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ANADOLU KARTALLARI

 

 

ANADOLU KARTALLARI

(Les aigles anatoliens)

 

Année : 2011
Pays : Turquie
Durée : 1 h 57 min.
Genre : aventures
Couleur

Réalisateur : Ömer VARGI
Scenario :Hakan EVRENSEL

Acteurs principaux :
Engin Altan DÜZYATAN (Capitaine Kemal Tanaçan), Çagatay ULUSOY (Ahmet Onur), Özge ÖZPIRINÇÇI (Ayse Dincer), Hande SUBASI (Burcu), Alpay Kemal ATALAN (Mustafa Hizarci), Alper SALDIRAN (Fatih Karakus), Ekin TÜRKMEN (Özlem).

Producteurs : Murat AKDILEK, Nihat ÖZDEMIR
Musique : Ozan DOGULU
Photographie : Ugur ICBAK
Compagnie productrice : Fida Film

Aéronefs :

  • -Airbus Helicopters AS532 AL Cougar 
  • -Cessna T-37 Tweety Bird
  • -General Dynamics F-16C/D Fighting Falcon  
  • -McDonnell-Douglas F-4E Phantom II
  • -Northrop T-38A Talon 
  • -Northrop F-5A/B

 Notre avis :

Ce film fut tourné en 2011 pour le centenaire de l'armée de l'air turque, la Türk Hava Kuvvetleri. Les patrouilles acrobatiques des Türk Yıldızları (Étoiles de Turquie) et du "Solo Türk" ont également participé au tournage. Le titre "Anadolu kartallari" désigne des manœuvres aériennes internationales organisées chaque année, dans la région de Konya, qui permet aux pilotes turcs de se mesurer à ceux des forces étrangères. Cette production est une des plus chères du cinéma turc, avec un budget de 10 millions de dollars. Cinq avions et deux hangars de la base de Konya furent attribués au tournage qui dura neuf semaines, pendant lesquelles, des scènes furent également filmées à Istanbul, mais aussi sur les bases d'Izmir-Çigli et d'Eskisehir. C'était la première fois en Turquie, que l'on filmait des jets en plein vol, ainsi que lors de dogfights.

Le scenario est centré sur cinq cadets de l'armée de l'air turque, dont un femme, que l'on voit parcourir toutes les étapes de la formation pour devenir des pilotes de combat. On les suit ainsi depuis les tests d'aptitude physique, les cours théoriques, l'apprentissage des procédures, jusqu'à l'entraînement avancé sur jets. L'accent est mis sur la rigueur de la formation qui n'admet que fort peu d'erreurs de la part des cadets qui sont impitoyablement rejetés, s'ils ne satisfont pas aux épreuves. Un des moniteurs est le capitaine Kemal Tanaçan qui se prend d'amitié avec un des cadets, Ahmet Onur, qui lui semble particulièrement motivé. Celui-ci a pour amie d'enfance Ayse, qui suit les mêmes cours que lui. La dureté de l'entraînement et la concentration qu'il exige, le conduisent à délaisser sa petite amie Burçu qui souffre beaucoup de leur séparation. Ses relations avec elle s'aggravent quand il rencontre une étudiante qui travaille, à l'intérieur de la base, sur le mental des pilotes…Le jour de son premier vol solo sur chasseur, il apprend la mort subite de son père, terrassé par une crise cardiaque. Cette disparition le déstabilise complètement et Ayse lui demande de réagir, son avenir de pilote étant en jeu. Pour lui remonter le moral, Tanaçan, qui part pour un long stage à l'étranger, lui laisse sa voiture de sport (une Ford Mustang Mach 1 convertible de 1972) et lui conseille de prendre du repos avec Burçu. Entre temps, Onur est qualifié sur F-16, alors qu'Ayse et son copain Mustafa sont admis sur F-5 et F-4. Onur revoit Burçu lors du mariage d'Ayse et d'un autre cadet, Mustafa, et il essaie de renouer avec elle. C'est alors que les grandes manœuvres annuelles ont lieu. Le capitaine Tanaçan revient, et c'est lui qui sera le "Solo Türk". Onur obtient de bons résultats qui sont gâchés par un instant d'inattention, pendant lequel il manque de percuter un autre appareil, en plein ciel. Ses problèmes avec Burçu l'occupent trop. Tanaçan, une nouvelle fois, doit lui remonter le moral. Pour son dernier vol, lors des manœuvres, Burçu vient le saluer lorsqu'il décolle. Il reprend confiance et obtient finalement un très bon score. Mais quand il revient à la base, son réacteur ingère des oiseaux et il ne dispose plus de toute sa puissance. Il parvient cependant à atterrir sans encombre, lors d'un deuxième essai. Onur retrouve Burçu et ses amis venus le féliciter. Un peu plus tard, Onur et Ayse sont convoqués au quartier général. Au vu de leurs très bonnes notes, Ayse est autorisée à présenter le "Solo Türk" et Onur est admis dans la patrouille des Türk Yıldızları, un souhait qui lui était cher.


