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VOL 714 AU BOUT DE L'ENFER

VOL 714 AU BOUT DE L'ENFER

Vo. Crashpoint - 90 Minuten bis zum Absturz

 

Année : 2009
Pays : Allemagne
Genre : drame
Durée : 1 h 36 min.
Couleur

Réalisateur : Thomas JAUCH
Scénario : Marc HILLEFELD, Bettina PLATZ

Acteurs principaux :

Peter HABER (Michael Winkler), Maximilian von PUFENDORF (Nicolas Sedlaczek), Bernadette HEERWAGEN (Nina Betz), Julia HARTMANN (Mira Wilson), Hannes JAENICKE (Ralf Moldau), Devid STRIESOW (Lars Jensen).

Musique : Stephan MASSIMO
Photographie : Peter KRAUSE
Producteurs : Kirsten HAGER, Carmen Stozek
Compagnies productrices : Hager Moss Film, Studio Babelsberg

 Avions :

  • -Airbus A319-113, F-GPMA, c/n 598
  • -Boeing 737-700, en images
  • -Bombardier CRJ 700, en arrière plan   
  • -Cessna 208A Caravan " EG-3C08", en images
  • -Embraer ERJ-135-LR, F-GYPE, c/n 14592, en arrière plan
  • -Eurofighter EF2000 Typhoon, en images 

 

 Notre avis :

 L'histoire de ce téléfilm se concentre sur le vol fictif "EA-714" reliant Nice à Munich. Peu après son décollage, il entre en collision avec un petit monomoteur, qui provoque une brèche à l'arrière du fuselage et une fuite du circuit hydraulique entraînant une perte des commandes. Selon les calculs, l'avion dont ne peut corriger ni la trajectoire, ni le régime des moteurs, devrait s'écraser dans les 90 minutes, au centre-ville de Berlin ! Désespérément, l’équipage, dans son cockpit, les responsables de la compagnie, au sol, tentent d’éviter la catastrophe. Le commandant de bord Winkler et le copilote Niclas Sedlaczek ne voient qu'une seule solution  aller dans la soute arrière pour réparer les commandes bloquées. Mais il ne reste plus beaucoup de temps. L'ordre d'abattre l'avion par des chasseurs a déjà été émis et le directeur de la compagnie aérienne semble avoir déjà condamné les passagers ! Après une tentative infructueuse d'un passager, un ingénieur, un jeune garçon parvient, grâce à sa petite taille, à pénétrer dans le logement étroit des commandes et à les débloquer; il doit également contrôler la fuite hydraulique en actionnant un robinet... Mais le commandant de bord en voulant les aider, est happé dans le vide ! Avec un minimum de commandes actives, un atterrissage d'urgence est possible, dans un champ. L'avion est en grande partie détruit, mais le fuselage est intact et les passagers sont indemnes.

 Le film se concentre, comme d'habitude, sur un échantillon de passagers bien typés : un vieux couple célébrant ses noces d'argent, une bande de trois jeunes gens malpolis, un ingénieur plutôt obèse, une mère et son jeune fils, un mari toujours en train de rouspéter, une étudiante en médecine stressé...L'originalité de ce film est que parmi ces passagers, certains ont un rôle actif dans la solution du problème.

 Comme dans tous ces films du genre catastrophe, les invraisemblances sont nombreuses, car il faut faire le show, et la fiction doit dépasser la réalité (ce qui n'est pas facile.

 La principale, qui est au centre de l'histoire, est d'ordre technique. Les surfaces de direction et de profondeur, sur un Airbus ou un Boeing 737, ne sont pas actionnées par des câbles en acier, comme sur un DC-7. En 2009, on est déjà passé du tout mécanique, au fly by wire. Le manche, le palonnier actionnent les surfaces de contrôle via des ordinateurs actionnant des moteurs électriques. Mais l'avion d'Europe Airlines semble dater d'une autre époque; le déblocage manuel des commandes est digne d'un film des années 50 ou 60.

 Une autre grande invraisemblance est l'intervention des passagers, et encore plus, celle d'un enfant ! En cas de problème technique c'est l'équipage qui est en première ligne, les deux pilotes, le chef de cabine et les hôtesses, sans parler du personnel au sol (chef pilote, instructeurs, ingénieurs...).

