Nationalité : Etats-Unis
Constructeur : Boeing Aircraft Co. Seattle (WA)
Premier vol : 28 juillet 1935
Retiré du service :1969 FAB (Brésil)
Production : 1937-avril 1945
Nombre construit : 12.726
Rappelons que le B-17 est issu des années de la grande Dépression, qui ont suivi le crac boursier de 1929. Paradoxalement, ce fut l'Age d'or, à la fois d'Hollywood et de l'aviation. Au milieu des très sombres années 30, l'industrie de la Californie du sud représentait, aux USA, un espoir et un moyen de pallier à la crise. Une génération suivait avec attention une vraie révolution qui s'opérait dans le ciel. Chaque jour, on battait de nouveaux records; des pilotes comme Lindbergh, Doolittle, repoussaient les limites, en volant toujours plus loin, plus haut, plus vite. Leurs exploits reposaient aussi sur des équipes de jeunes ingénieurs, inconnus du public, qui, sans contraintes, innovaient sans cesse. C'était l'époque où les inventions de l'homme ne faisaient pas peur, mais au contraire, lui offraient des réelles perspectives pour des jours meilleurs. Le B-17 était alors le bombardier le plus grand et le plus perfectionné du monde. Il rassemblait, à lui seul, tous les acquis de cet Age d'or et il était normal que le cinéma s'y intéressât.
La dénomination officielle du B-17 était "Fortress" pour désigner un avion à caractère défensif, susceptible de parer une invasion venue de la mer. Le nom "Flying Fortress" fut inventé plus tard par la presse, puis devint le nom officieux du B-17 sur les documents de l'Air Corps. Au départ, il y avait le modèle 299 ou X-13372, qui vola le 28 juillet 1935, pour s'écraser le 30 octobre suivant, au décollage. Néanmoins, ses performances exceptionnelles surpassant toutes les exigences du cahier des charges, impressionnèrent les militaires. Il reçut alors le nom de "XB-17". Mais certains se posaient la question de l'utilité d'un tel appareil; une attaque contre une flotte ennemie, n'était-elle pas plutôt du ressort de la Marine ? On verra resurgir ce vieux débat, régulièrement, par la suite, notamment dans les années 50, quand l'USAF prétendra disposer, à elle seule, de l'arme nucléaire…
Le Y1B-17
Il se distingue, par rapport aux prototypes, par un équipage allégé, avec deux hommes en moins et l'installation de moteurs Wright Cyclone de 1000 chevaux. Il vole le 30 septembre 1936. En février 1938, les journaux répandent dans le pays, mais aussi à l'étranger, la nouvelle de l'exploit de six Y1B-17 qui ont fait l'aller et retour entre Langley et Lima au Pérou, via Miami et Buenos-Aires. L'année suivante, nouveau record vers Rio de Janeiro, toujours sans aucun incident. Mais Hollywood n'a pas attendu que le B-17 fasse ses preuves, pour le mettre à l'écran. Dès la fin de 1937, commence le tournage de "Test pilot" par les studios de la MGM. La distribution est prestigieuse avec des grandes stars, comme Clark Gable, Myrna Loy et Spencer Tracy. Certes, il faut attendre 1 heure et 36 minutes pour voir le premier Y1B-17 ! L'US air Corps, comme l'US Navy, étaient depuis le début des années 30 de fidèles collaborateurs d'Hollywood. Ici, l'US Air Corps envoya à March Field, tous les appareils dont il disposait alors, soit treize en tout. On voit ainsi les avions du 2nd Bombardment Group basés à Langley, dont les "battle numbers" : 51 (appareil du commandant du 20th squadron) 52, 62, 63, 80 (49th squadron), 81. L'avion est filmé au sol, mais aussi en plein vol. Ses magnifiques images montrent la puissance de cet appareil dont le revêtement métallique étincelle sous les feux des projecteurs ou du soleil. On comprend que sa silhouette fît rêver. A la même époque, en France, le seul bombardier quadrimoteur de l'Armée de l'Air, le Farman 220, avec sa silhouette taillée à coups de serpe et sa voilure haute, fortement haubanée, n'avait vraiment rien pour inspirer l'amour, ses performances non plus, d'ailleurs…Ce film montre également, incidemment, que les USA se préparaient déjà à la guerre, malgré leur neutralité. Cinq ans plus tard, Clark Gable sera de retour dans un B-17, au-dessus de la France et de l'Allemagne, mais cette fois comme mitrailleur du 351st Bomb Group.
Le Y1B-17 apparaîtra encore sur des bouts de documentaires, tout à la fin de films comme "Mystery plane" en 1939 ou "Deux nigauds aviateurs" en 1941. Il fait même une dernière courte apparition dans le film "Bombardier" en 1943. Mais à cette époque, d'autres versions du B-17 sont déjà en service et le Y1B-17 est transféré vers des unités d'entraînement ou vers des unités de reconnaissance côtières.
