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LA FEMME QUE J'AIME

LA FEMME QUE J'AIME

Vo. The woman I love

 

Année : 1937
Pays : Etats-Unis
Genre : drame
Durée : 1 h 25 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Anatole LITVAK
Scénario : Mary BORDEN, Joseph KESSEL

Acteurs principaux :
Paul MUNI (Lieutenant Claude Maury), Miriam HOPKINS (Helene Maury), Louis HAYWARD (Lt. Jean Herbillion), Colin CLIVE (Capitaine Thelis), Minor WATSON (Deschamps), Elisabeth RISDON (Mme. Herbillion), Paul GUILFOYLE (Bertier)

Musique : Arthur HONEGGER, Maurice THIRIET
Photographie : Charles ROSHER
Producteur : Albert LEWIS
Compagnie productrice : RKO Radio pictures

 Avions :

  • -Fokker D.VII, extr. de film
  • -Hanriot H-436, extr. de film
  • -Lioré et Olivier Leo 20 BN3, extr. de documentaire.
  • -Sikorsky S-29A extr. de film 
  • -Stearman C3B          


 Notre avis :

 Ce film est un remake américain du film français "L'équipage", réalisé par le même metteur en scène, Anatole Litvak, deux ans plus tôt. C'est en fait le troisième film inspiré par le roman de Joseph Kessel "L'équipage", paru en 1923. Le premier fut le film muet de Maurice Tourneur, avec Georges Charlia, Jean Dax et Claire de Lorenz, qui sortit en 1928. Il y aura même une quatrième édition de ce roman à l'écran, réalisée en 1978, par André Michel, pour la télévision.

On rappellera brièvement l'histoire.

En octobre 1917, un pilote français, le lieutenant Claude Maury a mauvaise réputation. Il retourne souvent à la base avec son observateur blessé ou tué ! Certains pensent qu'il porte malheur et ne veulent pas être son coéquipier. Seul, l'aspirant Jean Herbillion se porte volontaire pour faire équipage avec lui. Herbillion a rencontré la femme de Maury à Paris et ils sont tombés amoureux. Ce n'est que quand Maury lui demande, un jour, de donner une lettre à sa femme, Hélène, qu'il se rend compte que Mme Maury et sa bien aimée sont la même femme ! Il est bouleversé, déchiré entre son amour pour Hélène et son amitié pour son mari avec lequel il forme une vraie équipe. Lors d'une mission, leur avion est criblé de balle. Maury s'en sort avec quelques blessures, mais Herbillion est tué. Maury découvre sur lui une photo de sa femme qui confirme ses soupçons. A l'hôpital, Hélène s'occupe de son mari qui va pardonner sa jeune épouse...

Il s'agit d'une copie conforme du film français, dans ses moindres détails, même Paul Muni porte barbe et moustache, comme Charles Vanel.

Le tournage commença le 12 décembre 1936 pour se terminer début février 1937. Il eut lieu dans les studios de la RKO à Hollywood, mais aussi dans le ranch de la RKO à Encino (CA) où aurait été reconstituée la base aérienne avec ses hangars en toile. Cependant, selon d'autres sources (entre autres, l'Oxnard Daily Courier, du 4 février 1937), la base était située, beaucoup plus à l'ouest, près de Point Mugu, au bord du Pacifique.

Paul Mantz participa au tournage bien qu'il n'ait pas été prévu par Litvak, au départ, ce dernier ayant pensé faire appel à un pilote français...

 

Les avions du film :

 Paris est bombardé, la nuit, par des bimoteurs allemands d'origines diverses. On voit un Sikorsky S-29A, tout droit sorti de "Les anges de l'enfer" (1930), avec une tête de mort, traversée par une flèche, sur le fuselage. Il y a également deux Lioré et Olivier Leo 20 BN3 (anachroniques : premier vol en 1926) dont les cocardes françaises ont été recouvertes par des croix allemandes, au montage, et dont l'un porte le n° "38" sous l'aile gauche, ces derniers avions étant extraits d'un documentaire.

 Les autres avions du film qui ont participé au tournage furent fournis par Paul Mantz qui pilota lors de ce tournage. Il fournit apparemment cinq Stearman C3, dont deux, ont été légèrement modifiés par Wally Timm pour les faire ressembler aux Hanriot H.436 (tout aussi anachronqiues : premier vol en 1934) du film de 1935, tourné en France. Mantz possédait deux Stearman C3B (N4099 et N6486). Quatre renforts apparents ont été rajoutés sur les flancs des fuselages, mais les trains d'atterrissages restent différents. Un anneau Scarf a été installé dans le cockpit arrière (celui du pilote normalement), équipé d'un jumelage de mitrailleuses Lewis 7.7 mm.

 Notons que la "SALM 37" du film est une escadrille fictive. En mars 1917, il y eut la SPA 37 avec pour insigne un Condor noir cherchant sa proie, celle du "Lapin blanc à la trompette" qui figure sur les fuselages, étant la SOP 39 (l'escadrille de Joseph Kessel), équipée de Sopwith 1A2 en octobre 1917, date à laquelle se déroule l'histoire. L'escadrille SPA 37 était alors équipée de chasseurs SPAD VII, et pas de Salmson 2A2.

 Des Curtiss N2C Fledgling auraient également été employés pour faire de la figuration au sol, mais on a du mal à les distinguer (lors de la remise des médailles).

 Les images des Stearman sont habilement mélangées avec celles des Hanriot, apparaissant sur des extraits du film français. Les avions allemands, de vrais Fokker D.VII, d'origine belge, sont également issus du film français. Mais un Stearman est vu, de loin, en vol, camouflé comme un Fokker. C'est Elmer Dyer qui réalisa les prises de vues aériennes.

 Un avion curieux apparait, en pylône, à l'entrée de la base de la SALM 37. Il s'agit d'un RAF SE.5, sans doute une réplique. Curieusement, il porte sur l'aile le matricule brésilien "PP-DER" ! Il s'agit d'un avion ayant participé au tournage du film "Flying down to Rio / Carioca" en 1932, produit par les mêmes studios que ce film. Il a vraisemblablement été mis là, à titre "décoratif", mais on aurait pu enlever son matricule...

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur www.rarewarfilms.com

 

 

 

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