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CAPRICORNE ONE

 

CAPRICORNE ONE

Vo. Capricorn one

 

Année : 1977
Pays : Etats-Unis
Genre : aventures
Durée : 2 h 03 min.
Couleur

Directeur: Peter HYAMS
Scénario : Peter HYAMS

Acteurs principaux :
Elliott GOULD (Robert Caulfield), James BROLIN (Charles Brubaker), Brenda VACCARO , (Kay Brubaker), Sam WATERSTON (Peter Willis), O.J. SIMPSON (John Walker), Hal HOLBROOK (Dr. James Kelloway), Karen BLACK (Judy Drinkwater).

Musique : Jerry GOLDSMITH
Photographie : Bill BUTLER
Producteur : Paul LAZARUS III
Compagnie productrice : Incorporated Television Company (ITC)

Avéronefs :

  • -Bell 206 JetRanger
  • -Boeing/Stearman Model 75
  • -Learjet 24A, N1972L
  • -Hughes OH-6 "Loach"
  •  

    Notre avis :

    Quinze ans avant que la série "X-files" fasse de la théorie du complot d'Etat, un quasi genre cinématographique à Hollywood, il y eut "Capricorne one". Sorti après le Watergate et tenant compte des rapides avancées technologiques de la télévision en matière de simulation, ce film est également basé sur "la rumeur", toujours vivace, qui prétend que l'alunissage de la mission Apollo 11 (1969) est une pure invention, certains esprits soupçonneux estimant cet exploit impossible…Il est évident qu'on ne pouvait transporter sur la lune des équipes entières de télévision pour y filmer en direct le premier pas d'un homme ! On peut être certain que, 60 ans auparavant, en 1909, il y eut des gens pour douter de la traversée de la Manche par un avion, piloté par un certain Blériot !

    Le réalisateur avait travaillé avec la chaîne CBS et avait pu assister, à la NASA, à des simulations du programme Apollo, dont le caractère "authentique" l'avait particulièrement frappé et il avait commencé à imaginer un scénario centré sur une mission virtuelle. Mais, réalisateur sans succès, il fut sauvé par le producteur Lazarus III qui lui fit confiance et avec lequel il réalisa, en plus de ce film, "Guerre et passion", un an plus tard.

    L'histoire commence avec le lancement de la mission spatiale "Capricorne One" à destination de la planète Mars. Mais en plein milieu du compte à rebours, on donne l'ordre aux trois astronautes, le colonel Charles Brubaker, le lieutenant-colonel Peter Willis et le commandant John Walker, de quitter leur vaisseau, alors que les opérations de lancement continuent sans eux…Ils sont emmenés en avion sur une base désaffectée où le directeur de la NASA, James Kelloway, leur explique que cette mission était vouée à un échec certain, des failles ayant été découvertes dans le système de sécurité du vaisseau. Annuler la mission aurait été catastrophique pour la NASA, alors que le congrès hésitait à voter les crédits du programme spatial. Kelloway avait donc décidé de monter une fausse mission, avec un atterrissage sur Mars reconstitué en studio ! Les astronautes refusent d'abord de participer à cette supercherie, mais on les menace de représailles sur leurs familles. Quand, on simule, devant des millions de téléspectateurs, l'explosion de la capsule spatiale lors de sa rentrée dans l'atmosphère, ils comprennent qu'ils sont condamnés. Brubaker, Willis and Walker s'échappent donc de la base avec l'avion qui les avait amenés. Suite à une panne de carburant, ils doivent se poser en plein désert et ils se dispersent. Mais des agents de la NASA partent à leur recherche. Willis et Walker sont retrouvés et tués, mais Brubaker parvient à échapper aux recherches. Entretemps, un journaliste, Bob Caulfield, a été averti par un de ses amis qui travaille dans la salle de contrôle de la mission que les transmissions radio ne viennent certainement pas de l'espace... Peu de temps après, il disparaît, alors que la voiture de Caulfield est sabotée. Ce dernier commence à comprendre que la NASA cache quelque chose de grave. Il retrouve la base secrète où ont été détenus les astronautes, puis sauve Brubaker, en avion. Le rescapé fait alors son apparition en plein milieu des obsèques des membres de la mission, devant les officiels, son épouse et les caméras de la télé !

