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SOS Vol 534

 
SOS Vol 534

Vo. Rough Air : Danger on Flight 534

 

 

Année : 2001
Pays : Etats-Unis, Allemagne, Canada
Durée : 1 h 26 min.
Genre : catastrophe
Couleur

 

Réalisateur : Jon CASSAR
Scénario : Jim MAKICHUK

Acteurs principaux :

Eric ROBERTS (Mike Hogan), Alexandra PAUL (Kathy Philips), Mark LUTZ  (Ty Conner), Susan ACERON  (Susan Lee), Anne OPENSHAW  (Tracey Nichols),  Kevin JUBINVILLE (Jack Brooks), Russell YUEN (Roger Lee).

Photographie : Derek UNDERSCHULTZ
Musique : Marty SIMON
Producteur : Mary PANTELIDIS
Compagnies productrices : Carlton America, Tele München Fernseh Produktionsgesellschaft (TMG)

Avions :

  • -Airbus A300B, au sol
  • -Boeing 737, document
  • -Boeing 767, document

 

 Notre avis :

Le scenario de ce téléfilm semble avoir été inspiré par l’accident survenu le 24 février 1989 au vol UA811 d’United Airlines, entre Honolulu et Auckland. La porte de la soute avant du Boeing 747 s’ouvrit en vol et s’arracha, endommageant la structure de l’avion et tuant neuf passagers éjectées dans le vide. Le vol se termina par un atterrissage réussi à Honolulu.

Mike Hogan est un pilote d’AirJetAtlantic. Après avoir eu un accident avec un 737, sans aucune victime, il avait donné sa démission et n’a pas revolé depuis. A l’aéroport de Londres-Heathrow, en attendant son vol de retour pour Boston, il rencontre le chef des opérations de la compagnie. Le vol 534 a deux heures de retard à cause d’un problème électronique. En outre, l’équipage doit être remplacé, ayant dépassé ses heures de vol, selon le règlement. Il demande alors à Hogan s’il accepte de revoler en tant que copilote avec Kack Brooks, comme commandant de bord, le « meilleur commandant de l’année » de la compagnie. Après un temps d’hésitation, Mike accepte. Les passagers embarquent. Parmi eux, on distingue un directeur de société arrogant (porté sur le whisky), un couple de jeunes mariés, un footballeur célèbre, Ty Connor, une mère et son fils insupportable, jusqu’à un assassin, Grant Blyth, escorté par un policier, Mike découvre que le commandant Brooks est un homme imbu de sa personnalité et qui suit les règlements à la lettre. Au sol, les logisticiens ont eu du mal à fermer la porte de la soute avant. Après le décollage, AirJet 534 contacte le contrôle de Shanwick. Peu après, alors que l’avion entre dans une zone de turbulences, un choc violent secoue l’appareil. Le commandant Brooks qui était debout dans le cockpit, est assommé. L’avion part en piqué tout en subissant une dépressurisation explosive. Mike parvient néanmoins à reprendre l’avion en main malgré des commandes peu réactives et un moteur droit qu’il ne peut plus contrôler. C’est alors qu’il constate que son ancienne petite amie, Kate, fait partie du personnel de bord. Revenu à lui, Brooks veut reprendre les commandes, mais Mike lui en interdit et il finit attaché à son siège ! Mike demande s’il y a un pilote dans l’avion ; le seul est l’assassin, Blyth ! Il lui confie les commandes pendant qu’il va inspecter la soute. A la demande de Mike, trois autres passagers, dont le footballeur, qui ont offert leur service, se rendent avec Blyth, dans la soute afin de pousser les containers contre l’ouverture béante pour diminuer la brèche créée dans le fuselage qui ralentit et déstabilise l’avion. C’est alors que Blyth tombe dans le vide ! Mike décide de se détourner vers l’Islande, même s’il doit traverser un orage. Kate vient l’aider en place copilote. Guidé avec habileté par une contrôleuse, il parvient à s’aligner sur une des pistes de l’aéroport, et à atterrir sans mal, même par vent de travers et bien que l’avion n’ait plus de frein. Une fois les passagers évacués, Mike, admiré par la contrôleuse, retrouve Kate…

C’est un film de catastrophe aérienne classique avec beaucoup de clichés que l’on retrouve dans d’autres films identiques, comme la brochette de passagers particuliers, sans parler du pilote qui a des problèmes personnels et dont l’ancienne petite amie est une hôtesse qui est à bord. Mais ce film est plus précis et crédible que la plupart des téléfilms catastrophe. Les effets spéciaux et les images digitales sont conformes à ce que l’on attendait d’un film fait pour la télévision.

Le scénario évoque plusieurs causes d’accidents que l’on retrouve dans les vrais crashs aériens qui sont, la plupart du temps, le résultat de la conjonction de causes diverses.

On a ainsi le commandant de bord Brooks, obsédé par le respect des horaires, malgré les mauvaises conditions météo, suite aux pressions de sa compagnie.

