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AIR FORCE ONE


AIR FORCE ONE

 
 
Année : 1997
Pays : Etats-Unis
Genre : aventures
Durée : 2 h 5 min.
Couleur
 
Réalisateur : Wolfgang Petersen
Scénario : Andrew W. Marlowe

 
Acteurs principaux :
Harrison Ford (Président James Marshall), Gary Oldman (Ivan Korshunov), Glenn Close (Vice Président Kathryn Bennett), Wendy Crewson (Grace Marshall), Liesel Matthews (Alice Marshall), Paul Guilfoyle (Lloyd « Shep » Shepherd), Xander Berkeley (agent secret Gibbs), William H. Macy (Major Caldwell), Dean Stockwell (secrétaire à la Défense Walter Dean), Tom Everett (conseiller à la Sécurité Nationale Jack Doherty).
 
Photographie : Michael Ballhaus
Musique : Jerry Goldsmith
Producteurs : Armyan Bernstein, Gail Katz, Wolfgang Petersen, Jonathan Shestack
Compagnie productrice : Tristar Columbia Pictures Corp.

Avions :

  • -Boeing 747-146, N703CK
  • -Lockheed MC-130E 
  • -Lockheed C-130

 

Notre avis :

Le tournage de ce film d'action, apparenté au genre catastrophe, qui se passe de nouveau à bord d'un Boeing 747, commença en septembre 1996 sur la base de l'Air National Guard de Rickenbacker, à Columbus (Oh.), et se poursuivit dans les studios Sony de Los Angeles .On y construisit une réplique grandeur nature de l'Air Force One, l'avion de la Présidence américaine qui est un des principaux héros du film. Le réalisateur Wolfgang Petersen avait, quatre ans plus tôt, réalisé «Dans la ligne de mire», un autre film où Air Force One apparaissait à son avantage. Le tournage eut lieu également à Washington DC et à Moscou. L'Armée, l'USAF et la Garde Nationale apportèrent leur collaboration au tournage en fournissant des avions, des conseillers techniques, du personnel (250 hommes) et des véhicules. Autant dire que ce film est politiquement «correct».

 Trois semaines après que les forces spéciales américaines et russes aient capturé le général Radek, qui faisait régner le terreur au Kazakhstan, tout en menaçant ses voisins de l'arme atomique, le président américain James Marshall quitte Moscou à bord de son 747 «Air Force one». Peu après le décollage, un agent des services secrets américains, Gibbs, tue trois de ses collègues et ouvre l'armoire aux armes à Ivan Korshunov, un russe ultra nationaliste, sympathisant de Radek. Ce dernier est monté à bord avec ses hommes en se faisant passer pour une équipe de télévision russe. A la recherche du président, les terroristes tuent plusieurs personnes. Le président a été mis à couvert par ses garde du corps et emmené vers la capsule éjectable. Mais alors que les terroristes croient qu'il s'est échappé, Marshall est resté dans la soute de l'avion ! Sa femme et sa fille ainsi que son état-major sont pris en otage. Les pilotes enfermés dans le cockpit s'apprêtent à se poser sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne. Au dernier moment, Korshunov reprend le contrôle de l'avion et met le cap sur le Kazakhstan. Il demande la libération de Radek en menaçant d'exécuter un otage toutes les demi heures. La vice présidente Kathryn Bennett apprend alors que Marshall est resté à bord. Dans la soute, ce dernier met la main sur un téléphone portable et peut entrer en contact avec la Maison Blanche. Il essaie de vidanger les réservoirs de l'avion, puis il libère les otages parqués dans la salle de conférence. Pour les faire évacuer en parachute, il arrange un ravitaillement en plein vol qui obligera l'avion à voler plus bas et plus lentement. L'opération réussit, mais Marshall est capturé. Le président russe accepte finalement de libérer Radek. Korshunov s'apprête à quitter le 747, quand Marshall se jette sur lui. Dans la lutte qui s'ensuit il lui entoure le cou avec une sangle et déclenche l'ouverture de son parachute. Korshunov est étranglé. Marshall appelle alors le président russe qui fait tuer Radek au moment où il allait s'envoler. Air Force One est alors attaqué par des chasseurs kazakhs fidèles à Radek. Mais des chasseurs américains, basés en Turquie, interviennent, et les balaient du ciel. Cependant Air Force One a été atteint et doit être évacué. La famille du président est transférée dans un avion de transport MC-130 au moyen d'un câble le reliant au 747. Mais quand le président est seul avec le major Caldwell et l'agent Gibbs, ce dernier tue Caldwell et essaie d'évacuer en laissant le président à bord ! La lutte s'engage entre les deux hommes, et finalement, c'est Giggs qui reste dans l'avion désemparé qui s'abîme dans la mer Caspienne. Marshall retrouve sa famille. Le MC-130 est maintenant «Air Force One».