Le B-17B
Le 27 juin 1939, est sorti le B-17B (model 299M). Il a des moteurs plus puissants, de 1200 chevaux, turbocompressés. La tourelle de nez a été enlevée et remplacée par le poste du bombardier qui dispose du viseur top secret "Norden". Un astrodôme est installé derrière le poste de pilotage, il est surtout utilisé par le commandant de bord. La surface du gouvernail de direction est légèrement augmentée, les ailerons ne sont plus entoilés, mais entièrement métalliques.
En mars 1941, la Paramount sort "I wanted wings", dont le scenario est centré sur le programme d'entraînement des pilotes de l'US Army Air Corps. Mais le grand moment du film est quand le B-17B entre sur scène, dans la seconde partie du film. Les appareils vus à l'écran, appartenaient au 30th et 32nd Bomber Squadron (19th Bomb Group), basés alors à March Field (CA). Mais, l'Europe est déjà en pleine guerre, et les USA vont bientôt entrer, malgré eux, dans le conflit. L'entraînement des équipages bat son plein et il n'y a pas d'avions disponibles pour filmer les scènes aériennes, qui sont réalisées avec des maquettes et des extraits de "Test pilot" (1938), montrant des Y1B-17…Certaines Forteresses, que l'on voit, au sol, seront envoyées, moins d'un an plus tard, aux Philippines, via Hawaï, le 6 décembre 1941; une date mal choisie... C'est de cette mission que s'inspireront les scénaristes d'"Air Force" qui sera tourné en 1943, avec de vraies Forteresses. "I wanted wings" sera le dernier film de l'avant guerre à montrer de façon significative le B-17.
Le B-17C/D
Dés 1941, la chaîne de production du B-17C apparaît rapidement dans la série "Sky raiders" d'Universal, mais c'est une coproduction anglo-américaine de la Warner, qui met en scène ce type de B-17, en 1942, dans "Flying Fortress". Il s'agit des bombardiers commandés par la RAF qui furent mis en service en Angleterre, sous le nom de "Fortress Mk.I", avec le Squadron 90. Ces avions étaient destinés à faire du bombardement stratégique de jour, au-dessus de l'Allemagne. Le tournage eut lieu avec les vrais avions, prêtés par la RAF à un moment où ils n'étaient plus en service. Ils avaient déjà subi le baptême du feu, l'année précédente, avec des résultats très mitigés. Le film reproduit une des leurs missions, vaguement inspirée des faits réels, qui sont ici très enjolivés. Les Anglais ne furent guère impressionnés par la "Forteresse" américaine et la retirèrent des opérations, car elle avait montré de nombreux défauts, notamment en ce qui concernait le blindage et le système d'armement, nettement insuffisant dans le secteur arrière, où se produisaient la plupart des attaques. Quant à son altitude de vol de 32000 pieds, elle ne la protégeait pas de la chasse allemande. Ceci n'apparait absolument pas dans le film qui met surtout l'accent sur les rapports entre Yankees et British, le comportement de l'équipage et les exploits individuels, une façon de ne pas trop parler de l'avion…
La même année, l'intervention des Fortress de la RAF inspira un autre film de la Warner, "Sabotage à Berlin", avec Errol Flynn. Mais là, aucun avion véritable, mais une maquette de fuselage grandeur réelle, utilisée dans "I wanted wings" et loué à la Paramount. En outre, cette maquette est celle d'un B-17B…En 1943, Howard Hawks met en scène de vraies Forteresses dans "Air Force", qui est un grand classique du film d'aviation. Il avait été contacté en mars 1942, par le général "Hap" Arnold, un de ses vieux amis, du temps où il était pilote dans l'armée. Arnold lui demanda de réaliser un bon film de guerre, susceptible de susciter des vocations, l'USAAF fournissant les avions, le personnel, ainsi que les installations, malgré les restrictions dues à l'état de guerre. La Warner loua également la maquette du fuselage du B-17B de "I wanted wings", décidémment très demandée pour les prises de vues en studio.
Le scenario s'inspire de faits réels survenus lors de l'attaque japonaise de décembre 1941 et notamment des rapports de mission du 19th Bombardment Group. On suit ainsi l'équipage du B-17C n° 10 "Mary Ann", qui décolle avec d'autres B-17 d'Hamilton Field, à San Francisco, le soir du 6 décembre 1941, pour arriver à Pearl Harbour en pleine attaque japonaise. Malgré quelques excès cinématographiques obligés, les faits sont bien reproduits, sinon exacts. Aucune Forteresse qui arriva à Oahu, ne parvint aux Philippines. Le bilan de l'engagement des B-17 dans la bataille de la mer de Corail a été fortement embelli. L'USAAF prêta une dizaine de bombardiers pour le film et ce, en pleine guerre, même si les modèles prêtés (model C, D, et B, mis aux standards C) provenaient d'unités d'entraînement…Le B-17C "Mary Ann" d'"Air Force" apparaitra encore, furtivement, dans "God is my copilot" en 1945, et aussi dans "Horizon en flammes" en 1949.
