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VOL PERDU

VOL PERDU

Vo. Lost Flight

 

Année : 1969
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame
Durée : 1 h 44 min
Couleur

Réalisateur : Leonard HORN
Scenario : Dean RIESNER

Acteurs principaux :
Lloyd BRIDGES (Steve Bannerman), Anne FRANCIS (Gina Talbott), Ralph MEEKER (Glenn Walkup), Andrew PRINE (Jonesy), Bobby VAN (Eddie Randolph), Linden CHILES (Allen Bedecker)

Musique : Dominic FRONTIERE
Photographie : James CRABE
Producteurs : Paul DONNELLY, Frank PRICE
Compagnie productrice : Universal Television

 Avions :

  • - Boeing 707-138B  c/n 17697 39, N790SA
  • - Convair CV-640  c/n 133, N5515 (en arrière plan)

 

Notre avis :

Le scenario de ce film, des rescapés d'un crash d'avion, bloqués sur une île déserte, devait faire l'objet, en 1966, d'une série télé appelée "Stranded" (Echoués). Quand le projet "échoua", n'ayant pas soulevé un grand intérêt, il fut transformé en un film qui aboutit à "Lost Flight" en 1969. Doit-on préciser que ce genre de scenario était, même en 1966, déjà passablement éculé. Des passagers cherchant à  survivre dans un milieu  hostile, étaient apparus en 1939, avec "Quels seront les cinq". Ce thème fit l'objet de nombreux films, dont "Le vol du Phoenix" en 1966, les scénaristes faisant varier le cadre : la forêt, le désert, l'océan, la montagne...

 Le commandant de bord Steve Bannerman fait son dernier vol entre Hawï¯ et Sydney, pour la compagnie Trans Pacific Airlines. Pris dans un violent orage, un des moteurs s'enflamme et finit par se détacher. Bannerman prend alors la décision de se dérouter vers un chapelet d'îles inhabitées et réussit à  se poser dans la mer, a proximité immédiate d'une plage. Il y a 24 morts, mais aussi de nombreux rescapés. Bannerman, aidé par un sergent noir de retour du Vietnam, Barnaby, qui a une expérience de la vie en milieu hostile, essaie de trouver les moyens de survivre sur l'île. Parmi les passagers, ils ont le soutien de Gina Talbot et de Beejay Caldwell, mais un magnat du pétrole, Glenn Walkup, un chanteur de cabaret, Eddie Randolph, ainsi qu'un jeune, Jonesy, contestent son autorité. Pour compliquer les choses, il y a un jeune garçon de 10 ans qui a une crise d'appendicite et une femme enceinte sur le point d'accoucher. Quand Barnaby rejette l'idée de Walkup, d'utiliser un radeau gonflable pour aller chercher des secours, il est violemment agressé. Un bulletin radio annonce qu'après avoir retrouvé des débris de l'avion, les recherches ont été abandonnées. Un peu plus tard, Jonesy tente de violer Beejay. Dans la bagarre qui s'ensuit, elle tombe d'une falaise. Jonesy accuse Barnaby du meurtre et une bande, menée par Walkup, part à  sa recherche. Barnaby est sur le point d'être lynché, quand on apprend que Beejay a survécu, Etant tombée dans la mer. Jonesy tente de s'échapper, mais est tué par un piège que Barnaby avait confectionné pour avoir du gibier ! La femme met au monde son enfant, et les survivants vont devoir s'unir pour créer une nouvelle société...

Après 42 minutes, tout se passe au sol, comme dans ce genre de film, où l'avion n'a finalement qu'un rôle secondaire. Ici, le plus important est le comportement des passagers qui constituent une sorte de condensé de la société américaine, avec des personnages typiques que l'on retrouve dans tous les films catastrophes : l'enfant malade non accompagné, deux bonnes soeurs, un magnat du pétrole (genre D. Trump...), un étudiant en médecine, un militaire noir, un raciste, un chanteur, une femme enceinte et un pilote qui a des problèmes avec sa direction...Tous ces "ingrédients" devaient faire, a priori, un bon film, ce qu'il est effectivement, soutenu par des bons acteurs comme Ralph Mecker, Lloyd Bridges, Anne Francis.

Si l'on en croit le commandant, leur point de chute serait situé dans les îles Cook; il parle d'"Ira Tapu", mot qui ressemble à  "Ara Tapu", qui est le nom de la route faisant le tour de l'île de Rarotonga, et qui longe la piste d'atterrissage, créée, pendant la seconde guerre mondiale, par l'USAAF. Les naufragés, malgré l'abandon des recherches, auront néanmoins plus de chance d'être découverts, par hasard, par un bateau de pêche passant au large (grâce à  un feu de bois ou à  un miroir) que ceux du vol 370 de la Malaysian Airlines qui, lui, est et sera pour longtemps, le vrai "Lost flight"...

