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LES ANGES DU CIEL

LES ANGES DU CIEL

Vo. Angel of the skies

   

Année : 2013
Pays : Afrique du sud
Genre ; guerre
Durée : 1 h 38 min.
Couleur

Réalisateur : Christopher-Lee dos SANTOS
Scenario : Christopher-Lee dos SANTOS

Acteurs principaux :
Nicholas Van Der BIJL (Capitaine Earl Kirk), Andre FRAUENSTEIN (Lieutenant Raymond Hawkins), Brad BACKHOUSE (Flight Officer Ed O'Donnel), Ryan DITTMANN (Flight Sgt. Don McEvoy), Jason GLANVILLE (Flight Officer Harry 'Abe' Facey), Lillie CLAIRE (Deborah Caldwell).

Musique : Geo HAHN
Photographie : Christopher Grant HARVEY
Producteur : Carmel NAYANAH
Compagnies productrices : DS Films Entertainment, Welela Studios

Les avions :

  • -Consolidated B-24H Liberator Mk VI (en image de synthèse)
  • -Douglas DC-4-1009 (c/n 43155)  (cockpit, train)
  • -Douglas C-47B Dakota IV (c/n 27099/15654, s/n 43-49838) (porte) 
  • -Messerschmitt Bf.109E (en image de synthèse)
  • -Supermarine Spitfire (en image de synthèse)

 

Notre avis :

Ce film fut tourné dans la province de Gauteng, en dix neuf jours, mais le réalisateur mit quatre ans à  écrire le scénario, inspiré par le livre de Robert Rodriguez, "A rebel without a crew". Vu un budget restreint, dos Santos dut se former en animation 3D, en 2010 et 2011, et réalisera lui-même les effets spéciaux du film. Le tournage eut lieu en août 2011, les extérieurs étant tournés avec l'aide du musée de la Force aérienne sud Africaine, et sur la bases aérienne de Swartkop.

Cette énième histoire sur la dernière guerre mondiale se veut être un salut aux pilotes de la South African Air Force, dont les hommes combattirent au sein de la RAF, soit dans des squadrons anglais, comme ici, soit dans des unités composées en majorité de Sud-africains, comme les 31 et 34 Bomber Squadrons qui intervinrent en Italie, en Europe de l'est et dans les Balkans..

L'histoire est relativement simple. En septembre 1944, le capitaine d'origine sud-africaine, Earl Kirk, un engagé volontaire, prend le commandement d'un bombardier de la RAF, lors d'une mission sur des installations militaires allemandes, à  Brême. Tout se passe bien à  l'aller, mais au retour, le bombardier est touché par un chasseur. Avec un moteur en moins et des réservoirs percés, Kirk doit faire un atterrissage d'urgence dans une zone occupée par l'ennemi. Les cinq survivants vont devoir se diriger, à  pied, vers les lignes alliées, poursuivis par un officier SS sans pitié. Kirk finira par s'en sortir, seul, ses camarades ayant tous été tués.

On peut noter que la grande majorité des pilotes alliés capturés par les Allemands n'étaient pas exécutés, même s'il y eut des cas isolés, voire des lynchages par les Allemands. Sinon, le scenario est très banal, avec l'épouse de Kirk qui ne supporte plus d'attendre, seule à  la maison, l'éventuel retour de son pilote de mari. Elle ne chantait pas "J'attendrai" de Rina Ketty... Les dialogues des membres de l'équipage sont du genre "Memphis Belle" (1990), ayant peu de choses à  voir avec leur mission (on ne parlait pas de petites culottes, quand on était à  25 000 pieds au-dessus de l'Allemagne, encadré par la flak !). La dispute entre le commandant de bord et son copilote est également peu crédible. Il y a plein d'autres erreurs et invraisemblances, notamment le fait que la mission de bombardement se passe le jour, alors que la RAF ne bombardait que la nuit, depuis 1940... On ne peut pas dire que le réalisateur se soit attaché à  reproduire la réalité des faits. Pour lui, apparemment, la partie la plus importante du film se passe au sol, après que l'avion ait été abattu, une sorte de remake de "Desperate journey" (1942), en beaucoup moins drôle...

Ce film d'aviation ne propose que des images d'avions, d'une qualité fort médiocre, due à  la faiblesse du budget (environ 30 000 dollars) et aux effectifs très restreints de l'équipe des artistes digitaux.

 

Les avions du film :

Le film ouvre sur un dogfight se déroulant en septembre 1940, au dessus de la Manche (comme indiqué), entre un Messerschmitt Bf.109E et un Supermarine Spitfire "hybride". Si le fuselage et son nez, ses trois pipes d'échappement, ressemblent à  un Mk I / II, son aile avec deux canons de 20 mm et deux gros radiateurs, est plutôt celle d'un Mk IX. Les cocardes du fuselage sont celles en usage entre 1942 et 1945... Le code "ZP-C" est celui du 74 Squadron qui, en septembre 1940, était équipé de Spitfire IIa. L'intérieur du Spitfire, parfaitement exact, doit être celui du Spit Mk.IXe (AX-K, 5553) du musée da la SAAF, comme le prouvent certains détails (tableau de bord, manche...).