Enfin, il faut citer le film japonais "Tsubasa no gaika", tourné en 1942, où on a la surprise de voir un B-17D, capturé aux Philippines et ramené au Japon pour expertise. Il joue son propre rôle, attaqué en plein vol par une nuée de (vrais) chasseurs, un genre de scène aérienne que l'on ne voit dans aucun film hollywoodien... Une sorte d'hommage involontaire des Japonais pour un type d'avion qu'ils n'arrivèrent pas à produire pendant la guerre.
Les premiers B-17, avec leur dérive caractéristique, genre "aileron de requin", ne réapparaitront plus dans les productions ultérieures et laisseront la place à d'autres modèles, équipés d'un poste de tir dans la queue, d'où leur surnom de "Big ass bird"…
Le B-17E/F
La guerre en Europe et ses enseignements, l'expérience acquise lors des premiers engagements des B-17 anglais, avaient démontré la faiblesse de ce bombardiers face aux chasseurs. Tout l'arrière de l'avion fut revu et corrigé. La principale modification consista à installer un poste de tir, tout à l'arrière ce qui entraîna la modification du fuselage, derrière le poste du radio. Il fut rallongé d'un 1.80 m. La dérive fut remplacée par une autre, très inspirée de celle du Boeing 307, afin d'assurer une meilleure stabilité de vol dans l'air raréfiée des hautes altitudes. La baignoire ventrale fut supprimée et remplacée par une tourelle télécommandée.
Le B-17F (Model 299P) qui vole le 30 mai 1942, se distingue fort peu du B-17E, à part une pointe avant vitrée, sans montant, et équipée de deux mitrailleuses, pour contrer les attaques venant de l'avant. La tourelle inférieure est remplacée par une tourelle sphérique dans laquelle prend place un mitrailleur (de petite taille) et qui équipait déjà les derniers B-17E livrés (à partir du 113ème exemplaire construit).
C'est dans le documentaire de John Ford sur "La bataille de Midway" que le B-17E fait sa première apparition à l'écran, en 1942. On voit ainsi le décollage des Boeing B-17E du 431st Bomb Squadron (92nd B.W.). Ces vingt deux appareils, venus de Pearl Harbour, les 30 et 31 mai partirent à l'attaque de la flotte japonaise, dès le 3 juin, mais sans grand succès.
Ce n'est qu'en 1943, dans "Bombardier", qu'on revoit des B-17E du 19th BG, mais sur des stock footages, il y a même un extrait de "Test pilot" avec des Y1B-17... L'avion du film est en réalité le "Bolo", le Douglas B-18, qui n'a rien d'un foudre de guerre. Ce film met en avant un homme clé de l'équipage, le bombardier, mais c'est aussi une page de publicité pour le viseur Norden dont on vante les mérites supposés. C'est lui qui équipait les B-17 et qui fut responsable de graves dommages "collatéraux". C'est un film très optimiste, car on y voit, vers la fin, des B-17 (en maquettes) bombarder Tokyo, comme les B-25 de Doolittle an avril 1942. Rappelons qu'aucun B-17 ne bombardera le sol japonais, ayant les jambes trop courtes. Dans le Pacifique, le B-17 sera d'ailleurs remplacé par le B-24 Liberator, puis par le B-29. La même année, l'histoire de "Hers to hold" se passe en grande partie dans l'usine Lockheed Vega de Burbank, à Los Angeles, qui fabrique des B-17F.
En 1944 et 1945, le B-17F, qui sera le modèle le plus produit, fait des apparitions régulières sur le grand écran. On le voit notamment dans deux documentaires "Target for today" (1944), inspiré du documentaire anglais "Target for tonight", paru en 1941, mais surtout dans "Memphis Belle" (1944) de William Wyler, tourné en technicolor, lors de missions au-dessus de l'Allemagne. Ce B-17F (s/n 41-24485) du 324th Bomb Squadron (91st Bomb group), avait terminé, en juin 1943, ses vingt cinq missions et était rentré au pays pour une tournée triomphale, avec son équipage. Ce documentaire en forme de reportage est naturellement une œuvre de propagande et les faits ont été un peu arrangés, néanmoins les photos restent magnifiques. Dans les autres films, le B-17F n'est plus au centre de l'histoire et apparait incidemment, çà et là; il en est ainsi de "Ladies courageous" (1944), de "You came long" (1945), et de "Passage to Marseille" (1944) qui nous montre un squadron français équipé de B-17F, alors que les Français ne furent équipés que de quadrimoteurs anglais (Handley-Page Halifax). Dans le film vaguement biographique, "Captain Eddie" (1945), sur l'as américain de la Grande Guerre, Eddie Rickenbaker, le B-17D dans lequel il dut amerrir en plein Pacifique est remplacée par une maquette en bois, grandeur réelle plus ou moins fidèle, d'un B-17F.
