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NARCISSE

 

NARCISSE

 

 

Pays : France
Année : 1940
Durée : 1h35
Genre : Comédie
Noir et blanc

Réalisateur : Ayres D'AGUIAR
Assistante réalisateur : France GOURDJI (Françoise GIROUD)
Scénario : Carl LAMAC
Dialogues : Maurice DIAMANT-BERGER
Histoire originale : Anthony KIMMINS

Acteurs principaux :
RELLYS : (Narcisse Pigeon), Paul AZAÏS : (Crépin), Monique ROLLAND : (Rosine), Claude MAY : (Josette), GABRIELLO : (Le sergent-major), Jeanne FUSIER-GIR : (La tante), Georges LANNES : (Le commandant), Henri CREMIEUX : (L'inspecteur général)

Directeur de la photographie : Victor ARMÉNISE
Musique : René SYLVIANO
Production : Pierre DANIS
Distribution : Cocinor

 Avions :

  • -Caudron C.272/3 Luciole, F-ANTF
  • -Hawker Audax, extr. de film
  • -SPAD 510

                

Notre avis :

Ce film commencé par le réalisateur Carl LAMAC, fut terminé par Pierre d’AGUIAR, et sortit à Paris le 20 mars 1940, un mois après « Sur le plancher des vaches » de Noël-Noël. C’est un remake du film anglais « IT’S IN THE AIR » (1938) d’Anthony KIMMINS avec le comique George Formby, une sorte de Fernandel anglais. Ici, RELLYS remplace Formby et forme avec l’imposant GABRIELO un couple à la Laurel et Hardy. Après huit mois de « drôle » de guerre, l’industrie cinématographique fait de gros efforts pour distraire les Français avec des films « décalés » ; mais le front commence à bouger, notamment en l’air. En mars, la chasse française subit ses premiers revers avec huit MS 406 descendus. Mais « tout va très bien Madame la marquise ! », les Allemands s’intéressent pour l’instant aux pays scandinaves. On connaît la suite...

Le thème de ce film burlesque et musical est identique à celui de « SUR LE PLANCHER DES VACHES » : un personnage craintif que rien ne prédispose pour l’aviation, doit néanmoins apprendre à voler. Ici, Narcisse Pigeon, un chanteur de variété (RELLYS a commencé à l’Alcazar de Marseille) doit devenir pilote de chasse afin d’hériter des millions d'un oncle aviateur. Malheureusement pour lui, il est incapable de réussir les épreuves d'admission. Ayant fait la connaissance de Robert, un sympathique aviateur qui est en fait son cousin, ce qu’il ignore, et après avoir revêtu, par jeu, son uniforme de pilote, Narcisse, à la suite d'un quiproquo, se retrouve sur une base aérienne où on le considère comme un simple bleu. Lors d’une visite de l'inspecteur général, Narcisse, qui a pris place aux commandes d'un avion comme on le lui a demandé, s'envole alors qu'il ne connaît rien au pilotage. L'exhibition est époustouflante et enthousiasme l'inspecteur; Narcisse frôle vingt fois la mort, terrifie le camp quand il appuie par inadvertance sur la commande des mitrailleuses, éblouit Rosine, la jolie cantinière, et attendrit le sergent-major, son père. Une ovation l'accueille à l'atterrissage ; il obtient des galons, l'héritage que, généreux, il partagera avec le cousin Robert, et en prime, la main de la cantinière.

Cette bouffonnerie troupière manque de force comique ; Rellys et Gabrielo n’ont de Laurel et Hardy que l’apparence, pas l’humour. Ce film est une copie pratiquement conforme du film anglais à l’exception du début du film qui, en Angleterre, commence par un exercice de défense passive à Londres (en 1938), alors qu’en France, on commence dans un music hall (en 1939). Différence révélatrice ! Les uniformes sont anglais, et la base est la « 6th RAF ». Malgré tout, le film fut un grand succès populaire, ce qui prouve que les Français avaient vraiment envie de se détendre à cette époque. Ce film est à voir pour ses quelques avions dont la plupart ne volent pas.

 

Les avions du film :

Dans la version anglaise, l’avion vedette était le Hawker Audax (K8334), un avion souvent confondu avec le Hart, auquel il succéda, et dont il se distingue, entre autres, par des pipes d’échappement plus longues. Celui du film est l’avant-dernier de la série des 624 construits. En 1939, l’Audax servait de remorqueur de cibles. C’est avec cet avion que Narcisse manque de se tuer. Dans les scènes où RELLYS apparaît au côté de l’avion, ou aux commandes, l’Audax est doublé par un Caudron Luciole 272/3 modifié (notamment au niveau des cockpits). Quand il atterrit enfin, on voit son matricule sur son aile supérieure "F-ANTF". Construit en 1935 (c/n 4311), il fut inscrit en 1939 au nom d'un particulier de Nice.

Les scènes aériennes sont directement empruntées au film anglais ainsi que les vues au sol de plusieurs Gloster Gladiator.

Tous les autres avions sont français et ont été filmés au sol. On peut ainsi admirer de près des SPAD 510 portant l’insigne de la panthère noire de la 4° escadrille du GC II/7; cet appareil est presque aussi démodé que l’Audax, c’est le dernier biplan de chasse en service dans l’Armée de l’Air. Un appareil sans insigne portant le n° 57 que l’on aperçoit en arrière-plan, était affecté en septembre 1939 à l’Escadrille Régionale de Chasse 3/561, une unité de seconde ligne accueillant des réservistes ; basée à Villacoublay, elle était chargée de la protection de la capitale. Pauvre Paris ! 

A part les SPAD, on trouve les habituels avions de tourisme : un Caudron Luciole, un Morane-Saulnier 138 sans ses ailes, un Caudron C.400 Phalène (F-APIH); un Salmson D-6 (F-APSJ).

 

Christian Santoir

 *Film rare

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