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EN TERRITOIRE ENNEMI


EN TERRITOIRE ENNEMI

Vo. Behind enemy lines

 

Année : 2001
Pays : Etats Unis
Durée : 1h 51 min.
Genre : guerre
Couleur

Réalisateur : John Moore
Scénario : Jim Thomas

Acteurs principaux :
Owen Wilson (Lieutenant Chris Burnett ), Gene Hackman (Amiral Leslie McMahon Reigart), Gabriel Macht (Stackhouse ), Charles Malik Whitfield (Capitaine Rodway), David Keith (Quartier maître Tom O'Malley), Olek Krupa (Miroslav Lokar), Joaquim de Almeida (Amiral Piquet), Vladimir Mashkov (Sasha), Marko Igonda (Bazda), Eyal Podell (Sous-officier Kennedy), Geoffrey Pierson (Amiral Donnelly).

Musique : Ryan Adams
Photo : Brendan Galvin
Producteurs : Stephanie Austin, John Davis, Wyck Godfrey
Compagnie distributrice : 20th Century Fox

Aéronefs :

  • -Bell 205
  • -Bell UH-1N 
  • -Boeing/McDonnell Douglas F/A-18E/F Super Hornet
  • -Grumman F-14 Tomcat
  • -Mil Mi-17 Hip 
  • -Sikorsky SH-60

 

Notre avis :

Entre mars 1992 et novembre 1995, une guerre civile connue sous le nom de « guerre de Bosnie » fit rage en Bosnie-Herzégovine. L’intervention de l’OTAN, en 1995, lors de l’opération « Deliberate Force » contre l’armée de la république serbe de Bosnie en fit un conflit international. La guerre prit fin avec la signature d’un accord de paix signé à Dayton (Ohio) le 21 décembre 1995. C’est peu après cet accord (appelé « accord de Cincinnati » dans le film !), le jour de Noël, que se situe l’action. Le scénario se serait inspiré de l’histoire d’un capitaine de l’USAF, Scott O'Grady qui fut abattu au dessus de la Bosnie, le 2 juin 1995. Il réussit à survivre pendant six jours avant d’être secouru. Il se reconnut dans le film au point de porter plainte contre les producteurs pour diffamation et utilisation de son histoire sans autorisation ! Mais, le scénario paraît encore plus proche de l’histoire d’un pilote de la RAF, le lieutenant Nick Richardson, un pilote de Harrier de la Royal Navy, qui fut descendu en Bosnie, en 1994…

