AIR FORCE BAT 21
Vo. BAT 21
Scénario : George Gordon, William C. Anderson, d’après son livre «Bat 21» (1983)
Musique : Christopher Young
Photographie : Mark Irwin
Producteur : Michael Balson
Compagnie productrice : Tri- Stars Pictures
Aéronefs :
- -Bell 212
- -Cessna 332 Skymaster
- -North American F-100D-50 NH Super Sabre, document.
- -Northrop F-5
- -Sikorsky S-61
Notre avis :
Le lieutenant colonel de l’US Air Force, Iceal «Gene» Hambleton commanda le 571st "Strategic Missile squadron" à la base de Davis-Monthan entre 1965 et 1971. Il est plus connu par son nom de code radio « Bat 21 » qu’il utilisa au Vietnam quand il fut abattu en avril 1972, alors qu’il était occupé à brouiller les radars de tir de la DCA nord-vietnamiene. Il fut le seul homme d’équipage à pouvoir s’éjecter et il atterrit dans le nord du Sud Vietnam. Au sol, il se retrouva en plein milieu d’une offensive vietcong forte de 30.000 hommes ! Pendant douze jours, il réussit à éviter la capture. Il finira par être recueilli par les forces spéciales américaines. C’est cet exploit, qui fit couler beaucoup d’encre, que « Air Force Bat 21 » essaie de retracer avec deux grands acteurs, Gene Hackman (surnommé « Ham » dans le film, alors que le vrai héros était appelé « Gene »…comme Hackman) et Danny Glover.
L’histoire commence au Vietnam sur un parcours de golf où un hélicoptère vient chercher le colonel « Ham » Hambleton pour l’emmener au quartier général. On lui apprend alors qu’une vaste offensive vietcong est en préparation vu l’importance du trafic sur la piste Ho Chi Minh. L’USAF est prête à frapper fort, mais avant, il convient de repérer les défenses mises en place par l’adversaire. Bien qu’il soit à six mois de la retraite, Ham se porte volontaire pour une mission d’observation destinée à déterminer la position des défenses anti-aériennes. Mais lors de cette mission, son avion est touché par un missile sol-air. Il est le seul survivant. A peine arrivé au sol, il doit se cacher car le pays grouille d’ennemis. Un avion d’observation piloté par le capitaine Bartholomew Clark maintient le contact avec Ham grâce à sa radio de survie (URC-64) dont le nom de code est « Bat 21 ». Ham étant un officier des services de renseignement, spécialiste des missiles balistiques, il doit être récupéré à tout prix, d’autant que le Vietcong le recherche activement. Après une journée passée à éviter les colonnes ennemies, il se retrouve à proximité d’un carrefour routier où règne une circulation intense. De son poste d’observation, il est à même de guider une frappe précise effectuée par deux jets de l’USAF. Vu la forte présence ennemie, un hélicoptère ne peut être envoyé pour le récupérer. Les Viets captent en outre ses communications. C’est alors qu’il a l’idée de donner à Clark des instructions codées sur un itinéraire le conduisant vers une zone plus calme; le code est basé sur les parcours de golf de trois bases aériennes qu’il connaît par coeur. Le temps presse, car l’offensive vietcong approchant, l’USAF a décidé d’écraser la zone où il se trouve, sous un tapis de bombe ! Un hélicoptère est enfin envoyé, mais alors qu’il approche de la zone d’atterrissage, près d’un village, il est pris sous le feu ennemi et doit se poser. L’équipage est exécuté par les Vietcongs. Le colonel qui a assisté à la scène dans un autre hélicoptère, donne à des chasseurs bombardiers l’ordre de raser le village. Ham doit se déplacer vers un nouveau rendez vous. Mais les opérations de sauvetage sont désormais suspendues dans l’attente de la contre attaque américaine imminente. C’est alors que Clark décide malgré les ordres, d’emprunter un hélicoptère pour aller récupérer Ham. Il réussit à le localiser et à le prendre à bord sous le feu ennemi. L’hélico est touché et il doit se poser à proximité d’une rivière. Les Viets approchent, mais la grande contre attaque est déclenchée et ils sont exterminés sous les bombes. Ham et Clark sont pris en charge par un bateau patrouilleur qui les ramène à leur base.
La véritable histoire est quelque peu différente du film et bien plus étonnante encore. Hambleton fut récupéré à la suite d’une des plus importantes et des plus complexes missions de sauvetage de la guerre du Vietnam. Ce fut aussi une opération très coûteuse en matériel et en vies humaines. L’opération de sauvetage de cette envergure fut décidée, non par à cause du grade d’Hambleton, mais du fait de sa spécialité ; en tant qu’ancien commandant d’une base de missiles balistiques, il était en possession d’informations sensibles. L’USAF effectua huit cent missions d’attaques au sol, onze américains furent tués, deux furent faits prisonniers et cinq appareils furent détruits ! Le jour même où Ham fut descendu, deux hélicoptères furent abattus. Le jour suivant, ce fut au tour du lieutenant Mark Clark dans son OV-10A Bronco ; son pilote fut capturé. Clark put s’enfuir et éviter d’être capturé après une fuite aussi longue que celle de Ham.. L’opération qui souleva de nombreuses critiques, impliqua des hommes de l’USAF, mais aussi de l’Armée, de la Navy et des Marines. Les sauveteurs d’Hambleton, furent finalement un lieutenant des forces spéciales de la Navy (SEAL) et un sous officier vietnamien qui arrivèrent dans un sampan.
Il est vrai qu’Hambleton était un passionné de golf, sport auquel il jouera jusqu’à sa mort, survenue en 2004. Par contre, on n’est pas sûr que ce soit lui qui ait eu l’idée d’utiliser les parcours de golf qu’il connaissait, pour coder son itinéraire d’évasion.
Ce film tourné à Sabah, (Bornéo, Malaisie) reçut un accueil relativement favorable de la critique. Il est de la même veine que les films sur la guerre du Vietnam sortis dans les années quatre vingt. Hambleton n’a rien d’un guerrier à la Rambo et subit les événements avec une évidente mauvaise conscience. Près de 40% de la durée du film se passe en dialogues entre Clark « Bird Dog », qui virevolte au-dessus de la frondaison, et Ham « Bat 21 » qui patauge dans la forêt humide. Les amoureux du Cessna push-pull seront ravis.
Les avions du film :
La Royal Malaysian Air Force fournit la plupart des appareils du film dont plusieurs hélicoptères Sikorsky S-61 et deux Northrop F-5, sans marque, équipés de Sidewinder et de deux bombes chacun. L’hélicoptère Bell UH-1N qui n’équipait pas les forces aériennes malaises, était en fait, un Bell 212 civil
L’avion de «Bird dog» n’est pas un Cessna O-2 d’observation, mais un Cessna 332 Skymaster civil peint en gris. L’O-2 des Forward Air Controllers était équipé de plusieurs hublots dans la porte pour améliorer la visibilité vers le sol et les hélices n’avaient pas de casseroles. Les premiers avions utilisés par les FACs furent des Cessna O-1E « Bird dog » auquel succéda le bimoteur O-2, lui même remplacé dans le même rôle, par le Rockwell OV-10 Bronco qui fut utilisé pour le vrai sauvetage d’Hambleton.
Un document filmé en couleur montre le North American F-100D-50 NH Super Sabre équipé d’une perche de ravitaillement, avec le buzz number FW881 (s/n 55-2881). Enfin, le Douglas EB-66 de guerre électronique dans lequel est abattu Hambleton, est une maquette.
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.fr
Enregistrer un commentaire