Comme il le dit lui-même, il fait confiance aux instruments, ce qui est a priori normal, mais quand ceux-ci tombent en panne, a-t-il la formation nécessaire pour piloter l’avion ? Mike est plus à l’aise avec les instruments traditionnels et se méfie de l’électronique. Rappelons que l’Airbus A300B4 fut en 1981 le  premier appareil du monde à deux couloirs, commandé par deux seuls pilotes, sans mécanicien navigant qui fut remplacé par des ordinateurs.

Ces conceptions différentes entre Mike et Brooks, plus des parcours différents (un pilote qui s’est crashé face au « meilleur pilote de l’année ») conduise à une mauvaise coordination entre les deux pilotes, le commandant voulant être le seul à décider sans tenir compte des indications ou conseils du copilote.

Enfin, autre cause d’accident évoquée, les problèmes des équipes au sol (maintenance ou chargement des soutes).

Tout ce qui arrive dans ce film est tout à fait crédible, le scenario ayant été relu par un commandant de bord d’Air Canada qui a vérifié les procédures de vol., Néanmoins, il y a quelques erreurs et invraisemblances, comme dans tout téléfilm traitant d’une catastrophe aérienne.

 La porte de la soute avant s’arrache, mais on constate que le plancher de l’avion ne s’est pas effondré comme dans le 474 d’United Airlines en 1989. Les masques, en outre, mettent beaucoup de temps à tomber lors de la dépressurisation...

La porte de la soute passe au-dessus de l’aile et frappe le plan horizontal droit et le gouvernail. Un ou plusieurs containers ont dû être éjectés, car Mike demande qu’on pousse ceux qui restent le long du fuselage...Déplacer des containers (très lourds) était plus dangereux pour les passagers volontaires, qu’utile pour l’avion.

Vu la situation de la porte, les containers, en tombant, auraient dû faire de gros dégâts à l’aile ou au moteur droit.

On ne comprend pas pourquoi la puissance du moteur droit qui n’a pas été touché ne peut plus alors être contrôlée...

La scène, à la fin du film, où l’on croit que l’avion va emboutir le terminal de « Keflavik », rappelle celle d’«Airplane » (1980) où un B.747 rentre dans la verrière d’un terminal de LAX !

Le film fut tourné en novembre et décembre 2000, principalement à Toronto, entre autres, sur l’aéroport international de Toronto-Pearson. Mais le terminal l’aéroport international de Keflavik a été reconstitué en images digitales et ne correspond pas au vrai.

 

Les avions du film :

Au tout début du film on assiste, sur un extrait de document filmé, à l’atterrissage d’un Boeing 737-401 d’USAir (N413US), exploité par Piedmont Airlines dont il porte les couleurs. Sa roue gauche est en partie sortie. Le 2 août 1989, il effectuait la liaison Washington - Charlotte (vol 1498) avec 106 passagers et membres d’équipage à bord, lorsque l’équipage s’aperçut qu’il ne pouvait pas sortir le train principal gauche. L’avion a alors été dérouté vers Greensboro (NC) pour un atterrissage d’urgence. L’équipage amena l’avion sur la piste aussi lentement que possible, et réussit à poser l’appareil lors de la seconde tentative. Personne ne fut blessé. L’avion revola et finit sa carrière au sein d’US Airways en 2002.

L’avion d’AJA, filmé au début du film comme à la fin, est un Airbus A300B4 de la vraie compagnie canadienne ICC Air Cargo Canada (International Cargo Charter Canada Ltd.), remerciée dans le générique. Elle possédait cinq A300B4-203 en 2000, au moment du tournage. L’avion a conservé la dérive rouge foncé d’ICC, mais avec le nom AirJet Atlantic en jaune et bleu comme la compagnie américaine Atlas Air. A noter que tous les hublots (à part un ou deux) de cet avion cargo vu au sol sont obturés. Il s’agit également d’un avion moyen-courrier ne pouvant traverser l’Atlantique d’une seule traite.

La cabine de l’avion en classe économique avec ses sièges disposés en rangée  de 2-3-2, ne correspond pas à celle d’un Airbus A300 (2-4-2), mais plutôt à celle d’un Boeing 767. Le cockpit simplifié a été reconstitué en studio à Toronto, ainsi que sa planche de bord dont on ne reconnait aucune commande de l’Airbus (pilote automatique, manette des gaz, commande du train…)

Dans la plupart des scènes filmées au sol, comme dans les séquences aériennes reconstituées avec des images digitales, AirJet 534 est un Airbus A300. Mais quand il décolle de nuit de l’aéroport de « Londres-Heathrow » (Toronto-Pearson) il devient un Boeing 737-200 sur la piste, puis un Boeing 767-200, comme lors l’approche finale sur « Keflavik ». 

 

Christian Santoir

*Film disponible sur YouTube

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