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BOEING, BOEING…

BOEING, BOEING…

 

Année : 1965
Pays : Etats-Unis
Genre : comédie
Durée : 1 h 42 min.
Couleur

Réalisateur : John RICH
Scénario : Edward ANHALT

Acteurs principaux :
Tony CURTIS (Bernard Lawrence), Jerry LEWIS (Robert Reed), Dany SAVAL (Jacqueline Grieux / Air France), Christiane SCHMIDTMER (Lise Bruner / Lufthansa), Suzanna LEIGH (Vicky Hawkins / British United), Thelma RITTER (Bertha).

 

Musique : Neal HEFTI
Photographie : Lucien BALLARD
Producteur : Hal B. WALLIS
Compagnie productrice : Wallis-Hazen

Avions :

  • -Boeing 707-328B, F-BLCA
  • -Boeing 707-430
  • -Boeing 707-328, F-BHSU
  • -Boeing 707-321C, N767PA
  • -Boeing 707-437
  • -Boeing 707-158
  • -Boeing 707-331B, N775TW
  • -Boeing 727-30, D-ABIK
  • -BAC 111-201AC One Eleven, G-ASJJ
  • -Douglas DC-8-43
  • -Douglas C-54B Skymaster, 7T-VAF
  • -Sud Aviation SE210 Caravelle
  • -Vickers VC10 Srs 1103

 

Notre avis :

"Boeing (707) Boeing (707)" (titre alternatif : "Boeing, Boeing") est une adaptation à l'écran de la pièce de théâtre du même nom, écrite par le Français, Marc Camoletti, en 1960, soit deux ans après la mise en service du célèbre jet liner. Mais ce n'est pas un film sur le Boeing 707, célébré par un commentateur, avec un fort accent français, lors du générique : "l'avion est si rapide qu'il fait la course avec le soleil; c'est ce qui arrive depuis que le grand jet est arrivé…le temps s'annihile...". Il s'agit plutôt d'une comédie qui se passe au sol, dans la grande garçonnière d'un journaliste qui est "fiancé" à trois hôtesses de l'air, en même temps. Le film aurait donc dû s'appeler "Stewardess, stewardess, stewardess"...

Bernard Lawrence est un journaliste américain en poste à Paris. C'est un playboy qui a inventé un système ingénieux pour fréquenter en même temps trois petites amies. Ce sont des hôtesses de l'air de trois compagnies différentes qui sont affectées sur des lignes internationales ayant des horaires très différents, de sorte qu'une seule est en France, à n'importe quel moment…Il a programmé leurs allers et venues avec une telle précision qu'il peut déposer à l'aéroport son amie de British United Airways qui est en partance, et récupérer en même temps son amie de la Lufthansa qui vient juste d'arriver, alors que son autre amie d'Air France attend ailleurs. Bernard est aidé par sa bonne, Bertha, qui change les photos dans les cadres, les habits dans les tiroirs et la nourriture dans le frigo, selon l'arrivante, ainsi, aucune de ces jeunes femmes n'est au courant de la présence des autres dans l'appartement. Chacune considère l'appartement de Bernard comme sa "maison", lors de son escale à Paris. Bernard est si heureux de sa vie à Paris qu'il refuse une promotion qui le ferait travailler à New-York. Tout se complique quand un collègue et vieil ami, Robert Reed, arrive à Paris sans trouver d'hôtel. Il insiste pour loger chez Bernard pour quelques jours. Il va essayer de prendre la place de Bernard, non seulement auprès de son agence de presse, mais aussi de ses maîtresses. La situation devient encore plus tendue quand les compagnies aériennes commencent à exploiter des avions de plus en plus rapides qui vont faire évoluer les horaires des vols et permettre aux hôtesses de passer plus de temps à Paris, au même moment…Thelma épuisée, finit par rendre son tablier et les trois femmes finissent par se rencontrer dans l'appartement de Bernard. Devant la colère des ces demoiselles, Bernard et Reed n'ont d'autre solution que de fuir. Le taxi qu'ils ont pris, est conduit par une jeune femme qui leur confie qu'elle vit en colocation avec deux autres collègues…