    Ce thriller, malgré ses qualités, est totalement invraisemblable comme il fallait s'y attendre. Dans le film, on a l'impression que tout le monde est au courant de cette vaste mise en scène sauf les astronautes, leurs familles et le journaliste. Une mission spatiale implique la participation de milliers de spécialistes, dont on ne peut être entièrement sûr du silence. En outre, un vaisseau spatial ne se promène pas dans l'espace sans être suivi par des stations radar et des observatoires, répartis dans le monde entier; comment expliquer qu'ils n'auraient rien remarqué quand la capsule n'apparaissait pas sur leurs écrans lors de sa rentrée ? etc, etc…

    On peut être étonné que ce film, où la NASA n'a pas le beau rôle, son directeur étant accusé, ni plus, ni moins, d'assassinat, parvint, grâce aux relations du producteur, à obtenir la coopération de l'agence spatiale (décidément peu rancunière…) qui fournit un exemplaire d'essai du LEM (Lunar Exploration Module). Remarquons que ce module d'alunissage n'aurait pu convenir sur Mars, la gravité y étant supérieure et l'atmosphère plus dense que sur la lune.

    Finalement, la seule séquence intéressante du film, pour l'aérocinéphile, est la poursuite entre deux hélicoptères, qui se comportent parfois comme des êtres vivants, et un vieux biplan tout poussiéreux.

     

    Les avions du film :

    Ce film à thème spatial, qui se passe uniquement au sol, utilisa cependant, au moins, trois hélicoptères et deux avions.

    Les astronautes sont éloignés du pas de tir dans un Bell 206 JetRanger qui décolle devant un Douglas DC-3 (ou plutôt un C-117..), aperçu en arrière plan et garé devant deux Douglas C-133A Cargomaster. A droite, on aperçoit un Beech-18, sans moteur et sans roue. La scène a été filmée au Mojave airport. Rappelons que le C-133 fut retiré du service en 1971. Ces deux appareils (s/n. 56-2001 et s/n 54-0136) furent alors acquis (avec les matricules N 201AR et N136AR, puis N201AB) par la Foundation for Airborne Relief qui projetait de les transformer en hôpitaux volants, ce qui ne put avoir lieu, à cause de la réglementation. Ils furent stockés dans le désert Mojave en 1974, où ils se trouvent toujours aujourd'hui, le N201AB servant de réserve de pièces détachées pour des musées.

    Quand les astronautes sont déposés par l'hélicoptère pour prendre un Learjet, on voit, en arrière plan, un North American F-100A aux couleurs de Flight Systems Inc. utilisé autrefois par l'Air Force Flight Test Center. En juin 1975, cet avion (s/n 53-1688, N100X ) gardait l'entrée de l'aéroport de Mojave. Le Learjet atterrit sur la base désaffectée de "Jackson Army Air Base", au Texas, alors que la base portant ce nom se trouvait au Mississipi…

    Le Learjet 24 était piloté par son propriétaire, Clay Lacy, un spécialiste des scènes aériennes. Ce Learjet 24A (s/n 24A-096, N1972L) fut acquis en 1974, auprès de Nevada Aircraft Leasing Inc. et transformé en avion-caméra. Il était déjà apparu dans "747 en péril" (1974). Il sera réimmatriculé N464CL. La scène où il manque, au décollage, de heurter les voitures mises en travers de la piste, fut répétée treize fois par Clay Lacy, assisté de Don Buchanan, en place copilote. L'avion frôle les voitures à guère plus d'un mètre et à 230 km/heure ! Le circuit électrique du train avait été modifié pour que le train gauche puisse rester relevé. La jambe de train qui "tombe" était en fait lancée du sol. Pour la scène de l'atterrissage sur le ventre, l'avion atterrit sur une piste très poussiéreuse, le nuage ainsi généré étant accru par un fumigène fixé à l'avion. Quand l'avion est arrêté, il repose dans une fosse dont la profondeur était égale à la hauteur du train sorti.

    Ce sont deux hélicoptères Hughes OH-6 "Loach", sans marque apparente, qui traquent les astronautes fugitifs. Ces appareils, comme le Bell 206, furent fournis par Western Helicopters Inc., une société de Rialto (CA).

    Vers la fin du film, ils poursuivent le journaliste Caulfield qui est dans un Boeing/Stearman Model 75, équipé d'un moteur Pratt & Whitney Wasp de 450 cv, sans immatriculation visible, piloté, non pas par Telly Savalas (qui a horreur de l'avion…), mais par Frank Tallman. Ce dernier avoua plus tard, que la quarantaine d'heures passées, en trois semaines, à voler dans les gorges du Red Rock Canyon, furent parmi les plus périlleuses de sa longue carrière qui devait s'interrompre brutalement l'année suivante, suite à un banal accident d'avion. Ce Stearman était un ancien avion d'épandage agricole, loué à un particulier de Pasadena (CA), le "N4766V", qui fut utilisé par Frank Tallman, mais aussi part Art Scholl, dans plusieurs films et séries TV. Ce biplan a disparu depuis du registre de la FAA. La séquence où il est poursuivi par les deux Hughes, dont un essaie de le déstabiliser en heurtant son aile supérieure, fut reconstituée en partie en studio, mais surtout filmée, en plein vol, à partir des hélicoptères.

     

    Christian Santoir

     *Film disponible sur amazon.fr

     

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