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CAPTAIN EDDIE

 

CAPTAIN EDDIE

 

 

Année : 1946
Pays : Etats-Unis
Genre : biographie
Durée : 1 h 47 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Lloyd Bacon
Scénario : John Tucker Battle

Acteurs principaux :
Fred MacMurray (Capitaine Edward Rickenbacker), Lynn Bari (Adelaide Frost Rickenbacker), Charles Bickford (William Rickenbacker), Thomas Mitchell (Ike Howard), Lloyd Nolan (Lieutenant Jim Whittaker), James Gleason (Tom Clark), Mary Philips (Elsie Rickenbacker), Darryl Hickman (Eddie Rickenbacker enfant), Spring Byington (Mme. Frost).


Photographie : Joe MacDonald
Musique : Cyril J. Mockridge
Producteur : Winfield R. Sheehan
Compagnie productrice : 20Th Century Fox

Avions :

  • Boeing B-17F 
  • Curtiss Pusher
  • Vought OS2U Kingfisher

 

Notre avis :

Le film est basé sur la vie de l'as américain Edward Vernon Rickenbacker (1890-1973), un pionnier de l'industrie automobile, comme de l'aviation, dont la célébrité ne fut supplantée que par celle de Charles Lindbergh. Comme décrit dans le film, il était le fils d'immigrants suisses et naquit à Columbus (OH). Il devint, avant la première guerre mondiale, un pilote de course réputé. Pendant la guerre, il s'engagea dans l'aviation et devint l'as des as américain avec vingt six victoires; il fut décoré de la Médaille d'Honneur du Congrès.

En 1935, il rejoignit la compagnie Eastern Airlines dont il devint président. Un accident d'avion en 1941 faillit lui être fatal. En 1942, Rickenbacker entreprit, à la demande du général "Hap" Arnold et du Secrétaire d'Etat à la Défense, Henry Stimson, une vaste tournée des bases aériennes américaines, en Europe et dans le Pacifique sud. C'est là, que le 21 octobre 1942, son avion dut se poser en mer, suite à une erreur de navigation. Ayant pris place à bord des radeaux pneumatiques, les occupants dérivèrent pendant vingt quatre jours avant d'êtres secourus. Rickenbacker n'en poursuivit pas moins sa mission…En 1943, il publia un livre sur son expérience, "Seven came through".

Les studios de cinéma s'intéressèrent rapidement à son histoire. Rickenbacker refusa des offres alléchantes (500.000 $), pour rester maître de choisir le producteur, le metteur en scène, les acteurs et le scénario. Ce dernier fut écrit avec des matériaux réunis par six biographes qui interviewèrent des centaines de personnes. Rickenbacker s'impliqua fortement dans le tournage du film. Aucun survivant de son aventure dans le Pacifique n'apparaît dans le film, seul, le lieutenant Jim Whittaker, fut autorisé par le Département de la Défense à servir de conseiller technique du film.

 

Le 21 octobre 1942, un avion de l'USAAF avec sept hommes à bord, dont Edward Rickenbacker, le célèbre aviateur, tombe en panne de carburant après s'être perdu au dessus du Pacifique sud. Après l'amerrissage, ils embarquent à bord de trois radeaux pneumatiques. Un seul d'entre eux est blessé au dos. Rickenbacker leur dit d'avoir confiance en la technologie moderne pour assurer leur sauvetage. Il leur raconte alors sa jeunesse où il se montrait déjà passionné de mécanique et d'aviation.. Après la mort de son père dans un accident, le jeune Eddie dut chercher du travail. Il en trouva chez un petit constructeur automobile. Avec sa première paie, il s'offrit un baptême de l'air se qui se termina mal .Les jours passent et les naufragés souffrent du manque d'eau et de nourriture. L'esprit d'Eddie vagabonde et il se rappelle les circonstances de sa rencontre avec son épouse, Adélaïde. Il avait écrasé par mégarde sa bicyclette avec son auto. Devenu un pilote de course réputé, il est appelé lors de la première guerre mondiale et sert d'abord comme chauffeur du général Pershing. Fort de cet appui, Eddie devient pilote de chasse; il devient même le principal as américain. De retour aux USA, il se marie avec Adélaïde, mais leur lune de miel est interrompu car ses plans pour fonder une compagnie aérienne ont été approuvés et il doit se mettre au travail de suite. Sur la mer, les radeaux doivent faire face à la tempête. Un des naufragés meurt, un autre trouve dans la Bible la force pour garder espoir. Eddie lui raconte comment sa femme et leurs deux fils gardèrent espoir après qu'il ait été gravement blessé lors d'un accident d'avion, en 1941. La situation matériel des naufragés s'améliore un peu après qu'Eddie ait réussi à capturer une mouette qui s'était posée sur sa tête ! Sa femme refuse de croire que son mari est mort quand le Département de la Défense lui annonce qu'il est sur le point d 'abandonner les recherches. Alors que tout le monde sur les radeaux désespère d'être secouru, on entend un avion. Il lance une fusée éclairante pour leur signaler qu'il les a repérés ! Eddie se souvient alors des paroles de son père lui conseillant de toujours faire confiance en la technologie…