Cette comédie au rythme soutenu, servie par des bons acteurs, eut un immense succès, de même que la pièce de théâtre qui continua à être jouée jusqu'en 2009. Mais il n'est pas sûr que "Boeing, Boeing" ait fait de la publicité pour l'avion de Boeing Company et qu'elle ait fait augmenter ses ventes. Dès le générique, et dans les dialogues des hôtesses, on note, ici et là, des appréciations élogieuses sur ses qualités, principalement sa vitesse, sans que l'avion soit mentionné nommément.

 Le Boeing 707 n'avait pratiquement pas de concurrent, à part le Douglas DC-8, mis en service un an plus tard, en 1959, et qui ne sera construit qu'à 556 exemplaires, contre 865 pour le 707. Le Convair 882 fut mis en service en mai 1960 et fut un échec complet (65 avions livrés). Quant à Lockheed, le constructeur du fameux Constellation, il se dirigea plutôt vers le marché militaire après la guerre, laissant la succession du "Connie" être assurée par le 707.

Le film permet d'apercevoir de nombreux avions de ligne, filmés au sol, au parking, au décollage ou à l'atterrissage, aucun n'ayant vraiment participé au tournage. Sur les treize avions aperçus, plus ou moins rapidement, huit sont des Boeing (dont un Boeing 727), deux des Douglas, dont un quadriréacteur DC-8, et deux, des avions anglais, dont un quadriréacteur Vickers (mis en service six ans après le 707). On nous montre donc la concurrence, plus tardive…

Le tournage de "Boeing Boeing" eut lieu entre le 8 avril et le 30 juin 1965, notamment sur l'aéroport d'Orly-Sud, où on remarque que la nouvelle tour de contrôle n'était pas encore achevée; elle sera inaugurée le 10 mars 1966. A cette époque, comme on le voit, les terrasses du terminal étaient accessibles au public venu contempler les avions parqués sur le tarmac. Grâce à des terroristes pro-palestiniens ayant attaqué le 13 janvier 1975 un avion d'El Al, elles seront définitivement fermées, à Orly, comme ailleurs.

 

Les avions du film :

Ils sont surtout aperçus lors du générique.

Le premier est un Boeing 707-328B d'Air France (F-BLCA, c/n 18685), vu au décollage. Livré à Air France en janvier 1964, il porta le nom de "Château de Sully". En mars 1983, il fut réformé et vendu à la société luxembourgeoise TRATCO. Radié en juin 1983, il a été ferraillé.

Le second est un Boeing 707-430 de la Lufthansa, le troisième un Boeing 727-30 de la Lufthansa (D-ABIK, c/n 18366), vu plus tard, au sol. Il fut pris en charge par la compagnie allemande en décembre 1964. En 1966, il fut transféré à Condor dont la Lufthansa était actionnaire. En janvier 1976, il fut racheté par Boeing (N9233Z) et loué à Olympic Airways, puis, vendu en novembre 1976, à Rockwell International (N44R). Il changea ensuite souvent de propriétaires : en décembre 1979, la compagnie bermudienne Sigair (VR-BGW) devenue Brisair en juin 1984;  en février 2003, JAR Aircraft Services (N727JR) de Richardson (TX); en mars 2003, JR Executive à Aruba (P4-YJR); en janvier 2006, Aerospace Trust Management LLC (N123YR) de Wilmington (DE); en avril 2006, Air Horizon Togo (5V-TPX); en juillet 2007, il était exploité par JR Executive de Sao Tomé & Principe (S9-SVE).