Le Bf.109E fait partie d'une escorte de bombardiers Heinkel He.111H portant deux bombes sous le fuselage (qui bloquaient les portes des soutes à  bombes), qui ne furent installées qu'après la bataille d'Angleterre, sur le He.111H-4. L'un de ces avions porte le code "1H+GP" du KG. 26 Löwen, avec une bande blanche de fuselage, des moteurs et le gouvernail peints en blanc, des marques propres au théâtre méditerranéen, en 1942/1943, et pas au théâtre occidental en 1940...Le KG. 26 ne fut pas engagé au dessus de l'Angleterre.

Le principal avion du film est le Consolidated B-24H Liberator Mk VI, tout noir, avec des surfaces supérieures camouflées deux tons, vert et marron, comme un bombardier de nuit. On ne sait pourquoi le réalisateur a choisi le Liberator, plutôt qu'un Lancaster ou un Halifax...Le Liberator fut le seul quadrimoteur utilisé par la SAAF en 1944-1945, mais uniquement pour des patrouilles maritimes. La RAF n'utilisa pas le B-24 en 'Europe, mais au Moyen et Extrême Orient, et il n'aurait pu aller bombarder Brême (où se situaient les usines Focke-Wulf)...On parle en outre du 150 Squadron qui, en septembre 1944, n'était pas basé en Angleterre, mais en Italie et volait sur Vickers Wellington. On ne voit aucun code visible sur les avions, à  part le nom et le nose art "Angel of the skies", peints sous le cockpit de l'avion de Kirk. Leurs images ne sont pas très bonnes, avec un dessin assez grossier.

Quand les B-24 sont dans leur bombing run, on a l'impression qu'ils ont sorti un cran de volets, vu le bord de fuite des ailes... La soute à  bombe du B-24 est représentée de façon fantaisiste et ne correspond pas à  celle du Liberator qui avait des trappes coulissant sur les flancs du fuselage, comme un rideau de fer. Le cockpit montré n'est pas celui d'un B-24, mais plutôt celui d'un Douglas DC-4, où des scènes ont peut être été filmées. Peu avant le départ en mission, on voit des membres d'équipage "arroser" copieusement les roues du train principal du bombardier, mais elles appartiennent à  un DC-4 ! Il en est de même du train avant, à  coté duquel Kirk est filmé. Le musée de la SAAF expose un Douglas DC-4-1009 (c/n 43155) sur la base de Swartkop et il est fort probable qu'il s'agisse de cet appareil. C'est un ancien avion de South African Airways (ZS-BMF), baptisé "Amatola", livré en juin 1947. En janvier 1966, il rejoignit la SAAF avec le serial 6902 et fut affecté au 44 Squadron. En février 1992, il fut transféré au musée de la SAAF qui l'exposa à  l'extérieur.

Les Messerschmitt Bf.109 qui attaquent les bombardiers, sont des Bf.109E, qui en 1944, avaient été remplacés par des types plus modernes. Les Bf.109E étaient alors utilisés par des unités d'entraînement et pas par les forces de défense du territoire. Ils portent des numéros individuels peu probables (comme "501" ou "711"), en outre, leurs camouflages ne correspond pas du tout à  l'époque. On aperçoit sur un des avions l'insigne du JG.26 Schlageter.

En plus du DC-4, dont on ne voit que le train d'atterrissage qui n'a pas grand chose à  voir avec celui du Liberator (qui avait 3 roues seulement, au lieu de 5, pour le DC-4), le tournage utilisa aussi un vrai Douglas C-47, d'où descend Kirk, tout à  la fin du film. Il porte le code "ZA" du 10 Squadron qui fut, après le 8 août 1945, transféré au Transport Command. Ce C-47B Dakota IV (c/n 27099/15654, s/n 43-49838) est celui exposé au "Ditsong National Museum of Military History". On aperçoit juste à droite de la porte, le début de son serial "KN" (KN231). Cet avion avait été livré à l'USAAF le 11 janvier 1945, puis à  la RAF, le 18 janvier. Huit ans plus tard, il fut vendu à  l'école de pilotage Airwork Ltd. de Londres (G-AMZW), en mai 1953. Un mois plus tard, il fut revendu à  Sudan Airways (SN-AAH, puis ST-AAH après 1959). En 1965, il fut prêté à la force aérienne soudanaise (serial 424) avant de retourner chez Sudan Airways, en 1967. En août 1975, il fut acheté par la SAAF et exposé dans son musée, avant de rejoindre le National Museum of Military History, en avril 2000.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr        

 

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