CINQUANTE MILLIONS POUR JOHNS
Vo. 24 Hours to Kill
Année : 1965
Pays : Grande-Bretagne
Genre : drame
Durée : 1 h 34 min.
Couleur
Réalisateur : Peter BEZENCENET
Scénario: Peter WEEBECK, Peter YELDHAM
Acteurs principaux :
Lex BARKER (Jamie Faulkner), Mickey ROONEY (Norman Jones),
Walter SLEZAK (Malouf), Helga SOMMERFELD (Louise Braganza), Michael MEDWIN
(Tommy Gaskell), Wolfgang LUKSCHY (Kurt Hoffner)
Photographie : Eric BESCHE, Ernest STEWARD
Producteur : Harry Alan TOWERS
Compagnie productrice : Grixflag Films
Aéronefs :
- -Antonov 24B (en arrière plan)
- -Convair 880-22M (en arrière plan)
- -De Havilland DH-106 Comet 4C, c/n 6446, OD-ADQ
- -Douglas DC-8-33 (en arrière plan)
- -Douglas DC-4 (en arrière plan)
- -Ilyushin Il-18 (en arrière plan)
- -Lockheed Constellation (en arrière plan)
- -Sud-Aviation SA316B Alouette III, c/n 1118
- -Sud Aviation SE-210 Caravelle VI-N, c/n 174, OD-AEO
Notre avis :
Ce film, comme bien d'autres, dans les années soixante, met en scène l'équipage d'un avion de ligne. La profession d'aviateur, ou d'hôtesse, était alors considéré comme un métier aussi aventureux que valorisant. En l'air, comme à terre, le risque était présent, et tout était censé pouvoir vous arriver. Ici, il s'agit plus prosaïquement, d'un trafic d'argent, dans la ville cosmopolite de Beyrouth, qui, comme Tanger ou Istamboul, était supposée être le lieu de toutes les magouilles.
Le vol 201 de "Transcontinental Airways" en route pour Athènes, est obligé de se dérouter sur Beyrouth, suite à la panne de deux moteurs. Alors que l'équipage du commandant James Faulkner s'apprête à organiser son séjour impromptu de 24 heures, dans une ville pleine d'attraits, le temps que les moteurs soient changés, le steward Jones semble beaucoup moins enthousiaste. Ses collègues ignorent qu'il a passé des années à travailler pour le contrebandier Malouf, basé à Beyrouth, auquel il a détourné une somme de cinquante millions de francs ! Il est repéré dès son débarquement et suivi. Jones demande l'aide de James et du copilote, Tommy, sans leur parler de son passé trouble, en leur affirmant qu'il n'a rien à voir avec le gang de Malouf. Ce dernier tente par deux fois de l'assassiner et même d'enlever Louise, l'hôtesse, qui est aussi la petite amie du commandant de bord. James finit par apprendre la vérité quand les bandits parviennent à enlever une autre hôtesse, Françoise, pour l'échanger contre Jones. L'équipage parvient à la délivrer après une bagarre, comme il doit ensuite délivrer Jones qui est tombé dans les mains de Malouf. Quand les réparations sont effectuées, l'équipage repart au complet. Mais un des tueurs de Malouf, qui s'est infiltré à bord, tue discrètement Jones dans les toilettes, juste avant que l'on ferme les portes de l'avion...
Ce film de série B, passé inaperçu, nous montre un Beyrouth qui n'existe plus, alors que la capitale libanaise était appelée "le casino du Proche-Orient" et où l'influence française était omniprésente. Le film s'attarde sur les hôtels, les lieux touristiques et les boites de nuit (avec danse du ventre), où on voit surtout des étrangers occidentaux. Ce n'est pas pour rien que le Conseil National du tourisme libanais est cité dans le générique. Quant à l'équipage, il est quelque peu caricatural, avec un commandant de bord marié, qui, jouissant du prestige de son uniforme et de ses galons, flirte avec une hôtesse; avec un copilote qui a une copine dans chaque aéroport, grâce à un carnet d'adresses bien rempli; avec un steward, au passé trouble, qui se sert de son métier et de ses voyages, pour effectuer toutes sortes de trafics...
Côté avion, c'est un film avec deux séquences d'aéroport, au début et à la fin.
Les avions du film :
L'avion de la compagnie fictive "Transcontinetal Airways" est, en fait, un De Havilland DH-106 Comet 4C de la compagnie libanaise MEA (Middle East Airlines). Cet appareil (c/n 6446, OD-ADQ) fut mis en service en 1961. Il fut détruit le 28 décembre 1968, avec treize autres avions libanais (dont deux autres Comet), par un commando israélien héliporté, en représailles du détournement d'un avion de la compagnie El Al, effectué, en juillet 1968, et d'un attentat, perpétré contre un autre avion d'El Al, à Athènes, le 26 décembre 1968, tous revendiqués par le FPLP, installé à Beyrouth.
L'avion est filmé au sol, de près. Le cockpit, comme la cabine, ont été reconstitués en studio avec, comme d'habitude, des dimensions exagérées. Par contre, on assiste, à travers les vitres du cockpit d'un vrai Comet, à l'approche de la piste "18" (17 aujourd'hui) de l'aéroport international de Beyrouth.
Le second aéronef utilisé pour le tournage (de façon plus active) est un hélicoptère Sud-Aviation SA316B Alouette III, d'Al Quwwat al-Jawwiya al-Lubnaniyya (Armée de l'air libanaise) portant le code "L224" (c/n 1118), écrit en caractère romains et arabes. Un des treize en service de 1961 à 1993.
Sinon, les autres avions du film sont aperçus, en arrière plan, comme la Sud Aviation SE-210 Caravelle VI-N de MEA (c/n 174, OD-AEO), vue au début du film. Construite en 1964, elle fut retirée du service en 1972, et ferraillée à Toulouse, en 1974.
En arrière plan, on aperçoit également un Douglas DC-8-33 de Panair do Brazil, un Convair 880-22M de Swissair. Mais, au milieu des années 60, les avions à hélices font de la résistance, avec un Antonov 24B de LAT (Lebanese Air Transport), et un Ilyushin Il-18 (d'United Arabs Airlines ?). Le copilote du Comet s'étonne qu'on vole encore "là-dessus" (il est loin d'imaginer que l'Il-18 sera encore en service en 2014), alors que l'on voit, vers la fin du film, un Lockheed Constellation d'Air France et un Douglas DC-4 (sans doute de Trans Mediterranean Airways). Que vient faire un Constellation Super G d'Air France sur le tarmac de Beyrouth, alors que depuis 1960, la compagnie desservait la capitale libanaise, en Caravelle ? Il ne peut s'agir que d'un des Constels d'Air France, transformés en cargo, pour transporter du fret, à la demande.
Christian Santoir
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