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L'ESCADRILLE DE L'ENFER

L'ESCADRILLE DE L'ENFER

Vo. Flat top

 

Année : 1952
Pays : Etats-Unis
Genre : guerre
Durée : 1 h 25 min
Couleur

Réalisateur : Lesley SELANDER
Scénario : Steve FISHER

Acteurs principaux :
Sterling HAYDEN (Commander Dan Collier), Richard CARLSON (Lt. Joe Rodgers), William PHIPPS (Red Kelley), John BROMFIELD (Ens. Snakehips McKay), Keith LARSEN (Ens. Barney Smith), William SCHALLERT (Ens. Longfellow), Todd KARNS Judge, Phyllis COATES (Mrs. Dorothy Collier), Dave WILLOCK (Willie), Walter COY (Air Group Commander).

Musique : Marlin SKILES
Photographie : Harry NEUMANN
Producteur : Wlter MIRISCH
Compagnie productrice ; Monogram pictures co.

Avions :

  • -Curtiss SBD2U Helldiver (images d\'archives)
  • -Douglas SBD Dauntless (images d\'archives)
  • -Grumman F9F-2 Panther
  • -Grumman F6F Hellcat (images d\'archives)
  • -Grumman TBM Avenger (images d\'archives)
  • -Vought F4U-4/5 Corsair

Notre avis :

 En 1952, Hollywood produisait régulièrement son lot de films sur la guerre de Corée. C’est alors que Monogram Pictures sortit « Flat top », un film à petit budget dont l’histoire commence pendant la guerre de Corée, sur un porte-avions, mais se passe en fait, pendant la guerre dans le Pacifique ! L’année suivante, la Columbia sortira « Sky commando » qui commence également en Corée, mais traite surtout du raid de bombardement sur Ploesti pendant la seconde guerre mondiale... Décidémment, le conflit coréen était une occasion de se rappeler le dernier conflit mondial qui s’était achevé moins d’une dizaine d‘'années plus tôt, et dont certains acteurs avaient dû reprendre du service.

 Tout commence à bord du porte avions USS "Princeton " croisant au large de la Corée en 1952. Alors que le commandant du groupe aérien, Dan Collier, attend l’arrivée de nouveaux pilotes, son esprit revient en arrière, en 1944, quand il était basé sur le même bateau, attendant un autre groupe de jeunes recrues. Se tenant sur la passerelle, il observe les avions apponter un à un. Leurs pilotes proviennent de tous les milieux : Red Kelley est chanteur, Snakeships Mac Kay est un ex-footballeur renommé, Longfellow est poète, et Judge, est étudiant en droit. Quand ils se présentent à lui, Dan leur donne un premier aperçu de son sens de la discipline, en interdisant de vol l’un d’entre eux, le Lt Barney Smith, qui a ignoré l’ordre de remise des gaz du LSO. Au début, les hommes supportent difficilement leur commandant et ne comprennent pas ses intentions. Même l’assistant de Collier, Joe Rodgers, essaie d’intervenir en faveur des pilotes, mais en vain. Dan Collier lui demande de se contenter de suivre le règlement, et de ne pas chercher à être populaire. Finalement, on les informe qu’ils se dirigent vers les Philippines, pour appuyer les forces du général Mac Arthur qui vient d’y débarquer. Mais avant, ils doivent attaquer des bateaux ennemis rencontrés sur leur route. Les pilotes s’acquittent de leur tâche dans une grande excitation, mais Collier les réprimande pour ne pas savoir garder le silence radio. Peu de temps après, le porte-avions est attaqué par deux vagues successives d’attaquants, comme Collier l’avait prédit. Rodgers reçoit l’ordre d’éloigner une partie des avions japonais en attendant les renforts. Au lieu de cela, son groupe descend tous les avions rencontrés. Collier prend Joe à part et l’informe qu’il doit apprendre à suivre les ordres et qu’il vient de le remplacer à la tête de l’escadrille ! Les jours suivants, Collier montre aux pilotes les fautes qu’ils commettent, et ils commencent à le respecter. Bientôt, ils rejoignent un groupe de combat devant Corregidor. L’escadrille doit constituer une zone de protection autour de la flotte d’invasion. Quand le « Princeton » est attaqué, Barney est placé en alerte à bord. Lors de son premier combat aérien, il se conduit vaillamment et est complimenté par Collier. Joe Rodgers va alors voir Colllier dans sa cabine pour reconnaître que sa méthode était la bonne. Collier lui redonne alors le commandement de l’escadrille. Revenu dans le présent, Collier se souvient du comportement héroïque de Joe Rodgers. Sur la passerelle, Barney, devenu à son tour chef d’escadrille, surveille l’appontage d’un nouveau qui vient d’ignorer les signaux de l’officier de pont, et ordonne qu’il soit aussitôt interdit de vol