 Le tournage eut lieu en Allemagne, mais aussi sur l'aéroport de Toulon-Hyères (Le Palyvestre) qui passe pour celui de Nice-Côte d'Azur. On reconnait le terminal, la tour de contrôle. On note aussi que les contrôleurs aériens sont des militaires, cet aéroport étant à usage mixte, civil et militaire.

 Vu le faible budget de ce  téléfilm, les avions ont été en grande partie reconstitués en images de synthèse d'une qualité très médiocre.

 

Les avions du film :

 Le vol 714 de la compagnie fictive Europe Airline est un avion ambigu. Au sol, on nous montre que les parties basses de l'avion, lors notamment du chargement des bagages. Il s'agit alors, visiblement, d'un Airbus dont le matricule se termine par les lettres "MA", inscrites sur les portes du train avant et vues lors du pushback. Plus tard, quand il roule, on aperçoit la "crevette" d'Air France inscrite sur un réacteur. Le seul Airbus d'Air France ayant, lors du tournage (juillet-août 2008), les lettres "MA" dans son matricule est l'Airbus A319-113 " F-GPMA" (c/n 598) immatriculé en Allemagne (D-AVYD), en mai 1996, au nom d'Airbus Deutschland, puis à celui d'Air Inter, en juin. En septembre 1997, il fut loué à Air France. Retiré du service en 2017, il fut ferraillé en 2018, sur l'aéroport anglais de Saint-Athan.

 On voit également l'avion, vu de l'avant, en entier, au sol, mais il est reproduit en images de synthèse, comme quand il sera en l'air. Ces images sont de qualité très médiocre. Le fuselage est particulièrement mal  rendu : trop gros à l'arrière, trop pointu à l'avant, sans le ressaut du pare-brise  (comme sur une Caravelle...). De par sa dérive et ses winglets (qui ressemblent plus à ceux d'un Airbus), il ressemble vaguement à un Boeing 737-700. Il porte le faux matricule "820520". L'intérieur de la cabine et du cockpit a été reconstitué en studio.

 L'équipage est soit disant très expérimenté. Mais le commandant de bord fait la check-list décollage en discutant et plaisantant, et quand l'avion décolle, il lâche les commandes des gaz !

L'avion qu'il heurte n'était pas visiblement dans un circuit d'atterrissage classique sur la piste "21" gauche qui est occupée par deux véhicules...En courte finale, on voit le seuil d'une piste marqué "14" ! A Nice, il n'y a que les pistes "22 gauche" et "22 droite"; pas de piste "21", voire "14",  à Nice comme à Toulon-Hyères.

 L'avion, qui remet les gaz, suite à une erreur du contrôleur qui ignorait que la "21 gauche" était provisoirement fermée, est un Cessna 208A Caravan portant une immatriculation fictive "EG-3C08", qui ne correspond à aucun pays. Le pilote s'annonce comme étant "Delta Lima" (DL), les premières lettres de sa compagnie fictive "DLX" (Delta Lima X-ray).  Il est réalisé en images de synthèse (on note que le compas du train avant est compressé, alors qu'il vole...). Par contre, son tableau de bord, aperçu, est bien celui d'un vrai Cessna Caravan.

 L'autre appareil que le vol 714 évite de peu est un autre Boeing 737 (ou ce qui lui ressemble) de la compagnie fictive "Neoxxline" (un fabricant de raquettes de tennis, sis à Berlin...).

 Vers la fin du film, ce sont deux Eurofighter EF2000 Typhoon allemands, sans marques apparentes, qui interceptent le vol 714. Ils sont réalisés en images de synthèse.

 Lors du générique, un avion vu en finale, sur la vraie piste "05" de Toulon-Hyères, puis au sol, est un Embraer ERJ-135-LR (F-GYPE, c/n 14592) de la compagnie charter française Pan Européenne Air Service. Après avoir reçu le matricule d'usine PT-SXL, il sera pris en charge par la compagnie française Regional Airlines en septembre 1991 (F-GYPE). En 2001, il fut inscrit au nom de la société de location, la Sarl Papa Echo de Chambéry et loué en janvier 2002, à Hex'Air et, en mai 2004, à Pan Européenne Air Service, basée à Chambéry. Il est toujours en activité.

 Enfin, c'est un Bombardier CRJ 700 d'une compagnie non identifiable, qui décolle de Toulon Hyères.

 

Christian Santoir

 * Film disponible sur amazon.fr

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