Ce film comporte tous les ingrédients de films antérieurs, tels que "Top gun" (1986), "Les chevaliers du ciel" (2005) (mais les séquences aériennes du film français sont bien meilleures), ou "Sky fighters" (2011), pour ne citer que les plus récents. Le scenario, centré sur la formation des cadets, n'est guère original et a été maintes fois utilisé aux USA, depuis les années 30, mais il n'est là que pour servir de support à la célébration de la force aérienne turque qui exhibe ici une partie de son matériel volant, en grande partie d'origine américaine, pour ce pays de l'OTAN.

On évoque dans le film, le remplacement des F-4 par un chasseur de construction nationale, et effectivement, un projet d'un tel appareil (furtif) est en cours d'élaboration, pour une construction à l'horizon 2023, en collaboration avec un autre pays (La Corée du sud ?). Pour l'instant, il est prévu de remplacer les F-4 Phantom par le F-35 de Lockheed Martin. La Turquie participe avec huit autres pays à son programme de développement qui a pris beaucoup de retard. Cet avion n'est pas encore en service, même au sein de l'USAF ou de l'US Navy.

"Anadolu kartallari" se déroule dans un cadre résolument moderne et ce film aurait pu être tourné dans n'importe quel pays de l'Europe méditerranéenne. Pratiquement pas de femmes voilées en vue (uniquement lors de l'enterrement du père d'Onur), mais de jeunes femmes en jeans, cheveux au vent. La laïcité, en Turquie, est garantie par l'armée, mais elle est de plus en plus contestée par un gouvernement islamiste (dit "modéré" par les Européens !) qui s'appuie sur une majorité populaire, différente de l'élite progressiste des grandes villes et peu favorable aux mœurs occidentales…On remarque également le côté démocratique du film qui ne se focalise pas sur les officiers pilotes et met à l'honneur les mécaniciens, dont le rôle est fondamental dans toute unité militaire.

Le cadet Ayse nous rappelle que la fille adoptive de Mustapha Kemal Atatürk, Sabiha Gökçen, fut la première femme pilote militaire officielle, au monde, en 1936. En 2006, l'armée de l'air turque avait 49 femmes pilotes en service actif  (209 femmes pilotes, dans l'Armée de l'Air, en 2010). Certaines pilotaient des F-16s, d'autres différents types d'appareils comme le F-5/2000, le T-38, le CASA CN-235, le C-130, et des hélicoptères, comme le AS-532 Cougar....Au total, 289 femmes officiers servaient alors dans l'armée de l'air turque, à divers titres.

 

Les avons du film :

Bien qu'il soit mentionné par les pilotes, on ne voit pas le T-41, autrement dit, le Cessna T-41D Mescalero qui sert à la formation initiale. Les cadets du film en sont au stade de la formation avancée, et l'on voit d'autres avions d'entrainement correspondant à ce niveau. Pour l'entraînement avancé, on utilise encore le petit biréacteur Cessna T-37 Tweety Bird qui est en voie de remplacement, après 47 ans de service. C'est le KAI (Daewoo) KT-1 Woongbi (n° 03, 04, 05, 11…), un avion coréen (du sud) à turbine, construit sous licence en Turquie par TAI (Turkish Aerospace Industries), qui a été choisi pour le remplacer. Les premiers exemplaires ont été réceptionnés en décembre 2010. Ils portent sur le gouvernail l'insigne du Scorpion (Akrep) du 122 Filo (escadron), basée à Izmir-Çigli.