 « Flat Top » n’offrait pas grand chose de nouveau avec un scénario très similaire à celui de « Les diables de Guadalcanal » sorti l\'‘année précédente, et qui se passait chez les pilotes des Marines. D’autres films avant lui, avaient fait un large usage des films de cinémitrailleuses et de films tournés par les services cinématographiques des différentes armes. Il contenait cependant quelques films d’archive en couleur intéressants, et jamais vus jusqu’ici.

 L’équipe de tournage avait passé près de deux semaines à bord du "Princeton" (CVA-37) alors qu’il faisait route vers Pearl Harbor, sur le chemin de la Corée. Le commandant du CAG (Carrier Air Group) 19 permit aux cameramen de prendre nombreuses vues de ses F4U Corsair lors des exercices en mer, vues qui furent plus tard insérées entre les scènes filmées en studio, et les documents de guerre. Le USS « Princeton » dont il est question dans le film est le porte avions léger CVL-23, coulé par une bombe japonaise le 24 octobre 1944, lors de la bataille de Leyte, au large de Luzon (Philippines). Le second USS « Princeton » (CV-37) de la classe Essex, ne participa pas à la guerre, puisque mis en service en novembre 1945. Il servira en 1955 pour le tournage de «Battle stations». L’histoire des deux « Princeton » sera mise en scène dans « The eternal sea » de John Auer.

 « Flat top » fit sa première le 11 novembre 1952, à bord d’un hangar de l’ USS « Princeton », alors qu’il était amarré dans le port de San Diego. Parmi les invités et les officiels, il y avait tous les officiers et les hommes du CAG 19 qui venaient juste d’achever leur deuxième tour d’opérations en Corée.

 

Les avions du film :

 Les seuls avions filmés pour le film furent ceux du CAG-19 à bord du USS « Princeton » (CV-37). Au tout début du film, on voit apponter des Grumman F9F-2 Panther de la VF-191 (tail code B). Mais les avions qui jouent ceux de la seconde guerre mondiale (bien que conservant leurs cocardes de temps de paix) sont les Vought F4U-4 et 5 Corsair, de la VF-871, une unité de réservistes basée à Alameda (CA) en 1949. Ces avions ne correspondaient pas à ceux embarqués à bord du vrai « Princeton » (CVL-23) qui n’avaient que des Grumman F6F Hellcat. Les Corsair étaient des avions délicats à apponter et n’équipaient que certains grands porte-avions de la classe Essex, ou des unités des Marines, basées à terre. Sur un film d’époque, on voit d’ailleurs un Corsair heurter, à l’appontage, la passerelle d’un porte-avions à plusieurs mètres au dessus du pont ! Derrière les Corsair, on aperçoit sur le pont du « Princeton » (CV-37), quelques Douglas AD-4 Skyraider de la VA-195.

 Les documents d’archives montrent des Grumman F6F Hellcat, notamment ceux des porte-avions USS « Bataan » (CVL-29), « Essex » (CV-6). Sur ce dernier navire, on remarque les marins en train de réparer le pont, en bois, et de le renforcer localement avec des plaques d’aciers. Il y a aussi toute la gamme des bombardiers et torpilleurs embarqués : Grumman TBM Avenger, Douglas SBD Dauntless et Curtiss Helldiver

 Pour figurer les avions japonais, les studios semblent avoir utilisé des séquences des « Diables de Guadalcanal », où l’on voit un cockpit de Hellcat peint en gris. Tout le reste est issu des cinémitrailleuses, aussi bien lors d’attaques de bateaux et de bases d’hydravions, que lors de combats aériens où l’on identifie des Zéro et un hydravion quadrimoteur Kawanishi H8K2 Emily, abattu en septembre 1943, dans les îles Gilbert. On retrouvera tous ces bouts de films dans les films de guerre ultérieurs.

 Enfin, dernière ressemblance entre ce film et «Les diables de Guadalcanal», les pilotes de Corsair passent leur temps, un micro dans la main gauche, ignorant totalement les laryngophones. On imagine le micro voltigeant dans la cabine lors des dogfights, quand les deux mains du pilote étaient occupées !

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr          

 

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