Le fin des hostilités ne marqua pas un point d'arrêt à la carrière cinématographique du B-17F, bien au contraire, et on le retrouve dans au moins une quinzaine de films. Dans "Les plus belles années de notre vie" (1946), Dan Andrews visite le vaste dépôt de Cal-Aero Field à Chino (CA), où sont parqués des milliers de B-17 promis à la ferraille. Parmi de nombreux B-17F, on remarque deux YB-40. Fort peu de Forteresses seront sauvegardées, même si Paul Mantz en racheta plus de 80 (principalement des B-17F) au War Asset Corporation, en février 1946.
En 1948, dans "Tragique decision" de la MGM, un B-17F (s/n 42-3360, N67974) de Paul Mantz apparait aux côtés d'un B-17G, mais la production utilisa beaucoup de documentaires, ainsi que des extraits de "Target for today". Les films qui suivent eurent également recours à des extraits de documentaires ou du "Memphis Belle" de Wyler, comme, "Le planqué malgré lui" (1950), "Opération secret" (1952), "Le grand secret" (1953), "Le tigre du ciel" (1955), "The Hell with heroes" (1966), seul le film, "Pilote du diable", emploie un vrai B-17F (le N67974 de Mantz), filmé au sol, cet avion n'étant plus en état de vol.
Il faut attendre 1969 pour revoir un B-17F (s/n 42-29782, N17W) dans "Thousand plane raid". On voit le même dans "Tora ! Tora ! Tora !", l'année suivante, et une dernière fois, dans le "Memphis Belle" de Spielberg (1990).
Le B-17G
Ce modèle est le plus produit avec 8680 exemplaires, beaucoup plus que le B-17F (3405 seulement). Cette version définitive du B-17 incorporait les améliorations des modèles antérieurs, avec une augmentation du nombre de mitrailleuses (13), une nouvelle tourelle supérieure plus haute, une tourelle de "menton" Bendix télécommandée, des sabords de fuselage décalés, un nouveau poste pour le mitrailleur arrière, type "Cheyenne" (mais les tout premiers B-17G n'en furent pas équipés).
Après la guerre, la carrière du B-17G ne s'arrêta pas, les derniers étant retirés du service par l'USAF au début des années 60 seulement. Plusieurs furent transformés pour divers usages. Dés avant la fin des hostilités, vingt cinq B-17 avaient été aménagés pour le transport de troupes (64 hommes) et dénommés CB-17G. Huit autres, avec un fuselage plus confortable muni de hublots, furent destinés au transport de VIP et désignés VB-17G. Dix B-17G furent convertis en avions de reconnaissance à long rayon d'action, et redésignés RB-17G en 1948. Dix sept furent utilisés par les Garde-Côtes qui, pendant la guerre, faisaient partie de l'US Navy, et effectuèrent des missions de secours en mer. Désignés P-B1G, leurs missions étaient similaires aux B-17H de l'USAAF qui étaient munis d'un bateau largable sous le fuselage. Mais seuls, une douzaine reçut cette nouvelle appellation "B-17H" qui devint, après la guerre, SB-17G. Ils se caractérisaient, en plus d'un bateau largable fixé sous le fuselage, par un radôme installé à la place de la tourelle de nez. D'autres B-17G furent transférés à l'US Navy qui les désigna PB-1W, pour la lutte anti sous-marine. L'armement défensif fut déposé et l'avion muni d'un large radôme sous le fuselage. Des B-17G survivants de la guerre, furent convertis en avion directeur de drones désignés DB-17P et d'autres en cibles téléguidées (QB-17). Quelques B-17F furent utilisés comme bancs volant pour tester de nouveaux moteurs, notamment des turbo propulseurs, et redésignés EB-17G. Enfin, beaucoup de B-17G rachetés par des sociétés privées, furent convertis en avions citernes, au début des années 60, pour combattre les feux de forêts.
Tous ces différents types spéciaux qui apparurent surtout après la guerre, se retrouvèrent naturellement dans les films, en nombre relativement important, par rapport aux B-17F et G, survivants du conflit, beaucoup plus rares à avoir échappé aux chalumeaux des ferrailleurs. De cette version la plus récente et produite en grand nombre, il n'en restait qu'une cinquantaine de préservés, dans des états divers, au début des années 2000.