L’histoire commence sur le porte avions USS « Carl Vinson » (CV-70) croisant au large de l’ancienne Yougoslavie. Le lieutenant Chris Burnett, RIO sur un F-18, envisage sérieusement de démissionner, écoeuré par les missions dont l’utilité lui apparaît plus que douteuse malgré les risques encourus. Il rêve d’une nouvelle carrière de pilote aux commandes des jets privés des grands de ce monde…Envoyé pour une énième mission d’observation au dessus d’une zone démilitarisée, Burnett et son pilote Stackhouse, détectent une activité suspecte dans une forêt située à la limite d’une zone interdite de survol. Ils ont juste le temps de prendre quelques clichés quand ils sont abattus par un missile. Ils s‘éjectent, mais Stackhouse est blessé à une jambe. Des Serbes, surpris en train de camoufler un charnier sont décidés à tout prix à récupérer les photos et les pilotes, de préférence morts. Le capitaine du porte avions, l’amiral Reigart, est prêt à lancer une opération de sauvetage, mais comme les pilotes ont été localisés en zone interdite, l’amiral commandant la flotte de l’OTAN, Juan Miguel Piquet (un espagnol ?) lui interdit toute opération dans cette zone de peur de mettre en périls les fragiles accords dont l’encre est encore fraîche…A terre, les Serbes du général Lokar, un soit disant dissident, retrouve le pilote blessé et le tue. Il lance à la poursuite de Burnett une horde de soldats, ou plutôt de « nettoyeurs ethniques » aux mines patibulaires, ainsi qu’un tireur d’élite. Burnett livré à lui même, est en liaison radio avec le porte avions. On essaie de le faire sortir de la zone interdite pour le récupérer; en fait, il tourne en rond au milieu de champs de mines, de charniers, de villages où Serbes et Bosniaques s’entretuent férocement.. Ce pays n’est pas l’enfer, mais il y ressemble. Une mission de sauvetage est finalement confiée par l’amiral Piquet à un commando français. Mais alors que celui-ci s’apprête à récupérer un Burnett bien fatigué, la mission est annulée au tout dernier moment. Encore la politique ! N’ayant plus de radio et plus d’espoir, d’autant que l’OTAN le croît mort suite à de fausses informations diffusées par les Serbes, Burnett pense que le mieux est de retrouver son siége éjectable et d’activer la balise de détresse qui s’y trouve. A la réception du signal, l’amiral Reigart décide de commander lui même une opération de secours, malgré les consignes. Mais le signal a été entendu par les poursuivants de Burnett qui convergent vers l’endroit où il se trouve. Finalement toute le monde arrive en même temps et le face à face ente Serbes et Marines est violent. Au milieu de la bataille, Burnett réussit à récupérer le disque des photos qui se trouvait aussi dans le siège éjectable, avant d’être emmené par les Marines. Ouf ! Dans l’hélicoptère, il demande à l’amiral de lui rendre sa lettre de démission. Quant à ce dernier on lui proposera de commander un bureau à Washington, mais il préférera partir à la retraite. Le « génocideur » Miroslav Lokar sera jugé comme criminel de guerre, ayant eu moins de chance que le général Ratko Mladic.

Ce film commence comme un remake du «Vol de l’Intruder » et finit en « Chasses du comte Zahroff ». Il fut tourné en Slovaquie et non en Bosnie ; les acteurs étaient en majorité croates aucun Serbe n’ayant voulu jouer dans ce film, dont certaines scènes étaient sans doute trop proches de la réalité…Le sniper accroché aux pas de Burnett est russe. Ce film qui donne dans le spectaculaire et qui s’attache a priori à bien reconstituer les détails, n’est pas exempt d‘erreurs ou d’invraisemblances. Sur le porte avions, la scène du ballon de football envoyé avec la catapulte est plutôt improbable, de même que l’équipe de pont sans casque ni protection d’oreille, alors qu’elle est en service. Après avoir été abattu, l’équipage du F-18 descend sous son grand parachute aux couleurs éclatantes, (en fait, une aile qui se transforme en parachute classique au moment de l’impact dans les arbres). Au sol, en plein milieu d’un espace dégagé , Burnett et Stackhouse ne cherchent pas aussitôt à se cacher dans la forêt toute proche. C’est ce qui va coûter la vie au pauvre Stackhouse. Ont-ils oublié leurs cours de survie ? L’amiral apprend au milieu d’un repas qu’un de ses avions a été descendu. En réalité, il aurait du être averti dés le premier SAM tiré ! Dès la chute de l’appareil, une mission de secours aurait aussitôt été envoyée, sans demander l’avis du quartier général de l’OTAN. Déjà, le fait d’envoyer un avion isolé au dessus d’un pays infesté d’armes antiaériennes comme la Bosnie, était une faute grave. Quant à déplacer la trajectoire d’un satellite militaire pour sauver un pilote, il en faut d’habitude un peu plus…Tout cela n’est pas très « pro », mais plutôt hollywoodien.