 «Air Force One» bénéficia d'un bon accueil de la critique et ce fut un gros succès du box-office, avec un gain de plus de trois cent millions de dollars au total. Le scénario de ce film catastrophe, sur fond de politique fiction, rappelle un peu «Aigle de fer 2» (1988) avec l'alliance de la Russie et de des USA contre un pays du Moyen Orient, détenteur de la bombe atomique. Harrison Ford en Rambo n'est pas très crédible, mais on imagine encore moins à sa place, le vrai président de l'époque, Bill Clinton, plus habile à manier le cigare que la Kalachnikov…En fait, contrairement à Marshall, qui a fait le Vietnam, les trois derniers présidents américains n'ont jamais fait la guerre, et les deux plus jeunes se sont tenus sagement éloignés du conflit vietnamien. Seul George H. W. Bush avait participé à la seconde guerre mondiale.

 Dans «Air Force One», on retrouve tous les ingrédients habituels du film catastrophe : les terroristes déments, les combats aériens, des luttes désespérées près d'une porte d'avion  ouverte sur le vide…Tout cela rappelle « Executive Decision », « Con Air», etc… Comme tous les films de ce genre, la vraisemblance est oubliée au profit du sensationnel. Les évolutions du 747 présidentiel au sol, sur la base de «Ramstein», sont assez étonnantes. Après avoir quitté la piste (il aurait donc du s'enfoncer dans la terre), il redécolle du tarmac, avec les pleins volets, face aux bâtiments et à un C-141 qu'il rate de peu ! On ne voit pas pourquoi le copilote se fait tuer parce qu'il a désarmé le speedbrake (ce qui fait rentrer les spoilers; une procédure normale après avoir atterri), après que Kurnishov lui ait demandé de redécoller. Le parachutage des passagers (secrétaires, officiels, stewards, gardes du corps..) à 4 600 mètres d'altitude et à une vitesse de plus de 400 km/h, est totalement irréaliste. Un minimum d'entraînement aurait été nécessaire pour éviter, entre autres, d'ouvrir la voile trop tôt, afin d'éviter qu'elle ne soit déchirée. Quant à descendre, suspendu sous un parachute, en chemisette, par -15°C… Lors du ravitaillement en vol, on ne voit pas pourquoi l'opérateur de la perche ne coupe pas aussitôt l'arrivée de carburant et ne remonte pas la perche. Plus tard, on signale au président que le 747 ne peut pas atterrir en pilote automatique, ce qui est faux. Pour passer du cap 119 au cap 290, l'avion vire à gauche, alors que le président, en tournant le bouton pour afficher le nouveau cap, est passé par le cap 200; l'avion aurait donc dû virer vers la droite…Avant de prendre les commandes, le président demande au major Caldwell, qui est en place droite, s'il ne s'est «jamais mis aux commandes»; celui-ci lui répond que non, or il porte les «Command pilot wings», une insigne qui fait de lui un pilote avec une pratique de plus de dix ans ou un minimum de 2000 heures de vol ! Les pilotes de Mig-29 qui veulent descendre Air Force One ont l'air de s'apercevoir au dernier moment qu'un missile à été tiré contre eux, comme s'ils ne disposaient pas d'un système d'alerte missiles, etc, etc...Les erreurs grossières de la sorte sont légion, et les repérer peut-être un bon jeu pour le spectateur.

 Ce film à gros budget et réalisé avec l'aide des autorités militaires, transmet un message politique à peine couvert. Il célèbre le patriotisme et le militarisme américain. Les Etats-Unis sont montrés comme un rempart contre le terrorisme, assurant la protection du monde libre. Le recours à la violence par les Etats-Unis est légitime; celle des autres, pour des motifs politiques, n'est que du terrorisme et doit être annihilée. Ce message a été amplifié, après le 11 septembre. Remarquons que c'est l'Armée qui sauve le président. Il y a un traître dans les service secrets et c'est une attachée de presse du bureau du président qui fait visiter complaisamment l'avion aux faux journalistes russes, comme pour leur faciliter le travail…

 

 Les avions du film :

 C'est John F. Kennedy qui inaugura le premier jet présidentiel en septembre 1961, un Boeing 707. Depuis 1990, l'appareil, un Boeing 747 -modèle VC 25 A-, existe en double exemplaire, avec les matricules 28000 et 29000. Mais l'avion prend la désignation «Air Force One» pour le contrôle aérien, uniquement quand le président est à bord. Il devient alors une sorte de Maison Blanche volante. Ces avions sont deux 747-200 modifiés, mis en œuvre par le Presidential Airlift Group dépendant du 89th Airlift Wing de la base d'Andrews (Maryland).