Le B-17G apparaitra dans au moins quatre films pendant la guerre et dix huit films, après. Sa première apparition est dans "Ladies courageous" (1944). Loretta Young a une explication avec une de ses pilotes, devant un B-17G portant un serial camouflé ("3-83"). On en voit d'autres, plus tard, arborant des noms de guerre empruntés à d'autres appareils. Ce film, tourné presque entièrement sur la base de l'USAAF de Long Beach (CA), devait être le seul film officiel de l'histoire des WASP (Women Air Service Pilots). En fait, les scénaristes d'Hollywood, firent ressembler ces femmes courageuses, qui ne cherchaient qu'à aider leur pays en guerre, à des héroïnes de soap-opera, avec leurs maquillages et coiffures impeccables, plus préoccupées par leurs problèmes personnels que par leur job.
La même année, le documentaire "Target for today" fait apparaitre plusieurs B-17G de la 8th Air Force en Angleterre, aux cotés de très nombreux B-17F. Mais cette fois-ci, il s'agit des vrais avions, dans "leur jus", avec leurs vrais surnoms. Dans une "Romance américaine" (oct. 1944), sorti vers la fin de la même année, les B-17G ne font qu'une brève apparition tout à la fin du film. Ils sont flambants neufs, leur fuselage étincelant sous le soleil de la Californie, à la sortie des chaines de l'usine Douglas de Long-Beach, une parfaite illustration de la puissance industrielle américaine.
"Le chemin des étoiles "(1945), sorti vers la fin de la guerre, est le seul film dont le scenario est centré sur une unité américaine (le 384th BG) combattant en Grande Bretagne. Mais on n'utilisa qu'un seul B-17G, au sol et pour effectuer un passage bas, portes de soutes ouvertes; les autres B-17 sont extraits de documentaires.
Les "Géants du ciel" (1948) s'ouvre sur un P-47 qui s'abrite, en plein vol, sous l'aile du B-17G s/n 44-83842. Cette scène, filmée vraisemblablement au dessus de la vallée de Santa Clara (à l'ouest de Van Nuys), montre un B-17G, avec le moteur n° 1 stoppé, sans aucune marque particulière à part son vrai serial "483842", inscrit sur la dérive. Cet avion provenait des stocks d'appareils flambant neufs parqués après la guerre, sur la base d'Altus (OK), comme le B-17F vétéran, "Memphis Belle". Ce B-17G apparait, toujours sans sa tourelle de menton, au sol, dans "Command decision", sorti la même année, avec le nom de "Impatient Virgin III" et le faux serial "38362". Mais ce film fait aussi appel à de nombreux extraits de documentaires.
"Top of the world" (1955) montre, en vol, quatre SB-17G de l'USAF Air Research Squadron, survolant des solitudes enneigées de l'Alaska. Deux peuvent être identifiés et portent les serials "44-83595" et "44-83706". Ces images sont issues de films de l'USAF, tournés au début des années 50, voire juste après la guerre. Ainsi, le "44-83706" du 1385th AAF Base Unit se crasha à l'atterrissage, à Blue West 1, au Groenland, en avril 1946. Le "44-83595" se crasha, lui, à Elmendorf (Anchorage) en Alaska, en mai 1952...
Le film "Escale à Tokyo" (1958) commence avec l'atterrissage sur l'aéroport de Burbank, d'un VB-17G (s/n 43-39356), dont les moteurs 1 et 2 ont été arrêtés. Il s'agissait d'un bombardier converti en transport de personnalités, emprunté à l'USAF. Lors d'une longue scène filmée sur le terrain de Litchfield Park (AZ), on aperçoit stockés, en arrière plan, de nombreux PB-1W, des B-17 de l'US Navy.
Trois ans plus tard, sortait "L'homme qui aimait la guerre" (1961), un film peu connu, mais où le B-17 tient un rôle principal. La production acquit trois B-17G et le fuselage d'un quatrième, trouvé en Israël, pour servir aux prises de vues en studio (B-17G s/n 44-83811). Cette cellule fut ferraillée en 1962, peu après le tournage. Un B-17G fut trouvé en Arizona, à Ryan Field. Ce VB-17G civil (s/n 44-83563, N9563Z) appartenait à une société spécialisée dans le rachat d'avions militaires réformés et stockés à Davis-Monthan (AZ). Cette société vendit également deux autres B-17G qu'elle détenait dans ses stocks; c'étaient deux PB-1W de l'US Navy (s/n 44-83883, N5229V et s/n 44-83877, N5232V). Remis en état de vol, ils furent transférés en Angleterre, à Bovingdon, pour le tournage. Ces trois avions reçurent chacun plusieurs nose arts, ainsi que des faux serials différents pour figurer le plus grand nombre d'avions possible. Une des scènes aériennes marquante est celle où le B-17G "The body", piloté par John Crewdson, fait un passage à très basse altitude, au dessus de la piste. Le film bénéficia d'une bonne réalisation et les scènes de briefing avant les missions sont très réalistes. Les B-17 sont filmés sous tous les angles, à l'extérieur comme à l'intérieur, et rien ne nous est épargné des démarrages des moteurs, avec les flammes sortant des échappements, de la descente des volets ou du train, de la mise en drapeau des moteurs, avec des vues filmées sous les avions ou à travers le pare-brise.