Autre avion d'entraînement avancé, montré en grand nombre dans le film, le Northrop T-38A Talon, dont les avions codés : 2-721 (s/n 62-3721), 2-151 (s/n  63-8151), 2-624 (s/n 62-3624), 2-145 (s/n 63-8145), 2-711 (s/n 62-3711), 2-713 (s/n 62-3713), 2-667 (s/n 62-3667), 2-121 (s/n 63-8121), 2-237 (s/n 63-8257), 2-688 (s/n 62-3688)…, quelques-uns des 73 Talon livrés à la Turquie à partir de 1979. Ces avions appartiennent au 121 Filo d'Izmir-Çigli, dont on aperçoit l'insigne de la Guêpe (Ari) sur la dérive. Les T-38A ont été modernisés par TAI, depuis 2009, et sont dénommés T-38M.

L'avion de chasse standard est le General Dynamics F-16C/D Fighting Falcon construit sous licence par TAI. On n'en voit seulement que quelques exemplaires, dont le s/n 88-0033 du 132 Filo "Hançer"  (Dagues), piloté par Onur, à la fin du film. Cet avion est utilisé par un des meilleurs pilotes de l'armée, sous le nom de Solo Türk, qui comme son nom l'indique, est chargé de faire des démonstration en solo, que l'on peut apprécier vers la fin du film. Le film ne montre pas la dernière version, le F-16 Block 50, livré par TAI, en novembre 2012.

Autre avion de combat multi rôle principal, le McDonnell-Douglas F-4E Phantom II, livrés à partir de 1974 et toujours en service; ils ont été modernisés par IAI (Israel Aerospace Industries) sous la dénomination F-4E 2020 Terminator.

Effectuant les mêmes missions, mais également utilisé pour l'entraînement avancé, le Northrop F-5A/B, dont certains ont été modernisés en NF-5 2000, par IAI. La patrouille acrobatique Türk Yıldızları (Étoiles de Turquie, 134 Filo), créée en novembre 1992 et basée à Konya, vole sur cet appareil, comme on peut le voir au début du film.

Lors des manœuvres internationales, on peut apercevoir un Lockheed C-130E du 222 Filo (Kayseri/Erkilet), et un ravitailleur en vol Boeing KC-135R Stratotanker du 101 Filo (Incirlik).

Un des amis d'Onur, Fatih, fait partie du service SAR et vole sur Airbus Helicopters AS532 AL Cougar (n° 550), un hélicoptère assemblé en Turquie par TAI, à partir de 2000.

Lors des manœuvres, ont voit quelques avions des forces aériennes invitées, qui, d'après les drapeaux, sont celles de l'Arabie Saoudite, de l'Espagne, de la Jordanie et des USA. On voit ainsi des McDonnell-Douglas F-15 (USA ou Arabie Saoudite) et des McDonnell-Douglas F-18 Hornet (Espagne).

Tanaçan emmène la mère d'Onur dans le musée d'aviation d'Istanbul, situé près de l'aéroport Atatürk. On peut ainsi voir quelques exemplaires de sa collection, conservés à l'intérieur, et exposés côte à côte : un monomoteur turc MKE 44 Ugur (N°44, TC-KUS), un Curtiss CW-22R Falcon, un De Havilland DH.89A Dragon Rapide (TC-ERK), en face, un PZL.24G (faux code "2145"), équipé d'un moteur français Gnome-Rhône 14N, un avion d'origine polonaise construit sous licence en Turquie, avant guerre. On entraperçoit même, derrière le capitaine Tanaçan, un hydravion Grigorovitch M-5 de 1918, le seul exemplaire de l'armée de l'air turque.

Devant l'entrée de la base d'Izmir-Cigli, sont exposés plusieurs appareils anciennement utilisés par la force aérienne turque : un Bell UH-1H Iroquois n° 205 (s/n 69-15645, c/n 11933), un Beech Mentor code "2-202" (s/n 55-2010), un North American F-100F (s/n 56-3921 / 2-921, c/n 243-197) et un Lockheed T-33A (17519 / 2-519, c/n 580-7579).

Enfin, les pilotes portent sur leurs combinaisons divers badges, selon les scènes. On reconnait ainsi l'insigne du 133 Filo "Pençe" (Griffes), qui fut dissout en juin 2013, du 134 Akrotim Filo " Türk Yildizlari" (Etoiles turques), du 132 Filo Hancer (Poignards), toutes unités basées à Konya. Sur les combinaisons de Mustafa et Ayse, on reconnait l'insigne du 111 Filo Panter (Panthère), basé à Eskisehir. Onur porte l'insigne des participants aux manœuvres "Anadolu Kartallari" (Aigles anatoliens). On voit également le badge des "Fighting Falcons", porté sur l'épaule droite, par les pilotes de F-16.

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

 

 

 

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