 Il y a de nombreuses différences entre le vrai Air Force One (VC-25A) et l'avion du film : la porte arrière de l'appareil, par où montent les journalistes, ne s'ouvre pas, comme sur un 747 normal, au niveau du plancher cabine, mais au niveau de la soute; il n'y a pas de capsule largable (pour quoi faire exactement ?), pas de rampe s'ouvrant à l'arrière; le réceptacle de ravitaillement en vol situé devant le pare-brise, est différent (il n'est pas en forme de bosse), et l'avion n'a pas les antennes que l'on trouve sur le fuselage du véritable appareil. Mais la décoration extérieure est très fidèle, et fut réalisée, pour trois cent mille dollars par une entreprise d'Amarillo (TX) spécialisée dans le reconditionnement des vieux avions. Les aménagements intérieurs ont été bien reproduits (y compris le logo «AFO» sur les serviettes de bain), bien qu'ils semblent un peu surdimensionnés.

 L'avion utilisé pour le tournage avait été loué à American International Airways, une compagnie charter de transport de fret basée à Ypsilanti (Michigan), et fondée par l'ancien pilote de course Conrad “Connie” Kalitta. Cet avion, un 747-146 (c/n 19727, N703CK) avait été livré en 1970 à Japan Airlines (JA8103), puis acquis en 1992, par American International Airways (AIA). En 1999, il rejoignit la compagnie Kitty Hawk. Il est actuellement stocké.

 Les séquences aériennes combinent des vols réels (au-dessus de Channel Islands, au large de la Californie, et sur la base de l'ANG de Rickenbacker, près de Columbus), des maquettes et des images 3D. Les scènes aériennes furent dirigées par David Paris, un ancien pilote d'hélicoptère de la Royal Navy. L'avion était piloté par Paul Bishop un commandant de bord de l'AIA, qui comptabilisait 4000 heures de vol sur 747.

 La séquence de l'atterrissage sur la base de Ramstein fut filmée, en fait, sur la base de la Garde Nationale de Rickenbacker (Ohio) où est stationné le 121st Air Refueling Wing dont on aperçoit quelques Boeing KC-135. Quand l'avion quitte la piste, il est filmé en accéléré. Cette scène fut reprise une dizaine de fois, au point de faire chauffer les freins et de provoquer le dégonflage des seize roues du train principal.

 La séquence finale du transfert du président et de sa famille dans un Lockheed C-130 fut filmée près des Channel Islands, le 747 volant à quelques dizaines de mètres d'un Lockheed MC-130E Combat Talon I, un avion équipé pour récupérer du personnel et du matériel, en plein vol. L'avion caméra un North American B-25 modifié (le B-25J «Photo Fanny», N3675G, de James Maloney de Chino), avait une vitesse maximum de 370 km/h. La séquence fut donc filmée à 320 km/h, et le 747 dut voler avec 10° de volets. Quand on essaya de descendre un mannequin par un câble, traîné par le MC-130, il fut littéralement déshabillé par le remous engendré par le nez du 747. Finalement, ce furent les spécialistes des effets spéciaux qui relièrent le câble du MC-130 au 747, et réalisèrent le transfert des passagers entre les deux appareils. Cet avion est aussi utilisé par le 8th Special Operations Squadron de Hurlburt Field (Floride) qui participa au film. Cette séquence est pratiquement la réédition de la scène du film «747 en péril»(1975), où un pilote est descendu par un câble, dans le cockpit d'un 747.

 Deux Lockheed C-130 furent fournis par la Garde Nationale (146th Airlift Wing de  Mansfield AFB (OH), 179th Airlift Wing de Port Hueneme.AFB (CA).

 Bien que les forces aériennes aient offert spontanément leur aide à la production, les frais de mise en œuvre de tous les appareils militaires apparaissant dans le film, furent payés par la compagnie productrice Columbia Pictures.

 Les six McDonnell F-15 Eagle décollant de «Ramstein» (Allemagne) venaient en réalité de la base d'Eglin en Floride (33th Fighter Wing) dont ils portent le tail code (EG). La base de Ramstein n'abrite pas de chasseur. Ces avions apparaissent aussi sous forme d'images de synthèse, comme leurs adversaires, des MIG-29A Fulcrum kazakhs. Par contre, l'hélicoptère Mil Mi-24D Hind était un vrai qui appartenait à l'US Army et était conservé à Fort Polk (Louisiane) pour l'entraînement des troupes.

 La Garde Nationale fournit aussi des Sikorsky UH-60L Black Hawk et MH-60G Pavehawk, ainsi que trois Bell UH-1N Huey provenant de la 40th Infantry Aviation Brigade basées à Los Alamitos (Ca.).

 Le Air Force One est ravitaillé par un McDonnell Douglas KC-10A Extender de synthèse, un modèle utilisé par le 60th Air Mobility Wing de Travis (TX) et le 305th Air Mobility Wing de McGuire AFB (NJ) qui ont collaboré au tournage.

 On voit à «Ramstein», au sol, d'autres avions de l'USAF, un Lockheed C-5B Galaxy du 60th Air Moblity Wing basé à Travis AFB (TX), et un Lockheed C-141B Starlifter du 305th Air Mobility Wing, de McGuire.

 

 Christian Santoir

  *Film disponible sur amazon.fr

 

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