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LA CHOSE QUI SURGIT DES TENEBRES

LA CHOSE QUI SURGIT DES TENEBRES

Vo. The Deadly Mantis

   

Année : 1957
Pays : Etats-Unis
Genre : science fiction
Durée : 1 h 19 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Nathan JURAN
Scénario : Martin BERKELEY, William ALLAND

Acteurs principaux :

Craig STEVENS (Colonel Joe Parkman), William HOPPER (Dr. Nedrick Jackson), Alix TALTON (Marge Blaine), Donald RANDOLPH (Major Général Mark Ford), Pat CONWAY (Sergent Pete Allen), Florenz AMES (Professeur Anton Gunther).

Musique : Irving GERTZ, William LAVA
Photographie : Ellis W. CARTER
Producteur : William ALLAND
Compagnie productrice : Universal International Pictures (UI)

Avions :

  • -Cessna LC-126R,  "AR953", s/n 49-1953
  • -Douglas C-124A Globemaster II, s/n 50-108
  • -Douglas C-47B Skytrain, s/n 45-1045
  • -Grumman F9F Panther, images d'archives
  • -Lockheed F-94B Starfire, images d'archives 
  • -Lockheed EC-121D images d'archives

 

Notre avis :

Ce film ne brille pas par son originalité et c'est une énième version des films de science-fiction de série B, où des insectes géants attaquent les hommes, un genre qui sévit dans les années 50. Très peu ont réussi à traverser le temps, contrairement à la mante religieuse, "personnage" central de ce film.

Curieusement, ce film est empreint de patriotisme et insiste lourdement sur la défense du territoire, dirigée, non pas contre les insectes, géants ou pas, mais plutôt contre l'ours soviétique venant de l'est ou du grand nord. Le film commence par une longue présentation didactique montrant tout le dispositif de surveillance radar mis en place face au nord, d'où est attendue la menace. Il est donc caractéristique de son époque, dominée par la guerre froide.

 Tout commence quand un volcan de l'hémisphère sud, entré en éruption, provoque un réchauffement climatique rapide qui entraîne la fonte partielle des glaces du pôle nord ! De celles-ci, se libère une gigantesque mante religieuse qui y était congelée depuis des millions d'années ! Red Eagle One, le centre de commandement de la Dew Line, une chaîne de radars américaine qui surveille les approches du pôle nord, n'a plus de contact avec Whether 4, une station avancée. En outre, dans le même temps, un avion de transport disparait. Le colonel Joe Parkman enquête et découvre sur les lieux du crash de l'avion, un objet étonnant, une sorte d'immenses griffe...Il se rend alors au Pentagone et fait examiner l'objet par le paléontologue Ned Jackson, du musée d'histoire naturelle. La structure de cette griffe et un test sanguin prouvent qu"elle appartient à un insecte, et plus précisément, à  une mante religieuse qui est une espèce carnivore; elle a en outre la capacité de voler. La preuve de cette découverte va arriver bientôt, quand la mante attaque un village d'esquimaux, puis s'en prend à  la station Red Eagle ! Ses occupants parviennent à  la repousser à  coups de lance flammes et d'armes automatiques. L'insecte descend alors vers le sud et survole les Etats-Unis. Des avions de chasse sont lancés à  sa poursuite, mais la mante les distance et disparait dans le brouillard. Elle continue ses ravages en s'attaquant à  des trains, à  un bus. Elle réapparait à  Washington. La base aérienne d'Andrews est mise en alerte. Ordre est donné d'abattre le monstre qui se dirige maintenant sur New-York ! Là, l'immense mante religieuse est percutée de plein fouet par un avion de chasse et elle s'écrase dans le tunnel de Manhattan. Une équipe, sous les ordres Joe Parkman, la repère et entre dans le tunnel. On parvient enfin à  tuer l'insecte envahissant, avec des gaz insecticides.

 On ne sait s'ils ont utilisé des bombes de Fly-Tox ou de Baygon ! Cette histoire de gros insecte est naturellement totalement farfelue. Comme dans d'autres films, le scénariste n'a pas retenu le fait qu'un insecte a un exosquelette, il est monocoque, comme c'est pourtant expliqué dans le film par le professeur Jackson. Par conséquent, plus il est grand, plus il est fragile. Une mante religieuse n'a jamais été un dinosaure ! En outre, si l'araignée (Cf. "Tarantula" ), le serpent, la fourmi, peuvent s'attaquer à  l'homme, la mante ne s'attaque qu'à d'autres insectes, y compris son mâle ! Elle a vraisemblablement été choisie ici pour son aspect inquiétant. Quant à  sa vitesse de vol, inutile de dire qu'elle ne saurait distancer un jet, même d'un modÃèe ancien. La mante vole lentement et peu loin.

On note ici que l'atome n'a rien à  voir avec la taille de la bébête. Le héros du film, le professeur Jackson, n'est pas un savant fou, ou un apprenti sorcier. Dans les années 50, une période trouble, l'atome était devenue une phobie collective et il était de bon ton, à  Hollywood, de critiquer les scientifiques, obsédés par la course au progrès.

Ce film à  petit budget, n'a pas été tourné en Arctique, ni avec des avions, qui apparaissent seulement sur de nombreux stock footages fournis par l'US Air Force et l'US Navy, auxquels le film fait de la publicité. Il utilise également des extraits de films antérieurs, se passant au milieu des glaces ou des neiges, comme "Aventure dans le grand Nord" (1953), "Top of the world" (1955) et même "S.O.S. Eisberg", de 1933 (pour la séquence de la fuite des Esquimaux dans leurs kayacs).