Si les deux PB-1Ws, (N5229V et N5232V) furent ferraillés à Manston, après le tournage, le B-17G (N9563Z) fut racheté par une société spécialisée dans la lutte contre les incendies de forêt. En 2014, restauré et ayant retrouvé ses équipements militaires, il coule des jours paisibles, toujours en état de vol, au Lyon Air Museum de Santa Ana (CA).
Entre 1964 et 1966, parurent à la télévision les 78 épisodes de la série "12 o'clock high". Cette série qui reprenait le titre du film de 1949 (Cf. "Un homme de fer") et à peu près le même scenario, utilisa de nombreux stock footages et des extraits du documentaire "Memphis Belle" (1944), pour reproduire les séquences aériennes. La production n'utilisa que deux B-17G, le DB-17P "44-83684" (N3713G) et le VB-17G "44-83316", encore ce dernier ne servit-il que pour le tournage en studio. Le "44-83684", portant à l'écran le nom de " Piccadilly Lily", était un ancien directeur de drone, prêté par l'USAF à l'Air Museum (actuellement Planes of Fame) de Chino (CA), depuis 1959, date de sa réforme. Il fut le dernier B-17 à être employé par l'USAF. Il vola pour la dernière fois au milieu des années 1970.
Un autre B-17G fut utilisé pour la série mais il ne fut utilisé, sans ses ailes, que pour les scènes tournées au sol ou en studio. Il fut fortement endommagé pour les besoins des effets spéciaux. Il s'agissait du VB-17G "s/n 44-83316" qui avait été exposé sur la base de l'USAF de Norton (CA). Il fera de plus ou moins brèves apparitions dans différentes séries télé, filmées à Chino, pour servir de décor, ou pour figurer un avion accidenté, voire explosé…La partie avant de son fuselage ayant survécu, servira à reconstruire le B-17G "N6694C", à la fin des années 1960.
Un B-17G d'un genre spécial, apparaît dans le James Bond "Opération Tonnerre" (1965). L'avion, sans ses tourelles, est en configuration civile mais son nez est équipé du système Fulton, destiné à récupérer en vol, un homme qui est au sol. Les images de cette récupération n'ont vraisemblablement pas été tournées spécialement pour le film, James Bond devant être à des centaines de kilomètres de là. Cet avion appartenait, en 1965, à la société Intermountain Aviation de Phoenix, une société écran de la CIA; il convenait donc parfaitement à un film d'espionnage.
La comédie "La grande vadrouille" (1966) commence avec l'apparition d'un B-17G peint aux couleurs de la RAF, survolant Paris. Rappelons que la RAF utilisa bien des B-17G, appelés "Fortress III", mais uniquement pour des missions de brouillage radar. Cet appareil appartenait au moment du tournage à l'Institut Géographique National. On le retrouvera deux ans plus tard, dans une autre comédie "La bande à César" (1968) et il fera même de la figuration dans "Red tails" en 2012. Ce bombardier était le B-17G-85VE s/n 44-8846; mais sans tourelle de menton et sans tourelle "Cheyenne" à l'arrière, il ressemble plus à un B-17F.
Les années 60 se terminent avec un autre film ayant utilisé de vrais B-17, pour son tournage. Dans "Thousand plane raid" (1969), on peut voir en plus du B-17F "42-29782" (N17W), mentionné plus haut, deux DB-17G, d'anciens directeurs de drones, le DB-17P "44-83684" (N3713G), déjà vu dans la série "12 o'clock high" et le DB-17P "44-83525" (N83525), un nouveau venu au cinéma. Filmées à Santa Maria (CA), plusieurs scènes montrent ces appareils à leur avantage. Don Lykins, Bob Grider et Ed Maloney effectuèrent avec le "44-83684" six passages en rase motte, devant les caméras situées sous différents angles. Il y a aussi de belles vues des "44-83525" et "44-83684", volant en formation, filmés a partir d'un B-25. Malgré les faiblesses du scenario et des dialogues, la réalisation du film a fait de gros efforts pour reproduire avec exactitude certains détails techniques ou historiques, comme la décoration des avions, l'utilisation des noms de vrais groupes de bombardement, ainsi que de leurs bases, l'évocation du B-40 (un B-17 transformé en gunship), la décoration du "44-83525" reproduisant celles d'un B-17F, ayant réellement participé aux combats (le ''42-5053). Le "44-83525" fera une brève apparition en 1977, dans le film "McArthur", où on le verra rouler au sol sur le terrain d'Indian Dunes (CA).
