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FIND, FIX AND STRIKE

 

FIND, FIX AND STRIKE

(Trouver, immobiliser et frapper)

 

 

Année : 1942
Pays : Grande-Bretagne
Durée : 36 min.
Genre : documentaire
Noir et blanc

Réalisateur : Compton BENNETT 

Producteur : Michael BALCON, Alberto CAVALCANTI. 

Photographie : Douglas SLOCOMBE, Roy KELLINO

Compagnie productrice : Ealing Studios

Avions :

  • De Havilland DH.82A Tiger Moth
  • Fairey Fulmar,
  • Fairey Swordfish
  • Fairey Albacore
  • Gloster Sea Gladiator
  • Grumman (F4F-3) "Martlet" 

 

Notre avis :

En 1942, les Ealing Studios anglais produisaient un petit documentaire sur la Fleet Air Arm (FAA) de la Royal Navy. L'année précédente, les mêmes studios avaient sorti "Ship with wings", un film à succès, sur les combats contre les Italiens et les Allemands, en Méditerranée. Le titre de ce documentaire rappelle la vieille stratégie navale (trouver, immobiliser, détruire) qui remonte à lord Nelson et qui était toujours appliquée en 1942, par la Royal Navy, une arme de tradition, commandée par un Lord. Mais le film est plus centré sur le recrutement et l'entraînement des pilotes de la FAA, que sur les combats. Il se termine sur les avions qui partent à l'attaque de l'ennemi qui vient d'être repéré.

Après nous avoir montré la colonne de Nelson et l'Amirauté, à Londres, on assiste à l'arrivée des jeunes recrues au centre de recrutement londonien, appelé HMS « St Vincent ». Ils y subissent divers tests médicaux approfondis; les jeunes gens déclarés aptes reçoivent ensuite leurs paquetages et leurs uniformes. Ils suivent alors un entrainement de base, les cours de matelotage alternant avec les exercices physiques. Puis vient le moment de la spécialisation, les observateurs et les mitrailleurs partant vers une autre base. Les futurs pilotes reçoivent des cours de navigation en mer et apprennent à identifier avions et navires, à partir du ciel. Viennent, enfin, les cours de pilotages sur biplace, avec le grand moment que constitue le premier vol en solo. Celui-ci est suivi de longues heures de tours de pistes. Les pilotes de chasse s'entrainent à la voltige, alors que les pilotes de torpilleurs vont s'exercer en mer. Quand les cadets reçoivent leurs galons d'officiers, ils sont transférés sur une autre base de la Royal Navy, en Ecosse, appelée HMS "Condor". Là ils s'entraînent à l'appontage sur une piste qui a les caractéristiques du pont d'un porte-avions. Puis, ils s'envolent pour rejoindre leur porte-avions. Le premier véritable appontage ne se passe pas toujours bien et certains doivent s'y reprendre à plusieurs fois. Le documentaire s'attarde sur la vie à bord avec le travail des équipes qui garent les avions, les entretiennent, les arment, mais aussi avec les pilotes se reposant dans leurs quartiers. Le matin, des patrouilles s'envolent  à la recherche de l'ennemi. Une fois celui-ci trouvé, on détermine sa position et sa route, données qui sont communiquées en morse au porte-avions. Le branle-bas de combat est sonné et les avions sont armés. Peu après, ils partent à l'attaque pour ralentir l'ennemi, afin que la flotte puisse mieux le détruire.

La base "HMS Condor" était située à Arbroath, près de Dundee (Ecosse). Y était basées la Deck Landing Training School, la n° 2 Observers School et la Naval Air Signals School dont on nous montre les simulateurs faisant appel à des techniques rudimentaires qui valaient celles employées, à l'époque, aux USA.

