LA VALSE DU GORILLE
Année : 1959
Pays : France
Genre : espionnage
Durée : 1 h 40 min.
Noir et blanc
Réalisateur : Bernard BORDERIE
Scénario : Antoine-Louis DOMINIQUE, Jacques ROBERT
Acteurs principaux :
Charles VANEL (Berthomieu dit "Le Vieux"), Jess HAHN (Ted
the Hook), Ursula HERWIG (Luise Keibel), Roger HANIN (Géo Paquet, dit "Le
Gorille"), Wolfgang PREISS (Otto Lohn), Michel THOMASS (Boris Almazian),
Viktor TACIK (Keibel), Yves BARSACQ (Berthier).
Musique : Jean LECCIA
Photographie : Claude RENOIR
Producteur : Raoul PLOQUIN
Compagnies productrices : Les Films Raoul Ploquin, Société
Nouvelle Pathé Cinéma, Télouet Films
Avions :
- -De Havilland DH.89A Dragon Rapide, F-BGON
- -Douglas DC-6B, F-BIAM
- -Nord 2501 Noratlas, document.
Notre avis :
Dans ce second volet de la trilogie des aventures du "Gorille", Roger Hanin remplace Lino Ventura. Ce fut également son premier grand rôle.
Les quatre premières puissances mondiales et même l'Allemagne de l'ouest, cherchent à s'emparer de documents du professeur Keibel qui lors d'une conférence internationale à Düsseldorf, veut exposer sa dernière découverte en matière de missiles et d'engins spatiaux. Il voudrait en faire bénéficier le monde entier. Mais un des chefs des services de renseignements allemands, Otto Lohn, voudrait plutôt la vendre, au meilleur prix. Il subtilise la sacoche du professeur et la remplace par une autre semblable, que des agents français, Berthier et le colonel Berthomieu, dit le Vieux, finissent par récupérer. Un capitaine américain, infiltré sous un faux nom dans les services de Lohn, photocopie les documents. Démasqué, il doit les abandonner dans les lavabos d'une brasserie. Les Français, réalisant qu'ils sont en possession de faux documents, font appel à Géo Paquet, dit le Gorille, un para commando. Il refuse d'abord cette nouvelle mission, mais finit par accepter, quand il réalise que son ancien patron, le Vieux, risque sa vie dans l'aventure. Il va d'abord lui falloir le délivrer des mains de Lohn, puis affronter les agents secrets américains, anglais et soviétiques, tous de vielles connaissances. Le Soviétique et l'Américain mourront pour rien, puisqu'à la fin, l'invention sera livrée à l'OTAN, suite à un arrangement entre les puissances alliées...
Comme souvent dans ce genre de film, les avions n'apparaissent que dans des aéroports ou comme moyens de transports, visibles dans de courtes scènes.
Les avions du film :
Au début du film, des extraits de documentaires montrent des fusées Atlas et Titan I, et le lancement d'un missile sol-sol MGR-1 Honest John.
Le Gorille saute en parachute d'un des trois Nord 2501 Noratlas, aperçus sur un document filmé.
Le Vieux se déplace avec un De Havilland DH.89A Dragon Rapide (F-BGON, c/n 6541), filmé sur le petit terrain de la Ferté-Gaucher (vu le hangar, démoli depuis). La caméra s'arrête sur un ensemble de panneaux indicateurs, où des flèches indiquent, en tous sens, les villes de Moscou, Melbourne, Berlin, Dakar, Düsseldorf, New-York, Tokyo, Rome ou Rio. Même en 2018, on ne décolle pas du terrain en herbe de La Ferté-Gaucher vers ces destinations lointaines.