Le capitaine J.S. Salomon de la TWA fut le conseiller technique du film, et cela se voit, mais il n'a pu empêcher le réalisateur d'envisager l'amerrissage réussi d'un jet, de nuit, sur une mer forte, au milieu d'un orage tropical ! Il n'y a aucun cas de jet de transport ayant réussi un amerrissage en mer, même par beau temps (la surface du Pacifique n'est pas aussi lisse que celle de l'Hudson...). Atterrissant à  environ 240 km/h, un Boeing 707 a fort peu de chance de rester intact, comme dans le film, seul un avion à  hélices, plus lèger (65 tonnes maximum, contre 130 tonnes pour un 707) et plus lent, avait plus de chance de conserver son intégralité, comme cela est d'ailleurs arrivé plusieurs fois (Cf. "Crash landing" 1958).

Le tournage eut lieu sur l'aéroport international d'Honolulu, à  Oahu, il s'est poursuivi sur l'île de Kauai, qui n'est pas déserte (densité de population : 41 hab/km2...).

Ce téléfilm, diffusé sur la chaîne NBC, en 1969, fut rediffusé en 1970, en version sous-titrée, au Brésil, en France et en Allemagne de l'ouest, en 1987.

 

Les avions du film :

L'avion de la compagnie fictive "Trans Pacific" est un Boeing 707-138B (N790SA, c/n 17697 39) portant la livrée de son vrai propriétaire, la compagnie américaine Standard Airways dont on remarque le grand "S" sur la dérive, et qui le loua à  la production. Notons que la compagnie locale "Aloha Airlines" s'appelait, avant 1958, "Trans-Pacific Airlines"...

Il s'agissait d'un avion construit en 1959 et livré le 26 juin 1959, à  la compagnie australienne Qantas Airways (VH-EBA) qui le baptisa "City of Sidney". Il fut vendu en mai 1967 à  Standard  (N790SA), qui le cédera à  la compagnie charter allemande Air Commerz, en janvier 1971 (D-ADAP). Il sera loué un temps à  la compagnie indonésienne Merpati Nusantara Airlines. En novembre 1975, il retrouvera son ancien matricule américain (N790SA), acheté par  F.B. Ayer and Associates. Loué à  Turkish Airlines (TC-BPN) entre juin 1976 et décembre 1977, il sera peu après, réimmatriculé "N790FA". En octobre 1978, il sera revendu à  la compagnie suisse Private Jet Service, basée à Bâle. En décembre 1988, c'est la société américaine Comtran International qui l'acheta. Avec un nouveau matricule (N138SR), obtenu en novembre 1990, il sera loué en 1994, à  la République du Congo, puis à  la société texane Jaffe Group Ltd. En août 1998, l'avion était parqué à  Port Harcourt, au Nigeria, son cockpit ayant été endommagé par un incendie volontaire ! Radié en janvier 1999, le 707, réduit à  l'état d'épave, était encore à  Port Harcourt, en avril 2005; il a été ferraillé depuis.

L'avion est très bien filmé au sol, quand on le ravitaille et que l'on charge les bagages. Des scènes ont été tournées dans le vrai cockpit. Un cockpit et la cabine ont été reconstitués en studio (en plus grande dimensions) pour la suite des évènements.

On remarque que l'avion n'avait pas de toboggans, mais des radeaux gonflables (dont l'un s'ouvre dans la cabine !). La balise de détresse n'a pas l'air de bien fonctionner et n'est captée par personne.

Au tout début du film, sur le tarmac de l'aéroport d'Honolulu, en arrière plan, on aperçoit plusieurs avions de l'époque : un Boeing 707 de la PanAm, un Douglas DC-8 de la JAL et le Convair CV-640 (N5515, c/n 133) de la compagnie Hawaiian Airlines, spécialisée dans les vols inter-îles, en 1970.

Ce Convair était un ancien CV-340 de la compagnie néerlandaise ALM Dutch Antillean Airlines (PJ-CVC), filiale de la KLM, qui le prendra en charge en août 1953. En 1958, il sera repris par la KLM (PH-CGM) et transformé en CV-440 avec le nom de "Jan Steen". Il sera acheté par Hawaiian en avril 1960 et converti en CV-640, en 1965. En décembre 1973, il sera acquis par la compagnie de transport de fret, Zantop International Airlines (N5515K) qui le transformera en avion cargo (nouveau radar, fermeture des hublots, ouverture d'une large porte à  l'arrière); retiré du service et stocké sur l'aéroport de Willow Run (Detroit), il sera enregistré en mars 2001 au nom de la compagnie charter Century Airlines de Waterford (MI). Il fut radié en mai 2006.

 

Christian Santoir

 * Film rare

 

 

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