La seconde partie du film se passe sur le porte-avions HMS "Ark Royal" (numéro de fanion "9"), en service depuis décembre 1938, mais avec des images du porte-avions HMS "Illustrious", plus récent. On remarque certains détails comme la vapeur, sortant de l'avant du pont qui servait à indiquer la direction du vent, comme sur les porte-avions japonais. On constate également que les liaisons entre les avions et le navire se font surtout par voie optique. L'"Ark Royal" émet de gros nuages de fumée bien noire, visibles à des kilomètres, pour guider vers lui les avions qu'il doit recevoir. Des drapeaux leur signalent qu'ils peuvent apponter. L'usage de la radio ne sembait pas courant…

"Find, Fix and Strike" est un documentaire très british, où règne une ambiance aristocratique, avec le salut obligé à Lord Nelson, la musique de Haendel ("Water music", of course !) et ses pilotes, des garçons de bonne famille dignes représentants de la gentry.

 

Les avions du film :

Ce documentaire montre les principaux avions de la Fleet Air Arm, en 1941-1942.

L'entraînement de base des cadets se fait sur De Havilland DH.82A Tiger Moth. Le commentateur nous parle aussi de Miles Magister, un monoplan qu'on ne voit que très rapidement, au sol, quand un cadet fait son premier vol solo.

Puis, l'entrainement avancé à la chasse se fait sur Gloster Sea Gladiator (équipé d'une crosse d'appontage) et Fairey Fulmar, un intercepteur biplace (pilote et navigateur), mis en service en juin 1940. C'était un très bon appareil, mais auquel manquait la qualité principale d'un chasseur, la vitesse…Il est la vedette du film "Ship with wings" (1941).

Pour l'entraînement au torpillage, les cadets volent sur Fairey Swordfish et Fairey Albacore, une version améliorée du premier, avec un cockpit fermé, mis en service en mars 1940. On notera le viseur utilisé pour le largage des torpilles : une tige horizontale munie de repères, placée juste devant le pare-brise, tige droite sur le Swordfish et courbe sur l'Albacore. Un système qui ne risquait pas de tomber en panne ! Les Swordfish portant les codes "T4C" et "T4Z" appartiennent au 767 Deck Landing training squadron d'Arboath.

Quand le leader des cadets se pose sur l'"Ark Royal", on aperçoit (rapidement) un Swordfish à flotteurs, suspendu sous la grue du pont. En 1939, lors d'exercices en mer, l'"Ark Royal" récupéra ainsi le Swordfish (s/n P4199, code "E8F" du 702 Flight) du cuirassé HMS "Resolution". On retrouve d'ailleurs ce navire à la fin du film, avec son Swordfish installé, cette fois, sur la catapulte, fixée sur le toit de la tourelle "X" (à l'arrière). En mai 1941, ce Swordfish fut remplacé par un Walrus. Il s 'agirait donc d'extraits de films plus anciens.

Les exercices d'appontage sur une piste, simulant un pont de porte-avions (mais sans le tangage et le roulis…), se fait avec des Swordfish. On remarque, à cette occasion, que l'officier d'appontage (batman) utilise des signaux légèrement différents de ceux de ses homologues américains, notamment pour les ordres : « Remise des gaz » (wave-off) ou « Coupez les gaz ». De même, l'officier de pont fait un signal différent pour ordonner le décollage. Les codes observés sur les Swordfish appartiennent aux 810 Squadron (A-2B, 2F, 2G, 2H, 2Q), 820 Squadron (A- 4B, 4C, 4K), et 821 Squadron (A- 5A, 5M), des unités toutes basées sur l"'Ark Royal".

Plus tard, après que les cadets aient rejoint l'"Ark Royal", on nous présente le Grumman (F4F-3) "Martlet" qui commença à remplacer les Sea Gladiator, à partir de juin 1940. Les exemplaires du film sont des Martlet II (moteur P & W Twin Wasp, ailes repliables), mais ils n'ont pu être filmés sur l'"Ark Royal". Embarqués pour la première fois, en août 1941, sur le porte-avions d'escorte HMS "Audacity", ils n'eurent pas le temps d'équiper l'"Ark Royal", qui fut coulé le 13 novembre de la même année ! Les images ont été tournées sur le HMS "Illustrious" (dont on reconnait l'îlot), après mai 1942, date de l'affectation du 882nd Royal Naval Air Squadron, sur ce bâtiment.

 

Christian Santoir

 * Film rare

 

 

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