée de l'Air et l'aéronavale française, jusqu'en 1961 et 1962. Après 1962, les avions restants furent vendus et utilisés par des particuliers ou des collectionneurs. Le marchand d'avions parisien, Alexandre Renault en acheta une douzaine et les avions du film font partie de ceux-là. Le Nord 1002 "F-BFKR" (c/n 216) serait l'un des trois, selon son actuel propriétaire, Jacques Strübi...

Lors de leur quatre apparitions à l'écran, les N.1002 sont au nombre de trois ou de deux, mais dans une scène, on peut en voir un quatrième de loin, en arrière plan.

Bien qu'aperçus très rapidement, de face, la plupart du temps, on constate qu'ils portent un camouflage classique caractéristique du début de l'année 1940 : dessus en deux tons de verts (RLM 70 et 71), dessous bleu ciel (RLM65) et les flancs bleu ciel (RLM65) tachetés de verts. Leur casserole d'hélice est jaune. En piquant, ils font un bruit plus proche de celui des Junkers Ju.87 Stukas qui étaient équipés de sirènes pour accentuer la terreur parmi les militaires ou les civils attaqués.

La bataille de Dunkerque fut également une bataille aérienne entre les Hawker Hurricane, les Boulton Defiant et les Supermarine Spitfire de la RAF et les Messerschmitt Bf.109E, les bombardiers Heinkel 111H, Junkers Ju.87 et 88 et les Dornier Do-17 de la Luftwaffe. Ces combats avaient lieu en altitude, hors de vue des soldats au sol, qui se demandaient où étaient passé "leurs" avions, ne voyant que les chasseurs allemands en train de les mitrailler ou des bombardiers en piqué Stukas faisant leur ressource à basse altitude.

Notons que la DCA alliée, notamment celle des navires de la Royal Navy, était également très dense, selon les pilotes allemands, ce qui n'apparaît pas dans le film.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

 

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