Il y a aussi des problèmes techniques. Sur un F-18, la radio de survie et la balise de détresse sont placés dans un coussin sous le pilote. Après la séparation du siège, ce coussin pend sous le pilote, avec le radeau pneumatique et le kit de survie (ce qui est logique ; c’est le pilote qu’on cherche à récupérer, pas le siège !). Donc, Burnett n’avait pas besoin de risquer sa peau (une fois de plus) pour aller chercher sa balise ; il en est de même du disque contenant les photos. Elles ne sont pas stockées dans le siège (qui peut tomber n’importe où) mais peuvent être envoyées en vol, à la salle d’opérations du porte-avions. Les missiles de la batterie SA-13 (Strela-10M3) ressemblent plus à des anciens missiles russes air-air AA-3 Acrid (1965) qu’aux 9M332AD lancés par cette batterie. Ces missiles de courte portée (5 km environ) ont une vitesse de 1100 à 1500 km/h; ils ont de fortes chances de rattraper un avion volant en subsonique à basse altitude, mais ils n’évoluent pas derrière lui comme on le voit dans le film. Ou ils le touchent, ou ils le manquent.

Enfin, remarquons qu’il est peu vraisemblable qu’un navigateur désire quitter la Navy pour devenir pilote dans le privé. Même s’il a une licence de pilote, ce que la plupart des RIO n’ont pas, ses heures passées dans le siège arrière comptent pour rien aux yeux de la FAA. En outre, il y a déjà beaucoup de pilotes de la Navy qui postulent pour des postes de pilotes de ligne. Burnett prend donc une sage décision à la fin du film, en déchirant sa lettre de démission.…

Le tournage eut lieu en partie sur l’USS "Carl Vinson" (CVN-70) basé à Bremerton (WA) et sur l’USS "Constellation" (CV-64) basé à San Diego, quand ces navires étaient tous les deux en exercice au large de la Californie. Ces porte avions ne participèrent pas au conflit bosniaque. Une équipe de quatre vingt personnes séjourna pendant deux semaines sur l’USS "Vinson". Environ deux cent hommes d’équipage furent utilisés comme figurants dans le film. Ce porte-avions est un habitué des tournages ; on le voit dans un documentaire TV  « Fortress at sea » (1995) et dans le film « Stealth » (2005).

La première eut lieu le 17 novembre 2001 à la base de l’US Navy de North Island devant plus de 1500 marins et Marines. Owen WILSON (le lieutenant Burnett) arriva dans un F/A-18 Super Hornet piloté par le commandant Greg Sears de l’Air Test and Evaluation Squadron (VX-9). Ce film plutôt patriotique reçut un bon accueil du public et de la critique. Il bénéficia de l’ambiance régnant aux Etats-Unis, deux mois seulement après le 11 septembre.

 

Les avions du film :

C’est le premier film à mettre en scène le nouveau Boeing/McDonnell Douglas F/A-18E/F Super Hornet livré à l’US Navy en 1999. La plupart des scènes de catapultage montrent des F-18 Hornet, et des F-14 Tomcat, PC allumé. Stackhouse et Burnett appartiennent à la VFA-163 « Ark Angels » qui fut supprimée bien avant l’apparition des Super Hornet qui étaient en fait prêtés par la VFA-122 « Flying eagles » avec le code NJ sur la dérive. La VFA-125 « Rough raiders » participa aussi au tournage, ces deux escadrilles étant des unités d’entraînement et de transformation sur F-18.

Après les F-18 au début du film, on ne voit que des hélicoptères. Le commando français est transporté dans un Mil Mi-17 « Hip » avec cocardes et camouflage français, sans doute parce qu’on avait pas de Puma sous la main. L’amiral Piquet arrive sur le « Vinson » avec un Sikorsky SH-60 comme ceux utilisés par le Helicopter Anti submarine squadron 6 (HS-6) de North Island (CA). L’amiral Reigart va chercher son pilote avec trois hélicoptères Bell de plusieurs modèles, des Bell 205 à un seule turbine et rotor à deux pales, des Bell UH-1N à deux turbines. Ces divers types changent constamment selon les vues, dans les mêmes scènes. Ces hélicoptères appartenaient au Marine Light Assault Helicopter squadron 775 (HMLA-775) « Coyotes », une unité de réserve basée à Pendleton (CA).

  

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

 

 

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