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ADEMAÏ AVIATEUR

ADEMAÏ AVIATEUR

 

Année : 1934
Pays : France
Durée : 1 h 20 min.
Genre : comédie
Noir et blanc

Réalisateur : Jean Tarride
Scénario : Paul Colline

 Acteurs principaux :

Noël-Noël (Adémaï), Fernandel (Méchelet), Junie Astor (Marguerite), Sylvia Bataille (Marie-Jeanne), Paul Asselin (le commandant), André Nicolle (le Colonel), Paul Azaïs (l’adjudant), BARANCEY (le père Morlot), Madeleine Guitty (madame Morlot), Jean Rousselière (Lucas), Henri Leveque (un aviateur)

Musique: Paul May, Michel levine
Photographie: Fédote Bourgasoff
Compagnie productrice : Jeannic Films

Avions :

  • -Morane Saulnier MS 230, en arrière plan
  • -Morane Saulnier MS 233, F-AIID, en arrière plan
  • -Potez 25 A2, en arrière plan
  • -Wibault 360.T5, F-AKCT

 

Notre avis :

Ce film est sans doute le moins connu de la série des « Ademaï», un personnage inventé par Paul Colline, et interprété à l’écran par Noël-Noël qui campe un petit paysan naïf, râleur et madré.

Soldat dans l’armée de l’Air, Ademaï rentre à chaque permission à la ferme du père Morlot dont il est le valet, et où il retrouve la belle vachère Marguerite. Bien que celle–ci partage ses faveurs entre plusieurs militaires, il en est amoureux fou. Tout se complique quand la fille de Morlot, Marie Jeanne, tombe malade. Elle n’est pas très belle, et aucun homme ne veut d’elle. Le médecin conseille de la marier au plus tôt. Morlot et sa femme ne voient d’autre soupirant possible qu’Ademaï. Incapable de tenir tête à son maître, Ademaï se retrouve fiancé contre son gré. Quand l’heure du mariage approche, il ne trouve d’autre solution pour y échapper que de s’inscrire comme élève pilote. Mais son futur beau père vient le chercher à la caserne pour le conduire chez le maire ! Marié, Ademaï trouve finalement que le mariage a du bon et comporte certains avantages. Mais, il est convoqué à la caserne pour ses cours de pilotage. Alors qu’il va effectuer son premier vol, il prend par erreur un autre élève, Méchelet, pour son instructeur. Les deux embarquent dans un avion tout prêt et décollent. En l’air, il s’aperçoivent avec horreur qu’aucun d’eux n’est moniteur ! Il y a aussi méprise sur l’avion. Ils ont emprunté un avion préparé pour battre le record du durée en circuit fermé. Si Ademaï arrive à maintenir l’avion en l’air, il hésite à atterrir, ayant lu que 75% des accidents surviennent à l’atterrissage ! Au sol, l’émoi est grand quand on découvre l’identité des « pilotes ». Mais le temps passant, on constate que l’avion est en train de battre le record mondial de durée. Quand il n’y a plus de carburant, Ademaï est bien forcé d’atterrir, ce qu’il fait sans casse. Ademaï et Méchelet sont accueillis par une foule en délire. La belle famille Morlot peut être fière de son gendre.

Cette aimable comédie est sauvée par la seule présence de Noël-Noël, Fernandel n’intervenant, de façon très sobre, que dans la dernière scène. Le thème du film, un pilote malgré lui, est semblable à celui de « Narcisse » (1939). Quant à Noël-Noël, on le retrouvera dans un autre film d’aviation « Sur le plancher des vaches » (1940), où il apprendra à piloter par amour pour une belle aviatrice (Betty Stockfeld). Le film remporta un grand succès populaire au point que plusieurs aviateurs se produisant dans les meetings aériens ou les Fêtes de l’Air, mirent dans leur répertoire un numéro comique dans le même esprit. Ce numéro d’ « Ademaï aviateur » fut même repris dans les meetings de l’après guerre. Rappelons toutefois que le 17 avril 1933, soit sept mois avant le tournage, Ernst Udet avait présenté à Berlin, pour la première fois, un numéro comique de pilote débutant, le docteur Canaros de Vaduzie, qui avait écrit le livre : « Comment apprendre à piloter en deux heures »…

« Adémaï aviateur » rappelle que les années trente sont les années des records aériens en tout genre. Le record de durée en circuit fermé n’était pas de 60 heures comme un aviateur le précise dans le film, mais de 76 heures 34 minutes ; il était détenu depuis mars 1932, par les Français Bossoutrot et Rossi, sur avion Blériot.

Le film tourné en partie sur un terrain (Villacoublay ?) de la toute nouvelle Armée de l’Air, créée en 1933, montre de nombreux avions de l’époque. Le « camp de Berchere » est peut être celui de Chartres (un village de Berchères est situé un peu plus au nord de la ville). Ademaï appartient au « 54° régiment de chasse », un régiment fictif, mais Chartres était la base de la 54° Escadre de Reconnaissance…

 Les avions du film :

L’avion d’Ademaï est un Wibault Penhoët  360.T5 (F-AKCT). Cet appareil civil qui vola en août 1931, était propulsé par un Salmson de 235 chevaux. Sous motorisée, cette « limousine » quadriplace entièrement métallique, fut utilisée par le Service Technique Aéronautique (STAé) comme avion de servitude. Il fut détruit dans un accident en mai 1935, suite à une panne de carburant au retour d’un vol de nuit. Le Wibault 360 doit sa célébrité uniquement à sa participation au tournage du film…

En arrière plan, on voit plusieurs Potez 25 A2 à moteur Renault. En 1933, ces avions commençaient à remplacer dans les unités d’observation et de reconnaissance, les Breguet 19 A2, dont on voit encore quelques exemplaires. On aperçoit, très rapidement, un seul chasseur, un sesquiplan Nieuport Ni-D 622.

Le film montre de nombreux Morane Saulnier MS 230, un avion d’entraînement à la chasse, et une version plus rare, le MS 233, avec une immatriculation civile (F-AIID, c/n 4; appartenant à un particulier. Détruit en octobre 1937). Dans le ciel, passe un Morane Saulnier MS 225 dont la décoration ressemble à celle des avions de la patrouille acrobatique d’Etampes.

 

Christian Santoir

* Film très rare

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