Le film "Tora ! Tora ! Tora !" de 1970, est connu pour avoir utilisé tout une armada aérienne composée de North American T-6 de Vultee BT-13, transformés en avions japonais, de deux P-40 et de cinq B-17. Il faut reconnaitre que les scènes avec ces B-17 ne représentent qu'une petite partie de l'action. Elles retracent l'arrivée malencontreuse, le matin du 7 décembre 1941, de douze B-17 des 7th et 19th Bomb Group, en route pour les Philippines (Cf. le film "Air Force". Tous les avions réussirent à atterrir, mais plusieurs seront détruits au sol, par les Japonais). Pour la reconstitution de cet événement, la 20th Century Fox loua cinq B-17 à une société de lutte contre les incendies, l'Aircraft Specialities de Mesa (AZ) qui fournit également les pilotes et les équipes de maintenance. Le tournage fut prévu entre décembre 1968 et mai 1969, une période peu propice aux feu de forêts. Les avions arrivèrent à Hawaï, fin janvier-début février 1969. On les voit au sol, mais aussi au-dessus d'Oahu et du terrain de Wheeler AFB, où ils s'apprêtent à atterrir. Mais la scène la plus marquante est celle où un B-17 (serial 44-85774, N621L) atterrit sur une roue. Cependant ce n'était pas du cinéma; il s'agissait d'une vraie panne et les cinéastes ne manquèrent pas cette opportunité. Vu sa robustesse, ce B-17 put être rapidement réparé.
Parmi ces cinq B-17, deux avaient déjà tourné dans des films; le B-17F "42-29782" (N17W) dans "Thousand plane raid" (sorti en 1969, mais tourné lors de l'hiver 1968, donc peu avant le tournage de "Tora ! Tora ! Tora !". Le B-17G "44-83563" (N9563Z) avait tourné dans "L'homme qui aimait le guerre" (1961). Les trois autres (B-17G 44-85774, N621L; B-17G 44-85828, N3193G; B-17G 44-85840, N620L) ne tournèrent que dans ce film.
Dans la série télé "Les têtes brulées" (1976) deux Boeing B-17G apparaissent dans l’épisode 18, "Le massacre de fort Apache", mais un seul, avec le nom "Fort Apache" sur le nez, et une décoration vert foncé inappropriée, participe à l’action, tout en restant au sol. Cet épisode utilise de larges extraits du documentaire "Memphis Belle" de William Wyler. Le B-17G "Fort Apache" (N3713G, s/n 44-83684) était depuis 1964, un familier des plateaux (voir plus haut), contrairement à l'autre B-17G "44-83663", qui au moment du tournage était hébergé par la Yesterday’s Air Force de Chino (CA).
Dans "Mac Arthur" (1977) le B-17 s/n "44-83525" (N83525) fait une courte apparition, au sol, portant la même décoration que dans "1000 plane raid" (voir plus haut), alors qu'il appartenait à Tallmantz Aviation. Il fut acheté en 1972 par Junior Burchinal qui l'avait parqué à Paris (TX). Cet avion devait faire de plus longues apparitions dans le film, mais suite à des problèmes mécaniques qui retarderont son arrivée sur le plateau (situé à Indian Dunes-CA), sa prestation fut des plus réduites.
Le film de Spielberg "1941" (1979) a toute une scène se passant dans un B-17, au sol, quand un pilote essaie de séduire la belle secrétaire d'un général, fan du fameux bombardier…Il va sans dire que pour l'époque, le modèle du film, un B-17G, ne convient pas, mais en 1979, l'avion était encore dans sa configuration civile, sans sa tourelle de nez.
Dans "Brady's escape" (1984), un film racontant les mésaventures d'un pilote de B-17 descendu au-dessus de la Hongrie, le B-17G "44-83872" fait une très courte apparition au début du film. Il a été filmé au sol et surtout à l'intérieur. Il avait également participé à la mini série télé " Ike: The War Years”, en 1979, et apparaîtra dans le documentaire “Honor Squadrons” en 1994.
Le film "Memphis Belle"(1990) est sans doute la dernière production à avoir employé plusieurs B-17, jusqu'à cinq. Ces avions devaient être "multipliés" par les décorateurs qui leur firent porter divers matricules et codes, différents de chaque côté. Tous avaient retrouvé leurs couleurs guerrières et leur armement. Notons que le vrai B-17 "Memphis Belle".(s/n 41-24485) était un B-17F, actuellement conservé au musée de l'USAF de Wright-Paterson (OH). La production ne trouva qu'un seul B-17F encore en état de vol, le B-17F "N17W" (s/n 42-29782) du Museum of Flying de Seattle (WA). Tous les autres étaient des B-17G, mais il ne fut pas nécessaire d'enlever les tourelles de menton, la plupart étant d'anciens tankers ou des avions de transport, n'en ayant plus. Il fallut par contre installer les tourelles supérieures, ainsi que transformer le poste de tir arrière en un modèle ancien. Les avions durent également être repeints en olive drab, comme les avions de l'époque (Le "Memphis Belle" fut opérationnel de novembre 1942 à juin 1943).