Le DH.89 "F-BGON" eut une longue carrière. Ce DH.89B Dominie (c/n 6451) construit à Hatfield, fut pris en charge par la RAF en juillet 1941 (serial X7381), au sein du 9 MU (Maintenance Unit). Il passa ensuite d'unité en unité : ATA (Air Transport Auxiliary) de White Waltham en octobre 1941, le 9 MU en mars 1942, le 18 MU en août 1942, 2 SS (Signals School) de Yatesbury (code "201"). En mai 1945, il fut rendu à De Havilland pour une grande visite, puis affecté au A&AEE (Aeroplane and Armament Experimental Establishment) de Boscombe Down, en novembre 1945, pour finir au 5 MU en janvier 1950. Il fut alors vendu, reconditionné en DH.89A Dragon Rapide, au Herts & Essex Aero Club de Broxbourne (G-ALZF), puis au East Riding Flying Club de Speeton, et à deux autres particuliers, avant d'être vendu, en France, le 9 octobre 1952, à la Société Fransair, de Paris (F-BGON). Dès le 30 octobre, il fut cédé à la Direction de l'Aviation Légère et Sportive, chargée de mettre à la disposition des aéro-clubs des avions et des instructeurs. Il fut d'abord basé à Buc, puis à Gisy-les-Nobles, en 1953. Il servit alors d'avion largueur aux CIC (Centre Inter-Clubs) de Gisy, mais aussi de la Ferté-Gaucher et de Nantes-Château Bougon (CIC Parachutisme de l'Ouest), en 1965. Cet appareil apparut dans plusieurs films : "Babette s'en va-t-en guerre " en 1958, "Le canard en fer blanc" en 1967, "La poudre d'escampette" en 1971, "Stavisky" en 1974. Suite à un problème de moteur, il fut stocké à Etampes en 1975, alors qu'il appartenait à Dan Hollander. Jean Salis le récupéra en juin 1977 et le restaura avec le nouveau matricule "F-AZCA". Il participa à la course Air Transit Transatlantic Air Race entre Le Bourget et New-York, en juin 1981. Il était alors décoré comme un avion civil avec le nom de "Blue Way", une marque de cigarettes. Il fut ensuite repeint avec un camouflage RAF (type 1940-1942) et le faux code "Z-CA", avec lequel, il vole toujours.
Sur l'aéroport de "Düsseldorf", un officier américain arrive dans un Douglas DC-6B d'UAT-Union Aéromaritime de Transport; il devait donc venir d'Afrique...L'avion immatriculé "F- BIAM" a été filmé en fait, au Bourget, dont on prend grand soin de ne rien nous montrer. Faut-il préciser, en outre, qu'UAT ne desservait pas l'Allemagne. Le DC-6B "F-BIAM" (c/n 45478) eut, lui aussi, une carrière bien remplie, commencée en 1958 avec UAT. Après avoir été loué quatre mois à Alitalia, il fut vendu à Air Afrique, en novembre 1963 (TU-TCF), puis à la compagnie française Trans Union SA (F-BOEX). Il resta en Afrique, opérant sur le Biafra à partir de Libreville pour la Croix Rouge française. Il fut alors accidenté au sol, en mars 1968, à Uli, au Nigeria. En janvier 1969, il fut racheté par la compagnie belge BIAS (Belgian International Air Service) (OO-HEX, puis OO-PAY), toujours basé à Libreville pour ravitailler le Biafra, pour le compte de Joint Church Aid . En décembre 1971, le DC-6 fut vendu au charter belge DAT (Delta Air Transport) (OO-FVG, puis OO-VGF). Accidenté au décollage d'Ostende, suite à une rentré de train, en avril 1972, il fut réparé et radié du registre belge en 1975. C'est alors que la compagnie canadienne Conair Aviation l'acquit (C-GHLZ) pour le convertir en bombardier d'eau, avec le code "Tanker 445". En mai 1981, la société américaine Everts Air Fuel de Fairbanks (AK) l'acheta (N444CE), pour effectuer des livraisons de carburant, dans des endroits reculés de l'Alaska. Il était toujours en état de vol, en mai 2018...
A Düsseldorf / Le Bourget, derrière le DC-6, on peut identifier un Fokker F-27 Friendship, dont les premiers exemplaires furent mis en service en 1958, à gauche, un Douglas DC-3 d'Air France et, à droite, deux avions vus de trop loin pour être correctement identifiables.
Christian Santoir
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