 

Les avions du film :

Au début du film, alors qu'on explique au spectateur (pendant cinq longues minutes) les différentes chaînes de radars, installées pour la plupart au Canada, protégeant les approches du continent nord-américain, on montre un Lockheed EC-121D Warning Star (modèle WV-2), un avion de surveillance radar, sans marque apparentes.

Dès que la base est installée dans le grand nord (en réalité, peut-être la base de Galena, en Alaska, d'après ce qu'on en voit), un Douglas C-124A Globemaster II y atterrit. C'est un des premiers modèles (s/n 50-108). Il sera converti en C-124C, avec installation d'un radar météo dans le nez et un système de chauffage de la cabine, des ailes et de l'empennage, fixé dans des fuseaux montés en bouts d'ailes. Il sera réformé et envoyé au MASDC (Military Aircraft Storage and Disposal Center), de Davis-Monthan, en avril 1969.

Il se parque à  côté d'un Cessna LC-126R, marqué "AR953" (s/n 49-1953), la version militaire du Cessna 195. Cet avion avait déjà  été vu dans "Top of the world" (1953). On le revoit plus tard, dans le film. Ce Cessna (c/n 7376) reçut une immatriculation civile (N3898V) avec laquelle il vole toujours; il appartient, en 2015, à Hitchcock Aviation, une société de l'Idaho. Quand les officiers inspectent les ruines de la station radar, on constate que le moteur est arrêté. A l'époque, au nord du cercle arctique, on n'arrêtait pas le moteur lors de courtes haltes, de peur de ne pouvoir redémarrer, suite au gel de l'huile !

On remarque en arrière plan, derrière le Cessna, un North American F-82H Twin Mustang, un type de chasseur qui, en 1957, avait été retiré du service depuis quatre ans.

La mante religieuse, vraiment affamée, attaque un Douglas C-47B Skytrain (s/n 45-1045) que l'on avait déjà vu dans "Aventure dans le grand Nord" (1949), mais aussi dans "Top of the world" (1953). Ce C-47 devait être livré à  l'aviation soviétique, mais il fut stoppé à  Fairbanks en août 1945, et rendu à  l'USAAF, qui le transforma en transport pour VIP (VC-47D). Vendu, il sera immatriculé "N5504V".

Ce sont des Lockheed F-94B Starfire et quelques F-94C (nez pointu, plan horizontal en flèche) qui parte à la recherche du C-47 perdu. On note les buzz numbers "FA-030", "FA-017". On a une vue rapprochée du cockpit d'un F-94A dont on peut lire les stencils : "F-94A-5-LO s/n 49-2562" figurant au niveau du cockpit. Comme on peut le voir, l'antenne du radio compas AN/ARN6, solidaire de la canopée, était située juste derrière le pilote, comme sur un North American F-86. Ce dernier modèle est également visible sur des bouts de stock footages; il y a aussi des F-86A Sabre (dont les FU-298, FU-216…) et des North American F-86D Sabre Dog (dont le FU-900, s/n 53-0900).

L'US Navy n'est pas en reste et a fourni plusieurs films documentaires datant de la guerre de Corée. Le porte-avions voguant à la recherche de la mante est d'abord l'USS "Antietam" (CV-36) puis l'USS "Oriskany" (CV-34), sur le pont duquel on distingue quatre Grumman F9F Panther de la VF-192 ("tail code "B"), dont le n° 207, prêts à être lancés. Les scènes de catapultage suivantes ont été filmées sur un autre porte-avions, l'USS "Midway" (CV-41) dont on voit le numéro inscrit sur le pont. Mais le F9F-2P n°76, de la VC-61 (tail code "PP") s'aligne sur la catapulte devant deux tourelles bitubes, situées devant l'îlot; il s'agit donc d'un autre porte-avions qui pourrait être l'USS "Bonhomme Richard" (CV-31) ou l'USS "Boxer" (CV21). On voit également le catapultage du n°75 de la même unité, ainsi que celui d'un F9F-2 de la VF-112 (tail code "V"), BuNo. 127186, filmé sur un autre porte-avions, au choix : l'USS "Philippine Sea" (CV-47), l'USS "Kearsarge" (CV-33) ou l' USS "Valley Forge" (CVA-45).

On n'aperçoit qu'un seul McDonnell F2H Banshee, le n° 111, de la VF-171 (tail code "R"), sur un porte-avions dont l'îlot ressemble beaucoup à  celui de l'USS "FD Roosevelt" (CV-42).

En vol, on distingue d'autres F9F-2 de l'US Navy dont deux de la VF-821 (tail code "A") et même un, marqué NATC (n°569), appartenant au Naval Air Test Center de Patuxent River (MY). On en voit également une formation de six, aérofreins sortis.

Tous ces avions rejoignent un Lockheed T-33 (pas de radio compas dans le cockpit), dont le pilote est filmé de la place arrière. Quand un pilote s'éjecte, alors que son avion est sur le point de percuter la mante, il le fait )  partir de la place arrière d'un T-33 et quand il avait éjecté la verrière, c'était celle d'un Republic F-84F Thunderstreak !

 

Christian Santoir

*Film à  visionner sur Youtube

 


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