Un B-17G (s/n 44-83546, N3703G) fut fourni par la Military Aircraft Restoration Corp. de David Tallichet à Chino (CA), où il venait d'être restauré en B-17F. Convoyé en Angleterre, il figura le "Memphis Belle", de même qu'un autre, trouvé en Angleterre, le B-17G (s/n 44-85784, G-BEDF) chez l'association B-17 Preservation Trust Ltd., de Duxford (GB). Il servit pour les scènes employant des moyens pyrotechniques, comme de la fumée ou des étincelles, figurant les chocs des balles. Notons qu'il s'agissait d'un ancien avion de l'IGN qui participa au tournage, en fournissant un autre B-17 de sa flotte, le B-17G (s/n 44-85643, F-BEEA). Un autre ancien avion de l'IGN, le B-17G s/n "44-8846" (F-AZDX), fut fourni par l'association "Forteresse toujours volante" de la Ferte-Alais. Le tournage faillit connaître un drame, quand le F-BEEA s'écrasa au décollage, suite à des ennuis moteurs. Il n'y eut pas de morts, mais quatre blessés dont deux graves.
Bien que l'histoire soit entièrement fictive, le film bénéficie d'une bonne réalisation, les techniciens s'attachant à reproduire les moindres détails avec exactitude. Les scènes aériennes furent filmées à partir du B-25 appartenant à Aces High et autrefois à Tallmantz Aviation. Un Grumman TBM Avenger servit aussi d'avion caméra et d'autres caméras furent montées sur des P-51 Mustang. Huit membres de l'ancien équipage du Memphis Belle vinrent en Angleterre et partagèrent leur expérience avec les acteurs.
"Memphis Belle" fut un peu le chant du cygne du B-17, sur les écrans. Ce gros quadrimoteur est très cher à entretenir et encore plus à faire voler. Le film "Pilotes de choix" (1995) employa un Boeing B-17G, le N900RW (c/n 8627, s/n-44-85718,), un ancien avion de l’IGN (F-BEEC), appartenant au « Lone Star's Flight Museum » d’Houston (TX). Aucune mention n'est faite de la participation de cet avion au tournage de ce télé film, sur aucun site internet ou livre spécialisé… On le voit atterrir avec le moteur 3 coupé. Il porte le code "U-BN" (359th Bomb Squadron, 303rd Bomb Group), tout comme aujourd'hui.
Dans les années 2000, le B-17G n'apparaît plus qu'individuellement, dans de petits films de série B ou des feuilletons télé, à faible budget. Parmi ceux-ci, on peut citer "Closing the ring", sorti en 2007, où l'on voit atterrir le magnifique B-17G Yankee Lady (N3193G s/n 44-85829; voir plus haut). Le crash d'un autre B-17 (s/n 43-38733 du 312nd BS, 401st BG, code SC-K "I'll be seeing you") vers la fin du film, a été reconstitué en images de synthèse et avec des parties de l'intérieur reconstituées en studio…
Enfin, on retrouve le B-17G/F (s/n 44-8846, F-AZDX) Pink Lady, de l'association "Forteresse toujours volante" de la Ferté Alais, dans le film "Red tails" (2012). Il n'est filmé qu'au sol, en 2009, et cessera de voler peu après le tournage, en mars 2010 (et on ne sait quand il revolera, faute de moyens; l'association devra sans doute changer de nom, hélas...). En 2012, le téléfilm "B-17 : la Forteresse volante" ne montre que des images de B-17F…
Conclusion
Finalement, le B-17 est une bête de scène qui est malheureusement de plus en plus rare sur les écrans, comme d'ailleurs tous les autres anciens warbirds. Les propriétaires de ces précieux appareils sont assez réticents à les confier aux équipes de tournage qui ne montrent pas toujours le respect qui leur est dû... Il faut également disposer des équipes techniques qualifiées, mais aussi des pilotes. Les B-17 avec leur quatre moteurs, sont également de plus en plus coûteux à faire voler; il y a le prix du carburant, mais aussi celui des assurances, en augmentation constante.
Christian Santoir
-CARLSON Mark (2012) -Flying on film- Ed. BearManor Media, Albany (GA), 383 p.
-FARMER James H. (1991) - B-17 : The Hollywood legend-. Air Classics n° 12, vol. 27, 26-32, 54-63 pp.
-FREEMAN Roger A. (1977)- B-17 in Action –Ed. E.P.A., Paris,200 p.
-ORRISS Bruce W. (1985)-When Hollywood Ruled the Skies. Aero Associates Inc. Hawthorne (CA), 219 p.
-BOWERS Peter M. (1989)-Boeing Aircraft Since 1916. Naval Institute Press.
-THOMPSON Charles D. (1966)-Boeing B-17E and F Flying Fortress. Profile Publications, 1966.
Sites web :
http://www.aerovintage.com/b17bits.htm
http://www.warbirdregistry.org/
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