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LE HEROS DE LA MARNE

LE HEROS de LA MARNE

 

Année : 1938
Pays : France
Genre ; drame
Durée : 1 h 33 min.
Noir et blanc

Réalisateur : André HUGON
Scénariste : André HUGON

Acteurs principaux :
RAIMU (Bernard Lefrançois), Bernard LANCRET (Jean Lefrançois), Paul CAMBO (Pierre Lefrançois), Germaine DERMOZ (Suzanne Lefrançois), Jacqueline POREL (Hélène Bardin), Georges PECLET (Jules Védrines)

Photographie : Marc BUJARD
Musique : Jacques IBERT
Producteur : André HUGON<
Compagnie productrice : Les Productions André Hugon

Avions :

  • -Farman MF.11 bis, en arrière-plan
  • -Fokker D.VII, Extr. de film
  • -Martin MB2, Extr. de film
  • -Morane Saulnier MS-138, F-AQIP
  • -RAF SE.5a, Extr. de film
  • -Sikorksy S-29A, Extr. de film

 

Notre avis :

Ce film sortit exactement onze mois avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale. Dés le début des années 30, un mouvement pacifiste avait suscité la sortie de plusieurs films traitant du première conflit mondial. En 1938, parurent de nouveaux films sur le même thème, dont celui-ci, mettant en garde contre les horreurs d'un nouvel affrontement en Europe. Mais, il était trop tard et la machine infernale était enclenchée. "Plus jamais çà" disait-on en 1918, "Encore ça !" aurait-on pu dire en 1938...

Bernard Lefrançois est un fermier prospère sur les rives de la Marne. Il a trois fils, dont un, Jean, est tombé amoureux d'Hélène, la fille de leur voisin, un paysan plutôt pauvre. Lefrançois est contre cette relation. La première guerre mondiale éclate et Jean devient un aviateur. Il continue à revoir Hélène qui tombe enceinte. Lefrançois pense qu'il s'agit d'un coup monté par le père d'Hélène qui est intéressé par son argent. Elle part à Amiens, chez une cousine. L'armée occupe la zone, et Hélène sert la France comme espionne. Démasquée, elle échappe de peu au peloton d'exécution. Le conflit durant, Lefrançois rejoint le front comme volontaire. Grièvement blessé, il devient aveugle; Jean est abattu juste au moment de l'Armistice. Lefrançois a fini par s'attacher à Hélène et à son petit-fils et il accepte qu'elle épouse son autre fils, Pierre, qui était secrètement amoureux d'elle.

Le film incorpore de nombreuse images d'archives montrant les taxis de la Marne, les tranchées, les bombardements, l'exode des populations, et insiste sur les dégâts provoqués par le conflit. Il fait également une certaine place à l'aviation militaire, à laquelle appartient un des principaux personnages.

Lorsque les troupes allemandes occupèrent Paris, en 1940, le négatif du "Héros de la Marne" fut un des premiers à être détruit, d'où les difficultés rencontrées pour restaurer ce film avec les quelques éléments ayant survécu.

 

Les avions du film :

Le seul avion employé par le tournage est un Morane-Saulnier MS-138, immatriculé "F-AQIP", le "P" étant masqué par un insigne représentant une tête de vache...Le matricule apparaît en entier sous l'aile. Ce Morane 138 (c/n 160/3442) était un ancien avion militaire entre 1930 et 1935. En décembre 1937, il avait été transféré à l'Aéro-Club des Transports de Paris. Filmé sur un terrain non identifié (Villacoublay ?), on constate qu'il était difficile de s'installer à deux dans le cockpit arrière...

L\insigne de la vache était l'insigne personnel, de Jules Védrines, qui, dès 1914, avait baptisé son Blériot blindé (type XXXVI bis ?), "La vache", écrit en gros sur le fuselage. En 1916, son Nieuport XI portait exactement le même insigne sur le cockpit. Ce surnom faisait allusion aux missions dans lesquelles s'était spécialisé Védrines, la dépose et la récupération d'agents derrière les lignes ennemies, ce qui nécessitait des atterrissages "aux vaches", c'est-à-dire en campagne.

C'est George Péclet qui personnifie Védrines (mort en 1919), dans le film. Ce rôle lui convenait bien, car Péclet était un ancien pilote de la première guerre mondiale, fondateur de l'Aéro club du Cinéma. Il joua dans plusieurs films d'aviation ("L'escadrille de la chance"-1938, "Narcisse"-1940, "Sur le plancher de vaches"-1940, "Ceux du ciel"-1941). Il réalisa après guerre trois films d'aviation ("La grande volière"-1948, "Le grand cirque"-1950 et "Les gaités de l'escadrille"-1958).

On aperçoit plus tard, en arrière plan, quand deux mécaniciens assistent à un combat aérien, à la verticale de leur terrain, un Farman MF.11.Bis, ou plus exactement sa photo en rétroprojection,

Tous les autres avions, ainsi que les scènes aériennes, sont extraits de films américains antérieurs. On voit ainsi un Martin MB-2, jouant au bombardier allemand, extrait de "Wings" (1927) de William Wellman, un Sikorsky S-29A, qui est aussi un bombardier allemand, mais dans le film "Hell's angels" (1930) d'Howard Hughes. D'autres extraits de ce dernier film, montrent des chasseurs RAF SE.5a, des Sopwith Snipes, au sol, des Thomas Morse S4C, vus en vol derrière un SE.5a, des Curtiss JN4 Jenny, et même de vrais Fokker D.VII. Il semblerait qu'en 1938, Howard Hughes avait encore des stocks footages à revendre.

Les biplans volant en formation en V, vus à la fin du film, ne sont pas identifiables.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur YouTube         

 

           

 

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