Après avoir décollé d'Hawaï, l'avion de Rickenbacker, en route vers l'île de Canton, dévia de sa course de plusieurs centaines de milles, cette dérive étant due, entre autres, à un octant qui fonctionnait mal. Bien que l'avion soit en contact radio avec Canton, l'île n'avait pas le matériel pour leur fournir un relèvement ! Ils amerrirent assez près des territoires occupés par les Japonais (présents dans les îles Gilbert) et furent retrouvés le 13 novembre 1942, par hasard, au large des côtes de Nukuferatu, à huit cents kilomètres au SE de leur destination…La survie s'organisa à peu près comme décrit et l'épisode de la mouette se posant sur la tête de Rickenbacker est authentique. L'USAAF était sur le point d'abandonner les recherches au bout de deux semaines et c'est sur l'insistance de son épouse qu'elles se poursuivirent pendant une autre semaine. Cet épreuve permit au moins à Rickenbacker d'émettre des suggestions quant aux équipements de survie, en demandant que les radeaux soient équipés de bâches contre les embruns et le soleil, ainsi que pour recueillir l'eau de pluie, et d'appareils pour distiller l'eau de mer.

Ce film reçut un accueil assez favorable, bien que certains se soient élevés contre cette glorification d'un homme connu, par ailleurs, pour ses discours réactionnaires..."Captain Eddie" n'est pas un film sur le héros de la première guerre mondiale et encore moins sur le directeur avisé d'une grande compagnie aérienne. C'est plutôt une comédie sentimentale au sujet d'un garçon passionné d'aviation qui saute d'un toit, puis plus tard, qui courtise une jeune fille dans une vieille Oldsmobile. Ce n'était pas la peine de faire travailler tant de monde sur le scénario ! Sa participation à la guerre au sein du 94th Aero Squadron "Hat in the ring" (relatée par Rickenbacker dans son livre "Fighting the flying circus"- 1919) est escamotée et son activité consécutive dans l'industrie et le sport automobile (il fonda le circuit d'Indianapolis), puis, sa carrière chez Fokker, American Airlines, North American, Eastern Airlines, n'est pas non plus évoquée…Pour cette période de sa vie particulièrement bien remplie, on ne mentionne que son accident quasi fatal de 1941 ! Ce film est donc extrêmement décevant et ne nous apprend rien sur le vrai personnage, ce qui était sans doute voulu par lui même…La déception est tout aussi grande coté avions.

 

Les avions du film :

Ce film sur un as de la Grande Guerre et le directeur d'une des plus prospères compagnies aériennes des USA, est pratiquement vide d'avion !

 Le principal avion utilisé par le tournage est un…Curtiss Pusher, dont l'origine n'est pas claire. Il existait de nombreuses répliques de cet appareil aux Etats-Unis, les plus connus étant celles construites par Billy Parker, avant la seconde guerre mondiale. Certaine répliques anciennes furent reconstruites ou transformées. A la fin de la seconde guerre mondiale, Paul Mantz possédait un Pusher construit (ou reconstruit) par Otto Timm, pour le film "West point of the air" (1935). Ce même appareil apparaît l'année suivante dans "Sins of man" (1936). Celui du film lui ressemble beaucoup (aile supérieure avec ailerons, poutre du fuselage plus longue que celle du Pusher orignal où le pilote avait les pieds sur la roue avant, manche à balai remplaçant le volant habituel, palonnier..). Seules différences, le Pusher du film à un réservoir placé sur l'aile, et il est muni d'une roue avant directionnelle semblant conjuguée avec le palonnier, ce qu'il n'avait pas dans les années trente. Paul Mantz n'est pas mentionné dans le générique, et seul le site de TCM (Turner Classic Movies) le nomme en tant que pilote. En réalité, on ne le voit pas beaucoup voler, il décolle et ne dépasse pas quelques mètres d'altitude. Paul Mantz n'aurait eu qu'un seul Pusher figurant encore dans sa collection en 1960, le N8Y (c/n 101) construit en 1934, avec des ailes de Curtiss Jenny, et un moteur OX-5. Cet avion est aujourd'hui visible au Western Antique Aeroplane & Automobile Museum de Hood River (Or.)…

Pour la séquence sur la première guerre mondiale, le film utilise des scènes de "Men with wings" (1938), où jouait déjà MacMurray, avec des Wichita Fokker, Fokker D.VII. Pour les vues rapprochées de Rickenbacker dans son cockpit, on a utilisé un vrai SPAD VII, celui restauré en 1938 par Paul Mantz  pour "Men with wings" et qui servit aussi pour la promotion du film. Ce qui prouverait en outre que Mantz a bien participé au tournage avec ses avions.

Les futurs naufragés se posent en mer dans un Boeing B-17F avec un faux serial (s/n 272832 = 42-72832..). Si pour les vues aériennes de l'avion on eut recours à une maquette assez approximative (dérive mal reproduite notamment), il semble qu'on ait utilisé une vraie cellule de B-17 pour la scène de l'embarquement à bord des radeaux pneumatiques. Le véritable appareil de l'accident était un B-17D (s/n 40-3089).

Le dernier avion du film est un Vought OS2U Kingfisher, filmé de nuit, pour ne rien arranger. C'est effectivement ce type d'avion qui repéra les naufragés et leur porta assistance en se posant à coté d'eux. Précisons qu'au moment de leur sauvetage, les trois radeaux s'étaient séparés pour courir chacun leur chance, un des radeaux ayant abordé une île déserte.

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur https://ok.ru/video/

 

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