Le quatrième avion est un Douglas DC-8-43 d'Air Canada, vu très rapidement à l'atterrissage, sans matricule apparent, suivi de près par un Boeing 707-321C de la PanAm (N767PA, c/n 18591). Livré en juin 1963 à la compagnie américaine, ce dernier fut baptisé "Jet Clipper Challenger". En juin 1976, il fut revendu à Sally Leasing qui le loua à Dan Air London (G-BEAF), puis en septembre 1976, à AS Cargo Airlines, transformé en cargo. En juillet 1978, il fut acquis par la compagnie argentine TAR (Transporte Aereo Rioplatense) (LV-MSG). Il fut ferraillé en 1984 à Buenos Aires, et son fuselage servi de salle de restaurant jusqu'en 1998…

Le sixième avion est un Boeing 707-437 d'Air India, précédant un Boeing 707-158 d'El Al Israël Airlines, aux matricules indiscernables.

Le huitième avion est un autre Boeing 707-331B de TWA (N775TW, c/n 18407) livré en janvier 1963. Il resta dans la compagnie jusqu'en janvier 1981, date de sa réforme. Parqué sur la base de Davis Monthan (AZ) en 1984, il servit de source de pièces détachées pour l'entretien des KC-135 de l'USAF. En mars 1999, il ne restait plus que l'arrière de son fuselage…

Le neuvième est un avion anglais tout neuf, un BAC 111-201AC One Eleven, livré à British United Airways (G-ASJJ, c/n 014) en avril 1965. Il eut une courte carrière, puisqu'il fut détruit au décollage de Milan-Linate le 14 janvier 1969 !

On peut voir également des hôtesses descendre par les escaliers arrière d'un Sud Aviation SE210 Caravelle d'Air France, d'un Boeing 727 de la Lufthansa et d'un BAC 111 de British United. Ces escaliers arrière qui avaient déjà équipé des avions à hélices (Convair 240, Martin 404) étaient pratiques, car ne nécessitant pas l'utilisation des équipements des aéroports. Mais dès 1958, les passerelles de terminal firent peu à peu leur apparition et, depuis, les passagers ne sont plus obligés de se dégourdir les jambes, sous le soleil ou la pluie, entre l'avion et le terminal, par contre, ils peuvent rester assis à leurs places, dans l'avion, en attendant qu'un parking se libère…

Enfin, le dernier Boeing 707 aperçu est un B 707-328 d'Air France (F-BHSU, c/n 18375) pris en charge en mai 1962 et baptisé "Château de Versailles". En 1975 et 1976, il fut loué à Royal Air Maroc (CN-RMA). En juillet 1978, il fut vendu à Delta International Sales (N707RZ) et en janvier 1981, loué à Intercontinental Airways. En août 1983, il fut vendu à Gateway Aircraft Leasing Co. de Miami Springs (FL). Stocké à Miami, puis à Fort Lauderdale, il y fut ferraillé en avril 1985.

Quand  Bernard téléphone à son bureau à partir du terminal d'Orly, on voit derrière lui, sur le tarmac, un Douglas C-54B Skymaster d'Air Algérie (7T-VAF, c/n 10456). Il s'agit d'un C-54 livré à l'USAAF (s/n en novembre 1944, et acquis par American Airlines en 1946 (N90420, puis N90424). Il fut très vite revendu à Executive Transport Corp. (N5110N) en 1947, puis la compagnie pétrolière ARAMCO (N711A). Ce n'est qu'en 1956 qu'il sera revendu à la compagnie charter ONA (Overseas National Airways) (N420NA; nom : "Dory M"), et en 1958, à la CGTA (Compagnie Générale de Transports aériens Air Algérie) (F-OBHF); il fut réimmatriculé "7T-VAF", en 1964, au nom d'Air Algérie. En mai 1969, l'avion fut vendu à Air France (F-BRIX) qui le revendit, dès septembre, à Royal Air Cambodge (XU-LAL). En 1973, l'avion fut récupéré par l'armée de l'air thaïlandaise (code 456) et sera reformé en 1975, puis ferraillé.

Enfin, le dernier avion vu au bout de 22 minutes, est un des quatre BAC Vickers VC10 1103 de la petite compagnie British United Airways (matricule "caché" sous les réacteurs), aperçu par le fenêtre du bar du terminal. Après, plus d'avions !

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

 

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